Bon, alors faisons le point:
Les résultats bruts à 13h selon le conseil constitutionel:
- Olivier Besancenot, 1.498.780 voix, 4,08%
- Marie-George Buffet, 707.294 voix, 1,93%
- Gérard Schivardi, 123.577voix, 0,34%
- François Bayrou, 6.820.882 voix, 18,57%
- José Bové, 483.062 voix, 1,32%
- Dominique Voynet, 576.740 voix, 1,57%
- Philippe de Villiers, 818.645 voix, 2,23%
- Ségolène Royal, 9.501.214 voix, 25,87%
- Frédéric Nihous, 420.759 voix, 1,15%
- Jean-Marie Le Pen, 3.834.996 voix, 10,44%
- Arlette Laguiller, 487.940 voix, 1,33%
- Nicolas Sarkozy, 11.450.011 voix, 31,18%
On voit un certain nombre de choses en comparant ces chiffres aux résultats du premier tour de 2002.
Tout d'abord, On voit que les trois "gros candidats ont extrèmement monté. Sarkozy a eu 5 millions de voix de plus que Chirac tout comme Royale en a eu autant par rapport à Jospin... Et de même que Bayrou en a gagné le même nombre. En ce sens, l'écart entre le PS, l'UDF et l'UMP est resté quasiment constant.
Celui qui a le plus perdu en nombre, c'est Laguiller qui y a laissé 1,1 million d'électeurs. Le Pen vient juste derrière avec 1 million d'électeurs en moins, puis les verts avec 900000 de moins et CPNT avec 800000.
Bref, l'augmentation du corps électoral de 41 à 44 millions de personnes, et la hausse très forte de la participation (8 millions de votes exprimés en plus) ont finalement mené à une polarisation extrème sur quelques candidats. Les trois plus gros candidats ayant récupérés à eux trois 15 millions de voix supplémentaires, on voit donc que les 9 autres ont eu 7 millions de voix de mois à se partager que les 13 candidats en dessous de 10% des votants en 2002.
Pour ce qui est du second tour, et pour entrer un peu dans la polémique, je dirais que Bayrou est coincé dans une position délicate. Ses copains députés ont été élus par les grâces de l'UMP. Cependant, se rallier à Sarko' pour espérer conserver les sièges de l'UDF (qui sont dans des circonscriptions ancrées à droite) flinguerait illico sa stratégie de ni droite ni gauche. Se rallier à Ségo' ferait que l'UMP tenterait imédiatement de faire battre les UDF aux législatives. De même, ne pas choisir garantira la rancoeur à la fois du PS et de l'UMP. Bayrou a fait un gros score, mais sa stratégie du quitte ou double le met maintenant dans une situation impossible.
Le Pen, il a toutes les chances de ne pas prendre position... Surtout s'il souhaite la victoire de Sarko' pour des raisons d'accord secret. Soutenir Sarko' serait le plomber, et soutenir Ségo' ne le mènerait pas loin.
Maintenant, quel est le scénario le plus probable? Depuis des décénies, on sait que la population française est majoritairement à droite. C'est un fait une fois de plus avéré. Sarko' + Le Pen + Nihous + De Villiers = 45% des suffrages exprimés. Si ne serait-ce qu'un tiers des électeurs de Bayrou est de droite (ce qui serait une proportion très basse) on arrive à un total de plus de 50%. Il est donc hautement probable que Sarkozy soit élu... Pour les conséquences qui en découlent, je dirais que les électeurs sont visiblement demandeurs de coup de pieds au cul, hé bien ils vont être servis et même certainement largement au-delà de leurs espérences.
:peur: