Ensuite, ne demande pas à la Justice, ni à la Préfecture de prendre ça en considération. Considère que c'est un manque d'humanité si tu veux, mais à la différence de nous, c'est pas leur job d'être "humain". Encore plus si le jeune algérien n'a pas de relation stable avec un homme. Encore plus s'il veut vivre en France seulement pour la relative liberté sexuelle (je fais un hiatus qui peut vous déranger, mais je suis certain que la préfecture voit les choses ainsi).
Je sens que je vais te choquer, mais connaissant l'administration depuis l'intérieur (et je ne suis pas au ministère de l'intérieur), je peux te dire qu'il faut bannir d'emblée le mot "humain" du vocabulaire. Je vais être particulièrement cynique, mais l'administration, c'est une armée de trouillards déresponsabilisés. Lorsque on dit "Le Préfet", il faut comprendre, non l'homme qui passe a la télé, qui ne fait que signer des décisions prises mais, mais toute une structure comptant plusieurs centaines de personnes. Le seul objectif de l'employé derrière le bureau n'est pas de satisfaire les demandes des personnes qui viennent la voir, mais de s'aassurer qu'elle ne prendra pas une décision que sa hiérarchie pourra lui reprocher ensuite. En clair,
la décision n'est pas prise ou jugée dans l'intérêt du demandeur, mais dans le sens de celui qui reçoit la demande.
Je vais reparler d'une histoire pas très ancienne pour mieux vous faire comprendre. Il y a quelques semaines, des employés de l'aéroport de Roissy se sont vu interdire de travailler à l'intérieur (retrait de l'autorisation), parcequ'ils étaient musulmans. Que s'est-il passé (d'après moi)? C'est simple. Un petit employé de bureau de la préfecture a découvert que ces personnes étaient musulmanes. Il a prévenu les renseignements généraux (RG). Les RG ont eu des infos partielles, et ne démontrant pas de risque avéré. Cependant, dans le doute, ils se sont couverts: Pas de preuve qu'il y a pas de risque donc le risque existe. Partant de là, le petit fonctionnaire, lit le rapport des RG, et rédige la lettre pour la signature du préfet. Ne prenant pas de risque lui non plus (s'il se trompe en disant l'inverse des "experts" des RG, il pourrait être embêté), il rédige la demande de suppression de l'autorisation. Son chef valide son avis, et ça remonte au préfet (via les échelons complexes appropriées, qui vérifiront au passage qu'il n'y a pas de risque pour eux). Celui-ci, vu le nombre de documents qu'il signe, fait confiance à ses services, et donc signe le refus d'autorisation. Après, quand ça fait du foin dans les médias, il assume sans difficulté, puisque ses services ont dit qu'il y avait un risque, il a fait le choix logique.
:peur:Résultat, plusieurs dizaines de personnes jetées au chomage, sans l'ombre d'une preuve qu'il y ait un réel problème... En toute logique, et avec un raisonnement sans faille.
:peur:Ne connaissant pas le cas dont il est question ici, je me garderais bien de dire où est le bien et où est le mal. Ce que je ferais juste remarquer, c'est que si officiellement, il ne risque "que" 3 ans de prison en Algérie pour son orientation sexuelle, compte-tenu des turbulences dans la société algérienne, et de la violence inhérente à tout milieu carcéral, je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée de le renvoyer là-bas.