^Alors je précise que par définitif j'entends émis (à l'oral ou à l'écrit) avec toutes les précautions qui s'imposent, notamment au travers d'informations permettant d'améliorer une position de départ, voire l'infirmer.
Pour ma part, je pense le faire un minimum (même sur l'eurodance, c'est dire, le confinement est un naufrage
:mdr:)
Mais quand bien même je ne l'aurais pas fait, ça me dérange de lire ça.
Tout le monde n'a pas ce luxe de pouvoir se renseigner. Il faut du temps. Des outils. Des méthodes.
Mais même le simple fait de te confronter avec un jojo-le-gilet-jaune peut, indirectement et sans que Jojo l'ait nécessairement voulu, t'amener à réfléchir à un angle mort que t'avais pas vu, etc.
Par principe, vouloir refuser de discuter avec des personnes parce que tu les estimes "non qualifiées" ou autres, ça me pose problème.
(après je ne dis pas, on n'a pas forcément le temps pour ça non plus de discuter de tout et n'importe quoi tout le temps et avec tout le monde, je parle du principe).
La politique, c'est l'affaire de tous. C'est pour moi le principe.
Je prends la définition wikipedia, forcément un gage de qualité :
"La politique porte sur les actions, l'équilibre, le développement interne ou externe de cette société, ses rapports internes et ses rapports à d'autres ensembles. La politique est donc principalement ce qui a trait au collectif, à une somme d'individualités et/ou de multiplicités."
Bon et bien, on pourrait s'accorder sur cette définition. Et à l'aune de cette définition, je ne vois pas comment on peut faire de la politique sans l'ensemble du "collectif".
Donc le principe, c'est que la politique doit intéresser tout le monde.
Y compris Jojo le gilet jaune.
Donc l'idée consiste à dire que si de mon point de vue il faut bien penser le pour et le contre avant de l'ouvrir, c'est museler le débat.
Oui.
Ca ne veut pas dire qu'il ne faut pas le faire.
Mais en faire un principe de la manière dont tu présentes cela, c'est geler tout débat.
Le problème, c'est "qui décide à partir de quand on a assez bossé le sujet" ?
Sur tel sujet, parce que toi, tu le maîtrises, tu vas estimer que celui en face n'est pas compétent, quand bien même son expérience le rendrait légitime par certains aspects.
En revanche, sur un autre sujet, pour lequel tu peux légitimement avoir un avis parce que concerné sans être "expert" (quelque chose que tu subis, que sais-je), le gars en face de toi va peut-être estimer que tu dois la fermer parce que tu n'as pas assez bossé ton sujet.
A ce petit jeu-là sans fin, tout le monde pourra bâillonner tout le monde.
Ce n'est pas, moi, quelque chose que je souhaite.
Donc potasser, évidemment qu'il faut l'encourager. En faire un préalable "renseigne-toi sinon ferme-là", ça mène à une impasse.
(je ne sais pas si ce que je veux dire est clair)
Concernant ta digression sur le complotisme, c'est un stigmate un peu facile. Et oui, aussi une manière de couper court à tout débat car dans "complotisme", on met du "platisme" mais aussi d'autres choses pour lesquelles il y a de réelles interrogations.
Je m'en tiens à ces deux erreurs à ne pas commettre avec le complotisme : en voir partout, n'en voir nulle part.
Tiens, regarde : en 2001, attentat à New York. Et comme par hasard, on a commencé à supprimer des cabines téléphoniques en masse à la fin des années 90, empêchant Superman de se changer et donc d'intervenir pour empêcher les deux avions de se cracher.
Coïncidence ?
(oui bon, argumenter à base de complotisme, ça va un temps. Le complotisme fait partie de ces mots qui ferment les débats car tu jettes l'opprobre sur ton interlocuteur. T'en as plein comme ça. Antisémite par exemple, qualificatif utilisé ces dernières années sur pas mal de personnes de gauche. Tu as la spéciale Mélenchon "Vénézuela"... bref)
Comme si j'essayais de bâillonner les experts en brandissant Didier Raoult, ou cette médecin dont j'ai oublié le nom qui voit derrière le COVID un complot mondial visant à réduire la population.
On parle d'un scientifique, et d'une médecin.
Pas de jojo le gilet jaune.
Ça aussi, c'est un raisonnement bien pratique. C'est ainsi que j'ai envie de t'inviter à te lancer en politique pour changer les choses! Si les conditions du débat ne te conviennent pas, dans notre monde actuel, tu es tout à fait armé pour agir. Go, titans go!
Je viens justement de t'expliquer que les règles sont faites de telle manière pour garantir que tout changement "réel" soit, sinon impossible, pour le moins très difficile.
Je parlais des règles de scrutin.
Je peux parler du problème des finances (Macron n'a pas été élu uniquement avec son "verbe flamboyant").
Etc.
Par ailleurs, le coup du "si t'es si intelligent que cela, tu peux aller faire ta révolution", c'est aussi un moyen de bâillonner les débats.
Du genre, "si t'as pas de solution, ferme-là".
Variante du "si tu ne connais pas, tais-toi".
Autant l'argument du producteur noir (black...?) qui s'est fait lynché est inadmissible et mérite une peine vraiment costaude pour tous les acteurs de cette rixe, autant le premier argument me fait doucement rigoler.
Les deux mon capitaine.
Les forces de l'ordre ne sont pas des forces de désordre. Le recours à la force doit être la dernière option, pas la première.
On ne peut pas s'en tenir à "on ne fait pas d'omelette sans casser d'oeufs".
J'ai le droit d'aller manifester sans craindre de perdre un oeil.
Aujourd'hui, permets moi de te dire qu'on est quand même pas mal à ne plus vouloir aller manifester à cause des violences policières, parce que l'on craint non pas les "black blocs", mais les flashball des policiers.
Dans une démocratie digne de ce nom, on ne peut pas se contenter de tes propos.
Je reviens par contre, parce qu'on dérive vite (et je n'y échappe pas) sur le cas du lynchage du black.
Une autre vidéo est sortie : elle montre que le gars s'est fait aussi défoncer dans la rue. Et la scène a ceci de surréaliste qu'à un moment donné, tu as le mec par terre qui se fait défoncer, 3/4 policiers qui participent activement, et au moins une dizaine de policiers derrière qui regardent.
On ne parle plus de quelques brebis galeuses, là, quand tu as en tout une quinzaine de policiers et que pas un seul n'intervienne pour dire "hé les gars, là on déconne".
Pas un seul !
Donc, aux yeux des flics, cette scène était "acceptable".
Faut être honnête : la vidéo, pour ce genre d'incidents, est indispensable.