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Topic: Emmanuel Macron Président de la République (Read 27960 times) previous topic - next topic

Re : Emmanuel Macron Président de la République

Reply #615
Il semble que ce soit moins affirmatif que dans ton post.

Et j'en reviens au coeur du problème déjà soulevé par Flavien précédemment : la "lecture".

Rappelons d'abord que la constitution de 58 a été élaborée dans un contexte très particulier : un contexte de guerre, au terme d'un putsch d'un général né au 19ème siècle qui a traversé deux guerres mondiales.
On sera d'accord pour estimer le liquide amniotique dans lequel ce bébé a baigné très... particulier. Il pourrait donc pas être inutile de faire une chtite mise à jour...
Cette constitution a donc ses racines plongées dans un bain sensiblement différent de 2024 et faite pour un personnage qui n'avait pas vraiment le profil de notre Micron 1er.

Rappelons que le président n'est élu au suffrage universel direct que depuis 62. Dans cet article Wikipedia, il est écrit :

"La Constitution de 1958 accorde un poids institutionnel très important au président de la République. Toutefois, elle ne remet nullement en question le caractère parlementaire du régime"

https://fr.wikipedia.org/wiki/Constitution_fran%C3%A7aise_du_4_octobre_1958

Plus loin, on souligne précisément ce qui est rappelé depuis quelques posts et qui est le coeur de l'inquiétude de certains (dont je fais partie), c'est, outre l'élection au suffrage universel direct de 62, la pratique qui modifie le régime (toujours dans le même article) :

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Le rôle politique central du président de la République semble toutefois résulter beaucoup moins du texte initial de la Constitution de 1958 que de deux éléments majeurs :

- la pratique institutionnelle insufflée par le premier président de la Ve République, Charles de Gaulle, dont l'aura politique et le poids historique sont considérables à la différence de ceux de ses prédécesseurs ;

- l'élection du président de la République au suffrage universel direct à partir de 1962, laquelle a très fortement élargi le poids politique du chef de l'État (jusque-là élu au suffrage indirect), donnant naissance à la notion de « majorité présidentielle », inconcevable en 1958.


Certains constitutionnalistes, tels que Maurice Duverger, concluent à ce titre au caractère « semi-présidentiel » des institutions de la Ve République qui, sur le plan formel, établissent pourtant un régime parlementaire.
Ce qualificatif s'avère hasardeux, la République française se présentant davantage comme un « système parlementaire à captation présidentielle », puisque le chef de l'État, élu directement par le Peuple, peut capter les ressorts du parlementarisme majoritaire à son profil politique.


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C'est en fait dans les rapports au sein du pouvoir exécutif que la Constitution de 1958 instaure un système politique à géométrie variable, selon que l'on soit en période de concordance des majorités présidentielle et législative ou, au contraire, de cohabitation. En période de concordance, l'Assemblée nationale, le Premier ministre, le Gouvernement et le président de la République, sont du même bord politique : le président exerce alors une autorité importante qui limite l'exercice des attributions constitutionnelles du Premier ministre. À l'inverse, ce sont paradoxalement les périodes de cohabitation qui se rapprochent le plus de la lettre et de l'esprit originels de la Constitution de 1958 : le Premier ministre y joue seul le rôle de chef de majorité (parlementaire), puisqu'il n'existe pas de majorité présidentielle. À cet égard, le président de la République François Mitterrand, confronté par deux fois à ce cas de figure (1986-1988 et 1993-1995), disait que « la cohabitation c'est la Constitution, rien que la Constitution mais toute la Constitution »


Pour conclure, oui, on peut être inquiet au regard de ce qui précède, de la direction que va faire prendre à cette constitution la pratique d'un Président médiocre et psychologiquement soumis à des pulsions inquiétantes (du genre, je dissous vite à l'arrache en juin, puis j'emmerde le monde en ne nommant aucun 1er ministre).

J'ajoute qu'il est évident que les tenants du pouvoir ont tout intérêt à conserver cette constitution puisqu'elle permet de se passer du peuple, comme en ce moment.


... et Omni me fit pourvoyeur en anus fruités :classe:


Re : Emmanuel Macron Président de la République

Reply #617
On n'a pas fini d'avoir une actu politique très riche au moins. Ca va pas cesser de ruer dans les brancards.

"Marty, nous sommes revenus en 1994, Barnier est ministre de l'environnement. Donnons lui les informations de l'état de la planète dans 30 ans afin de lui permettre de sauver la donne".
On est tous le con de quelqu'un d'autre

Un appendice ne sert pas forcément à rien. Chez moi, TOUS les appendices servent  :classe:


Mise a jour du blog le 27/12/06

Re : Emmanuel Macron Président de la République

Reply #618
Réponse : buter Voynet :hinhin:
"Honey badger don't care"

 

Re : Emmanuel Macron Président de la République

Reply #619
Le plus inquiétant cette semaine, c'est la confidence de Ciotti sur sa rencontre avec Macron "Emmanuel Macron m'a dit qu'il ne partageait pas certains regards parisiens portés sur le Rassemblement National". Soit Ciotti ment, soit Manu' tombe le masque…

Après, pour Barnier, les problèmes commencent: il va devoir trouver une majorité et dans cet exercice, c'est pas gagné vu que la situation a bien eu le temps de pourrir. En tout cas, s'il veut espérer survivre, il faut que dès la passation de pouvoir il placardise Macron, sinon l'assemblée va vite le renvoyer d'où il vient.

Re : Emmanuel Macron Président de la République

Reply #620
Dans un sens, en quoi est  "inquiétant" (à part l'éternel, "si on n'est pas d'accord avec la gauche, on est d'extrême droite") de prétendre (il a déjà recadré une ministre pour ça d'ailleurs), qu'il vaut mieux les arguments à la posture morale ?
Quand le RN s'est pris des claques ? Lors du débat présidentiel où il fallait simplement exposer la vacuité et l'incohérence de leurs propositions.

J'en suis même à penser que l'échec du RN aux législatives vient autant des débats calamiteux de Bardella (la séquence lunaire sur les binationnaux) que du "barrage". 

Maintenant Macron a aussi cette tendance à dire à son interlocuteur ce qu'il veut bien entendre pour le séduire / l'endormir....
Stupid snake ! You won't be having Jesus Christ Lizard today, will you ? Shame on you ! :o

Re : Emmanuel Macron Président de la République

Reply #621
Genre,
l'électeur RN a vu les "dérapages" des candidats RN et s'est dit :

"Comment ?
Qu'entends-je ?
Ce candidat du parti fondé par Jean-Marie LE PEN et des nazis serait un peu raciste, antisémite, homophobe et aurait des sympathies nazis ?
Les bras m'en tombent !
Comment cela est-il possible ?!
Du coup, je vote Manu".
:mdr:


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Re : Emmanuel Macron Président de la République

Reply #622
De toute façon, quand on voit la situation financière de la France, mieux vaut pour Manu que les français ne votent pas "au mérite", au résultat, de manière "rationnelle" ^^


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Re : Emmanuel Macron Président de la République

Reply #623
Oui, enfin, la situation financière de la France... Ce serait ne pas voir plus loin que le bout de son nez et/ou faire preuve d'une mauvaise foi patentée que de l'imputer intégralement au pouvoir en place. On "paye" (depuis toujours ?) les conséquences de la vision court-termiste des politiques de TOUS BORDS dont la capacité de raisonnement s'arrête aux prochaines échéances électorales. La gauche, la droite, le centre, bref, tout le monde est responsable.

Dans le cas présent, rappelons 1/ le COVID et les dépenses colossales qui en ont découlé pour éviter une catastrophe : il ne me semble pas avoir entendu la gauche "râler" au moment où il a fallu soutenir tout le monde et 2/ la crise de l'immobilier dont je rappelle que lorsque le bâtiment tousse, la France s'enrhume et ses conséquences directes et indirectes sur l'ensemble de l'économie : un vrai effet domino proprement vertigineux.

Il y a un effet conjoncturel majeur que l'honnêteté intellectuelle impose de prendre en compte.

Re : Emmanuel Macron Président de la République

Reply #624
Quand on ferme le robinet à recettes,
ce n'est pas la "faute à pas d'chance",
c'est un choix politique.
C'est une politique, parfaitement identifiée.
Celle de Macron.

On peut a minima s'entendre pour ne pas renouveler la confiance à une équipe qui ne donne pas satisfaction.
Il paraît que dans le privé, c'est comme ça qu'on fait.
"Assez avec la politique de l'excuse" ^^

(v'là que je tiens un discours de droite maintenant :mdr:)


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Re : Emmanuel Macron Président de la République

Reply #625
Oui, enfin, la situation financière de la France... Ce serait ne pas voir plus loin que le bout de son nez et/ou faire preuve d'une mauvaise foi patentée que de l'imputer intégralement au pouvoir en place. On "paye" (depuis toujours ?) les conséquences de la vision court-termiste des politiques de TOUS BORDS dont la capacité de raisonnement s'arrête aux prochaines échéances électorales. La gauche, la droite, le centre, bref, tout le monde est responsable.


Je sais que tout rejeter sur le bilan est pas bien, que la dette ne date pas d'hier. Je rappelle juste que le Ministre des Finances est là depuis combien?  Plus de 7 ans. Et la dette a augmenté de combien? Alors oui, en défense on peut dire "la conjoncture, la guerre, les criquets, la peste…".

Il faut juste ne pas oublier que les gouvernements Macron, encore plus que les précédents, ont organisé la diminution des recettes de la collectivité publique et la réorientation massive des budgets des services publics vers un système de subventions (entreprises, ménages…). Lorsque par exemple l'État prend de fait en charge une partie des salaires (dégrèvements de cotisations, voir subventions sur les bas salaires), c'est autant d'argent qu'il n'a pas pour autre chose. Le CICE et le crédit impôt recherche sont des gouffres qui privent de moyens les autres politiques publiques (l'école, la santé… mais y compris la sécurité, si chère à la réunion des droites macronniennes et RN). Je suis frappé, par exemple quand j'entends que le budget du ministère de l'écologie augmente. En fait, ce sont les dispositifs du type Maprimerénov' qui sont abondés. Les effectifs dans les services continuent de baisser, les politiques publiques de protection de la biodiversité, des espaces naturels sont de moins en moins menées, car chaque fenêtre à double vitrage ou chaudière ou pompe à chaleur posée et subventionnée vient leur piquer des moyens.

Et tout ça est invisibilisé par des procédures budgétaires opaques où les lignes budgétaires ne correspondent pas (et ne sont surtout pas conçues) pour correspondre à la réalité du fonctionnement de l'État. Et cet état de fait s'est très largement renforcée lors de la mise en œuvre de la LOLF en 2004. Depuis cette époque, le parlement vote un budget par programmes (par exemple: la sécurité routière, le logement insalubre, etc. Je vous la fait simple, mais ça se compte en centaines) tous les services de tous les ministères ont un budget constituée de petits bouts de tout un tas de lignes de programmes différents avec une répartition arbitrée à différents échelons. Ceci crée une réunionite sans fin à tous les échelons de direction pour se répartir les sous (exemple: la sécurité routière avec la répartition ministère de l'intérieur/ministère de l'écologie. puis ensuite au sein de chaque ministère, combien pour chaque service… sans compter les préfets qui localement interviennent aussi) et en dehors de ces débats, il y a des enveloppes plus ou moins sanctuarisé sur certaines lignes qui sont réservées aux aides et subventions. Le pilotage de cette partie est au niveau ministériel sous le contrôle du ministère des finances.

Re : Emmanuel Macron Président de la République

Reply #626
Désolé MCL, mais j'ai été plus concis :D


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Re : Emmanuel Macron Président de la République

Reply #627
Ce qui est intéressant avec Barnier (outre son interview d'hier soir sur TF1 faisant penser à un Joe Biden plus jeune ^^), c'est qu'il semble symboliser (et concrétiser) l'union de toutes les droites : LR-LREM-RN.

Parce que oui, Barnier a un pistolet sur la tempe. Et celui qui tient le flingue, c'est le RN.

Mais l'image du pistolet est erronée : au vu de ses idées, c'est loin d'être une victime.

Bref, on nous prenait pour des tarés quand on affirmait possible un gouvernement d'union des droites allant de Macron à Le Pen.
Ben on y est.
Et comme le dit l'historien Chapoutot, c'est tout sauf une surprise.

Quote
Sur le long terme de l'histoire contemporaine, l'extrême centre s'allie toujours avec l'extrême droite.
Il n'y a pas beaucoup de leçons ou de lois pour l'histoire, mais alors ça pour le coup, c'est d'une récurrence assez infrangible au 20ème siècle.
Ce sont les libéraux qui mettent les fascistes au pouvoir en 1922 en Italie,
Ce sont les libéraux autoritaires qui mettent les nazis au pouvoir en janvier 1933 en Allemagne, etc.
Et puis on voit bien ce pas de deux, cette danse du ventre réciproque entre le FN/RN et la Macronie. C'est très clair, c'est structurel depuis 2017.

Mais là j'ai trouvé que ça allait vraiment très vite dans la dégringolade, dans le dévissage,


Et c'est plutôt cela qui est surprenant.
Non pas l'alliance de fait de Macron avec le RN (il y avait quand même quelques petits indices depuis 2017), mais la rapidité, la fulgurance avec laquelle tout cela se concrétise, en direct-live, sous nos yeux.

En tout cas, ça y est : il n'est plus possible de nier, aujourd'hui, que Macron préfère s'allier avec le RN qu'avec la gauche.
C'était prévisible, mais là c'est factuel.


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Re : Emmanuel Macron Président de la République

Reply #628
En même temps (si j'ose), il me semble évident que le RN dans sa logique de conquête du pouvoir va avoir besoin de montrer qu'il ne soutient pas complètement ce futur gouvernement (ce soutien sera bien évidement tacite avec peu de votes pour, beaucoup d'abstention et des menaces de vote contre ouvertement ou en coulisses)… en fonction des gages que va donner Barnier, ce lâchage sera peut-être dans un an ou deux, mais dans tous les cas au moins plusieurs mois avant la présidentielle.

Au plus tard, s'il n'y a pas de discours de politique générale, la question du budget dans quelques semaines va permettre de se faire une idée de comment vont se positionner les uns et les autres. Je pense qu'on va sur un scénario très proche des années précédentes: article 49 alinéa 3 de la constitution, dépôt d'une motion de censure par le NFP ou au moins LFI et là on verra qui vote la censure (en clair, qui soutient le gouvernement en votant contre ou simplement en s'abstenant et qui est contre le gouvernement en votant la censure).

Ah, oui, juste un truc: même si le RN demande officiellement la proportionnelle pour les législatives, il est probable qu'il n'en veuille pas réellement car la proportionnelle veut dire dans tous les cas une coalition. Or vu leurs résultats, aux prochaines législatives, l'assemblée va tomber dans leurs mains comme un fruit trop mûr… Un paquet de partis sont officiellement pour la proportionnelle quand ils sont dans l'opposition et oublient cette idée lorsqu'ils sont au pouvoir.

Re : Emmanuel Macron Président de la République

Reply #629
Oh ben ça alors, le JDD "révèle" qu'il y a eu un deal entre Macron et Le Pen...

https://pbs.twimg.com/media/GW7o-dTWsAA_pvq?format=jpg&name=large

Ceci étant, se faire élire contre Le Pen pour ensuite gouverner grâce à elle, j'avoue que la souplesse des adducteurs de Macron est impressionnante.


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