La gestion de l'argent vu et revu par l'Etat francais

MCL80

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Re: La gestion de l'argent vu et revu par l'Etat francais
« Réponse #75, le 23 Août 2012 à 11:19 »
Citation de Battou le 22 Août 2012 à 21:28
Ressusciter la vignette auto pour compenser une baisse du prix de l'essence :
http://www.bfmtv.com/prix-des-carburants-un-retour-de-la-vignette-actu32213.html
:mainaufront:
Si on lit bien ce (très!) court texte, pas avare de sensationnalisme, il me semble qu'il en ressort que cette vignette concernera les bagnoles qui consomment beaucoup. (À mon avis, c'est la résurrection du projet de malus annuel prévu par le gouvernement précédent.)


Citation de Hiei- le 23 Août 2012 à 02:27
Ma solution, pour les gens qui trouvent le prix trop élevé, et je les comprends, c'est de limiter les trajets inutiles au maximum et de rouler un peu moins vite/les vitres fermés/sans climatisation (on estime qu'en roulant un peu moins vite, genre 80 km au lieu de 90, on peut économiser jusqu'à 10% de carburant).
Juste une remarque, dans mon coin de vacances, depuis plus de deux semaines, il fait plus de 30° (on est monté à 38-39) Hé bien, je te défie de rouler fenêtres fermées si tu n'as pas la clim'. La ventilation à fond les manettes, tu étouffes. Donc oui, à 90 tu n'as pas un bon Cx, mais il faut faire avec.

Après, moi, ce qui me fait rigoler, quand les gens disent que l'essence est trop chère, c'est leur manière de conduire en ville: Le feu où ils sont arrêté tourne au vert, mais le suivant à 150 mètres est en train de passer au rouge. Que fond la plupart: Mode gros bourrin, j'accélère au maxi, puis je freine à bloc. Simplement en changeant cette habitude stupide, ils économisent à la fois le carburant et la mécanique de leur voiture… Mais bon, une montée de testostérone n'a pas de prix. :shifty:

Après, ce que dit Flavien est totalement vrai: On (l'État, les collectivités locales…) a tout fait depuis des décennies pour faciliter l'éloignement entre les lieux de résidence, de commerce, loisirs et de travail, tout en organisant l'espace de manière à ce que les transports en commun soient quasiment inefficaces (très faibles densités de constructions, lotissements labyrinthes…)  Résultat: les gens qui se sont éloignés de la ville tout en gardant un travail à proximité de celle-ci sont totalement et irrémédiablement dépendants de la voiture… Et ce quels que soient les coûts induits. Moi, je suis très inquiet sur cette situation à long terme, et j'en arrive à la conclusion que dans quelques années ou décennies, les quartiers de relégation, ça ne sera plus les zones d'habitat social (qui sont des zones relativement denses et de plus en plus désenclavées par les TC), mais bien les lotissements périurbains loin de tout, enclavés et inaccessibles en transports en commun. Les germes sont déjà posés, car sur les grandes agglomérations on constate que l'éloignement du site ou s'installent les nouveaux périurbains par rapport au centre de l'agglomération est directement lié à leur niveau de revenu. Pour caricaturer, statistiquement les cadres aisés vont habiter en première couronne (<=10 kilomètres du centre), les cadres intermédiaires en deuxième couronne (entre 10 et 25-30 kilomètres du centre), et les non-cadres en troisième couronne (au-delà de 30 kilomètres).
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« Réponse #76, le 23 Août 2012 à 13:02 »
Par ailleurs, sans surprise, où-est ce qu'on vote FN ?

Au centre ville ?
En banlieue ?
En péri-urbain ?
A la campagne ?

Si désormais toute la géographie est concernée... Apparement, le FN a conquis dans les deux derniers espaces...
Et à mon sens, la voiture/l'essence... La complexité croissante de la vie loin de son travail/loisirs sont des arguments en faveurs du vote FN...
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« Réponse #77, le 23 Août 2012 à 14:34 »
Citation de Flavien le 23 Août 2012 à 13:02
Et à mon sens, la voiture/l'essence... La complexité croissante de la vie loin de son travail/loisirs sont des arguments en faveurs du vote FN...
Vois pas bien en quoi ?
Pour moi les bons scores du FN à la campagne sont un peu lié à une forme d'ignorance : on a souvent moins "d'immigrés" dans la campagne, du coup les gens n'en connaissent que ce qu'ils voient au 20h : des méchants délinquants ! des assistés ! etc.

Sinon je suis bien content d'être en 2ème couronne, à 5 min à pied de la gare :)
Je vous sers un ver ?

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« Réponse #78, le 23 Août 2012 à 14:59 »
Ben justement, il n'y a pas que la xénophobie dans le vote FN.
C'est aussi un vote contestataire face à l'abandon des services publics dans les zones rurales ou leur quasi absence dans le périurbain.
C'est aussi un mal être par rapport à un choix de vie que les gens ne pensaient pas si cher et contraignant.

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Re: La gestion de l'argent vu et revu par l'Etat francais
« Réponse #79, le 23 Août 2012 à 18:04 »
Citation de The WormLord le 23 Août 2012 à 14:34
Citation de Flavien le 23 Août 2012 à 13:02
Et à mon sens, la voiture/l'essence... La complexité croissante de la vie loin de son travail/loisirs sont des arguments en faveurs du vote FN...
Vois pas bien en quoi ?
Pour moi les bons scores du FN à la campagne sont un peu lié à une forme d'ignorance : on a souvent moins "d'immigrés" dans la campagne, du coup les gens n'en connaissent que ce qu'ils voient au 20h : des méchants délinquants ! des assistés ! etc.
Disons que les gens qui se saignent des quatre veines pour acheter une maison et qui sentent bien que la moindre anicroche peut rendre leur situation très difficile (hausse du carburant) voir intenable (chômage) sur le plan économique voient pour bon nombre l'extérieur comme une menace. C'est une peur du déclassement… Devoir repartir à la ville dans un logement HLM, alors qu'on habite une maison (pas forcément plus confortable qu'un appartement, ni bien construite) dans un entre-soi rassurant plus que confortable.

Ce que l'on constate avec la périurbanisation, c'est une ségrégation à grande échelle, et très fine de la société. Dans un même lotissement, les différents habitants sont peu ou prou dans les mêmes situations économiques… Et les promoteurs le savent bien. Ils ne construisent pas du tout la même chose pour des familles ayant un revenu mensuel de 2500€, que pour des familles ayant dans le même laps de temps un revenu de 10000€.

On a donc la constitution de secteurs (je n'ose pas dire quartiers, tant les secteurs pavillonnaires ne sont pas de la ville… C'est de la non-ville) homogènes socialement. Et fatalement dans un entre-soi de ce type, tout ce qui est différent et qui pourrait remettre en cause cette "harmonie" (le terme est ironique, car souvent les haines entre voisins sont très fortes… pour des motifs parfois futiles, entre les odeurs de BBQ, les bruits de tondeuses…) représente un danger.

Il est symptomatique d'entendre les histoires de rejet auxquelles donnent lieu l'arrivée d'une famille "un peu moins blanche" de peau dans de tels secteurs (refus de vente de la maison, préemption par la commune pour faire du "logement social" pour les habitants du coin…) Pourquoi? C'est la peur… La peur que la présence "d'étrangers" fasse baisser la valeur de la maison chèrement payée (mais qui en fait ne vaut déjà plus grand'chose tant c'est un gouffre thermique avec son chauffage électrique, et ses murs mal isolés, tant aussi elle est loin de tous les services et les commerces)

Bref, les habitants des secteurs pavillonnaires ont d'autant plus peur que leurs revenus sont modeste et que leur situation tend à se dégrader. Dans un monde qui leur semble hostile, ils se jettent dans les bras d'un parti qui leur tiens un discours démagogique trompeur mais rassurant: "Nous vous défendrons contre l'étranger/ la mondialisation/ le déclassement/ les pertes de revenus… C'était mieux avant? Nous allons vous y ramener!" Or ce type de discours, on en connait bien le non-sens: Le passé ne peut représenter le modèle de l'avenir, sauf à vouloir régresser. La mondialisation et la désindustrialisation sont des réalités, et s'y opposer ne peut se faire sur des bases nationales et nationalistes.

Ceci dit, je ne vois pas de perspective économique à long terme pour les habitants des secteurs périurbains les plus lointains des villes… Leur seul bien, la maison, étant en train de devenir quasiment invendable, ou a un prix sans rapport avec le prix d'achat, du fait de son isolement, et de la piètre qualité de la construction. Ils ne peuvent donc envisager de revendre leur maison pour racheter un logement plus près de la ville. Or dans le même temps, le coût de leurs déplacements indispensables croît très vite, ce qui va à terme aboutir à un étranglement économique: La charge représentant le coût du déplacement vers le travail absorbera une telle part du revenu qu'il ne sera plus possible de vivre avec le reliquat. Cette situation insupportable pourrait a terme conduire à l'apparition dans ces zones d'un lumpenproletariat, qui compte-tenu de la situation économique et politique telle qu'elle semble se dessiner, deviendrait le vivier de milices d'extrême-droite…

Pour moi, il faut construire massivement des logements, surtout des logements sociaux, avec une densité élevée (au moins 80 logements par hectare) dans des secteurs facile à desservir en TC, en ayant une mixité avec des activités et du commerce… Or actuellement on en est encore à dédensifier certains secteurs (vu aujourd'hui dans le journal: à Pierrelatte, on va détruire un immeuble d'une dizaine d'étages… Pour faire des pavillons à la place)
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Re: La gestion de l'argent vu et revu par l'Etat francais
« Réponse #80, le 23 Août 2012 à 19:52 »
Citation de MCL80 le 23 Août 2012 à 11:19
Si on lit bien ce (très!) court texte, pas avare de sensationnalisme, il me semble qu'il en ressort que cette vignette concernera les bagnoles qui consomment beaucoup. (À mon avis, c'est la résurrection du projet de malus annuel prévu par le gouvernement précédent.)
Le malus était une taxe à l'achat... là il s'agit d'une taxe à l'année pour avoir le droit de rouler avec un véhicule qui consommerait tant de carburant ou ferait tant de puissance fiscale. Après si on part sue le très populiste raisonnement "les riches ont de quoi se payer un Cayenne, ils auront donc de quoi payer le droit de rouler avec", je ne suis pas sur que ce soient ceux là qui en seront les premiers floués.
Citation
Après, moi, ce qui me fait rigoler, quand les gens disent que l'essence est trop chère, c'est leur manière de conduire en ville: Le feu où ils sont arrêté tourne au vert, mais le suivant à 150 mètres est en train de passer au rouge. Que fond la plupart: Mode gros bourrin, j'accélère au maxi, puis je freine à bloc. Simplement en changeant cette habitude stupide, ils économisent à la fois le carburant et la mécanique de leur voiture… Mais bon, une montée de testostérone n'a pas de prix.
Ah ça  :mdr:
Petit pastiche assez marrant de la question de la consommation auto par les zigotos de Top Gear :ou quand une M3 n'est pas si ogre que ça par rapport à une Prius.
Stupid snake ! You won't be having Jesus Christ Lizard today, will you ? Shame on you ! :o

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Re: La gestion de l'argent vu et revu par l'Etat francais
« Réponse #81, le 24 Août 2012 à 02:58 »Modifié le 24 Août 2012 à 03:10 par Hiei-
Citation de MCL80 le 23 Août 2012 à 11:19
Juste une remarque, dans mon coin de vacances, depuis plus de deux semaines, il fait plus de 30° (on est monté à 38-39) Hé bien, je te défie de rouler fenêtres fermées si tu n'as pas la clim'. La ventilation à fond les manettes, tu étouffes. Donc oui, à 90 tu n'as pas un bon Cx, mais il faut faire avec.
J'ai roulé sous 40° sans clim (ma voiture n'en a pas, donc pas trop le choix), fenêtres fermés (car mes yeux bousillés ne supportent pas les gros courants d'air) et pendant 5h non-stop (trajet "Dieppe-Reims"), donc ce n'est pas "mortel".

Alors, oui, tu cuis littéralement, mais si tu as le choix, tu peux aussi éviter d'utiliser la voiture et ça règle le problème (où tu sors plus tard/tôt lorsqu'il fait frais), mais ici je n'avais pas trop le choix niveau horaire.

Faut éviter le ventilo dans la voiture, ça ne sert pas à grand chose (perso, le mien, des fois, tu as plus chaud avec que sans).

Mais après, il y a des gens qui roulent fenêtre ouvertes/clim en permanence mais bon, tant qu'ils ne viennent pas ensuite se plaindre du prix de l'essence, je ne vois pas où est le problème.

Perso, même sans ce problème aux yeux, je préfèrerai cuire un peu que de cramer mon carburant inutilement.

Pour la vignette, le problème, c'est qu'on va te mettre ça à ceux qui ont des grosses voitures, puis ensuite ça va être généralisé, le truc bien classique.

Laissons le prix des carburants tel quel, je préfère perso, il finira bien par rebaisser.

De toute façon, le problème de baisse du carburant, c'est juste de la mauvaise volonté et une promesse en l'air, comme souvent (car sinon, techniquement, c'est très simple à faire. Tu changes la TVA des carburants et c'est réglé. Avec 5.5%, tu baisses le litre d'environ 20 centimes sans influencer sur le prix du brut, et donc sur ceux qui le vendent, détaillants inclus).

Alaiya

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Re: La gestion de l'argent vu et revu par l'Etat francais
« Réponse #82, le 24 Août 2012 à 10:08 »
J'abonde totalement dans le sens de MCL concernant l'étalement urbain. Ce qui a été fait dans les années 70 et 80 (voire une bonne partie des 90), qui était considéré comme une bonne chose est aujourd'hui totalement remis en question. Là où on a étalé, aujourd'hui on parle de redensifier. Cette remise en question est légitime: réchauffement climatique, consommation énergétique, temps gaspillé dans les transports (voiture particulière, train, autres), etc. Mais il s'agit de modifier en profondeur les mentalités et c'est ça qui est le plus difficile. Le maire d'une commune rurale a vu arriver de nouveaux habitants, en se disant que "youpi, je vais rentrer plus de taxes foncières et de taxes d'habitation". Dans le même temps, qui dit augmentation de population dit ajustement des équipements publics tels que les crèches, maternelles et écoles primaires, collecte des déchets, mise en adéquation des infrastructures AEP et d'assainissement, services de transports en commun, sans oublier les commerces dit de proximité. perso, quand je vois ces mêmes maires aujourd'hui envisager de créer des écoquartiers sur leurs communes, j'hallucine. Le principe même d'écoquartier est totalement antinomique avec celui de ruralité!

Le problème réside également dans le coût du foncier en zone urbaine, qui implique l'impossibilité pour des ménages modestes ou moyens d'acquérir une résidence dans cette zone, voire même de louer. Ce qui est rare est cher et quand bien même on densifie en zone urbaine, le m² reste inaccessible pour beaucoup. Donc, oui, on assiste aujourd'hui à une espèce de répartition concentrique homogène des catégories de population centrée sur la zone urbaine, alors qu'à un moment donné, habiter en "campagne" était considéré comme un luxe, une chance. Aujourd'hui, ça reste un luxe mais pas dans le même sens du terme: il s'agit d'un luxe que beaucoup doivent supporter plutôt que de le rechercher.

Flavien

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Re: La gestion de l'argent vu et revu par l'Etat francais
« Réponse #83, le 24 Août 2012 à 13:24 »
Augmente l'imposition des lieux non loués/non mis en vente/inhabités.
Tu vas voir si le prix au m² va pas baisser en France ^^

Il n'y a pas un manque de logement, mais une immonde et cynique spéculation consentie par les politiques (ces derniers en profiant largement).

Mais oui, je suis totalement d'accord avec vous, je n'aurais pas pu mieux dire ^^
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Re: La gestion de l'argent vu et revu par l'Etat francais
« Réponse #84, le 25 Août 2012 à 11:58 »
Citation de Alaiya le 24 Août 2012 à 10:08
perso, quand je vois ces mêmes maires aujourd'hui envisager de créer des écoquartiers sur leurs communes, j'hallucine. Le principe même d'écoquartier est totalement antinomique avec celui de ruralité!
Je dirais pour ma part que ce qui me choque, ce n'est pas tant d'installer des écoquartiers (au vrai sens du terme) en zone rurale, mais bien pourquoi on en fait et comment on les fait.

Si on réfléchit, l'espace rural est précieux et doit donc être économisé. Construire dense et de qualité pour y loger les personnes qui y travaillent ne me choque pas… Mais les besoins ne sont pas forcément immenses si on s'en tient à cette définition.

Sauf qu'en fait les élus (et les lotisseurs) habillent du terme écoquartier de banals lotissement style années 1970-1990 auxquels on a ajouté des dispositifs de récupération des eaux pluviales, et des chauffe-eau solaires, ou autres toitures végétalisées. Et toujours avec des densités de constructions faibles (vous comprenez, on est à la campagne… C'est sûr, c'est pas comme si les maisons du centre-bourg historique étaient serrées les unes contre les autres… Les anciens se serraient entre autre pour préserver les terres agricoles). Et ces logements servent à accueillir des rurbains travaillant et consommant au loin. Et encore, quand ce nouveau lotissement est en continuité du bourg, c'est le moins pire, mais c'est loin d'être toujours le cas… Je me souviens d'un projet qu'on nous avait présenté en exemple d'écoquartier en formation professionnelle: Il cumulait tous les défauts. À la fois déconnecté du village, des grandes parcelles, et pour loger des rurbains travaillant au loin… Mais les maisons étaient prévues en auto-construction avec des matériaux écologiques. :shifty:

Et quand je vois la réaction des élus des communes les plus proches des centres urbains par rapport à la densification qui arrive chez eux du fait de la valeur du foncier (les promoteurs rachètent des pavillons sur 1500-2000m2, les font tomber pour faire des immeubles de 20 à 30 logements), ça fait peur. C'est du genre: Il faut tout faire pour bloquer ça. Alors que pour peu qu'ils l'organise, (les documents d'urbanisme sont là pour ça) cela peut leur permettre de constituer un centre-ville sympa… C'est sûr que s'ils laissent faire, compte-tenu du nombre de lotissements et de leur surface ça donne rapidement n'importe quoi. Pourtant, dans les communes de première couronne des agglomérations, il y a clairement un enjeu de densification, et de création de centres secondaires. Il est frappant de voir en première couronne des agglomérations des communes de 5000 habitants ou plus, quasi-exclusivement pavillonnaires, dont la structure commerciale du centre-ville est peut-être à peine celle d'un bourg rural de 500 habitants. Ceci car la structure pavillonnaire conduit les habitants à prendre leur voiture pour faire leurs courses… Et lorsqu'on prend sa voiture, on va là où on peut se garer facilement: dans un centre commercial.

Bref, en France, la culture d'un urbanisme de qualité est rarement maîtrisée par les élus (… et certains techniciens, y compris au sein de l'État), et la vision à long terme se limite trop souvent à l'échéance du mandat. Or en matière d'aménagement urbain, une erreur, une fois qu'elle est faite, le territoire la porte pendant des décennies.


Après, Flavien, je ne suis pas sûr qu'il y ait tant de logements vacants. C'est peut-être vrai en Île-de-France et dans le centre de certaines agglomération. Mais on se rend plutôt compte d'une tension nette sur ne nombre de logements vacants qui est quasiment au plancher minimum nécessaire au fonctionnement du marché dans les grandes agglomérations. (Il faut toujours 4 à 6 % de logements vides au moins pour que le marché fonctionne correctement). C'est du à la fois à l'augmentation de la population générale, et dans le même temps à la diminution de la taille moyenne des ménages. Il y a quelques décennies, il y avait en moyenne 3 personnes par ménage. Avec 10 logements on logeait en moyenne 30 personnes. Je cois qu'on est maintenant à environ 2,5 personnes par ménage (de mémoire, mais on est peut-être en dessous) Pour loger les 30 personnes, il faut donc 12 logements. Un tel contexte nécessite donc de construire beaucoup de façon à correspondre  au rythme d'augmentation de la population plus au rythme de diminution de la taille des ménages… sans oublier la compensation des logements démolis, insalubres ou inhabitables. Or la production est insuffisante pour répondre à l'ensemble de ces effets… D'où la hausse des prix tant à la location qu'à la vente…
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Re: La gestion de l'argent vu et revu par l'Etat francais
« Réponse #85, le 4 Octobre 2012 à 15:24 »
Alors les heures sup défiscalisées, le retour! Je vous avais dit de quoi il retournerait exactement au 1er octobre pour mon mari. 

Résultat => il a perdu 112 € net (soit 4 % quand même, et quand on sait à quoi ressemble les pourcentages annuels d'augmentation dans ma branche, c'est un peu comme s'il avait regressé de 2 ans voyez...), soit 1344 € net par an.

Et accessoirement, je rappelle que:

- les barèmes de calcul de l'IR ont été gelés, et donc n'ont pas augmenté mécaniquement avec l'inflation (oui, c'est la droite qui l'a instauré, mais TRES bizarrement, je n'ai entendu personne de la gauche le dire)

- les heures supp ont été réintégrées au calcul de l'IR depuis le 1er août

Donc à la question "avec ou sans vaseline", la réponse est bien entendu: sans.



 

MCL80

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Re : La gestion de l'argent vu et revu par l'Etat francais
« Réponse #86, le 16 Septembre 2019 à 17:43 »
Un article sur les démolitions de logements HLM dans le département du Rhône et la métropole de Lyon:
(cliquez pour montrer/cacher)
Rhône
Ces dix grandes opérations de démolition qui vont marquer le département
Certains viennent tout juste d'être démolis, les autres le seront dans les deux années à venir. Dans le département, les immeubles HLM promis à la démolition se comptent sur bien plus de doigts qu'une seule main. Parce qu'ils sont vétustes ou ne correspondent plus à l'urbanisme d'aujourd'hui, l'Etat a fait le choix de les détruire. Une étape souvent impressionnante en raison de la taille de certains bâtiments.
    Vu 15661 fois Le 16/09/2019 à 09:00 mis à jour à 10:01

Des locataires qui s'en vont, une pelleteuse qui arrive et un immeuble réduit à l'état de gravats. Cette scène est devenue un rituel dans certains endroits du département. Au fil des projets de renouvellement urbain, les démolitions d'immeubles sont l'une des étapes préalables à la réhabilitation des quartiers prioritaires.

Dans la Métropole, ce sont ainsi 6 295 logements sociaux qui ont été démolis depuis 2005, dans le cadre du Plan national de renouvellement urbain (PNRU), auquel a succédé le Nouveau plan national de renouvellement urbain (NPNRU). Des logements reconstruits au même endroit ou dans une autre commune afin de préserver l'équilibre des quartiers et éviter la création de ghettos.
Des logements souvent vétustes et dégradés

Pour les habitants contraints de quitter leur appartement, démolition rime surtout avec relogement. De ce point de vue, peu de chances de perdre au change, le parc de logements démoli étant souvent vétuste et dégradé.

A Lyon, Vénissieux, Vaulx-en-Velin, Bron, Saint-Fons, Villeurbanne, Rillieux-la-Pape ou Tarare, tour d'horizon de ces imposants bâtiments qui n'ont pour seul avenir que la destruction.

A Lyon, la barre Mermoz-sud a déjà mis pied à terre
Le 15 avril dernier, les pelleteuses ont commencé à grignoter la façade du bâtiment I, le long de l'avenue Jean-Mermoz. Construite dans les années 1960, cette barre de quatre étages, qui fermait le quartier Mermoz-sud sur lui-même, est désormais détruite de l'allée 1 à l'allée 15. L'autre partie, de l'allée 16 à 21, sera démolie dans un second temps, le temps de relocaliser le bureau de poste.

Cette opération marque le début de la réhabilitation du quartier. Mermoz-sud est d'ailleurs le plus grand projet de renouvellement urbain de la Métropole. Il entend cumuler mixité d’usage, de fonction et d’habitat en incluant plus de nature. Cette requalification fait suite à celle effectuée à Mermoz-nord.

Le bailleur GrandLyon Habitat a procédé à 67 relogements dans la partie du bâtiment I actuellement démolie, qui comportait 88 appartements.

A côté, quatre allées de la barre O seront rasées à partir de septembre 2019, avant d'être complétées par une extension et une réhabilitation de 40 logements.

Au total, 120 logements doivent être démolis d'ici 2020.

A Vénissieux, la barre Monmousseau pourrait imploser en 2020
Avec ses quinze étages, la barre Monmousseau est visible à plusieurs kilomètres à la ronde. Situé à la lisière des Minguettes, à Vénissieux, cet imposant bâtiment composé de 197 logements est promis à la démolition. Celle-ci devrait intervenir en octobre 2020, après avoir été initialement programmée fin 2018, puis automne 2019.

Lancée il y a trois ans, l'opération de relogement des locataires a pris du retard. En effet, le dernier occupant n'a quitté les lieux qu'à l'été 2019. Le bailleur ICF-Habitat Sud-Est a donc dû décaler le démarrage des travaux. La phase de désamiantage va débuter à l'automne 2019 pour une durée d'un an.

Alors que la technique du grignotage était jusque-là privilégiée pour la démolition, c'est finalement celle de l'implosion qui pourrait être envisagée.

A noter qu'un incendie s'est déclaré au 18e étage de la barre le 19 juillet dernier, jour de la finale de la Coupe d'Afrique des Nations.

La petite barre voisine de 87 logements connaîtra le même sort que sa grande sœur.

A Bron, l'emblématique barre UC1 tombera en 2021
On ne peut pas la louper ! Le long du périphérique, au niveau de l'échangeur avec l'A43, l'imposante barre UC1 domine le paysage. Les chiffres sont impressionnants : 14 étages, 330 logements, 230 mètres de long et 46 de haut.

Le mastodonte construit en 1959 doit être démoli à l'horizon 2021. Débuté en juillet 2016, le relogement des locataires touche à sa fin. A ce jour, seule une quinzaine de familles vivent encore dans la barre presque vide. Selon le bailleur social Lyon Métropole Habitat, 55 % des locataires ont été relogés à Bron.

Prochaine étape : le chantier préalable à la destruction du bâtiment. La phase de désamiantage doit durer un an, puis le curage/abattage, environ sept mois. Viendra ensuite la purge des fondations et la remise en état du terrain, pour une durée de quatre mois.

A Vaulx-en-Velin, les dernières semaines de Mont-Gerbier et Mont-Cindre
Au Mas-du-Taureau, à Vaulx-en-Velin, l'Etat a engagé un vaste programme de réhabilitation. Au programme : la démolition de cinq immeubles et la construction de 1 300 nouveaux logements.

Si trois barres ont été foudroyées en 2016, il en reste encore deux à faire tomber : les résidences Mont-Cindre et Mont-Gerbier.

Totalisant 195 logements, les deux bâtiments des années 1970 sont désormais vides de tout locataire. Cela n'a pas été sans difficulté puisque le processus de relogement a tout de même duré deux ans et demi. Les derniers habitants ont quitté les lieux cet été.

La résidence Mont-Cindre, qui comme sa voisine s'élève sur quatre étages et onze allées, sera la première à disparaître du paysage, d'ici la fin de l'année 2019. La résidence Mont-Gerbier suivra. C'est la technique de la déconstruction qui a été privilégiée. L'opération doit être totalement achevée mi-2020.

"Le terrain libéré sera cédé à la ville en vue d'aménager un futur quartier", précise Céline Reynaud, directrice générale d'Est Métropole Habitat, le bailleur social qui gérait les bâtiments.

A Tarare, les mythiques barres de la Plata ont disparu du paysage
Elles surplombaient la ville depuis les années 1970. Les barres HLM de la Plata, sur les hauteurs de Tarare, sont désormais réduites à l'état de poussière.

Après la barre la Plata, démolie début 2019, la barre Lumière a elle aussi disparu du paysage en mars dernier.

Menée par Immobilière Rhône-Alpes, propriétaire de 285 des 299 logements sociaux qui composaient le quartier, la déconstruction de ces deux mastodontes de béton a représenté 20 000 mètres cubes de matériaux inerte pour une masse de 45 000 tonnes. C'est le choix d'une démolition "robotisée" qui a été privilégiée, avec une destruction "de l'intérieur" pour maîtriser les chutes de gravats.

Après le départ du dernier locataire, en avril 2018, la phase de désamiantage avait précédé celle du curage. Le site, désormais nettoyé, ne laisse aucun indice sur les constructions qui s'élevaient autrefois.

En lieu et place des barres, un projet de rénovation urbaine prévoit la création d'un "quartier plus mixte, mieux relié au reste de la ville".

A Villeurbanne, 150 logements bientôt démolis aux Buers
Son emplacement est sans doute l'un des moins agréables de l'agglomération. La résidence Croix-Luizet, située dans la bretelle de l'autoroute A42 qui mène au boulevard périphérique Laurent-Bonnevay, sera démolie en 2021. Un soulagement pour les locataires, qui vivent au quotidien avec le bruit des voitures et les gaz d'échappement sous leurs fenêtres.

Le bailleur Est Métropole Habitat (EMH) a opté pour la démolition des 100 logements de cette barre, dont le terrain, une fois libéré, laissera place à un pôle économique.

Marielle Martez, directrice de la valorisation du patrimoine chez EMH, précise qu'un test de réemploi des matériaux va être effectué sur cette opération. "Les radiateurs en fonte et les parquets seront récupérés, le béton concassé plus finement afin d'être réutilisé sur d'autres opérations.

En parallèle, la résidence Pranard, située dans la même rue du 8-mai-1945, va également faire l'objet d'une réhabilitation. Deux bâtiments doivent être démolis d'ici fin 2020. Dans le bâtiment A, deux allées sur quatre, soit 40 logements, seront grignotés par les pelleteuses. Une demi-allée de la barre D (soit 10 logements) sera aussi détruite afin de permettre la création d'une voirie.

A la Sauvegarde (Lyon), la barre 530 disparaîtra à l'automne
A la Duchère (Lyon 9e), l'opération de renouvellement urbain va débuter à la Sauvegarde, avec la démolition de deux barres, la 520 et la 530, totalisant 189 logements. Le relogement des 178 familles qui résidaient dans ces bâtiments de cinq niveaux s'est achevé cet été par le bailleur GrandLyon Habitat.

Les hostilités démarreront par la barre 530. Après la phase de curage et de désamiantage débutée cet été, la démolition par grignotage démarrera à l'automne 2019.

Objectif de l'opération : désenclaver le secteur de La Sauvegarde, afin de le relier à celui du Plateau, à Champagne-au-Mont-d'Or et Écully, tout en améliorant l’habitat et en le diversifiant.

Ce sera ensuite au tour de sa voisine, la barre 520, d’être démolie en deux phases.

Le quartier Carnot-Parmentier perd sa tour à Saint-Fons
La tour de 12 étages ne dominera bientôt plus le quartier Carnot-Parmentier, à Saint-Fons. Situé au 54, rue Carnot, ce bâtiment de 50 logements sera bientôt réduit en miettes. Les travaux de démolition débuteront par grignotage en septembre 2019 pour s'achever au printemps 2020.

A côté, la barre 58 et ses 126 logements connaîtra le même sort. Le top départ des travaux est prévu à l'automne 2019. Ils dureront environ un an.

Quant à la démolition du 56 Carnot et Parmentier 1 et 2, qui représentent 168 logements, elle est programmée à partir de 2022, à l'issue des relogements qui ont débuté ce printemps. Ces démolitions sont organisées dans le cadre du projet de renouvellement urbain Arsenal, Carnot, Parmentier. A terme, 500 logements neufs seront construits dans le quartier.

A Caluire, six immeubles vont tomber à Montessuy
A Caluire, les six bâtiments de la résidence Montessuy le haut (l'îlot Est) n'existeront plus l'an prochain.

 Le début des travaux de démolition de ces bâtiments est programmé début 2020 afin de pouvoir ensuite totalement recomposer le site, comme le bailleur Lyon Métropole Habitat (LMH) l'a fait sur Montessuy le bas (ïlot ouest) avec une mixité de logement social et de logement privé et des espaces publics de qualité.

Sur les 175 logements concernés, il ne reste qu'une dizaine de relogements à réaliser.

LMH est aménageur du site. Particularité de cette opération, il s'agit de renouvellement patrimonial, et non de renouvellement urbain qui ne concerne que les quartiers classés en politique de la ville.

619 logements démolis d'ici 2030 à Rillieux-la-Pape
A Rillieux-la-Pape, la Ville Nouvelle a débuté une vaste transformation qui doit durer jusqu'en 2030. Au total, ce ne sont pas moins de 619 logements qui doivent être démolis à cette échéance. Objectifs : tracer des liaisons nord-sud, absentes jusqu'à présent, et changer l'image de la ville.

Principal bailleur de la ville, Dynacité est le premier concerné par ces démolitions. Il devra notamment détruire 262 logements dans le quartier des Alagniers.

La démolition partielle d'un immeuble au 8, rue Jules-Michelet a d'ailleurs débuté en août 2019. Douze logements sont concernés. D'autres opérations, plus importantes devraient suivre. C'est le cas place Boileau, place Lenôtre, place Renoir, mais aussi dans le quartier Mont-Blanc et Bottet.

Ce genre d'opération me gène beaucoup. Certes, il ne s'agit pas de logements de bonne qualité, construis pour la plupart dans les années 1960-1970 à une époque où les normes n'étaient pas les mêmes. Le problème, c'est que sur le secteur, il y a un vrai déficit de logement abordables et là, on dépense des sommes énormes pour en démolir. Là, c'est 2700 logements dont il est question. Et ce qui sera reconstruit à la place ne sera pas dans la même gamme de prix. C'est un vrai souci de dépenser autant d'argent public à ça.
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Re : La gestion de l'argent vu et revu par l'Etat francais
« Réponse #87, le 17 Septembre 2019 à 06:56 »Modifié le 17 Septembre 2019 à 08:38
Citation
Certes, il ne s'agit pas de logements de bonne qualité
Doux euphémisme pour décrire des logements où l'amiante est légion, qui sont des passoires thermiques - induisant au passage des factures énergétiques sidérantes pour des gens qui n'ont pas les moyens de les payer, donc ne se chauffent pas, donc sont malades, donc coûtent à l'assurance maladie (et oui, vision froide mais réaliste) - des cages à bruit - or le bruit tue, à petit feu certes, mais il tue - voire pour certains totalement insalubres (humidité, peinture au plomb et j'en passe).

Par conséquent, des logements dont le coût de la réhabilitation serait autrement plus élevé que celui de leur destruction et reconstruction.

Par ailleurs, si les logements sont détruits, c'est que les gens qui habitaient dedans ont été relogés, donc on est bien sur du 1 pour 1. Ensuite, au-delà de l'état desdits logements, on a aussi une politique de l'habitat d'un demi-siècle à déconstruire. Aujourd'hui, détruire des barres d'immeubles construites à la mode soviétique où on a entassé des gens - d'abord des immigrés venus pour reconstruire le pays à la base, puis ensuite des gens de condition sociale modeste - en créant les ghettos que l'ont connaît avec tout ce qui va avec, afin de reloger ces mêmes personnes ou leurs descendants pour partie dans des unités plus petites, neuves et à taille humaine et pour partie de façon mixte, dans le parc privé dont je rappelle que chaque immeuble de logements en accession libre a pour obligation d'intégrer aux alentours des 20% de logements dits "sociaux", je trouve pour ma part que c'est plutôt positif. Cela mélange les catégories sociales, dans des quartiers neufs, agréables à vivre et surtout, surtout, on évite la ghettoisation. Cela ne se fera pas en une décennie bien entendu, mais au moins, le mouvement est initié.

Enfin, dans le parc social, lorsque des logements peuvent être réhabilités à un coût acceptable, ils le sont : isolation par l'extérieur, désamiantage en site occupé, création de surfaces de vie supplémentaires via des claustra extérieures. J'ai, à titre personnel, vu de très chouettes réalisations de ce genre.

On ne construira jamais assez de logements en France : il en faut 500 000 / an. On doit être en moyenne dans les 400 000, ça dépend des années. Et du contexte économique. Et surtout électoral. Réclamer du logement à construire quand les maires décident de lever le stylo quasi deux ans (pour certains) avant les municipales pour ne pas se mettre leurs administrés à dos parce qu'ils auraient signé un PC pour un immeuble de 200 logements, et en sachant qu'il se passe en moyenne 2 ans entre les premières études et le début des travaux, ben on n'est pas sorti du sable.





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Re : La gestion de l'argent vu et revu par l'Etat francais
« Réponse #88, le 17 Septembre 2019 à 19:30 »
Je connais toutes les limites des logements en question. Oui, les gens qui y habitent sont relogés (au même prix?). Ce qui m’embête juste, c'est qu'à côté de ça, on a de plus en plus de gens sur l'agglo qui logent dans des conditions autrement insalubres (taudis loué par des marchands de sommeil, voir simples tentes dans les interstices urbains). Donc ce n'est pas du 1 pour 1 qu'il faut mais du 2 ou du 3 pour 1.

Sachant que l'embrouille des 20% de logements sociaux "imposés", c'est qu'en fait 80% de la population rentre dans les critères du "logement social"… Mais qu'il y en a plusieurs types, en fonction du niveau de revenus des occupants (pour faire simple, le loyer final visé module la subvention à la construction: plus le loyer final est proche de celui du marché privé, plus la subvention est faible, mais du coup plus le locataire doit être solvable)… Étrangement, les communes et les bailleurs produisent plutôt des logements sociaux pour la partie de la population visée dans la frange haute des revenus, alors que les logements sociaux détruits s'adressent plutôt aux parties de la population éligible ayant des revenus plutôt faibles, voir très faibles.

Et si dans le lot, il y a effectivement des bâtiments qui sont vraiment pourris ou dans des endroits difficilement habitables, il y en a aussi où on est sur des démolitions "de confort", ou politiques, car la population qui les habite (trop pauvre, vote mal…) ne correspond pas aux souhaits des élus locaux, sans que l'insécurité soit une question insurmontable.

La question du logement ne pourra être réglée que par une politique volontariste de construction, et en particulier de logements sociaux. Pour cela, encore faut-il qu'il y ait une volonté politique de le faire, ce qui n'est pas le cas.

Sinon, pour ceux qui veulent avoir une idée sur la formations des prix de l'immobilier, je vous conseille cet article du site Universimmo.
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Re : La gestion de l'argent vu et revu par l'Etat francais
« Réponse #89, le 17 Septembre 2019 à 20:03 »
Citation
Oui, les gens qui y habitent sont relogés (au même prix?).
Considérant que c'est du logement social, oui, si ce n'est pas à l'euro près, c'est la même gamme de prix, heureusement ! Sinon ce ne serait plus du logement social.
Citation
Donc ce n'est pas du 1 pour 1 qu'il faut mais du 2 ou du 3 pour 1.
Je n'ai pas dit le contraire : il faut construire 500 000 logements / an et on n'y est pas. Du tout. Qu'il manque des logements, ça, c'est un fait avéré.
Citation
les logements sociaux détruits s'adressent plutôt aux parties de la population éligible ayant des revenus plutôt faibles, voir très faibles.
Certes, mais qui dit logements détruits = logements reconstruits, puisqu'on ne met pas encore les gens à la rue quand on décide de détruire des logements. Donc cette population est bien relogée, et dans de meilleures conditions.

Il n'en reste pas moins qu'il y a des gens à la rue qui ne trouvent pas à se loger, y compris des gens qui travaillent, et ça c'est inadmissible.
Citation
il y en a aussi où on est sur des démolitions "de confort", ou politiques, car la population qui les habite (trop pauvre, vote mal…) ne correspond pas aux souhaits des élus locaux, sans que l'insécurité soit une question insurmontable.
Il y a effectivement des démolitions dites "emblématiques", généralement celles à l'explosif d'ailleurs, pour faire acte de communication. Après l'insécurité... hum. J'ai un exemple assez parlant sous le coude : Bègles. Ville ouvrière (cheminots, morutiers), communiste pendant (au moins) 30 ans, parmi les communes de l'agglo ayant le plus fort taux de logements sociaux du parc existant. Trois "cités" : Maurice Thorez, le Dorat et Yves Farge. Pour le Dorat, je ne sais pas, mais pour les deux autres, on a affaire à deux plaques tournantes du petit trafic local, au vu et au su de tout le monde, les mecs ne se cachent même pas. Yves Farge fait l'objet depuis une dizaine d'années maintenant d'une opération ANRU (renouvellement urbain): les deux tours ont été démolies, les gens relogés sur site dans des petites unités de R+1 à R+3/4 max. Une grande partie du parc cependant a été réhabilitée : désamiantage, isolation par l'extérieur, habillage plus moderne et plus sympa, requalification des espaces publics (bien minérale soit dit en passant, un vrai four l'été !), les gens sont restés sur place, leur environnement s'est amélioré, ainsi que la qualité de leurs logements. Enfin, dans le cadre de cette opération, ont également été construits de nombreux logements pour le marché privé, des commerces, hôtels, et le tram est arrivé en coeur de quartier.

L'insécurité, elle, est restée la même.

J'ai vu que Maurice Thorez entrait également en opération de renouvellement, ça va durer quelques années, sachant qu'ils ont déjà beaucoup oeuvré pour les espaces publics (franchement, c'est végétalisé, très sympa !). Mais cela ne changera rien tant que les populations, elles, ne muteront pas. Donc si on peut favoriser la mixité, je pense que ce serait mieux plutôt que de faire de la rénovation dans des quartiers, sans que rien d'autre n'y change par ailleurs.
Citation
La question du logement ne pourra être réglée que par une politique volontariste de construction, et en particulier de logements sociaux. Pour cela, encore faut-il qu'il y ait une volonté politique de le faire, ce qui n'est pas le cas.
Aujourd'hui, le coeur du problème tient beaucoup au prix du foncier dans les grandes villes qui n'ont d'autre choix que de se reconstruire sur elles-mêmes. C'est le prix du foncier qui pèse le plus lourd dans le prix de production du m². Or, la spéculation est légion et les terrains de bonne qualité sont de plus en plus rares (et ce qui est rare est cher). Donc l'une des solutions est la préemption. Dans des opérations d'urbanisme intégrées type ZAC par exemple, ou dans le cadre plus large d'OIN, ça marche bien. Le soutien à l'achat du foncier est nécessaire. Mais malheureusement, insuffisant, c'est vrai. Il faut savoir qu'aujourd'hui, nombre d'OPH achètent du logements en VEFA, parce qu'ils ont de moins en moins les moyens d'acquérir du foncier. Donc les promoteurs du secteur privé achètent le foncier (parce que eux, ils peuvent) et leur rétrocèdent une partie des logements qu'ils construisent.

Je suis d'accord avec toi que la volonté politique n'y est pas. Pourtant, hein : quand le bâtiment va, tout va, non ? :D