Ca s'échauffe visiblement en fin de campagne.
Quel que soit le vainqueur, il faudra que ceux qui auront voté pour le vaincu acceptent le verdict des urnes.
Voilà ce qui arrive quand on vilipende à longueur de meeting les corps intermédiaires, on met au pilori les journalistes, on brocarde les musulmans et les fonctionnaires.
On ne peut pas répandre des bidons d'essence et dire ensuite : "je n'y suis pour rien, ce n'est pas moi qui ai craqué l'allumette".
C'est aussi pour ça que Bayrou ne peut pas voter Sarkozy.
Yes, j'ai vu ça en direct.
C'est moche.
Je crois qu'il faut bien comprendre qu'à un moment donné, on choisit selon ses priorités. Les autres membres du centre droit choisissent l'allégeance et la vassalité, la sécurité de leur poste/responsabilité au mépris de leurs propres valeurs et fondements.
Evidemment, je ne peux que féliciter Bayrou puisque j'abhorre Nicolas Sarkozy. Et je ne peux regretter qu'une partie de ma famille politique soit déçue, surprise ou peinée par le choix de François Bayrou.
Un homme politique peut choisir selon trois grands critères : Son opinion personnelle, son intérêt personnel et l'intérêt général. L'intérêt général est très difficile à définir, c'est pour ça qu'il existe tant de mouvances politiques.
Par contre, la position de chacun évolue quasiment tout le temps selon l'intérêt personnel ou la conviction.
Je peux comprendre l'hostilité de voter à gauche d'un point de vue idéologique et dogmatique. Je me souviens des discussions du Modem locales où soutenir le candidat de gauche à Brive n'était pas une évidence, ni un calcul politique mais bien un choix qui a été plus compliqué que prévu.
Cependant, si François Hollande a les défauts reprochés depuis longtemps, il est républicain et il cherche à rassembler.
Nicolas Sarkozy a une certaine idée de la République, mais c'est une République qui divise, oppose et qui avilie. En plus, c'est un président sortant qui a donné des orientations nationales très violentes. Violentes contre l'Etat lui même. Violentes contre la laïcité. Violentes contre l'éducation. Violentes contre l'égalité.
Il a placé des amis au plus haut de l'Etat au mépris des compétences et de l'honneur : Hortefeux, Morano, Lefebvre, Douillet, Laporte, Dati, Guéant, Albanel...Ah quels hommes compétents, à la stature grande ! Toujours avec l'intérêt général en prime !
Il fallait changer.
Et en ça, d'ailleurs, FX avait raison : un candidat comme Fillon aurait donné plus de chance à la droite de l'emporter. Un candidat de la compétence de Juppé aussi. D'autant plus que ce sont des hommes républicains, modérés et à l'écart des dérives observées.
A l'instant où Nicolas Sarkozy était investi candidat, il fallait changer.
Et il faut changer puisqu'on en est pas encore là.
La droite républicaine mérite autre chose que l'UMP actuelle.