L'actualite de la Chine du moment, c'est evidemment ce terrible tremblement de terre qui a fait plus de 20000 morts (bilan provisoire) et rase des villes entieres. Une selection d'articles en rapport avec le sujet :
http://www.aujourdhuilachine.com/actualites-chine-des-villes-entieres-rasees-en-chine-apres-le-seisme-7124.asp?1=1Des villes entières rasées en Chine, après le séisme
Plusieurs villes ont été "rasées" autour de l'épicentre du séisme dans le sud-ouest de la Chine, et plus aucun bâtiment ne tient debout, a annoncé mercredi un responsable de la police armée, cité par les médias chinois.
Quelques intants plus tôt, les autorités avaient annoncé qu'au moins 7.700 personnes sont mortes dans la ville de Yingxiu, située sur l'épicentre du séisme qui a ravagé lundi la province du Sichuan (sud-ouest), a annoncé mercredi l'agence Chine Nouvelle citant les autorités locales.
Seules 2.300 personnes sur les plus de 10.000 qui vivaient à Yingxiu ont survécu à la catastrophe, a déclaré He Biao, secrétaire général adjoint de la préfecture d'Aba, cité par l'agence.
Parmi les survivants, plus de 1.000 sont grièvement blessés, a ajouté Chine Nouvelle. "La situation à Yingxiu est encore pire que ce que l'on craignait", a dit un autre responsable, citant trois vice-gouverneurs ayant pu se rendre à Yingxiu et fournir quelques informations mercredi matin, avant que la communication téléphonique ne soit coupée.
Ces vice-gouverneurs ont dû gagner Yingxiu à pied, par des chemins périlleux et escarpés, selon la même source, la route reliant le bourg à Dujiangyan étant coupée.
Cette situation ralentit les opérations de secours, déjà compliquées par les mauvaises conditions météorologiques sur la province.
L'armée et les sauveteurs tentent toujours de s'approcher par air, par voie fluviale ou par la route, des zones ravagées par le violent séisme d'une magnitude de 7,9 qui a démoli des écoles, des habitations et des usines, lundi en plein après-midi.
Les télévisions ont montré des images de bâtiments effondrés, de routes coupées en deux, de pans entiers de montagnes écroulés, et de survivants s'extirpant des débris.
En signe de deuil national, les organisateurs des jeux Olympiques ont décidé de réduire au minimum les festivités entourant le relais de la flamme olympique à travers le pays.
Le président américain George W. Bush et son homologue chinois Hu Jintao ont discuté au téléphone mardi du séisme et M. Bush a offert à la Chine toute l'aide nécessaire, a rapporté la télévision nationale chinoise. La Maison Blanche a annoncé le déblocage d'une aide initiale de 500.000 dollars pour les victimes du séisme.
La province la plus touchée par la catastrophe est le Sichuan, où le dernier bilan s'établissait à plus de 12.000 morts confirmés et au moins 9.400 ensevelies sous les décombres.
Mais les chiffres vont certainement continuer à s'alourdir au fur et à mesure que les secours découvrent l'étendue de la catastrophe.
Le Premier ministre chinois Wen Jiabao a reconnu que la situation était pire que les premières estimations, alors que des répliques continuent à secouer la région.
"A l'heure actuelle, nous rencontrons beaucoup de difficultés dans les opérations de secours", a-t-il dit lors d'une réunion de crise au centre des secours de Dujiangyan. "Nous ne pouvons pas compter seulement sur les équipes médicales de la province du Sichuan, nous avons besoin que des équipes arrivent de l'extérieur", a ajouté M. Wen, cité par la télévision nationale.
Des milliers de personnes sont portées disparues, probablement ensevelies sous des tonnes de décombres, et les besoins en nourriture, médicaments et équipements de premiers secours sont urgents.
Dans la ville de Mianzhu (Sichuan), où au moins 3.000 personnes ont trouvé la mort, les secouristes tentaient de soulever des morceaux de béton et des poutrelles d'acier afin de découvrir des survivants dont les voix s'élevaient des décombres. "Mon jeune frère est là-dessous", a confié Li, 42 ans, alors que sa belle-soeur pleurait à chaudes larmes devant un monceau de débris de ce qui était autrefois une succursale de la Banque de Chine. "Nous n'avons pas dormi, nous sommes restés ici à regarder toute la nuit", a-t-il dit, les yeux rougis par le manque de sommeil.
Selon des responsables de la petite ville de Mianyang, proche de l'épicentre, 3.629 personnes ont été tuées et 18.645 personnes seraient ensevelies sous les décombres.
Dans le district de Wenchuan, site de l'épicentre du séisme, au moins 500 personnes ont péri.
Environ un millier de collégiens et professeurs sont également décédés ou portés disparus après l'effondrement de leur collège du district de Beichuan, au nord-est du district de Wenchuan. Plus de 80% des constructions se sont écroulées, selon des responsables de Beichuan. "Le nombre de morts ou disparus est estimé à plus de 1.000" dans cette école, a affirmé Chine Nouvelle.
De nombreux enfants, qui étaient en classe à l'heure de la secousse, font partie des victimes.
A Dujiangyan, à une cinquantaine de kilomètres au sud de Wenchuan, des responsables du collège Xiang'e ont estimé que moins de 100 des 420 enfants de l'établissement devaient avoir survécu à l'effondrement de l'école. "J'ai tout perdu. Ma maison et ma mère", a témoigné un habitant de la ville, Wen Xiaoping, figé devant le cadavre de sa mère extraite des débris.
A Shifang, une ville entre Chengdu et Wenchuan, environ 500 personnes sont mortes et 3.000 blessées tandis que 2.000 ont été ensevelies.
Toujours dans le Sichuan, deux usines de produits chimiques se sont effondrées, ensevelissant des centaines d'employés et conduisant à l'évacuation de 6.000 riverains, a indiqué l'agence officielle.
Dans la même province, 37 touristes, dont la nationalité n'a pas été précisée, et qui voyageaient en bus, sont morts dans un glissement de terrain.
Plus de 50.000 soldats ont été mobilisés pour participer aux recherches, mais les pluies torrentielles qui se sont abattues sur la région ralentissent le travail des secouristes et l'acheminement de produits de première nécessité.
Ce séisme est le plus grave qu'ait connu la Chine depuis celui de Tangshan, proche de Pékin, en 1976, qui avait fait 242.000 morts selon un bilan officiel.
Un article edifiant et assez interessant dressant un triste constat de la realite socio-economique d'un pays comme la Chine :
Séisme au Sichuan : plus d’écoles effondrées que de bâtiments officiels
Le très grand nombre de victimes parmi les écoliers et collégiens, ensevelis dans les décombres de leur établissement, provoque une polémique dans l’opinion
Afficher l'image Une école effondrée à Mianzhu
Une école effondrée à Mianzhu
Dans les villes et bourgs ruraux assez proches de l'épicentre du séisme, un grand nombre d'établissements scolaires se sont effondrés provoquant de nombreuses victimes parmi les enfants et adolescents.
Les chiffres ne sont pas encore connus, mais doutes et mises en causes commencent à s'élever dans l'opinion publique. Hier, lors de la conférence de presse du Conseil d'Etat, une journaliste du China Daily, le quotidien officiel en langue anglaise, a posé clairement la question: "pourquoi tant d'écoles effondrées et si peu de bâtiments gouvernementaux ?".
Et sur les forums et les blogs de l'Internet chinois, la polémique s'étend.
La télévision centrale a abondamment couvert l'effondrement du bâtiment du collège de Juyuan dans l'agglomération de la ville de Dujiangyan.
900 élèves ont été emprisonnés sous les décombres et 60 victimes déjà dénombrées. Le Premier Ministre s'est rendu sur les lieux et tenté vainement d'apaiser les familles.
Dans les localités voisines, plusieurs bâtiments scolaires se sont également effondrés. Mais ce que ne dit pas la télévision chinoise, c'est que la colère est rapidement montée parmi les parents d'élèves du collège de Juyuan comme le rapporte un journaliste du quotidien anglais The Guardian .
De vieux bâtiments de plus de vingt ans ont résisté, tandis que le collège construit il y a seulement dix ans s'est effondré d'un bloc, ne laissant aucune chance aux enfants. La corruption des cadres locaux a été mise en cause : « Ce n'est pas un désastre naturel, c'est une catastrophe due aux hommes. Ils ont de l'argent pour s'offrir prostituées et concubines mais pas pour construire une bonne école pour nos enfants…C'est une construction en tofu… ».
L'éducation rurale sous financée
70 % des 193 millions d'élèves des écoles primaires et des collèges de Chine vivent dans les campagnes. Pourtant, le fossé grandissant entre les villes et les campagnes est flagrant dans le domaine de l'éducation.
Professeurs sous-payés, écoles délabrées sont monnaie courante. Mais ces dernières années, les autorités centrales ont fait de gros efforts pour améliorer la situation.
La scolarité est devenue gratuite dans les provinces pauvres de l'Ouest et des fonds importants destinés aux infrastructures ont été débloqués.
D'après le rapport de mars 2008 du gouvernement « La trésorerie nationale a débloqué des fonds spéciaux destinés à la réfection des locaux délabrés dans plus de 22 000 écoles secondaires et primaires rurales et à la construction de quelque 7000 écoles... ».
Corruption endémique
C'est certainement insuffisant pour réparer des décennies d'abandon, mais l'obstacle majeur, c'est la corruption endémique des cadres locaux.
L'argent est débloqué par Pékin ou par les provinces,certes, mais quelle est la part réellement employée sur le terrain ? La construction est un terrain facile pour la corruption et la presse chinoise dénonce régulièrement le problème des « constructions en fromage de soja » : en plus des bakchich et appels d'offres tronqués, les cadres locaux empochent une partie des fonds alloués par l'Etat en rognant sur la qualité des constructions.
Le porte-parole du ministère des Affaires civiles a beau jeu de répondre que ces effondrements d'écoles ne sont dûs qu'à la violence du séisme et que certains bâtiments du Parti ont subi le même sort, il n'en reste pas moins vrai que le taux de victimes dans les écoles apparaît déjà disproportionné. En cas de désastre comme celui-ci, les maux du régime, corruption en tête, sont difficiles à dissimuler.
Un article interessant sur la succession de catastrophes tend naturelle que politiques qui font l'actualite de la Chine et des Chinois en cette annee des JO, porteuse d'espoir. Et encore ils ont oublies l'epidemie de virus E710 qui a fait plusieurs dizaines de victimes recemment...
Le séisme, dernier signe de la malédiction qui frappe la Chine?
En Chine, les superstitions vont bon train. Après les tempêtes de neige, les incidents qui ont perturbé la flamme olympique, le séisme du 12 mai devrait résonner comme une manifestation de la colère divine.
Le tremblement de terre survenu dans le Sud-Ouest de la Chine est-il un accident ou une punition divine ? Si la question peut faire sourire ailleurs, en Chine, cette reflexion n'a rien d'incongru.
Et pour cause, dans ce régime communiste officiellement athée qu'est la Chine, les esprits ont toujours attaché une grande importances aux superstitions. En ce sens, les catastrophes naturelles ont toujours pris un sens bien particulier.
L'exemple le plus révélateur est sans doute le grave tremblement de terre survenu en juillet 1976 à Tangshan dans l'Est de la Chine. Responsable de la mort de quelque 600 000 individus, ce dramatique incident n'avait rien d'un hasard. Au contraire, il fut largement perçu à l'époque comme un signe annonciateur de la mort de Mao, survenue 2 mois plus tard, et de la fin de l'ère isolationiste dans laquelle le dictateur avait plongé la Chine. En outre, l'actualité politique fut si chargée en 1976 que les Chinois l'ont surnommée "l'année des malédictions".
Un constat qui n'a rien perdu de son actualité aujourd'hui. Car si les responsables chinois ont choisi le 8 août comme date d'ouverture des jeux Olympiques de 2008, c'est d'abord parce que le chiffre 8, "ba" en chinois, est étroitement lié à la prospérité et à la chance car proche de "fa" qui signifie "riche". En arrêtant la date du 08.08.08, les Chinois mettaient ainsi toutes les chances de leur côté.
Une intuition qui semble avoir été depuis longtemps détrompée par les événements. Après les tempêtes de neige, les incidents qui ont perturbé la flamme olympique, il est probable que le tremblement de terre survenu ce 12 mai sonne comme le dernier coup de grâce. Et si la Chine était frappée d'une malédiction? Cette réflexion n'a pas manqué de surgir dans certains esprits. " Même Dieu ne veut pas des JO" soupire, excédée, Lili après le début du décompte macabre, lundi après-midi.
Et comme si cela devait servir de confirmation, cette catastrophe est survenue exactement 88 jours avant l'ouverture des Jeux Olympiques. De quoi achever de convaincre les plus optimistes.
Et les villes les plus touchées par le séisme devaient accueillir la flamme en juin. Un relais qui sera peut-être annulé.
Les Chinois ne sont d'ailleurs pas les seuls en Asie à se livrer à ce genre de rapprochement. Dernier exemple en date, en Birmanie, avec le cyclone Nargis, interprété par beaucoup de Birmans comme une punition divine infligée à la junte pour avoir mis fin de façon sanglante à la révolte des moines en septembre dernier.
De là à ce que les problèmes qui ont touché la Chine ces derniers mois annoncent un changement de vent à Pékin, le pas est grand. Comme ils l'ont déjà montré par le passé lors des intempéries de février dernier, le président Hu Jintao et son premier ministre Wen Jiabao font tout pourmontrer leur dévouement pour la nation endeuillée.
La Chine vient d'annoncer son refus de l'aide etrangere, un peu comme les Japonais avaient reagi apres Kobe...
Pour ma part je ne dirais qu'une chose : si la couverture mediatique reflete la puissance du pays, alors il y a encore du chemin a faire car Kobe en 1995, 6400 morts, avait quand meme j'ai l'impression eu une bien plus enorme couverture mediatique (une des journaux nationaux et locaux en France).
Un truc vrai aussi, des tremblements de terre de cette energie ont lieu chaque annee au Japon, et le nombre de victimes est toujours incroyablement moins eleve (par exemple, 1 victime l'an dernier lors du seisme de la peninsule de Noto).
La technologie fait quand meme bien les choses... Car regardez ces dernieres annees, en Indonesie, au Pamir, en Algerie, en Turquie... des regions touchees par des seismes importants avec a chaque occurence, plusieurs milliers de victimes. Alors bien sur on pourra toujours dire que la technologie ne protege pas de tout, il n'empeche, elle reduit considerablement les degats et dommages.
Mais evidemment tout ceci a un coup.