Livre de chevet, livre qui va vous achever.

Alaiya

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Re : Livre de chevet, livre qui va vous achever.
« Réponse #375,  »
Citation
Elle a aussi écrit un roman intitulé "Le restaurant de l'amour retrouvé", je ne te le conseille donc pas si tu n'as pas aimé son obsession pour la bouffe.
Tu as tout compris : c'est pile la raison la raison pour laquelle j'ai passé mon tour sur cet opus ! :mdr:

Saga des Cazalet : j'ai attaqué le tome 5 il y a quelques jours :wub:

Philippe K Dick : j'avais bien aimé "les chaînes de l'avenir" même si ça fait longtemps et je ne sais plus pourquoi. En SF, j'aurais tendance à recommander Ray Bradbury (j'aime bien ses nouvelles) et Robert Silveberg, niveau style, ça se lit mieux.


FinalBahamut

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Re : Livre de chevet, livre qui va vous achever.
« Réponse #376,  »Modifié
Plein de bonnes choses.
Pas le temps de faire des commentaires comme vous, mais 2/3 en passant :

- Nicolas Da Silva, La bataille de la Sécu

Ca défouraille, une histoire de la Sécu de la révolution jusqu'à nos jours, style très agréable à lire, l'auteur a d'ailleurs fait ce commentaire dans le contexte de réforme des retraites :

"La multiplication des 49-3, n’est-elle pas la preuve d’un déni de démocratie et d’une dérive autoritaire ? Lorsque l’on se remémore l’histoire de la sécurité sociale, il apparaît que le « coup de force » est la règle et non l’exception."

Il situe l'enjeu véritable de la Sécu : la maîtrise de la sécurité sociale par les travailleurs (ce qui était le cas à l'origine, on l'oublie un peu)
c'est un enjeu de pouvoir qui se joue, pas un enjeu uniquement économique.
Et d'ailleurs, toute l'histoire de 45 à maintenant n'est qu'une lente mais constante reprise en main de la sécu par l'Etat (que ce soit dans la gestion avec De Gaulle dans les années 60 par exemple, qui redonna la main au patronat, ou via la CSG)

Une citation : ""Le trou de la Sécu est une construction politique ayant pour but de réformer une institution par ailleurs pleine de vitalité"

- Olivier Cyran : "sur les dents" : pareil, un livre passionnant, drôle et dramatique parfois, sur nos dents.
Des témoignages émouvants, vraiment.
 S'il n'y a qu'une lecture à faire, ce serait celle-là. Relire la lutte des classes via nos dents, fallait y penser/ Merci à cet enfoiré d'Hollande et ses blagues sur les "sans dents".
(après avoir lu ce livre, vous irez vite vous brosser les dents)
https://www.editionsladecouverte.fr/sur_les_dents-9782707199393

- Une collection *que* j'aime bien : "pour en finir avec"
https://www.lechappee.org/collections/pour-en-finir-avec

Notamment "homo confort", "la guerre de l'attention", "la guerre du muscle",

- Hartmunt Rosa : "aliénation et accélération", une critique sociale du temps
https://www.editionsladecouverte.fr/alienation_et_acceleration-9782707182067

(bon là, c'est en vrac, j'en oublie un paquet...)
Re : Livre de chevet, livre qui va vous achever.
« Réponse #377,  »
Tiens, dans un style différent :

Petits arrangements avec l'amour , de lucy vincent . Pareil, ça défouraille en abordant l'amour comme "un piège tendu par la nature pour nous pousser à nous reproduire dans toutes les circonstances", et donc tous les mécanismes physiques et psychiques, neuro... pas très romantique mais passionnant (même si sur les phéromones...)

Ce que j'en retiens, c'est que l'amour nous rend volontairement "con",
car si on n'était pas assez con (ou bourré), il n'y aurait jamais de femme enceinte (me remerciez pas, c'est cadeau)
Faut-il un livre pour le savoir, pas forcément.
Mais lisez-le quand même ^^

https://www.odilejacob.fr/catalogue/sciences/neurosciences/petits-arrangements-avec-l-amour_9782738116369.php
Re : Livre de chevet, livre qui va vous achever.
« Réponse #378,  »
Un dernier pour la route, une fiction : Connemara, de Nicolas Mathieu.
Une jolie fresque sociale.
Et la puissance des mots, comme dans cette citation :

"La lente hémorragie du temps retenue dans la digue d'un rectangle de papier brillant"

(il parle d'une photo)

un chapitre gratiné sur les cabinets de conseil, dont ce passage qui m'a mis en PLS :

« Notre boulot, ça consiste quand même à ranger des pièces vides »

Et un passage dans lequel un chef de consulting se frotte les mains avec la fusion de collectivités locales : "On a du boulot pour 15 ans"

Bref, lisez-le (mais ne chantez pas Connemara, sérieux...).
Citation
Hélène a bientôt quarante ans. Elle est née dans une petite ville de l’Est de la France. Elle a fait de belles études, une carrière, deux filles et vit dans une maison d’architecte sur les hauteurs de Nancy. Elle a réalisé le programme des magazines et le rêve de son adolescence : se tirer, changer de milieu, réussir.
Et pourtant le sentiment de gâchis est là, les années ont passé, tout a déçu.
Christophe, lui, vient de dépasser la quarantaine. Il n’a jamais quitté ce bled où ils ont grandi avec Hélène. Il n’est plus si beau. Il a fait sa vie à petits pas, privilégiant les copains, la teuf, remettant au lendemain les grands efforts, les grandes décisions, l’âge des choix. Aujourd’hui, il vend de la bouffe pour chien, rêve de rejouer au hockey comme à seize ans, vit avec son père et son fils, une petite vie peinarde et indécise. On pourrait croire qu’il a tout raté.
Et pourtant il croit dur comme fer que tout est encore possible.
Connemara c’est cette histoire des comptes qu’on règle avec le passé et du travail aujourd’hui, entre PowerPoint et open space. C’est surtout le récit de ce tremblement au mitan de la vie, quand le décor est bien planté et que l’envie de tout refaire gronde en nous. Le récit d’un amour qui se cherche par-delà les distances dans un pays qui chante Sardou et va voter contre soi.
https://www.actes-sud.fr/catalogue/litterature/connemara


... et Omni me fit pourvoyeur en anus fruités :classe:

Urumi

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Re : Livre de chevet, livre qui va vous achever.
« Réponse #379,  »
Il est temps de faire un petit bilan lecture de mi-année. J'ai eu un gros passage à vide en début d'année, pendant plusieurs mois, où je ne suis parvenue à rien lire. Là, ça reprend, j'ai remplacé ma liseuse et découvert quelques pépites.

Ian McKellen, Une machine comme moi
A Londres, en 1982, le héros fait l'acquisition d'un androïde douée d'une intelligence artificielle. Un roman rétro-futuriste qui explore la problématique de la conscience des machines. Sympa, sans plus.

Myriam Leroy, Le mystère de la femme sans tête
En se promenant dans le cimetière d'Ixelles, l'autrice tombe sur la stèle de Marina Chafroff, russe décapitée par les Allemands pendant la seconde guerre mondiale après avoir été jugée coupable d'un attentat. Le destin et l'histoire de cette femme va devenir une obsession et elle va tenter, en fouillant les archives, de reconstituer son histoire et les raisons derrière son geste. Entre reconstitution historique et fantasmée et auto-fiction en miroir, j'ai trouvé ce livre passionnant dans l'exploration du processus d'enquête et d'écriture - il a résonné avec l'ancienne chercheuse que je suis. Ce n'est sans doute pas mon livre préféré de M. Leroy (même si j'ai quand même obtenu une dédicace), mais je recommande.

Adeline Dieudonné, Reste
Comme la précédente, A. Dieudonné fait partie de ces autrices et auteurs dont j'achète les nouvelles parutions sans me poser de questions. Pour autant, je suis restée un tout petit plus perplexe face à ce récit essentiellement introspectif mais carrément insolite autour du deuil.

Nicolas Mathieu, Connemara
En relisant les dernières pages de ce topic, je vois que FB l'avait mentionné récemment. J'avais vu ce livre en librairie, sans l'acheter, mais sans que je sache ce qui m'avait interpellée, je suis allée le rechercher quelques jours plus tard. J'ai bien fait. J'ai adoré ce récit cynique comparant deux destinées issues d'un même patelin mais arrivées à des vies très différentes à l'aube de la quarantaine. Avec en prime l'illustration de l'inanité du travail de consultance (un tacle sans doute un peu facile, mais très jouissif tout de même).

Nicolas Mathieu, Leurs enfants après eux
Beaucoup a déjà été écrit sur ce prix Goncourt sur l'histoire des déclassés des anciennes régions industrielles du nord de la France. La construction narrative qui permet de suivre les deux personnages au long court est intéressante. Une belle illustration du déterminisme social.

Edouard Louis, Pour en finir avec Eddy Bellegueule
En parlant de déterminisme social, ici c'est plutôt l'histoire de comment parvenir à en sortir lorsqu'on grandit dans un milieu extrêmement défavorisé et peu enclin à accepter les différences. Il faut s'accrocher.

Delphine de Vigan, Les enfants sont rois
Gros coup de coeur pour ce roman qui explore la thématique et les conséquences psychologiques des chaînes youtube familiales à la frontière avec la télé-réalité.

Delphine de Vigan, Les heures souterraines
Un roman sur le harcèlement moral en entreprise et sur deux personnages qui ont la tête sous l'eau. Là aussi il faut avoir le coeur bien accroché, car il n'y a pas de fin cathartique, la vie n'est pas un film feel good. Mais ce livre m'a profondément marquée.

Saga des Cazalet V : la fin d'une ère
Le dernier tome de la saga. Ca se lit toujours aussi aisément. Toutefois, je ne sais pas si c'est parce que j'ai laissé passer trop de temps entre la lecture du précédent tome et celui-ci, mais j'ai été moins emportée par les destinées racontées dans cet opus final. Les histoires des enfants de la 4e génération (ou de la 3e bis) présentaient à mes yeux nettement moins d'intérêt et le roman est parcouru par un sentiment général de déliquescence qui ne remonte pas le moral. Par ailleurs, c'est le tome qui m'a paru le moins faire de place au climat général du pays à l'époque, à l'histoire avec un grand H, qui était pourtant l'un des grands points positifs de cette saga. Une fin en demi-teinte donc.
Aussi, WTF Neville et Juliet ? Et WTF le python ???

J'ai aussi tenté de redonner sa chance à Kazuo Ishiguro avec "Les vestiges du jour", mais ce livre me tombe littéralement des mains. J'ai sans cesse envie de crier "mais viens-en au but, bon sang de bonsoir".
Et au niveau non fiction, rien d'épastrouillant. J'ai chopé "Atomic Habits" de James Clear, mais je peine pour l'instant à comprendre en quoi ce livre est révolutionnaire.

Bref, des lectures de qualité dans l'ensemble, mais tout de même bien plombantes. Si vous avez des idées de romans un peu plus légers, histoire de m'éviter de sombrer dans la dépression, je suis preneuse. :sweatdrop:

Alaiya

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Re : Livre de chevet, livre qui va vous achever.
« Réponse #380,  »
Sur le tome 5 des Cazalet : J'ai vu dans les REX lecteurs pas mal de gens qui disaient que ce tome était dispensable et ma foi, il est vrai que l'histoire aurait parfaitement pu s'arrêter au tome 4 et demeurer en l'état. J'ai moi aussi été surprise de voir que ce tome 5 était consacré pour une bonne partie aux petits-enfants dont la plupart ne présentaient guère d'intérêt (ou quasi) dans les tomes précédents. Comme toi, leur destin ne m'intéressait pas plus que ça.

Ceci étant, j'ai eu le sentiment que l'auteure a eu envie de retrouver ses personnages une dernière fois avant de mourir (puisqu'elle était très âgée lorsqu'elle a rédigé ce dernier tome) et que d'une certaine façon, elle s'est d'abord fait plaisir à elle-même. Je comprends ce point de vue et finalement, qu'elle l'ait partagé avec ses lecteurs est plutôt une bonne chose je trouve.

Pour ce qui me concerne, j'ai apprécié de retrouver le style d'écriture, ainsi que les personnages principaux des tomes précédents dont le destin s'achève plutôt en demi-teinte et pas très joyeusement pour nombre d'entre eux (Rachel (elle s'est sacrifiée toute sa vie pour les autres et tout ça pour quoi ? Pour tout perdre au final, et celle qu'elle aimait, et la maison familiale - joie :sleeping:), Edward (mais qui l'a bien mérité par contre) ou encore Louise (pas brillant comme résultat)). Heureusement, d'autres s'en sortent mieux (Villy qui réussit enfin à trouver la paix !) mais au final, je crois que j'aurais préféré que la joie et le bonheur qui présidait à la fin du tome 4 ne soient pas égratignés, je pense notamment à Archi et sa femme.

Sinon, bien d'accord concernant le WTF entre Neville et Juliet. En même temps, je n'ai jamais pu supporter Neville que j'ai eu envie de claquer dès le premier tome et je ne suis pas étonnée qu'il soit à ce point complètement vrillé dans sa tête.

L'histoire avec un grand H, finalement, on en voit les conséquences avec la faillite de l'affaire familiale mais c'est vrai que c'est un peu derrière nous, au stade du tome 5.

Je repasse plus tard pour compléter ! :-)


Urumi

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Re : Livre de chevet, livre qui va vous achever.
« Réponse #381,  »
Citation de Alaiya le 17 Juillet à 11:38
Ceci étant, j'ai eu le sentiment que l'auteure a eu envie de retrouver ses personnages une dernière fois avant de mourir (puisqu'elle était très âgée lorsqu'elle a rédigé ce dernier tome) et que d'une certaine façon, elle s'est d'abord fait plaisir à elle-même. Je comprends ce point de vue et finalement, qu'elle l'ait partagé avec ses lecteurs est plutôt une bonne chose je trouve.
Elle avait de toute façon toute liberté de mener sa saga là où elle voulait aller. Mais je comprends d'autant moins cette fin en demi-teinte comme tu dis, et le point d'interrogation final sur la santé d'un des personnages.

(cliquez pour montrer/cacher)
J'ai tout de même trouvé intéressant la faillite de l'entreprise et la démonstration de l'obstination de Hugh à garder une direction familiale en dépit de tout bon sens, qui s'est avérée être dramatiquement contre-productive. Conclusion : ce n'est pas parce que le père est un redoutable homme d'affaire que les enfants seront forcément compétents à prendre la suite - et là je fais le lien avec Succession dont je parlais dans le topic série.

Alaiya

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Re : Livre de chevet, livre qui va vous achever.
« Réponse #382,  »
Citation de Urumi le 18 Juillet à 18:29
Citation de Alaiya le 17 Juillet à 11:38
Ceci étant, j'ai eu le sentiment que l'auteure a eu envie de retrouver ses personnages une dernière fois avant de mourir (puisqu'elle était très âgée lorsqu'elle a rédigé ce dernier tome) et que d'une certaine façon, elle s'est d'abord fait plaisir à elle-même. Je comprends ce point de vue et finalement, qu'elle l'ait partagé avec ses lecteurs est plutôt une bonne chose je trouve.
Elle avait de toute façon toute liberté de mener sa saga là où elle voulait aller. Mais je comprends d'autant moins cette fin en demi-teinte comme tu dis, et le point d'interrogation final sur la santé d'un des personnages.

(cliquez pour montrer/cacher)
J'ai tout de même trouvé intéressant la faillite de l'entreprise et la démonstration de l'obstination de Hugh à garder une direction familiale en dépit de tout bon sens, qui s'est avérée être dramatiquement contre-productive. Conclusion : ce n'est pas parce que le père est un redoutable homme d'affaire que les enfants seront forcément compétents à prendre la suite - et là je fais le lien avec Succession dont je parlais dans le topic série.
Sauf qu'à la différence :

(cliquez pour montrer/cacher)
les enfants Cazalet ont le mérite d'avoir été bien élevés et de disposer d'une éducation ce qui n'est pas le cas des rebuts humains de Succession XD

Urumi

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