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Sujet: Pendant ce temps aux antipodes de là: La Nouvelle Caledonie. (Lu 31343 fois) sujet précédent - sujet suivant

Re: Pendant ce temps aux antipodes de là: La Nouvelle Caledonie.

Répondre #60


Je me plaçais sur un plan plus général que le purement symbolique. Que le sénateur, le président de région ou que sais-je soit un kanake est une chose, mais ça ne traduit pas forcément un fonctionnement correct de la société.


<se gratte le crane sans trop comprendre>Si une personalité politique mélanésienne a atteint d'aussi hautes fonctions dès la fin des années 70 (peut-être y en avait-il un autre avant avant je ne sais pas) et a effectué autant de mandats d'affilée, c'est que quelques part la société fonctionne pour moi. Surtout dans un régime où les élections sont ouvertes à tous et toutes. Après je ne sais pas, mon pauvre petit niveau de reflexion d'un péquin commun de droite n'est peut-être pas du niveau de celui d'un intellectuel de gauche qui aura, lui, tout compris aux tactiques, vices et travers de la société pour préserver la suprématie de la race blanche... Ah oui et naïvement j'ai tendance à croire que les gens ne sont pas fondamentalement mauvais...



Moi je comprends pas pourquoi tu viens parler de droite et de gauche ? Et ce n'est pas la première fois que je remarque ce fait... C'est dommage car tes posts sont vraiment intéressants mais ils le seraient encore plus sans ses piques gratuites =)
You're sayin' the FBI's gonna pay me to learn to surf?
Point Break, Johnny Utah.

Re: Pendant ce temps aux antipodes de là: La Nouvelle Caledonie.

Répondre #61

Le plus étonnant c'est que ce genre de remarques ou de suggestions à demi-mots détournés vient aussi de nos cher voisins australiens, vous savez les "yankees du Pacifique Sud", ceux qui ont presque exterminé les aborigènes (y a eut pas mal de films intéressants sur le sujet, nottament sur la "génération perdue", ces petits aborigènes qu'on enlevait à leur sauvages de parents pour essayer de les éduquer à l'européenne pour en faire des gens "convenables". Et même que leur nouveau premier ministre a fait des excuses nationales il y a peu pour la toute première fois). Le genre de personnes qui m'ont demandé une fois "si les blancs et les noirs étaient mélangés à l'école quand j'étais petit".

Tu sais, j'ai un ami qui a beaucoup voyagé en Australie il y a 2 ans qui m'a rapporté que dans certains coins reculés de l'Australie il a vu des bars ou il y avait encore de nos jours une salle pour les blancs et une salle pour les noirs, tout comme il a bien vu que blancs et noirs ne se mélangeaient pas du tout dans ces zones reculées de l'Australie. Il semble y avoir un racisme toujours bien présent des deux côtés.
This is ma jolie signature

Re: Pendant ce temps aux antipodes de là: La Nouvelle Caledonie.

Répondre #62
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Moi je comprends pas pourquoi tu viens parler de droite et de gauche ?


C'est aussi simple que le fait qu'ICI les "loyalistes" (le RPCR/UMP) sont traditionnellement affiliés avec le RPR/UMP tandis que les "indépendantistes" (FLNKS) sont traditionnellement associés avec le PS (note : il n'y a pas de PS en Nouvelle-Calédonie). De plus les théorie et autres suggestions avancées par MCL80 font directement penser à ce qui a jadis longtemps été promut par le PC et qui est désormais le chantre de l'extrême-gauche (Troskistes) ou des alter-mondialistes (Jové Bové vient régulièrement soutenir l'un des principaux syndicats dont Squekky a déjà parler à savoir l'USTKE au nom de la lutte pour la libération du peuple Kanak contre la "politique coloniale de la France").
: Jeudi 15 Mai 2008, 15:38:58

Il semble y avoir un racisme toujours bien présent des deux côtés.


C'est un syndrome encore bien trop courant, hélas, dans bien des pays anglo-saxons.
"Un chien, un chat et un rongeur, c'est la recette du bonheur !"

Re: Pendant ce temps aux antipodes de là: La Nouvelle Caledonie.

Répondre #63
<se gratte le crane sans trop comprendre>Si une personalité politique mélanésienne a atteint d'aussi hautes fonctions dès la fin des années 70 (peut-être y en avait-il un autre avant avant je ne sais pas) et a effectué autant de mandats d'affilée, c'est que quelques part la société fonctionne pour moi. Surtout dans un régime où les élections sont ouvertes à tous et toutes. Après je ne sais pas, mon pauvre petit niveau de reflexion d'un péquin commun de droite n'est peut-être pas du niveau de celui d'un intellectuel de gauche qui aura, lui, tout compris aux tactiques, vices et travers de la société pour préserver la suprématie de la race blanche... Ah oui et naïvement j'ai tendance à croire que les gens ne sont pas fondamentalement mauvais...


Pour faire un parallèle simpliste, je te dirais simplement que Léopold Sédar Senghor fut ministre de la France, tout comme Félix Houphouët-Boigny fut membre de l'assemblée nationale française. Cependant, cela n'empêchait pas que leurs pays étaient des colonies... À part une poignée de personnes de ce types, les noirs d'AEF ou d'AOF (à l'époque) n'avaient aussi bien sur place qu'en métropole (quand on leur a demandé de la reconstruire) que des places d'exécutants. Voilà la teneur de mon propos. À part quelques petits potentats locaux, y-a-t-il des kanaks qui accèdent aux responsabilités dans la vie économique des entreprises, et dans l'encadrement intermédiaire? Si ce n'est pas le cas, on peut parler de société ségrégée. Ceci dit, je ne suis pas sur place, et c'est aussi pourquoi je pose des questions sur ce domaine, pour essayer d'approcher la réalité du terrain.

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Et secondement : MAIS OU A-TU VU QUE L'ESSENTIEL des canaques rejetaient le monde moderne/global ou étaien pro-indépendantistes ?


Je ne dis pas qu'ils rejettent le monde moderne, mais j'évoque l'hypothèse qu'ils en soient tenus (pas forcément volontairement ou consciemment) à l'écart. Essaye d'imaginer: tu es paysan dans un secteur relativement reculé, avec des contacts relativement modestes avec l'extérieur (radio, télé, mais un commerce relativement limité par le pouvoir d'achat des habitants). D'un coup on t'annonce que l'on va construire une grande usine pas très loin. Elle sera payés par des gens qui habitent à des milliers de kilomètres, qui ne connaissent rien de l'endroit, et construite par des gens qui vont venir exprès pour ça et repartir ensuite. Quelque chose comme ça, quand tu es dans un monde relativement clos, bouleverse ton environnement économique, ta relation au monde, et certainement tes valeurs. C'est donc fatalement une source de conflits et de frictions.  Quand Squekky parle des communautés du nord, j'ai l'impression que c'est un peu ça qui transparaît.

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Concernant l'indépendance, je pense qu'elle est absolument inéluctable, quelqu'en soit le terme. On ne peut pas éternellement rattacher une île à plus de 10000km à une métropole ayant des réalités complètement différentes.


L'indépendance est censée être un choix du peuple, hors pour le moment la majorité requise n'est pas présente. Je peux me tromper mais je doute qu'elle soit présente d'ici 2014 date limite du scrutin d'auto-determination.


Et après 2014? Car il ne faut pas s'imaginer que 2014 c'est la fin de l'histoire. Pour moi, soit c'est l'indépendance et c'est une nouvelle aventure qui démarre, soit l'indépendance est rejetée, et à mon avis, la question va s'enkyster et pourrir le territoire à petit feu. Je le dis et le répète, la Nouvelle-Calédonie est loin de la métropole, et les intérêts des deux territoires n'est pas forcément convergent…En particulier en matière de relations commerciales, et donc de politique étrangère.

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Nauru ce n'est rien, et les Australiens ne sont pas les seuls à y avoir contribué. Leur dégâts provoqués par leurs industrie et leur impérialisme (vi ce n'est pas pour rien que j'ai dit Yankee, ils se comportent avec le Pacifique comme les USA se sont comporté avec les Amériques : c'est leur chasse gardée) s'étendent aussi dans d'autres pays de la région comme la Papouasie où se trouvent de nombreuses mines exploitant des minéraux rares et des industries forestières.


Je n'accusais pas les australiens de tout ce qui s'est passé à Nauru, j'évoquais l'hypothèse d'une indépendance après la fin de l'exploitation du nickel qui serait pour la Nouvelle Calédonie un cadeau aussi empoisonné pour sa population que l'actuelle "indépendance" de Nauru l'est pour la sienne.

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D'où peut-être l'intérêt de développer une politique de "discrimination positive" au niveau de l'éducation en particulier, non? :unsure:


Bizarrement ça a déjà été tenté par le passé, "opération 400 cadres" et autres, et comme prévu cela ne marche pas bien sur... ça sera marrant le jour où vous y viendrez chez vous et que vous vous rendrez compte que ça ne sert à rien.


Pourquoi ça n'a pas marché? (Je ne savais même pas que ça avait été tenté)

 

Re: Pendant ce temps aux antipodes de là: La Nouvelle Caledonie.

Répondre #64
Plutôt que de retourner une fois de plus le couteau dans la plaie (puisque cela gêne certains, mais bon désolé la question est politisée ici) je vais couper court en disant que ma culture, mon éducation et le milieu duquel je suis issu font que je considère que la réussite individuelle prime sur la réussite collective et que je ne comprend pas trop ce que des questions de sexe, de religion, d'appartenances ethniques ou encore de couleur de peau peuvent venir faire dedans. Je pense que tout un chacun a effectivement ses chances dans le monde moderne (mais étant réaliste, j’admets aussi que tout le monde ne part pas sur un pied d'égalité). Si racisme ou ségrégation il y a, c'est principalement le fait d'individus, je ne crois pas à un racisme inconscient (ou pas) collectif ; en fait ces concepts me sont étrangers.

Je ne comprends donc pas trop ce que tu essais (visiblement) de me faire dire. Pour le reste tu sembles me décrire une situation généraliste qui pourrait très bien avoir lieu tant ici qu'au cœur d'une des régions agricoles paumées de métropole, je peine donc à comprendre en quoi, ici, cela serait forcément différent. Ah oui et je ne vois pas non-plus pourquoi cette réalité conduirait forcément, inéluctablement vers une quelconque indépendance ; c’est la diversité qui rend la vie intéressante et au contraire elle n'est pas un facteur de séparation entre les gens, faut savoir rester optimiste, curieux et ouvert  :).
A ce rythme, suivant tes propos, autant larguer la Corse, le Pays Basque, la Bretagne, la Savoie, voir des trucs annexés plus récemment comme Nice, etc... et quitter l'EU...  rompre tout contact avec l'extérieur :sweatdrop:

La société traditionnelle canaque ne fonctionne pas sur le mode de vie européen classique qu'il soit traditionnel ou moderne : tout est basé sur le clan et la communauté et, en théorie, de partage des ressources pour le bien commun ; même les relations familiales sont suffisamment différentes, on sort par exemple du schéma familial père-enfant biologique "traditionnel" (de notre société) pour un schéma oncle paternel-enfant biologique ou des cousins qui sont considérés comme des frères de sang, etc... , pour que la plupart des métropolitains ne s'y retrouvent pas trop. On retrouve également des relations claniques similaires dans les autres peuplades du Pacifique mais chez eux elles sont extrêmement poussées.
Normalement, les ressources sont donc mises en commun et la propriété individuelle s'efface devant le besoin commun. Bien sur, cela porte à des dérive puisque certaines personnes savent en "profiter", inconsciemment ou pas, et est globalement plutôt incompatible avec l'individualisme et la réussite personnelle promus par la société moderne. Note : pour plus de détails, et au cas où je raconterai des bêtises bien sur, mieux vaut se procurer des livres, études ou thèses sur le sujet, il doit y en avoir je pense.

L'exemple habituellement mentionné (légende urbaine ou pas ?) serait celui d'un médecin mélanésien fraichement débarqué de métropole avec ses diplômes. Son clan peut à tout moment débarquer en ville, lui taxer sa voiture (et éventuellement la bousiller dans un des nombres accidents de la route liés à l'alcool ou au cannabis qui arrivent régulièrement), lui prendre toute ou une partie de sa paye ou exiger de lui qu'il les soigne, le tout sans aucune compensation, etc... Cela peut empirer puisque d'aucuns extérieurs viennent se greffer dans l'engrenage n'hésitent pas à demander la même chose, en évoquant une fraternité ou une appartenance plus large au peuple kanak. Ce qui fait que ce même médecin finalement serait reparti exercer en métropole au bout de quelques mois. Oui mais voilà, j'ignore si cette histoire est fondée sur quelques chose de vrai ou pas ou juste des on-dit ; et ça serait effectivement intéressant de savoir concrètement quelles relations, par exemple, le couple Karembeu (vi Adriana longues-jambes et son footballer de mari) entretient avec sa famille et son clan à lui.

Ce qui est vrai par contre c'est qu'effectivement la plupart des mélanésiens qui viennent s'installer définitivement en ville ou qui adoptent complètement le mode de vie occidental finissent généralement par "casser" (ou prendre leurs distances, pas uniquement littéralement) avec la tribu. Mais bon cet état décrivait ce qui se passait pour la génération précédente, il faudrait voir ce qu'il en est de la jeune génération actuelle qui est elle bien plus accros avec les nouvelles technologies et, comme ailleurs, se tisse des liens sociaux de manière différente des précédentes ;  tout en essayant de préserver leur culture et leurs valeurs. De plus, comme partout, les moyens d'information se sont démultipliés depuis 40 ans et de part notre situation, une ile qui ne produit même pas de quoi s'auto-suffire, ou n’a pas de structures médicales adaptées pour les cas et pathologies graves, nous avons naturellement eut des contacts avec l'extérieur depuis très longtemps (vers la métropole mais aussi l'Australie).

Secondement former une telle élite de cette manière à souvent tendance à inverser/empirer la situation ; les gens nouvellement formés se montrant souvent (mais pas toujours) méprisants envers ceux issu de la même extraction mais restés dans le milieu d'origine, etc... bref, c'est le mépris de l'élite qui prime. Voir pire, ils restent sur le lieu de leurs études ne reviennent pas participer au développement local. Il y a 10 ans, alors que nous étions à la fac tout d’abords ici puis à Bordeaux, un ami africain me décrivait un cycle similaire pour son pays, le Bénin et il ne pensait pas à blâmer cela sur un quelconque effet pervers du colonialisme mais bien sur des problèmes de relation d'individu à individu.

Jusqu'à il y a peu (années 90), la formation universitaire ou de haut niveau était effectivement effectuée ailleurs (en Métropole donc) puisque par manque de moyens, le territoire n'avait ni les structures nécessaires, ni les formateurs, etc... pour la faire donc, effectivement, dans bien des cas, cela suppose un milieu familial aisé ou des aides compensatoires pour aller étudier de l'autre coté du globe (même aujourd'hui certains cursus demandent à s'expatrier). De plus, plusieurs programmes, de formations payées par le territoire ont vu le jour au cours des années dont le programme "400 cadres" précédemment mentionné. Evidement certains des éléments qui y ont participé se sont vu couronnés de succès ; mais également certains ont échoué et d'autres ont surtout profité du système. Bref, les retours n'étaient guère concluants d'autant plus que de toute manière le marché du travail n'est pas d'une taille comparable à celui de la France métropolitaine et donc ne peut pas forcément réabsorber les gens qui reviennent (à l'époque où ces projets se sont déroulés, les projets miniers précédemment mentionnés n'étaient pas démarrés).
Enfin, certains syndicaux locaux ont décidé de prendre le problème à bras le corps en essayant de forcer à tout bout de champs la priorité pour les locaux avec des résultats plutôt... trashs comme partout où ils ont été mettre leur nez (voir posts passés). Comme je l'ai dit tantôt il me semble, il ne fait pas bon être un Zoreil sur le marché du travail local.

EDIT – corrections mineures, phrase.
"Un chien, un chat et un rongeur, c'est la recette du bonheur !"

Re: Pendant ce temps aux antipodes de là: La Nouvelle Caledonie.

Répondre #65
Quelques petites remarques pour clore de mon coté


Plutôt que de retourner une fois de plus le couteau dans la plaie (puisque cela gêne certains, mais bon désolé la question est politisée ici) je vais couper court en disant que ma culture, mon éducation et le milieu duquel je suis issu font que je considère que la réussite individuelle prime sur la réussite collective et que je ne comprend pas trop ce que des questions de sexe, de religion, d'appartenances ethniques ou encore de couleur de peau peuvent venir faire dedans. Je pense que tout un chacun a effectivement ses chances dans le monde moderne (mais étant réaliste, j’admets aussi que tout le monde ne part pas sur un pied d'égalité). Si racisme ou ségrégation il y a, c'est principalement le fait d'individus, je ne crois pas à un racisme inconscient (ou pas) collectif ; en fait ces concepts me sont étrangers.

Je ne comprends donc pas trop ce que tu essais (visiblement) de me faire dire. Pour le reste tu sembles me décrire une situation généraliste qui pourrait très bien avoir lieu tant ici qu'au cœur d'une des régions agricoles paumées de métropole, je peine donc à comprendre en quoi, ici, cela serait forcément différent. Ah oui et je ne vois pas non-plus pourquoi cette réalité conduirait forcément, inéluctablement vers une quelconque indépendance ; c’est la diversité qui rend la vie intéressante et au contraire elle n'est pas un facteur de séparation entre les gens, faut savoir rester optimiste, curieux et ouvert  :).
A ce rythme, suivant tes propos, autant larguer la Corse, le Pays Basque, la Bretagne, la Savoie, voir des trucs annexés plus récemment comme Nice, etc... et quitter l'EU...  rompre tout contact avec l'extérieur :sweatdrop:


D'une part, je n'essayes pas de te "faire dire" des choses, je suis métropolitain, et pour moi la Nouvelle Calédonie est un territoire lointain et mal connu. Je n'ai pour m'informer sur la réalité de ce territoire que la télé la radio ou la presse écrite. Je pose donc des questions pour essayer de le comprendre, et surtout de comprendre comment fonctionne (en bien ou mal) sa société, car je pressent qu'avec l'approche de 2014, c'est un territoire dont on va entendre parler.

D'autre part, si tu penses que je suis pour le repli sur soi, tu te trompes. Pour moi, l'indépendance de la Nouvelle Calédonie, je suis désolé de le répéter, est quelque chose qui se produira inéluctablement et quel qu'en soit l'échéance (10 ans, 50 ans...). Je n'ai pas d'action chez les indépendantistes, mais je regarde la réalité géographique en face. Je crois que l'exemple le plus net sur le sujet est l'Australie qui a pris son envol progressivement... Et par choix des populations de colons, qu'on aurait pu penser à priori non demandeurs de rompre le lien historique. Après, les nationalismes régionaux de la métropole sont un autre débat. Le Pays Basque, la Bretagne ou la Savoie sont en continuité avec le reste du territoire métropolitain qui n'est finalement pas si vaste que ça, ce qui aide à en renforcer l'unité...


Re: Pendant ce temps aux antipodes de là: La Nouvelle Caledonie.

Répondre #66
Brièvement mentionnés pas Squekky depuis sont retour, des heurs ont commencé récemment entre divers tribus du coté de Bourail et Canala (géographiquement à peu près au milieu de l'île de part et d'autre de chaine centrale). Il s'agissait apparemment là d'un retour de bâton en réponse à des incidents précédents :
http://www.lnc.nc/articles/article_70263_220826.htm

On sort du schéma plus courant (on ne va pas dire classique, ça va encore donner mauvaise image) des heurts entre Canaques et "blancs" ou entre Canaques et Wallisiens/Futuniens, entre Canaques et... puisqu'il s'agit ici d'un problème entre (apparemment) deux aires coutumières différentes (c'est à dire probablement à l'origine des gens qui ne parlent pas le même dialecte et appartiennent à des clans sans lien aucun). Cependant les symptômes sont désagréablement familiers et mêlent pêle-mêle :
- l'alcool.
- TRES probablement le cannabis.
- la volonté de se faire justice soi-même plutôt que de passer par les autorités coutumières ou de l'état pour régler les choses.
- une jeunesse (jeunes adultes~30nenaires compris, pas juste les ados) jusqueboutiste qui revendique son identité mélanésienne mais en même temps n'a absolument aucun respect pour ses anciens qui incarnent à la fois cette identité et le pouvoir coutumier et donc au final ne met en œuvre aucun de ses principes.
- des anciens passifs ou complètement dépassés par leurs jeunes, sans plus aucun contrôle sur eux.
Bref, c'est bien beau de clamer à tout va "nous on n’est pas comme vous et quand il y a un problème, on se réunit, on fait des palabres, on discute du problème, on en parle et on le résout calmement entre nous" et tout ça ; mais encore faut-il le mettre en pratique, si possible sobrement et sans être sous les effets de substances plus ou moins légales... Hors c'est là que ca coince...
"Un chien, un chat et un rongeur, c'est la recette du bonheur !"

Re: Pendant ce temps aux antipodes de là: La Nouvelle Caledonie.

Répondre #67
Et boum c'est reparti pour un tour

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C’est un rebondissement judiciaire de plus dans le dossier au long cours des frères Konhu. Lundi dernier, les scellés ont été rouverts à la demande de la partie civile, afin d’examiner un tee-shirt qui pourrait avoir été porté par Antoine Konhu.


C’est le genre de rebondissement que seul un procès d’assises peut permettre. Le 30 novembre 2007, en plein procès Konhu, la cour s’était penchée sur l’examen des pièces à conviction, lors de l’examen des faits. Parmi les scellés contenus dans des caisses en plastique, figurait un tee-shirt, portant plusieurs signatures et tacheté de traces jaunes. Sauf qu’à aucun moment, ni au cours de l’enquête, ni pendant l’instruction, le tee-shirt n’avait été répertorié sur la liste des scellés.
Lundi dernier, c’est ce même tee-shirt qui a été l’objet de toutes les attentions, dans le cadre plus discret de « l’aquarium », la salle vitrée située au rez-de-chaussée de la cour d’appel. A la demande de la partie civile, l’objet a été extrait des scellés en présence de toutes les parties du dossier (accusation, partie civile et défense) et sous l’œil d’Antoine et de Didime Konhu. Après avoir été photographié sous toutes les coutures, le tee-shirt a été placé sous enveloppe. Vraisemblablement pour être envoyé en Métropole et y être analysé en détail, comme l’a demandé l’avocat de la partie civile.
Pourquoi un tel remue-ménage autour de ce bout de tissu ? Selon Me Frédéric De Greslan, « Antoine Kohnu avait confié ce tee-shirt à sa mère pour qu’elle le lave le lendemain de la disparition de Mika Kusama ». L’avocat s’appuie pour cela sur la déposition de la mère elle-même. « L’importance de cette pièce, qui n’a jamais fait l’objet de la moindre expertise, pourrait s’avérer essentielle si on y découvrait des traces d’ADN ou d’un groupe sanguin s’approchant de celui de la victime », précise encore Me De Greslan.

Débats houleux en perspective

Côté défense, on n’a bien évidemment pas la même lecture des choses. « La justice est tellement sûre de la culpabilité des frères Konhu qu’elle cherche désespérément des preuves à charge », ironise Me Jean-Jacques Deswarte, l’avocat d’Antoine Konhu. Ce dernier a été condamné en décembre dernier à quinze ans de réclusion pour le meurtre de Mika Kusama, une touriste japonaise retrouvée morte à l’île des Pins, en mai 2002. Mais il a ensuite été remis en liberté en mai dernier, en raison d’une erreur d’écriture.
Avec l’examen de ce tee-shirt, c’est donc un nouveau complément d’information qui s’annonce, dans un dossier au cours judiciaire déjà houleux. En répondant favorablement à la demande de la partie civile, le président de la cour d’assises d’appel a ainsi considéré que des éléments nouveaux étaient susceptibles d’apparaître et qui, selon la formule consacrée, pouvaient être « utiles à la manifestation de la vérité ».
Reste que ce fameux tee-shirt ne devrait pas manquer de donner lieu à quelques passes d’armes entre les parties, lors du procès en appel, qui pourrait se tenir d’ici à la fin de l’année. La défense ne devrait pas manquer de s’interroger sur la validité juridique d’une telle pièce. Il s’agira notamment de savoir dans quelles circonstances le vêtement a atterri à la brigade de gendarmerie.
Une chose, pourtant, est à peu près sûre. Quels que soient les résultats de ce nouveau complément d’information, cette pièce à conviction, restée à l’écart pendant toutes les années d’enquête et ressortie des placards par la grâce d’une audience publique, n’est que l’illustration supplémentaire de l’immense gâchis judiciaire que constitue le dossier, pour lequel la cour d’assises d’appel aura le dernier mot.


Cette affaire n'est pas pret de finir.....

Fais gaffe à toi Jax  :harhar:
You're pretty when i'm drunk.

Re: Pendant ce temps aux antipodes de là: La Nouvelle Caledonie.

Répondre #68
Nan moi c'est fini, j'peux pu être juré avant 5 ans !

Pis le premier procès c'était lors de la session précédente et donc j'ai échappé à... 3 semaines de procès non-stop avec en vedette les parents de la japonaise qui se sont endetté à vie juste pour venir voir le procès (et donc ne seront probablement pas là en appel). Déjà que l'affaile Vilie sur 3 jours c'était dur alors 3 semaines.....
"Un chien, un chat et un rongeur, c'est la recette du bonheur !"

Re: Pendant ce temps aux antipodes de là: La Nouvelle Caledonie.

Répondre #69
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Cinquante obus au fond du port
Une cinquantaine d’obus ont été découverts par les plongeurs de la Marine nationale, hier, en face du bingo. A l’endroit même où des travaux de dragage doivent être entrepris pour accueillir le futur Betico 2. Un connaisseur de l’époque américaine met ce champ d’obus sur le compte d’une mauvaise manœuvre lors d’un transbordement, à l’époque où les soldats US avaient fait de Nouméa leur QG.

C’est le genre de chantier plutôt embarrassant. Curer le fond de l’eau et se retrouver avec un champ d’obus. Mercredi dernier, l’une de ces pièces est passée sans problème dans le circuit d’aspiration de la dragueuse. Sur le tas de rejets aspirés, l’obus, découvert par un passant, avait même été amené à la main aux objets trouvés de la police municipale. Autrement dit, tout le contraire de ce qu’il faut faire en pareil cas.
Mais après cet épisode, il n’est pas question de faire courir aux ouvriers du chantier et aux autres passants le même genre de risque. Résultat, le chantier de dragage, destiné à accueillir le Betico 2 sans que sa coque râpe le fond, est suspendu. Et, hier matin, il a été l’objet de toutes les attentions de la part des spécialistes de l’armée.
Une équipe de plongeurs de la Marine nationale s’est en effet mise à l’eau pour dresser un inventaire des obus visibles. Par environ trois mètres de fond, ils ont repéré trois tas d’obus de 40 mm de type Beaufort, sans ogive. Autrement dit, les engins ne sont pas conditionnés pour un « prêt à l’emploi ». Une pièce de 105 mm a également été repérée. Reste à savoir si d’autres pièces d’artillerie sont enfouies dans le fond.
« Ces munitions, qui reposent là depuis plus de cinquante ans, ont été considérablement altérées, indiquait hier un spécialiste du Nedex, le service chargé notamment de neutraliser ce type d’engins. De ce fait, leur manipulation représente un risque non négligeable. » Raison pour laquelle les militaires entreprennent un recensement pointu, qui leur servira à établir une expertise. Car in fine, le but du jeu, pour les spécialistes militaires, est de proposer une solution d’enlèvement qui présente un minimum de risques aux chanceux qui vont devoir s’y coller. En début de semaine, une décision devrait ainsi être prise par le haussariat, en concertation avec les autorités portuaires.


Nouméa Ville miné. Rien que mercredi le centre ville a eut droit à son petit instant panique avec évacuation et tout le touintouin. Un passant avait raméne au commisariat un obus de 150 kilos en disant tout simplement j'ai trouvé ca j'en fait quoi.
Je vous laisse imaginer la tête des policiers quand ils ont vu l'engin débarqué ( l'obus pas le passant).
Et dire que tout le fond de la rade de Nouméa on a des jeep US qui pourrissent par centaines :pleure:.
You're pretty when i'm drunk.

Re: Pendant ce temps aux antipodes de là: La Nouvelle Caledonie.

Répondre #70
Alors c'est simple quand nos chers amis yankees les amerloques sont partis à la fin de la seconde guerre mondiale, ils ont tout basardé au fond du lagon : des jeeps, des caisses entières de matériel militaire mais aussi pas mal de vivres et autres rations qui encombraient et allourdissant les bâteaux et ralentissaient donc le retour des Boys à la maison. Ainsi d'après les dires des anciens, dans les mois qui suivirent leur départ il n'était pas rare de retrouver des caisses de boites de conserve ou de bouteilles de Coke (les vieilles bouteilles en verre aujourd'hui collector) parfaitement consommables*.

*Vi Kamen l'histoire la jeep ricaine sous l'eau dans Tonton Marcel (un tome assez ancien, je ne sais plus lequel) c'est basé sur ça.
"Un chien, un chat et un rongeur, c'est la recette du bonheur !"

Re: Pendant ce temps aux antipodes de là: La Nouvelle Caledonie.

Répondre #71
C'est ca qui est vraiment regrettable car à la base ils devaient tout laissé sur l'ile. Mais suite à un conflit ou certains profiteur voulait recuperer tout le matos pour le revendre ensuite. L'ensemble de l'infrastructure US  a fini au fond de l'eau.

Mais ces Jeep :pleure: j'ai un ami qui en avait une et il a eu la bonne idée de tordre le châssis :scrogneugneu: en voulant faire le con...
Cependant en fouillant on en trouve encore quelque unes. Du coté de La Foa j'en ai vu une. Bon à l'abandon je le conçois mais immatriculé 954 NC.

You're pretty when i'm drunk.

Re: Pendant ce temps aux antipodes de là: La Nouvelle Caledonie.

Répondre #72
Les obus, en métropole, c'est pas ce qui manque. En fait, dans toutes les villes ayant une importance stratégique, quand on creuse dans certains quartiers, on est quasiment sûr de décrocher le gros lot. Les bombardements massifs de 1943-44 ont laissé un peu partout des obus armés et non explosés.

C'est pour ça qu'il y a un peu partout des services de déminages dépendant de l'État (les plus actifs sont dans l'est de la France, et en Normandie).

Ceci dit, en outre-mer, avec la bataille du Pacifique, les mauvaises surprises ne sont hélas pas étonnantes.

Re: Pendant ce temps aux antipodes de là: La Nouvelle Caledonie.

Répondre #73
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Le couperet est tombé hier matin, dans une salle d’audience désertée par les principaux intéressés. La cour d’appel a confirmé toutes les condamnations des vingt-deux militants USTKE impliqués dans les violences de janvier dernier, aux abords du dépôt Carsud de Normandie. Les juges de deuxième instance ont cependant revu à la baisse les condamnations prononcées en mars dernier par le tribunal correctionnel. Gérard Jodar, coupable de « provocation directe à un attroupement armé et complicité de violences aggravées » voit ainsi sa peine de prison ferme réduite de moitié  : douze mois de prison, dont trois ferme. Idem pour les autres militants, dont les peines oscillent entre un mois ferme (couverte par la préventive pour certains d’entre eux), deux et quatre mois ferme.
Les juges de la cour d’appel ont également fait sauter l’interdiction des droits civiques qui concernait cinq prévenus, dont Gérard Jodar. En revanche, ils ont solidairement condamné les vingt-deux militants à payer à l’Etat la somme de 16  millions (16  102  026  francs exactement), correspondant selon le Trésor public aux dégâts occasionnés sur les véhicules de police et de gendarmerie. Reste qu’après ce délibéré, Me Cécile Moresco, l’avocate de l’USTKE, affichait plutôt sa satisfaction.
« Ce n’est pas une victoire, car nous avions plaidé la relaxe, mais la décision de la cour d’appel est plus raisonnable que celle du tribunal correctionnel. » Le conseil s’est particulièrement félicité de l’abandon de la privation des droits civiques. L’avocate n’envisageait pas de pourvoi en cassation sur l’arrêt pénal. « Nous allons à présent solliciter un aménagement des peines de prison ferme », a-t-elle indiqué. Elle se réserve cependant la possibilité de porter le dossier devant la juridiction suprême, mais uniquement sur le volet des intérêts civils. À savoir, la rondelette somme des 16 millions réclamée solidairement aux militants.
En huit mois, la cause aura donc été entendue. Huit mois, c’est le temps écoulé entre les violences de la nuit du 16 au 17 janvier devant le dépôt de Carsud et la journée d’hier, où les juges ont refermé sur le fond le dossier judiciaire. Autant dire que la justice n’a pas traîné.
Il y a quelques mois, cette même diligence avait conduit le parquet à poursuivre les militants selon la procédure de comparution immédiate. Le tribunal correctionnel avait ensuite reconnu le « caractère politique » du dossier, offrant ainsi une victoire procédurale à la défense.



Alors aurions nous trois mois de tranquillité ou alors trois mois d'enfer ?

Bon Jodard en tole ca le fait. Surtout avec le coup qu'il a fait au automobilistes en les envoyant droit sur les barrges de flics. Anecdocte j'ai un ami qui c'est retrouvé perdu au milieu des genrdarmes qui balancaient des lacrymo croyant que les manifestant tenter un passage en force avec des voitures bélier.
C'etait comme il disait à l époque la guerre à Normandie.
Il faudrait que je retrouve l'article car il était bien poilant...
You're pretty when i'm drunk.

Re: Pendant ce temps aux antipodes de là: La Nouvelle Caledonie.

Répondre #74
Mais que se passe-t-il tout d'un coup ? Ou l'on apprend que le sérieux des contrôles aux frontières est toujours aussi foireux qu'avant (booh Paris et Tokyo) malgré les nouvelles restrictions appliquées depuis 2001.

Du jamais vu sur le Caillou. Douze étrangers en possession de passeports falsifiés ont été interpellés, lundi, en deux temps. Onze d’entre eux se disent irakiens, un douzième serait palestinien. Même si leurs intentions restent floues, la Calédonie ne constituait vraisemblablement qu’une étape dans leur périple. La justice locale est chargée de démêler cet écheveau international.

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Des passeports, achetés à des Kurdes, à Athènes, avant que les clandestins ne rallient la Calédonie via Paris et Tokyo
"Un chien, un chat et un rongeur, c'est la recette du bonheur !"