Moi j'dis, si j'étais "riche" (coucou François!), je m'achèterais une île au milieu de nulle part, je fais tout ce qu'il faut pour être autonome en tout (électricité, flotte, internet, se faire livrer la bouffe par hélicoptère) et je n'en bouge plus, je ne vote plus, je n'allume plus jamais la télé.
Comment? À ton âge tu n'as pas une île… Si on a pas une île à 50 ans, on a raté sa vie… Ah, non, c'est pas la bonne citation.
:mdr:Sinon, plus sérieusement, (et un peu en lien avec l'île, qui m'a fait pensé à une certaine Liliane B.), moi, j'ai une idée certes un peu rapide, mais qui aiderait à combler les déficits: Une taxe exceptionnelle de 10% sur les patrimoines de plus de 1 milliard d'euros. Si on prend la base de fortune de la pauvre Liliane, ça dégage 1,7 milliard pour le fisc, et ça laisse à cette veuve éplorée une fortune de 15,3 milliards… De quoi vivre dignement jusqu'à la fin de ses jours.
Maintenant, c'est vrai c'est une question de sensibilité, puisque les impôts, pour moi, c'est quelque chose qui sur le principe est nécessaire mais qui en pratique est du grand n'importe quoi. Et c'est sur l'usage de l'argent des impôts que nous ne sommes (et ne serons!) jamais d'accord :mdr: je veux bien payer des impôts, mais pour un système optimisé et bien géré. Or, la clientèle de la gauche, c'est d'abord et avant tout la fonction publique et par extension, il me semble inconcevable qu'un jour (proche ou lointain), la gauche bouscule ses électeurs, fut-ce dans l'intérêt du pays. Qu'on ponctionne les plus riches, ok, pas de souci, qu'on nous ponctionne nous, la classe moyenne, je suis moyen d'accord mais si c'est nécessaire, ok, mais PAS pour financer des dépenses publiques à tort et à travers.
Pour moi, tant que les dépenses publiques, dont la FP, ne seront pas réformées drastiquement, avec une véritable optimisation des dépenses, on n'en sortira jamais. Et à mon sens - je peux me tromper, mais j'en doute, surtout quand on voit le "niveau" actuel du débat au sein même de la gauche! - la gauche est incapable de faire ça, car elle ne se tirera jamais une balle dans le pied.
Je ne suis pas d'accord avec toi (mais depuis le temps, on se connaît.
:mdr:) Les optimisations dans la fonction publique, je pense qu'on est au bout du bout, et que le choix qui se pose désormais, c'est de savoir ce que l'on veut en terme de société. Actuellement, au sein de l'État, on sabre partout de manière totalement aveugle… Même les effectifs de police et de gendarmerie baissent. Je ne parle même pas de l'éducation nationale, où à mon époque les effectifs n'atteignaient pas 30 élève par classe en primaire ou au collège, et les tangeantaient à peine au Lycée. Les effectifs dans les hôpitaux deviennent critiques, avec les fermetures de lits, on renvoie les gens chez eux alors qu'ils ne sont pas forcément encore remis… Voir on les aiguille vers des cliniques privées qui se développent à toute allure dont le coût est supporté par la sécurité sociale, les mutuelles, et au final les assurés/contribuables.
Car il ne faut jamais perdre de vue que la plupart des emplois supprimés dans la fonction publique, ils étaient nécessaires pour assurer certains services. Donc pour assurer le service, l'État et les collectivités locales font appel à des sociétés externes. Au niveau communication, la manip' est parfaite: On réduit le nombre de fonctionnaires et on glose sur l'efficacité… Sauf que ce qu'on gagne sur le budget "personnel", il faut vérifier qu'on ne le reperd pas de manière majorée sur le budget de fonctionnement. Par exemple l'État au cours des 20 dernières années a quasiment supprimé tous les agents à temps partiel chargés de l'entretien de ses locaux, pour confier cette tâche à des entreprises privées. Je ne suis absolument pas certain que l'État dépense moins pour le balayage de ses locaux. Ça a même des chances d'être le contraire, si j'en crois l'
article du peu contestataire Progrès de Lyon sur le projet d'externalisation de l'entretien de l'université Lyon 2. Cet article pointe un coût qui passerait de 1 million à 1,5 millions minimum en cas d'externalisation… Mais avec comme argument de l'université qu'il lui est difficile de faire grossir la masse salariale contre la volonté de l'État, et que donc il vaut mieux dépenser plus en budget de fonctionnement.
:oo:Et pour une histoire de ce type portée sur la place publique (ce qui a fait reculé l'université pour l'instant), combien restent bien planquées?
Il ne faut jamais perdre de vue que l'État ou les collectivités locales ne sont pas organisées de la même façon que les entreprises, et surtout ont un système productif spécifique, ce qui rend les externalisation très rarement pertinentes sur le plan purement économique. Attention, je ne dis pas que les économies ne doivent pas être recherchées, mais ce que je dis, c'est que dans de nombreux cas, l'externalisation ne sera pas une source d'économies, ni d'amélioration du service pour l'État et les collectivités locales.
Bref, pour moi, ce n'est pas le nombre absolu de fonctionnaires qui pose question, car à ce compte-là, on supprime tous les fonctionnaires, et on confie le fonctionnement des services de santé à la Générale de Santé, le maintien de l'ordre à Blackwater, le calcul et le recouvrement de l'impôt à une grosse société de recouvrement, et le tour est joué. Pour moi, il faut bien plus se poser, et dans l'ordre, les deux questions que tous les élus devraient se poser, et poser à leurs électeurs:
- Quel niveau de service la population doit être assuré par la collectivité? Et ce dans tous les domaines
- Quels moyens on est prêt à mettre pour l'assurer, et ces moyens seront-ils correctement dimensionnés? Et accessoirement, comment optimiser ces moyens?