Rhône
Ces dix grandes opérations de démolition qui vont marquer le départementCertains viennent tout juste d'être démolis, les autres le seront dans les deux années à venir. Dans le département, les immeubles HLM promis à la démolition se comptent sur bien plus de doigts qu'une seule main. Parce qu'ils sont vétustes ou ne correspondent plus à l'urbanisme d'aujourd'hui, l'Etat a fait le choix de les détruire. Une étape souvent impressionnante en raison de la taille de certains bâtiments.
Vu 15661 fois Le 16/09/2019 à 09:00 mis à jour à 10:01
Des locataires qui s'en vont, une pelleteuse qui arrive et un immeuble réduit à l'état de gravats. Cette scène est devenue un rituel dans certains endroits du département. Au fil des projets de renouvellement urbain, les démolitions d'immeubles sont l'une des étapes préalables à la réhabilitation des quartiers prioritaires.
Dans la Métropole, ce sont ainsi 6 295 logements sociaux qui ont été démolis depuis 2005, dans le cadre du Plan national de renouvellement urbain (PNRU), auquel a succédé le Nouveau plan national de renouvellement urbain (NPNRU). Des logements reconstruits au même endroit ou dans une autre commune afin de préserver l'équilibre des quartiers et éviter la création de ghettos.
Des logements souvent vétustes et dégradés
Pour les habitants contraints de quitter leur appartement, démolition rime surtout avec relogement. De ce point de vue, peu de chances de perdre au change, le parc de logements démoli étant souvent vétuste et dégradé.
A Lyon, Vénissieux, Vaulx-en-Velin, Bron, Saint-Fons, Villeurbanne, Rillieux-la-Pape ou Tarare, tour d'horizon de ces imposants bâtiments qui n'ont pour seul avenir que la destruction.
A Lyon, la barre Mermoz-sud a déjà mis pied à terre
Le 15 avril dernier, les pelleteuses ont commencé à grignoter la façade du bâtiment I, le long de l'avenue Jean-Mermoz. Construite dans les années 1960, cette barre de quatre étages, qui fermait le quartier Mermoz-sud sur lui-même, est désormais détruite de l'allée 1 à l'allée 15. L'autre partie, de l'allée 16 à 21, sera démolie dans un second temps, le temps de relocaliser le bureau de poste.
Cette opération marque le début de la réhabilitation du quartier. Mermoz-sud est d'ailleurs le plus grand projet de renouvellement urbain de la Métropole. Il entend cumuler mixité d’usage, de fonction et d’habitat en incluant plus de nature. Cette requalification fait suite à celle effectuée à Mermoz-nord.
Le bailleur GrandLyon Habitat a procédé à 67 relogements dans la partie du bâtiment I actuellement démolie, qui comportait 88 appartements.
A côté, quatre allées de la barre O seront rasées à partir de septembre 2019, avant d'être complétées par une extension et une réhabilitation de 40 logements.
Au total, 120 logements doivent être démolis d'ici 2020.
A Vénissieux, la barre Monmousseau pourrait imploser en 2020
Avec ses quinze étages, la barre Monmousseau est visible à plusieurs kilomètres à la ronde. Situé à la lisière des Minguettes, à Vénissieux, cet imposant bâtiment composé de 197 logements est promis à la démolition. Celle-ci devrait intervenir en octobre 2020, après avoir été initialement programmée fin 2018, puis automne 2019.
Lancée il y a trois ans, l'opération de relogement des locataires a pris du retard. En effet, le dernier occupant n'a quitté les lieux qu'à l'été 2019. Le bailleur ICF-Habitat Sud-Est a donc dû décaler le démarrage des travaux. La phase de désamiantage va débuter à l'automne 2019 pour une durée d'un an.
Alors que la technique du grignotage était jusque-là privilégiée pour la démolition, c'est finalement celle de l'implosion qui pourrait être envisagée.
A noter qu'un incendie s'est déclaré au 18e étage de la barre le 19 juillet dernier, jour de la finale de la Coupe d'Afrique des Nations.
La petite barre voisine de 87 logements connaîtra le même sort que sa grande sœur.
A Bron, l'emblématique barre UC1 tombera en 2021
On ne peut pas la louper ! Le long du périphérique, au niveau de l'échangeur avec l'A43, l'imposante barre UC1 domine le paysage. Les chiffres sont impressionnants : 14 étages, 330 logements, 230 mètres de long et 46 de haut.
Le mastodonte construit en 1959 doit être démoli à l'horizon 2021. Débuté en juillet 2016, le relogement des locataires touche à sa fin. A ce jour, seule une quinzaine de familles vivent encore dans la barre presque vide. Selon le bailleur social Lyon Métropole Habitat, 55 % des locataires ont été relogés à Bron.
Prochaine étape : le chantier préalable à la destruction du bâtiment. La phase de désamiantage doit durer un an, puis le curage/abattage, environ sept mois. Viendra ensuite la purge des fondations et la remise en état du terrain, pour une durée de quatre mois.
A Vaulx-en-Velin, les dernières semaines de Mont-Gerbier et Mont-Cindre
Au Mas-du-Taureau, à Vaulx-en-Velin, l'Etat a engagé un vaste programme de réhabilitation. Au programme : la démolition de cinq immeubles et la construction de 1 300 nouveaux logements.
Si trois barres ont été foudroyées en 2016, il en reste encore deux à faire tomber : les résidences Mont-Cindre et Mont-Gerbier.
Totalisant 195 logements, les deux bâtiments des années 1970 sont désormais vides de tout locataire. Cela n'a pas été sans difficulté puisque le processus de relogement a tout de même duré deux ans et demi. Les derniers habitants ont quitté les lieux cet été.
La résidence Mont-Cindre, qui comme sa voisine s'élève sur quatre étages et onze allées, sera la première à disparaître du paysage, d'ici la fin de l'année 2019. La résidence Mont-Gerbier suivra. C'est la technique de la déconstruction qui a été privilégiée. L'opération doit être totalement achevée mi-2020.
"Le terrain libéré sera cédé à la ville en vue d'aménager un futur quartier", précise Céline Reynaud, directrice générale d'Est Métropole Habitat, le bailleur social qui gérait les bâtiments.
A Tarare, les mythiques barres de la Plata ont disparu du paysage
Elles surplombaient la ville depuis les années 1970. Les barres HLM de la Plata, sur les hauteurs de Tarare, sont désormais réduites à l'état de poussière.
Après la barre la Plata, démolie début 2019, la barre Lumière a elle aussi disparu du paysage en mars dernier.
Menée par Immobilière Rhône-Alpes, propriétaire de 285 des 299 logements sociaux qui composaient le quartier, la déconstruction de ces deux mastodontes de béton a représenté 20 000 mètres cubes de matériaux inerte pour une masse de 45 000 tonnes. C'est le choix d'une démolition "robotisée" qui a été privilégiée, avec une destruction "de l'intérieur" pour maîtriser les chutes de gravats.
Après le départ du dernier locataire, en avril 2018, la phase de désamiantage avait précédé celle du curage. Le site, désormais nettoyé, ne laisse aucun indice sur les constructions qui s'élevaient autrefois.
En lieu et place des barres, un projet de rénovation urbaine prévoit la création d'un "quartier plus mixte, mieux relié au reste de la ville".
A Villeurbanne, 150 logements bientôt démolis aux Buers
Son emplacement est sans doute l'un des moins agréables de l'agglomération. La résidence Croix-Luizet, située dans la bretelle de l'autoroute A42 qui mène au boulevard périphérique Laurent-Bonnevay, sera démolie en 2021. Un soulagement pour les locataires, qui vivent au quotidien avec le bruit des voitures et les gaz d'échappement sous leurs fenêtres.
Le bailleur Est Métropole Habitat (EMH) a opté pour la démolition des 100 logements de cette barre, dont le terrain, une fois libéré, laissera place à un pôle économique.
Marielle Martez, directrice de la valorisation du patrimoine chez EMH, précise qu'un test de réemploi des matériaux va être effectué sur cette opération. "Les radiateurs en fonte et les parquets seront récupérés, le béton concassé plus finement afin d'être réutilisé sur d'autres opérations.
En parallèle, la résidence Pranard, située dans la même rue du 8-mai-1945, va également faire l'objet d'une réhabilitation. Deux bâtiments doivent être démolis d'ici fin 2020. Dans le bâtiment A, deux allées sur quatre, soit 40 logements, seront grignotés par les pelleteuses. Une demi-allée de la barre D (soit 10 logements) sera aussi détruite afin de permettre la création d'une voirie.
A la Sauvegarde (Lyon), la barre 530 disparaîtra à l'automne
A la Duchère (Lyon 9e), l'opération de renouvellement urbain va débuter à la Sauvegarde, avec la démolition de deux barres, la 520 et la 530, totalisant 189 logements. Le relogement des 178 familles qui résidaient dans ces bâtiments de cinq niveaux s'est achevé cet été par le bailleur GrandLyon Habitat.
Les hostilités démarreront par la barre 530. Après la phase de curage et de désamiantage débutée cet été, la démolition par grignotage démarrera à l'automne 2019.
Objectif de l'opération : désenclaver le secteur de La Sauvegarde, afin de le relier à celui du Plateau, à Champagne-au-Mont-d'Or et Écully, tout en améliorant l’habitat et en le diversifiant.
Ce sera ensuite au tour de sa voisine, la barre 520, d’être démolie en deux phases.
Le quartier Carnot-Parmentier perd sa tour à Saint-Fons
La tour de 12 étages ne dominera bientôt plus le quartier Carnot-Parmentier, à Saint-Fons. Situé au 54, rue Carnot, ce bâtiment de 50 logements sera bientôt réduit en miettes. Les travaux de démolition débuteront par grignotage en septembre 2019 pour s'achever au printemps 2020.
A côté, la barre 58 et ses 126 logements connaîtra le même sort. Le top départ des travaux est prévu à l'automne 2019. Ils dureront environ un an.
Quant à la démolition du 56 Carnot et Parmentier 1 et 2, qui représentent 168 logements, elle est programmée à partir de 2022, à l'issue des relogements qui ont débuté ce printemps. Ces démolitions sont organisées dans le cadre du projet de renouvellement urbain Arsenal, Carnot, Parmentier. A terme, 500 logements neufs seront construits dans le quartier.
A Caluire, six immeubles vont tomber à Montessuy
A Caluire, les six bâtiments de la résidence Montessuy le haut (l'îlot Est) n'existeront plus l'an prochain.
Le début des travaux de démolition de ces bâtiments est programmé début 2020 afin de pouvoir ensuite totalement recomposer le site, comme le bailleur Lyon Métropole Habitat (LMH) l'a fait sur Montessuy le bas (ïlot ouest) avec une mixité de logement social et de logement privé et des espaces publics de qualité.
Sur les 175 logements concernés, il ne reste qu'une dizaine de relogements à réaliser.
LMH est aménageur du site. Particularité de cette opération, il s'agit de renouvellement patrimonial, et non de renouvellement urbain qui ne concerne que les quartiers classés en politique de la ville.
619 logements démolis d'ici 2030 à Rillieux-la-Pape
A Rillieux-la-Pape, la Ville Nouvelle a débuté une vaste transformation qui doit durer jusqu'en 2030. Au total, ce ne sont pas moins de 619 logements qui doivent être démolis à cette échéance. Objectifs : tracer des liaisons nord-sud, absentes jusqu'à présent, et changer l'image de la ville.
Principal bailleur de la ville, Dynacité est le premier concerné par ces démolitions. Il devra notamment détruire 262 logements dans le quartier des Alagniers.
La démolition partielle d'un immeuble au 8, rue Jules-Michelet a d'ailleurs débuté en août 2019. Douze logements sont concernés. D'autres opérations, plus importantes devraient suivre. C'est le cas place Boileau, place Lenôtre, place Renoir, mais aussi dans le quartier Mont-Blanc et Bottet.