Alors moi, je me suis mangé 11 ans d'école catholique (du CP à la Terminale, avec confession une fois par semaine pendant tout le primaire, cours de catéchisme jusqu'en 4ème et une petite messe de temps en temps sinon c'est pas drôle).
Je suis baptisé, "première communié", "profession de foi-isé" mais pas comfirmé (j'ai quand même su dire stop un jour).
J'ai voté athé.
Jusqu'à l'enterrement de mon grand-père en 2000, j'ai continué machinalement à faire les signes de croix et réciter les "Notre Père" et autres "Je vous salue Marie", plus les p'tits ping pong avec le curé style :
"Le Seigneur soit avec vous.
- Et avec votre esprit.
- Élevons notre coeur.
- Nous le tournons vers le Seigneur.
- Rendons grâce au Seigneur notre Dieu.
- Et mon cul, c'est du poulet ?"
Lors dudit enterrement, j'ai brusquement décidé d'arrêter. Sur le moment, j'ai cru, dans un élan romantique, que j'en voulais à Dieu de m'avoir enlevé ce grand-père auquel par ailleurs je ne parlais jamais, puis j'ai réalisé que je n'étais pas un personnage de série télé ni le frère de John Travolta dans Saturday Night Fever...j'ai juste réalisé que c'était très con de ma part de continuer ces simagrées alors que je ne suis pas croyant. J'ai récemment réalisé lors des fiançailles d'une amie (oui, des fiançailles à l'église) que c'était aussi un profond manque de respect pour les croyants, les vrais.
Comme beaucoup, je ne vais donc à l'église que pour les mariages et les enterrements et je me fonds dans la masse. Je ne chante, ni ne prie, mais je fais le maximum pour ne pas me faire remarquer.
Comme je disais récemment à un duo de missionnaires mormons (oui, je m'ennuyais), la religion quelle qu'elle soit n'est pour moi qu'une réponse à l'angoisse de la mort, une façon de se convaincre qu'il y a un "après".
Quelqu'un qui ne comprenait pas que je puisse ne pas croire en Dieu m'a dit "Nous verrons qui de nous deux a raison après notre mort", je lui ai répondu qu'on ne verrait sans doute rien car il n'y a a priori rien à voir.
Je ne suis pas le dernier à craindre l'idée de néant, mais j'apprends à faire avec (même si je continue à nourrir mes petites théories idiotes à seule fin de me rassurer...comme quoi).
Comme je ne l'ai pas dit à mes deux gars de l'Eglise des Saints des Derniers Jours, fils spirituels de Monsieur 100 000 $, la religion quelle qu'elle soit est globalement pour moi un truc de primitifs.
Mais je m'accomode très bien des croyants et n'ai pas la moindre envie de les gifler, pas plus que je ne giflerait quelqu'un qui me dirait vouloir voter Sarkozy en 2007 (parce que je me contrefous qu'on ne pense pas comme moi...parce que je me contrefous de tout...et là, je me dis que j'aurais ptet dû voter "autre"). Je ne fais que dire ici ce que m'évoque l'idée de religion. Je n'essaie jamais de convaincre les croyants qu'ils ont tort de croire...la réciproque n'est pas toujours vrai. Sans doute la preuve que j'ai moins besoin d'être rassuré qu'eux.