Et bien BigFire, ton analyse est parfois confuse, mais j'y adhère en partie. Je pense quand même que le problème est bien plus vaste que celà, et que le CPE n'est qu'un catalyseur de ce qui se passe en France depuis maintenant 20 ans.
Il faudra un jour que l'on se rende compte que nous sommes dans une dictature : celle du "bien-pensant". Il faut être contre la guerre, contre l'homophobie, contre le rascisme, contre l'intolérance, etc. Le problème, c'est que l'on stygmatise toute personne ne pensant pas non pas comme la majorité des personnes, mais ne pensant pas comme il faudrait qu'il pense. Celui-ci se voit alors montrer du doigt, rejeté par ceux-là même qui pronnent la non-violence, la tolérance et tutti quanti. Nous sommes donc face à un paradoxe, qui est le même que celui présent dans tout régime fascisant (ce qui peut être politiquement de gauche, comme de droite). Alors oui, admettons-le, nous sommes dans une France de petits fascistes en puissance !
Attention, je ne dis pas qu'il faut être pour la guerre, pour l'homophobie, pour le rascisme et pour l'intolérance : je dis simplement que la démocratie se bouffe elle-même à force de ne laisser qu'un seul courant de pensée s'exprimer, et l'on arrive à des extrêmes comme en ce moment où il faut penser que le CPE c'est mal, où il faut aller manifester et être pour le bloquage des facs, être contre le gouvernement. Et si l'on ne pense pas ainsi ? Et bien l'on est un connard au mieux, et au pire on se fait tapper dessus ; finalement, ces "bien-pensants" seraient bien content de nous voir parkés dans un petit camps de concentration (j'exagère un peu, mais bon...).
Les gens ne se font donc plus une opinion, on la leur donne toute faite ; mieux vaut faire partie du groupe dominant (ou qui parait dominant), plutôt que d'en être exclus. Beaucoup des manifestants ne savent pas contre quoi ils se battent réellement, ils sont dans le groupe, ils ne sont pas stygmatisés, c'est ça qui importe. Après les idées... quelques slogans de bas niveau, et hop, la machine est lancée. De là nous arrivons à un système purement égoïste, dans le sens où au final, les idées, on s'en fout, pourvu que l'on protège sa propre personne de la stygmatisation, et ce au mépris de l'évolution de la collectivité.
Je ne dis pas que le CPE est en faveur de l'évolution de la collectivité, c'est l'histoire qui en jugera après 2, 3, 4 ou 5 ans d'exercice. Donnons simplement la chance à une réforme de montrer si oui ou non elle est bonne, et arrêtons de penser tout ce que l'on nous dit qu'il faut penser : pensons par nous même sur des faits, et non sur un effet de masse.