Il est temps de faire un petit bilan lecture de mi-année. J'ai eu un gros passage à vide en début d'année, pendant plusieurs mois, où je ne suis parvenue à rien lire. Là, ça reprend, j'ai remplacé ma liseuse et découvert quelques pépites.
Ian McKellen, Une machine comme moi
A Londres, en 1982, le héros fait l'acquisition d'un androïde douée d'une intelligence artificielle. Un roman rétro-futuriste qui explore la problématique de la conscience des machines. Sympa, sans plus.
Myriam Leroy, Le mystère de la femme sans tête
En se promenant dans le cimetière d'Ixelles, l'autrice tombe sur la stèle de Marina Chafroff, russe décapitée par les Allemands pendant la seconde guerre mondiale après avoir été jugée coupable d'un attentat. Le destin et l'histoire de cette femme va devenir une obsession et elle va tenter, en fouillant les archives, de reconstituer son histoire et les raisons derrière son geste. Entre reconstitution historique et fantasmée et auto-fiction en miroir, j'ai trouvé ce livre passionnant dans l'exploration du processus d'enquête et d'écriture - il a résonné avec l'ancienne chercheuse que je suis. Ce n'est sans doute pas mon livre préféré de M. Leroy (même si j'ai quand même obtenu une dédicace), mais je recommande.
Adeline Dieudonné, Reste
Comme la précédente, A. Dieudonné fait partie de ces autrices et auteurs dont j'achète les nouvelles parutions sans me poser de questions. Pour autant, je suis restée un tout petit plus perplexe face à ce récit essentiellement introspectif mais carrément insolite autour du deuil.
Nicolas Mathieu, Connemara
En relisant les dernières pages de ce topic, je vois que FB l'avait mentionné récemment. J'avais vu ce livre en librairie, sans l'acheter, mais sans que je sache ce qui m'avait interpellée, je suis allée le rechercher quelques jours plus tard. J'ai bien fait. J'ai adoré ce récit cynique comparant deux destinées issues d'un même patelin mais arrivées à des vies très différentes à l'aube de la quarantaine. Avec en prime l'illustration de l'inanité du travail de consultance (un tacle sans doute un peu facile, mais très jouissif tout de même).
Nicolas Mathieu, Leurs enfants après eux
Beaucoup a déjà été écrit sur ce prix Goncourt sur l'histoire des déclassés des anciennes régions industrielles du nord de la France. La construction narrative qui permet de suivre les deux personnages au long court est intéressante. Une belle illustration du déterminisme social.
Edouard Louis, Pour en finir avec Eddy Bellegueule
En parlant de déterminisme social, ici c'est plutôt l'histoire de comment parvenir à en sortir lorsqu'on grandit dans un milieu extrêmement défavorisé et peu enclin à accepter les différences. Il faut s'accrocher.
Delphine de Vigan, Les enfants sont rois
Gros coup de coeur pour ce roman qui explore la thématique et les conséquences psychologiques des chaînes youtube familiales à la frontière avec la télé-réalité.
Delphine de Vigan, Les heures souterraines
Un roman sur le harcèlement moral en entreprise et sur deux personnages qui ont la tête sous l'eau. Là aussi il faut avoir le coeur bien accroché, car il n'y a pas de fin cathartique, la vie n'est pas un film feel good. Mais ce livre m'a profondément marquée.
Saga des Cazalet V : la fin d'une ère
Le dernier tome de la saga. Ca se lit toujours aussi aisément. Toutefois, je ne sais pas si c'est parce que j'ai laissé passer trop de temps entre la lecture du précédent tome et celui-ci, mais j'ai été moins emportée par les destinées racontées dans cet opus final. Les histoires des enfants de la 4e génération (ou de la 3e bis) présentaient à mes yeux nettement moins d'intérêt et le roman est parcouru par un sentiment général de déliquescence qui ne remonte pas le moral. Par ailleurs, c'est le tome qui m'a paru le moins faire de place au climat général du pays à l'époque, à l'histoire avec un grand H, qui était pourtant l'un des grands points positifs de cette saga. Une fin en demi-teinte donc.
Aussi, WTF Neville et Juliet ? Et WTF le python ???
J'ai aussi tenté de redonner sa chance à Kazuo Ishiguro avec "Les vestiges du jour", mais ce livre me tombe littéralement des mains. J'ai sans cesse envie de crier "mais viens-en au but, bon sang de bonsoir".
Et au niveau non fiction, rien d'épastrouillant. J'ai chopé "Atomic Habits" de James Clear, mais je peine pour l'instant à comprendre en quoi ce livre est révolutionnaire.
Bref, des lectures de qualité dans l'ensemble, mais tout de même bien plombantes. Si vous avez des idées de romans un peu plus légers, histoire de m'éviter de sombrer dans la dépression, je suis preneuse. :sweatdrop: