FB : Je me suis peut être mal exprimé sur la légitimité, je ne conteste en rien la victoire de Hollande qui a gagné à la régulière, il a eu plus de voix très bien, et évidemment que je ne remets pas en cause le million de différence (en le faisant passer à 500 000), je parle juste du pourcentage, en expliquant que la différence est moindre (pareil en 2007) étant donné qu'il n'y a pas de vide entre ce qui est gagné et perdu par chacun.
J'assimile ça juste à un argument pour tenter de minimiser le score d'Hollande. Quand dans les sondages il y a avait un 55/45, on écrivait qu'il y avait 10 points d'écart, pas 5.
Quand Sarko a gagné en 2007, on n'a pas dit qu'il avait gagné avec 3 points d'écart, mais 6.
Je suis désolé, mais ce genre de remarque n'a aucun intérêt, si ce n'est tenter de minimiser le score d'Hollande.
Les 3 % d'écart correspondent à 1 million de voix. Tout le reste, c'est du verbiage.
Concernant la légitimité, je dis juste que sur le fond, Hollande est président par défaut, ce que n'aurait pas été DSK par exemple.
Qui te dit que DSK aurait été élu sans l'affaire du Sofitel ? Qui te dit que l'affaire Carlton, qui était de toute façon sur le point d'éclater, n'aurait pas brûler en plein vol un DSK ?
C'est de la politique fiction, que tu fais.
Dans un autre registre, pourquoi dans ce cas ne dirait-on pas que Sarko a été élu par défaut en 2007 ? Combien ont voté Sarko parce que Royal leur faisait peur par sa prétendue incompétence ?
Si Hollande avait gagné avec 56-58 %, je t'aurais dit que la part d'anti-sarkozysme dans ce score aurait été important. Car ce genre de score en 2012 dans une démocratie comme la France n'est pas, en temps normal, possible.
Avec un 51.7, la part d'anti sarkozysme est bien moindre.
Et puis, on ne peut réduire la victoire de la gauche à l'anti-sarkozysme. C'est un des éléments, mais pas le seul.
Car il y a indéniablement un désir sinon de gauche, au moins d'alternance quasi mécanique après 10 ans de droite.
Comme en 95 où il y avait un désir d'alternance avec 14 ans de présidence de gauche.
Avec un Fillon ou un Juppé, la droite aurait certes récupéré les électeurs qui fuyaient la personnalité de Sarko. Mais elle aurait perdu sur son extrême droite ce qu'elle aurait gagné au centre.
Donc Sarko n'était pour la droite pas le meilleur des candidats, mais un autre candidat que Sarko ne garantissait pas une victoire à la droite.
Hollande a profité de l'anti sarkozysme, mais si le candidat était différent, il aurait adapté sa stratégie. Et vu comment il a bouffé en débat Juppé, je pense qu'Hollande avait aussi d'autres armes.
Faudrait pas que tu sous-estimes encore Hollande comme il l'a été par ses propres camarades PS et par la droite.
(d'ailleurs, je crois qu'il aime bien être sous-estimé, le Hollande, ça l'a bien servi)
Enfin, il faut aussi se méfier des scores. On parle souvent des 54 % de Mitterrand, on parle moins des législatives 88 qui ont été tout sauf un raz-de-marée rose.