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Topic: Pendant ce temps aux antipodes de là: La Nouvelle Caledonie. (Read 31570 times) previous topic - next topic

Re: Pendant ce temps aux antipodes de là: La Nouvelle Caledonie.

Reply #45
Ca vaut tout les week ends Xbox du monde ca!!

Mais en fait j'avais carrement pas devine que vous y etiez alle pour le boulot... C'est vraiment l'aventure tout les jours la bas. Boulot genial, tout est a faire, tout est a construire (enfin quand je dis tout, je me comprend).
"Honey badger don't care"

Re: Pendant ce temps aux antipodes de là: La Nouvelle Caledonie.

Reply #46


Vi nan mais faut pas déconner quand même  :harhar:
"Un chien, un chat et un rongeur, c'est la recette du bonheur !"

Re: Pendant ce temps aux antipodes de là: La Nouvelle Caledonie.

Reply #47
La pluie s'est enfin arrêtée et en ce mois de mai 2008 les temps sont à la mémoire, quel que soit le bord politique vers lequel on tend.

Il y a 20 ans c'était l'élection présidentielle de 1988 et entre les deux tours non loin d'ici sur une toute petite ile au sable blanc comme la neige, un drame se nouait : des gendarmes tués, d'autres kidnappés, des négociateurs capturés et pour finir un assaut sanglant qui fit que tous les preneurs d'otage se firent tuer ainsi que deux des militaires assaillants...

Bien sur, comme de mise, la Gauche ayant remporté le second tour, on mit tout sur le dos de la Droite... Et la désinformation qui était déjà de mise à l'époque en métropole sur ce qui se passait ici continua de plus belle encore et encore si bien que lorsqu'on apprit que les leaders indépendantistes furent assassinés l'année suivante, on oublia de préciser que c'était là le fait d'un extrémiste de leur propre camp, l'un de ceux impliqués dans l'histoire de la grotte justement... Aujourd'hui encore, une partie de la population mélanésienne indépendantiste pleure ses morts qu'elle considère comme des martyres (ce qui est normal de leur point de vue) mais les familles des gendarmes, elles, semblent être complètement tombées dans l'oubli collectif, ou la surinformation et le sur nombrilisme dont semblent être victimes les habitants de métropole.

Bref, je n'ai pas grand souvenirs qui vaille la peine des années Pons, pour tout dire, les gens avaient toujours peur de ce qui s’était passé moins de 3 ans auparavant et se sentaient encore frustré du passage de Pisani qui n'avait rien fait pour améliorer les choses. De plus sur la scène nationale, nous étions toujours la 5ème roue du carrosse, loin derrière les Antilles ou des localités plus glamour, strass ou paillettes comme Papeete, qui ne font elles-mêmes que rarement l’actualité nationale. Cette année marque donc un retour sur les mémoires de tout un chacun...

http://www.lnc.nc/articles/article_69993_212910.htm
http://www.lnc.nc/articles/article_69993_212912.htm
http://www.lnc.nc/articles/article_69993_212914.htm
http://www.lnc.nc/articles/article_69993_212920.htm
http://www.lnc.nc/articles/article_70018_213532.htm

Il y a 3 semaine, je jugeais un affaire qui avait eut lieu en janvier 2002, au cours de laquelle on racontait des faits étrangement liés à ceux-ci, une affaire au cours de laquelle, pendant 6 mois, les membres de deux ethnies dont les enfants avant vécus, joué, été à l’école, fait du sport et grandi ensemble pendant plus de 40 ans, et s’étaient soudainement mis à se tirer dessus à coup de fusil de chasse et autres armes semi-automatiques, se  mettant ainsi en danger non-seulement mêmes et leurs familles mais également en risquant les vies de toutes les autres personnes habitant plus loin au Mont Dore et qui devaient aller et venir sur la route passant devant la tribu de St Louis chaque jour pour venir bosser en ville... Au final 2 morts, plusieurs blessé et l’une des deux communautés chassée des lieux manu-militari par l’autre sans que l'état ne semble intervenir d’aucune manière.

Et pendant ces 6 mois, que faisaient les gendarmes ? Rien… , il suivaient, comme il se doit les ordres, de leurs supérieurs et étaient en sous-effectif pour couvrir l'intégralité de la zone, restant dans des emplacements protégés près ou dans leurs mobiles blindés avec ordre de se replier illico-presto s'ils venaient à être menacés et pour éviter ce se faire prendre en otage et qu'on retombe dans la situation précédente d’Ouvéa... et que « une fois de plus » la Nouvelle-Calédonie ne bascule dans le chaos. Pendant 6 mois, ce sont les politiques, plutôt que le bon sens qui ont obligé les forces de l’ordre à ne pas intervenir, mettant ainsi tous et toutes dans un danger mortel…  Il faut dire aussi que plus tard dans l'année une autre élection présidentielle se profilait à l'horizon et que l'électorat metropolitain de Droite comme de Gauche aurait plus très mal prendre l'affaire...

Evidement en métropole, silence radio, rien, pas grand chose. Je n'oublierai jamais les visages agars des rugbymen du club de Montpellier qui étaient venu soutenir leur pote présent dans le boxe des accusé et que j'ai eut en face de moi pendant 3 jours, alors qu’ils entendaient la succession des témoignages des gens ayant participé aux combats. Agars, atterrés et surtout complètement étonnés et incrédules d'apprendre ce qui se passe réellement dans les paradis tropicaux, à l'autre bout du monde... en France, la où la république est sensée faire régner l'ordre et la sécurité, protéger ses citoyens... Dire que ces pauvres gars reviendront sans doute l’an prochain à nouveau soutenir leur ami (que nous avions acquitté) lorsque le procès repassera en appel. Ils risquent à nouveau d’entendre ces tristes vérités qui ne sont jamais divulguées ou qui sont distordues, altérées, déformées là-bas, loin de l’autre coté des mers et des terres…

"Un chien, un chat et un rongeur, c'est la recette du bonheur !"

Re: Pendant ce temps aux antipodes de là: La Nouvelle Caledonie.

Reply #48
N'est-ce pas justement pour des raisons de calculs electoraux que l'accent a toujours ete mis sur le poids des morts de la metropole? Tant que ce sont des "indigenes" qui s'entretuent, et que ca ne risque pas de faire la une des medias parisiens par exemple, il est plus facile de laisser couler l'affaire.
Par contre, ce que je ne comprends pas forcement tres bien, c'est pourquoi les forces de l'ordre (outre le sous-effectif) ne sont pas intervenues. Pour les raisons citees ci-dessus, notamment eviter une couverture mediatique prejudiciable a l'approche des presidentielles? Pour eviter la guerre civile, parce que la gendarmerie est aussi bien percu en Nouvelle-Caledonie que dans le Mirail, le quartier des Mille ou le 93, surtout depuis les incidents de 1988?
Ca a l'air bete, mais l'image que j'ai de la Nouvelle-Caledonie est particulierement sombre en vous (Squekky et toi) lisant. On a l'impression d'etre au Far-West (en tous cas, pas vraiment dans un etat de droit). Je me trompe, ou c'est vraiment plus proche de l'Enfer que du Paradis?
(Je m'excuse d'avance si je dis des enormites, ce que je sais de la Nouvelle-Caledonie vient essentiellement de ce forum. :shy:)
永遠に、あなたのモノ・・・

Re: Pendant ce temps aux antipodes de là: La Nouvelle Caledonie.

Reply #49
C'est vrai que ca tranche avec l'image idyllique que transmettent les Japonais de l'ile. 天国に一番近い島

Le post de Jaxom est tres interessant je trouve et merci a lui de nous donner cet insight de ce TOM un peu oublié (c'est vrai que TOM + Pacifique = Tahiti-et-c'est-tout pour beaucoup de zoreilles-metro)
"Honey badger don't care"

Re: Pendant ce temps aux antipodes de là: La Nouvelle Caledonie.

Reply #50
Comme je te disais Kamen lors de mon passage la calédonie c'est un autre monde. Tu as beau avoir fait le tour du globe, la kanaki c'est un monde a part.

Ca va bientot faire un an que je suis sur le territoire et j'hallucine toujours sur le mode de fonctionnement. Comme tu le dis si bien Kamen ici c'est le far west. En facade tout est joli, les plages, les cocotiers, la vie sauvage et un monde de carte postale. Mais quand tu fouilles ou que tu regardes derriere le rideau tu découvre un autre visage. Une Calédonie qui a du mal à s'integrer dans le monde, pas par manque d'action mais par refus. Le mode de vie tribal est encore present. Il y a qu'à voir dans le nord. Tu peux acheter un terrain mais tu n'es pas sur de le garder. Car il suffit qu'une tribu Kanack le revendique et tu es mis à la porte.
Les reglements de compte sont tout aussi courant, avec dernierement un reglement dans le quartier de Kamere ( quartier ou je me suis fait vandaliser ma voiture et piquer mes pompes) ou des Kanak et Wallisien se sont battu à la machette. Et toujours dans le nord, les gendarmes ne sont là que pour la presence. Car tout ce qui est judiciaire se résout avec la chefferie.
Donc oui on est au far west mais c'est le charme de la calédonie, un charme qui peut lui faire du mal, car avec ces montes d'independantiste et de revendications terrienne, ben l'economie peut se peter la geule. Goro l'usine du nord qui est fini à 90 pour cent ne démarra peut être pas ? Car les pression syndicale, tribale empechent l'usine de tourner. Donc résultat des courses l'investisseur australien songe à tout laisser tomber. Et ce cas se répete dans le nord avec KNS.

Donc oui au paradis mais y vivre il faut avoir le slip accroché. Enfin hors nouméa.
You're pretty when i'm drunk.

Re: Pendant ce temps aux antipodes de là: La Nouvelle Caledonie.

Reply #51
Bon depuis le debut du mois j'ai encore une copine qui s'est installee la-bas.

Je connaitrais bientot plus de monde sur le caillou qu'a Paris :oh:
"Je suis un intoxiqué.
- Intoxiqué de quoi ?
- De la vie. Je m'y suis adonné tout petit et je ne peux plus m'en passer."

T. Pratchett, Sourcellerie, Les Annales du Disque-Monde, livre V.

Re: Pendant ce temps aux antipodes de là: La Nouvelle Caledonie.

Reply #52
Caledonie terre de toutes les promesses ou tout le monde vient prendre sa thunes pour repartir.

Ici ca vient et ca repart, pas mal de personnes que je rencontre par le taf ne sont là que pour 2 ou 3 ans. Ils viennent ici juste pour voir et apres ils rentrent en France.

Bon en tout cas, comme tout personne fraichement debarqué on va la retrouver à la bodega ou au bed :P
You're pretty when i'm drunk.

Re: Pendant ce temps aux antipodes de là: La Nouvelle Caledonie.

Reply #53


Ici ca vient et ca repart, pas mal de personnes que je rencontre par le taf ne sont là que pour 2 ou 3 ans. Ils viennent ici juste pour voir et apres ils rentrent en France.



Tu penses y rester définitivement maintenant ?

Re: Pendant ce temps aux antipodes de là: La Nouvelle Caledonie.

Reply #54

N'est-ce pas justement pour des raisons de calculs electoraux que l'accent a toujours ete mis sur le poids des morts de la metropole?


[politiquement pas correct inside]
Moi ce qu'on m'a toujours dit et fait comprendre quand j'étais en métropole, c'est grosso-modo qu'on était des sales blancs fachistes qui tuaient des gentils canaques exploité et que l'apartheid en Afrique du Sud, c'était gentil à coté d'ici (dixit le peu que les gens ont retenu des jounaux télévisé).
[/politiquement pas correct inside]

Le plus étonnant c'est que ce genre de remarques ou de suggestions à demi-mots détournés vient aussi de nos cher voisins australiens, vous savez les "yankees du Pacifique Sud", ceux qui ont presque exterminé les aborigènes (y a eut pas mal de films interressants sur le sujet, nottament sur la "génération perdue", ces petits aborigènes qu'on enlevait à leur sauvages de parents pour essayer de les éduquer à l'européenne pour en faire des gens "convenables". Et même que leur nouveau premier ministre a fait des excuses nationales il y a peu pour la toute première fois). Le genre de personnes qui m'ont demandé une fois "si les blancs et les noirs étaient mélangés à l'école quand j'étais petit". Ben vi mon neveu, c'était mélangé quand j'étais petit (donc avant le début des "évènements" et ça l'était avant aussi d'ailleurs, etc... et on peu remonter ainsi jusqu'à la fin de la colonisation, c'est à dire à la fin de la seconde guerre mondiale quand les lois coloniales de l'époque ont été levées (là oui avant ça la ségrégation existait, nottament les mélanésiens n'avaient pas le droit d'habiter à Nouméa).

Quote

Par contre, ce que je ne comprends pas forcement tres bien, c'est pourquoi les forces de l'ordre (outre le sous-effectif) ne sont pas intervenues.


Les gendarmes ne sont pas intervenus car les ordres transmis par le Commandement et emmis par le Haut-Commissaire (un prefet-like qui est le représentant de l'état et commande donc aux forces armées) étaient de s'interposer sans intervenir de manière à prévenir la violence entre les communautés et de se retirer au premier acte de violence à leur encontre en abandonnant les civils (dixit "défendez-vous vous-même") en évitant à tout prix de se faire capturer (ça c'est le lien avec Ouvéa). Et ça c'est 3 gendarmes qui ont témoigné à la barre qui nous l'ont dit. D'ailleurs le dispositif initial devait se déployer du coté mélanésien ET wallisien mais devant l'hostilité des gens de la tribu, les gendarmes n'ont finallement été déployé (toujours en très faible nombre) que dans la communauté wallisienne (hostilité qui a perduré plusieurs mois et a également fait que les gendarmes ne sont réellement venus enquêtes sur les lieux du crime que 4~5 mois plus tard !!!).

L'un d'entre eux qui a bourlingué a même comparé la situation aux forces humanitaires d'interposition auxquelles il a également participé dans les autres zones de conflit, à savoir la Côte d'Ivoire et le Kosovo... ça la fout mal quand on sait que la zone en question faisait probablement moins de 10Km² ; mais bon les tensions et coups de feu ont quand même perduré 6 mois... Bref la gendarmerie ne faisait pas du tout son travail du maintient de l'ordre mais comptait les nombres de coups de feu échangés (véridique). Quand aux motivations de M. Lataste (qui est actuellement préfet je ne sais plus où en Métropole) on en saura pas guère car suite à un problème technique il nous a été impossible de faire une visioconférence avec lui et donc nous n'avons eut que la lecture de son témoignage : il a agit ainsi car, à son avis, c'était la meilleure manière de préserver l'ordre civil, donc pour éviter que "ça re-pête"*. Pour le reste on en apprendra plus peut-être lors de l'appel car j'imagine que tout le monde voudra le faire ENFIN témoigner...

*A savoir dès que quelques chose va mal ici, que ce soit au niveau politique ou syndical, plutôt que de négocier, parlementer, parler, et tout ça... on nous ressort le vieux "ou vous faites ce qu'on demandes ou ça va pêter" qui fait bien sur référence à la période '84~'88...
"Un chien, un chat et un rongeur, c'est la recette du bonheur !"

Re: Pendant ce temps aux antipodes de là: La Nouvelle Caledonie.

Reply #55

[politiquement pas correct inside]
Moi ce qu'on m'a toujours dit et fait comprendre quand j'étais en métropole, c'est grosso-modo qu'on était des sales blancs fachistes qui tuaient des gentils canaques exploité et que l'apartheid en Afrique du Sud, c'était gentil à coté d'ici (dixit le peu que les gens ont retenu des jounaux télévisé).
[/politiquement pas correct inside]

Le plus étonnant c'est que ce genre de remarques ou de suggestions à demi-mots détournés vient aussi de nos cher voisins australiens, vous savez les "yankees du Pacifique Sud", ceux qui ont presque exterminé les aborigènes (y a eut pas mal de films interressants sur le sujet, nottament sur la "génération perdue", ces petits aborigènes qu'on enlevait à leur sauvages de parents pour essayer de les éduquer à l'européenne pour en faire des gens "convenables". Et même que leur nouveau premier ministre a fait des excuses nationales il y a peu pour la toute première fois). Le genre de personnes qui m'ont demandé une fois "si les blancs et les noirs étaient mélangés à l'école quand j'étais petit". Ben vi mon neveu, c'était mélangé quand j'étais petit (donc avant le début des "évènements" et ça l'était avant aussi d'ailleurs, etc... et on peu remonter ainsi jusqu'à la fin de la colonisation, c'est à dire à la fin de la seconde guerre mondiale quand les lois coloniales de l'époque ont été levées (là oui avant ça la ségrégation existait, nottament les mélanésiens n'avaient pas le droit d'habiter à Nouméa).


Une petite question: Y-a-t-il des kanaks dans l'encadrement ou en maîtrise sur les chantiers ou dans les entreprises, et en particulier celles qui sont sur les gros projets de l'île? Parceque je crois que c'est plus à cet aspect-là, qu'on peut mesurer ce que je pourrais appeler un "aspect colonial".

Je crains bien que le problème de la Nouvelle Calédonie, ça soit la répartition des richesses. Les accords de Matignon et Nouméa n'ont finalement que créé quelques petits potentats kanaks, qui vivent bien alors que l'immense majorité n'a pas vu d'amélioration dans ses conditions de vie...

Re: Pendant ce temps aux antipodes de là: La Nouvelle Caledonie.

Reply #56
Oups j'ai appuyé par erreur sur TAB puis ENTREE.


Une petite question: Y-a-t-il des kanaks dans l'encadrement ou en maîtrise sur les chantiers ou dans les entreprises, et en particulier celles qui sont sur les gros projets de l'île?


A ton avis ? Ca me semble plutôt idiot comme question. Malgré tout ce que les média peuvent nous sortir à tords ou raison sur la discrimination en France métropolitaine, je m'attend bien à y trouver des personnes d'origine arabe, africaine, asiatiaque ou autre à ces mêmes postes.

Et le fait que pendant des années et des années, y compris pendant les "évènements" la NC était représentée par un canaque au Sénat, ça compte ? Apparement ce fait aussi était passé innapercut...  http://fr.wikipedia.org/wiki/Dick_Ukeiw%C3%A9
Tout comme l'actuel d'ailleurs : http://fr.wikipedia.org/wiki/Simon_Loueckhote

Quote
bien que le problème de la Nouvelle Calédonie, ça soit la répartition des richesses. Les accords de Matignon et Nouméa n'ont finalement que créé quelques petits potentats kanaks, qui vivent bien alors que l'immense majorité n'a pas vu d'amélioration dans ses conditions de vie...


Si tu vas par là, c'est également le cas rien que dans les banlieux aux portes de Paris.
Je ne comprend pas ta réflexion, les accords en question ne sont que des cadres pour 1) mettre fin au conflit et 2) pour transférer plus de pouvoir au gouvernement local histoire de le préparer dans le cas  d'une improbable indépendance*.

*Pour le moment improbable puisque les indépendantes restent minoritaires, y compris chez les mélanésiens.

Par contre oui par rapport au milieu européen, les milieu mélanésiens urbain restent globalement plus pauvre, cela est du entre autre aux difficultés classiques dans l'éducation, le nombre d'enfants par famille, le fait de ne pas pouvoir forcément financer leurs études, etc... auquels viennent d'ajouter les problèmes du à l'alcolisme ou encore le canabis.

Le milieu tribal est différent, c'est un milieu bien plus agricole. Les tribus sont généralement dans des zones assez difficile d'accès et loin de l'unique (il faut encore le rappeler) ville (le Nord, les Iles). Globalement, et malgré un develloment important dans le Nord ces dernières années, le reste de l'ile reste très peu devellopé (cad - grosso-modo la campagne profonde française, voir le far-west). Squekk pourra mieux vous le dire, il y est plus allé que moi. Donc oui les gens vivent plus simplement qu'en ville et généralement de leur propres productions vivières, etc...
Note : il ne s'agit pas de "réserves" comment l'entendent les américains, canadiens ou australien.
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Re: Pendant ce temps aux antipodes de là: La Nouvelle Caledonie.

Reply #57
On pourrait penser que le racisme dans l'emploi est tres present mais je dirais que non. On sent plus le rascisme à Nouméa ou les boites et industrie essaye de fonctionner sous un mode métropolitain. Et il est pas rare de voir des zoreilles occupé de haut postes.
Cependant ca commence à changer avec le transfert de competance mais aussi le retour de Caldoche, Wallis et Kanak de metropole.

Je prends l'exemple de ma boite sur les 6 chargé d'affaire elec, deux sont des enfants de la kanaki, un caldoche et une metis thaitienne caldoche. Et pas mal de Wallisien sont conducteur de travaux. Meme ici dans mon bureau j'ai un dessinateur projeteur Wallis.

Mais apres quand on part vers la brousse, et bien là c'est les zoreilles qui sont en sous nombre. L'usine de Tieb tourne avec des caldoche et des Kanacks. Certes un zoreille n'ira jamais s'installé à Koumac, Hiengene ou encore Belep, car d'une part il n'aura aucun repere et il aura surtout du mal à s'acclimater à la vie en tribu.

Le rascisme exite et je ne me voile pas la face, mais dans le monde professionnel il y en a tres peu. Je bosse avec des viets, des kanaks... C'est le soir qu'il réapparé avec les exes de Kava, de biere et de canabis. Et là dans le nord on nous fait comprendre qu'on est pas trop les bienvenus, ils reconnaissent qu'on ait sympas, mais que sans nous la vie serait bien mieux avec nos usines et nos besoins de metros.

Et c'est cette facade qu'on a du mal a acclimatter. Moi le premier, qaund je suis en base vie je le ressens, sur les propos pendant les soirée ou on sent que les zoreilles doivent dégager.

Mais apres chacun le vit de sa propre facon, celui qui se la joue gros connard et bien qu'il ne s'etonne pas de faire caillasser la geule. On est en caledonie ici les étrangers c'est nous et c'est quelque chose que les 3/4 des métro n'ont pas compris.
You're pretty when i'm drunk.

Re: Pendant ce temps aux antipodes de là: La Nouvelle Caledonie.

Reply #58
Et le fait que pendant des années et des années, y compris pendant les "évènements" la NC était représentée par un canaque au Sénat, ça compte ? Apparement ce fait aussi était passé innapercut...  http://fr.wikipedia.org/wiki/Dick_Ukeiw%C3%A9
Tout comme l'actuel d'ailleurs : http://fr.wikipedia.org/wiki/Simon_Loueckhote


Je me plaçais sur un plan plus général que le purement symbolique. Que le sénateur, le président de région ou que sais-je soit un kanake est une chose, mais ça ne traduit pas forcément un fonctionnement correct de la société.

Pour moi, ce que j'en comprend (vu de très loin), c'est qu'il semble qu'il y ait non pas un peuple néo-calédonien, mais deux société distinctes: Les caldoches et les expat' d'un côté, avec quelques kanaks intégrés à la société globalisée, et de l'autre l'essentiel des kanaks, repliés sur une vie locale, et qui finalement voient leur destin leur échapper.

Quote
Quote
bien que le problème de la Nouvelle Calédonie, ça soit la répartition des richesses. Les accords de Matignon et Nouméa n'ont finalement que créé quelques petits potentats kanaks, qui vivent bien alors que l'immense majorité n'a pas vu d'amélioration dans ses conditions de vie...


Si tu vas par là, c'est également le cas rien que dans les banlieux aux portes de Paris.
Je ne comprend pas ta réflexion, les accords en question ne sont que des cadres pour 1) mettre fin au conflit et 2) pour transférer plus de pouvoir au gouvernement local histoire de le préparer dans le cas  d'une improbable indépendance*.

*Pour le moment improbable puisque les indépendantes restent minoritaires, y compris chez les mélanésiens.


Pour moi, c'est clair, les accords sont peut-être un chemin vers l'indépendance négociée (encore que j'ai des doutes), mais ils visaient surtout à maintenir un certain statut-quo (au moins vu de métropole) pour un temps relativement long. Pour cela, ce qui a semblé le plus simple, c'est de créer une petite élite politique kanake par le biais de découpage des circonscriptions. Ceci dit, si ça se limite à un habillage de ce type, et que la diversité ne pénètre pas toutes les couches de la société, je pense que l'on va vers un échec éventuellement violent.

Concernant l'indépendance, je pense qu'elle est absolument inéluctable, quelqu'en soit le terme. On ne peut pas éternellement rattacher une île à plus de 10000km à une métropole ayant des réalités complètement différentes. Ceci dit, indépendance ne veut pas dire non-soumission à des actions géopolitiques… Et je pense que l'Australie ne va pas se priver… Je pense que le pire qu'il pourrait arriver pour le territoire, c'est que l'indépendance arrive dans l'ère post-nickel, avec des secteurs entiers du territoire pollués… Un peu comme à Nauru.

Quote
Par contre oui par rapport au milieu européen, les milieu mélanésiens urbain restent globalement plus pauvre, cela est du entre autre aux difficultés classiques dans l'éducation, le nombre d'enfants par famille, le fait de ne pas pouvoir forcément financer leurs études, etc... auquels viennent d'ajouter les problèmes du à l'alcolisme ou encore le canabis.


D'où peut-être l'intérêt de développer une politique de "discrimination positive" au niveau de l'éducation en particulier, non? :unsure:

@squekky: Je ne pensais pas forcément à un racisme ouvert et affiché, mais plutôt des phénomènes de type "plafond de verre" par exemple. Et pour les usines qui tournent avec des caldoches et des kanaks, est-ce que si je dis "les caldoches sont à l'encadrement et les kanaks sont aux tâches d'exécution" c'est une caricature absolue, ou bien c'est grosso-modo pas si éloigné de la réalité?

Re: Pendant ce temps aux antipodes de là: La Nouvelle Caledonie.

Reply #59

Je me plaçais sur un plan plus général que le purement symbolique. Que le sénateur, le président de région ou que sais-je soit un kanake est une chose, mais ça ne traduit pas forcément un fonctionnement correct de la société.


<se gratte le crane sans trop comprendre>Si une personalité politique mélanésienne a atteint d'aussi hautes fonctions dès la fin des années 70 (peut-être y en avait-il un autre avant avant je ne sais pas) et a effectué autant de mandats d'affilée, c'est que quelques part la société fonctionne pour moi. Surtout dans un régime où les élections sont ouvertes à tous et toutes. Après je ne sais pas, mon pauvre petit niveau de reflexion d'un péquin commun de droite n'est peut-être pas du niveau de celui d'un intellectuel de gauche qui aura, lui, tout compris aux tactiques, vices et travers de la société pour préserver la suprématie de la race blanche... Ah oui et naïvement j'ai tendance à croire que les gens ne sont pas fondamentalement mauvais...

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Les caldoches et les expat' d'un côté, avec quelques kanaks intégrés à la société globalisée, et de l'autre l'essentiel des kanaks, repliés sur une vie locale, et qui finalement voient leur destin leur échapper.


Il faudra alors qu'on m'explique où doivent se caser les nombreux tahitiens, wallisiens (et futuniens), les indonésiens et vietnamiens ainsi que les gens descendant des déportés arabes des révoltes d'algérie. Et je ne parle pas des très nombreux métis en tout genre qui ne se classent pas eux-même dans l'une de ses catégories bien tranchées... (chose qui fit échopper le dernier recensement d'ailleurs en 2003, puiqu'avant il était de mise de demander l'ethnie d'origine, lorsque plusieurs personnes ont fait remarquer à Chirac, alors de passage, qu'ils ne se sentaient pas spécialement blanc, mélanésien, ou autre). Un ami blanc s'est marié à une métis mélanésienne (père italien et mère mélanésienne) qu'il fréquentait depuis son adolescence, aucune des deux familles n'a protesté et je pense leurs parents et eux se contrefichent de savoir dans quelle catégorie seront classés leurs enfants.

Et secondement : MAIS OU A-TU VU QUE L'ESSENTIEL des canaques rejetaient le monde moderne/global ou étaien pro-indépendantistes ? Je le réécrit encore : bien que le FLNKS soit une composante importante de la vie politique, ils ne sont pas majoritaire, et la majorité des mélanésiens n'est pas indépendantiste. Après certes, ils ont également envie de sauvegarder leurs traditions et leur mode de vie autant faire que ce peut.

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Concernant l'indépendance, je pense qu'elle est absolument inéluctable, quelqu'en soit le terme. On ne peut pas éternellement rattacher une île à plus de 10000km à une métropole ayant des réalités complètement différentes.


L'indépendance est censée être un choix du peuple, hors pour le moment la majorité requise n'est pas présente. Je peux me tromper mais je doute qu'elle soit présente d'ici 2014 date limite du scrutin d'auto-determination.

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Ceci dit, indépendance ne veut pas dire non-soumission à des actions géopolitiques… Et je pense que l'Australie ne va pas se priver… Je pense que le pire qu'il pourrait arriver pour le territoire, c'est que l'indépendance arrive dans l'ère post-nickel, avec des secteurs entiers du territoire pollués… Un peu comme à Nauru.


Nauru ce n'est rien, et les Australiens ne sont pas les seuls à y avoir contribué. Leur dégâts provoqués par leurs industrie et leur impérialisme (vi ce n'est pas pour rien que j'ai dit Yankee, ils se comportent avec le Pacifique comme les USA se sont comporté avec les Amériques : c'est leur chasse gardée) s'étendent aussi dans d'autres pays de la région comme la Papouasie où se trouvent de nombreuses mines exploitant des minéraux rares et des industries forestières.

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D'où peut-être l'intérêt de développer une politique de "discrimination positive" au niveau de l'éducation en particulier, non? :unsure:


Bizarrement ça a déjà été tenté par le passé, "opération 400 cadres" et autres, et comme prévu cela ne marche pas bien sur... ça sera marrant le jour où vous y viendrez chez vous et que vous vous rendrez compte que ça ne sert à rien.
"Un chien, un chat et un rongeur, c'est la recette du bonheur !"