Bien, derniere analyse sur La Valse, et je vous fiche la paix avec ce morceau.
Appreciez la riche palette de couleurs et comment les themes principaux sont peu a peu corrompus. On entend quelques eclats d'une fete au lointain, on se rapproche petit a petit... La harpe indique que l'on arrive a la fete, et tout s'eclaire (comme si on ouvrait la porte de la salle de bal) avec l'arrivee des cuivres. Hommage evident aux grands moment straussiens (la scene est censee se derouler en 1855). On egrenne plusieurs passages, et lorsqu'on croit atteindre l'apogee, on retombe dans l'espece de brume musicale de l'ouverture. L'orchestre reprend les memes passages (a partir de 8mn environ), mais... tout parait etrange. Les themes sont singes, les instruments changent de place (des cors a la place des flutes par exemple), on a l'impression de voir une impressionante mecanique se detraquer petit a petit. La tension remonte a nouveau, et tout s'ecroule encore une fois. Mais la machine reprend de plus belle, chauffe de plus en plus, les cuivres se dechainent, et l'orchestre se met a regurgiter le meme theme frenetiquement, fortissimo, de plus en plus vite, de maniere de plus en plus insistante. La coda (vers 11mn) est proprement effrayante, et tout finit (ENFIN!) par s'ecrouler dans un fracas de notes assourdissants. Voila comment Ravel decrit la chute d'une civilisation, apres avoir vecu la Premiere Guerre Mondiale...
J'ai des frissons a chaque fois que j'ecoute ce morceau. Votre avis?
Et pour la suite, y a des compositeurs en particulier qui vous tentent? Ou je continue en faisant comme bon me semble? (le but etant de ne pas parler que de Mozart et Bach, dont j'ai laisse les volumineuses integrales en France. Je note au passage que l'integrale Bach de chez Brilliant est decevante dans l'ensemble, mais que la Mozart est un regal. Certes les operas sont faiblards, mais les concertos et la musique de chambre sont treeees biens. Quant au Requiem, il est pas mal, sans plus.)
Posted on: Saturday 19 May, 08:00:38
OMG OMG OMG OMG...
Je suis retourne faire un saut a la boutique de classique d'Akiba pour quelques menus achats (en vrai, j'ai lache un pognon monstre)... Comme ils ont absolument TOUS les disques de classique qui existent ou presque (y compris la rarissime et onereusissime integrale Mozart par Philipps) et que tous ces disques sont references dans leur base d'ecoute, je me suis laisse aller a un comparatif des differents requiem suite a ce que j'avais glane comme info ici et la. J'essaye le Harnoncourt deuxieme version, TRES BIEN (on retrouve des tempi normaux, une agressivite certaine mais dans un gant de velours), contrairement a sa honteuse premiere version qui est un concours de vitesse. J'ai craque pour Marriner, qui reste (restait, voir ci-apres) ma version preferee, ce qu'il faut de force et d'emotion au bon moment. Un petit coup de Karajan, histoire de verifier qu'effectivement ce n'est pas une reussite, un coup de Giulini qui est surprenant, avec des sonorites jamais entendues, mais tres tres bon. Et puis, j'essaye Bernstein, qu'on m'avait conseille il y a 6 mois, mais dont les tempi etaient proches - Enfer!- de Bohm. Je lance l'introitus... Et je pleure dans le magasin!!!! Vite, je passe au Dies Irae histoire d'essuyer mes larmes, la cadence est effrayante, on est tres loin de Bohm decidemment. Le dernier morceau que je verifie toujours est le Lacrymosa (je passe sur le Rex Tremendae vite fait, il me convient parfaitement)... Et je fonds en larme a nouveau. Ni une ni deux, j'arrete l'ecoute et passe en caisse avec le disque a la main.
Je viens donc de me passer le Requiem dans l'intimite de ma chambre. J'en ai deja entendu des versions... Mais je suis immediatement contraint d'arreter ce que je fais, d'eteindre la lumiere et d'ecouter religieusement la musique. Non, c'est plus que simplement ecouter, c'est se fondre dans la musique. J'ai mal a en crever, et j'ai bien du mal a ecrire ces lignes avec mes yeux embues de larmes. Le Lacrymosa termine, j'arrete le lecteur CD, je n'en peux plus, ce Requiem me tuerait si je continuais... Je mets bien 10mn a m'en remettre avant de vous ecrire ce message, mais je suis encore hante par cette interpretation. Je savais que Bernstein venait de perdre sa femme quand il a dirige le Requiem, et quelle douleur, quelle peine. Jamais je n'avais connu telle empathie avec de la musique. Je pense honnetement pouvoir mourir l'esprit serein apres avoir vecu une chose pareille. Je suis absolument bouleverse... Pas la force de me relire... Je ne peux que vous encourager a decouvrir cette version, a vos risques et perils si vous avez le moindre souci personnel.
Posted on: Thursday 24 May, 15:22:30
Pffff, ca va mieux. Je commencais meme une crise spasmo tant l'emotion fut puissante. Je reviendrai certainement demain sur ce que j'ai entendu ce soir, il m'est physiquement impossible de repasser le CD maintenant.
Appreciez la riche palette de couleurs et comment les themes principaux sont peu a peu corrompus. On entend quelques eclats d'une fete au lointain, on se rapproche petit a petit... La harpe indique que l'on arrive a la fete, et tout s'eclaire (comme si on ouvrait la porte de la salle de bal) avec l'arrivee des cuivres. Hommage evident aux grands moment straussiens (la scene est censee se derouler en 1855). On egrenne plusieurs passages, et lorsqu'on croit atteindre l'apogee, on retombe dans l'espece de brume musicale de l'ouverture. L'orchestre reprend les memes passages (a partir de 8mn environ), mais... tout parait etrange. Les themes sont singes, les instruments changent de place (des cors a la place des flutes par exemple), on a l'impression de voir une impressionante mecanique se detraquer petit a petit. La tension remonte a nouveau, et tout s'ecroule encore une fois. Mais la machine reprend de plus belle, chauffe de plus en plus, les cuivres se dechainent, et l'orchestre se met a regurgiter le meme theme frenetiquement, fortissimo, de plus en plus vite, de maniere de plus en plus insistante. La coda (vers 11mn) est proprement effrayante, et tout finit (ENFIN!) par s'ecrouler dans un fracas de notes assourdissants. Voila comment Ravel decrit la chute d'une civilisation, apres avoir vecu la Premiere Guerre Mondiale...
J'ai des frissons a chaque fois que j'ecoute ce morceau. Votre avis?
Et pour la suite, y a des compositeurs en particulier qui vous tentent? Ou je continue en faisant comme bon me semble? (le but etant de ne pas parler que de Mozart et Bach, dont j'ai laisse les volumineuses integrales en France. Je note au passage que l'integrale Bach de chez Brilliant est decevante dans l'ensemble, mais que la Mozart est un regal. Certes les operas sont faiblards, mais les concertos et la musique de chambre sont treeees biens. Quant au Requiem, il est pas mal, sans plus.)
Posted on: Saturday 19 May, 08:00:38
OMG OMG OMG OMG...
Je suis retourne faire un saut a la boutique de classique d'Akiba pour quelques menus achats (en vrai, j'ai lache un pognon monstre)... Comme ils ont absolument TOUS les disques de classique qui existent ou presque (y compris la rarissime et onereusissime integrale Mozart par Philipps) et que tous ces disques sont references dans leur base d'ecoute, je me suis laisse aller a un comparatif des differents requiem suite a ce que j'avais glane comme info ici et la. J'essaye le Harnoncourt deuxieme version, TRES BIEN (on retrouve des tempi normaux, une agressivite certaine mais dans un gant de velours), contrairement a sa honteuse premiere version qui est un concours de vitesse. J'ai craque pour Marriner, qui reste (restait, voir ci-apres) ma version preferee, ce qu'il faut de force et d'emotion au bon moment. Un petit coup de Karajan, histoire de verifier qu'effectivement ce n'est pas une reussite, un coup de Giulini qui est surprenant, avec des sonorites jamais entendues, mais tres tres bon. Et puis, j'essaye Bernstein, qu'on m'avait conseille il y a 6 mois, mais dont les tempi etaient proches - Enfer!- de Bohm. Je lance l'introitus... Et je pleure dans le magasin!!!! Vite, je passe au Dies Irae histoire d'essuyer mes larmes, la cadence est effrayante, on est tres loin de Bohm decidemment. Le dernier morceau que je verifie toujours est le Lacrymosa (je passe sur le Rex Tremendae vite fait, il me convient parfaitement)... Et je fonds en larme a nouveau. Ni une ni deux, j'arrete l'ecoute et passe en caisse avec le disque a la main.
Je viens donc de me passer le Requiem dans l'intimite de ma chambre. J'en ai deja entendu des versions... Mais je suis immediatement contraint d'arreter ce que je fais, d'eteindre la lumiere et d'ecouter religieusement la musique. Non, c'est plus que simplement ecouter, c'est se fondre dans la musique. J'ai mal a en crever, et j'ai bien du mal a ecrire ces lignes avec mes yeux embues de larmes. Le Lacrymosa termine, j'arrete le lecteur CD, je n'en peux plus, ce Requiem me tuerait si je continuais... Je mets bien 10mn a m'en remettre avant de vous ecrire ce message, mais je suis encore hante par cette interpretation. Je savais que Bernstein venait de perdre sa femme quand il a dirige le Requiem, et quelle douleur, quelle peine. Jamais je n'avais connu telle empathie avec de la musique. Je pense honnetement pouvoir mourir l'esprit serein apres avoir vecu une chose pareille. Je suis absolument bouleverse... Pas la force de me relire... Je ne peux que vous encourager a decouvrir cette version, a vos risques et perils si vous avez le moindre souci personnel.
Posted on: Thursday 24 May, 15:22:30
Pffff, ca va mieux. Je commencais meme une crise spasmo tant l'emotion fut puissante. Je reviendrai certainement demain sur ce que j'ai entendu ce soir, il m'est physiquement impossible de repasser le CD maintenant.