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Sujet: La gestion de l'argent vu et revu par l'Etat francais (Lu 12585 fois) sujet précédent - sujet suivant

Re: La gestion de l'argent vu et revu par l'Etat francais

Répondre #75


Si on lit bien ce (très!) court texte, pas avare de sensationnalisme, il me semble qu'il en ressort que cette vignette concernera les bagnoles qui consomment beaucoup. (À mon avis, c'est la résurrection du projet de malus annuel prévu par le gouvernement précédent.)



Ma solution, pour les gens qui trouvent le prix trop élevé, et je les comprends, c'est de limiter les trajets inutiles au maximum et de rouler un peu moins vite/les vitres fermés/sans climatisation (on estime qu'en roulant un peu moins vite, genre 80 km au lieu de 90, on peut économiser jusqu'à 10% de carburant).


Juste une remarque, dans mon coin de vacances, depuis plus de deux semaines, il fait plus de 30° (on est monté à 38-39) Hé bien, je te défie de rouler fenêtres fermées si tu n'as pas la clim'. La ventilation à fond les manettes, tu étouffes. Donc oui, à 90 tu n'as pas un bon Cx, mais il faut faire avec.

Après, moi, ce qui me fait rigoler, quand les gens disent que l'essence est trop chère, c'est leur manière de conduire en ville: Le feu où ils sont arrêté tourne au vert, mais le suivant à 150 mètres est en train de passer au rouge. Que fond la plupart: Mode gros bourrin, j'accélère au maxi, puis je freine à bloc. Simplement en changeant cette habitude stupide, ils économisent à la fois le carburant et la mécanique de leur voiture… Mais bon, une montée de testostérone n'a pas de prix. :shifty:

Après, ce que dit Flavien est totalement vrai: On (l'État, les collectivités locales…) a tout fait depuis des décennies pour faciliter l'éloignement entre les lieux de résidence, de commerce, loisirs et de travail, tout en organisant l'espace de manière à ce que les transports en commun soient quasiment inefficaces (très faibles densités de constructions, lotissements labyrinthes…)  Résultat: les gens qui se sont éloignés de la ville tout en gardant un travail à proximité de celle-ci sont totalement et irrémédiablement dépendants de la voiture… Et ce quels que soient les coûts induits. Moi, je suis très inquiet sur cette situation à long terme, et j'en arrive à la conclusion que dans quelques années ou décennies, les quartiers de relégation, ça ne sera plus les zones d'habitat social (qui sont des zones relativement denses et de plus en plus désenclavées par les TC), mais bien les lotissements périurbains loin de tout, enclavés et inaccessibles en transports en commun. Les germes sont déjà posés, car sur les grandes agglomérations on constate que l'éloignement du site ou s'installent les nouveaux périurbains par rapport au centre de l'agglomération est directement lié à leur niveau de revenu. Pour caricaturer, statistiquement les cadres aisés vont habiter en première couronne (<=10 kilomètres du centre), les cadres intermédiaires en deuxième couronne (entre 10 et 25-30 kilomètres du centre), et les non-cadres en troisième couronne (au-delà de 30 kilomètres).

Re: La gestion de l'argent vu et revu par l'Etat francais

Répondre #76
Par ailleurs, sans surprise, où-est ce qu'on vote FN ?

Au centre ville ?
En banlieue ?
En péri-urbain ?
A la campagne ?

Si désormais toute la géographie est concernée... Apparement, le FN a conquis dans les deux derniers espaces...
Et à mon sens, la voiture/l'essence... La complexité croissante de la vie loin de son travail/loisirs sont des arguments en faveurs du vote FN...
" En France, les peines d'argent durent plus longtemps que les peines
de coeur et se transmettent de génération en génération. "

 ( Silhouette du scandale )
Aymé, Marcel

Re: La gestion de l'argent vu et revu par l'Etat francais

Répondre #77

Et à mon sens, la voiture/l'essence... La complexité croissante de la vie loin de son travail/loisirs sont des arguments en faveurs du vote FN...

Vois pas bien en quoi ?
Pour moi les bons scores du FN à la campagne sont un peu lié à une forme d'ignorance : on a souvent moins "d'immigrés" dans la campagne, du coup les gens n'en connaissent que ce qu'ils voient au 20h : des méchants délinquants ! des assistés ! etc.

Sinon je suis bien content d'être en 2ème couronne, à 5 min à pied de la gare :)
Je vous sers un ver ?

Re: La gestion de l'argent vu et revu par l'Etat francais

Répondre #78
Ben justement, il n'y a pas que la xénophobie dans le vote FN.
C'est aussi un vote contestataire face à l'abandon des services publics dans les zones rurales ou leur quasi absence dans le périurbain.
C'est aussi un mal être par rapport à un choix de vie que les gens ne pensaient pas si cher et contraignant.

" En France, les peines d'argent durent plus longtemps que les peines
de coeur et se transmettent de génération en génération. "

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Aymé, Marcel

Re: La gestion de l'argent vu et revu par l'Etat francais

Répondre #79


Et à mon sens, la voiture/l'essence... La complexité croissante de la vie loin de son travail/loisirs sont des arguments en faveurs du vote FN...

Vois pas bien en quoi ?
Pour moi les bons scores du FN à la campagne sont un peu lié à une forme d'ignorance : on a souvent moins "d'immigrés" dans la campagne, du coup les gens n'en connaissent que ce qu'ils voient au 20h : des méchants délinquants ! des assistés ! etc.


Disons que les gens qui se saignent des quatre veines pour acheter une maison et qui sentent bien que la moindre anicroche peut rendre leur situation très difficile (hausse du carburant) voir intenable (chômage) sur le plan économique voient pour bon nombre l'extérieur comme une menace. C'est une peur du déclassement… Devoir repartir à la ville dans un logement HLM, alors qu'on habite une maison (pas forcément plus confortable qu'un appartement, ni bien construite) dans un entre-soi rassurant plus que confortable.

Ce que l'on constate avec la périurbanisation, c'est une ségrégation à grande échelle, et très fine de la société. Dans un même lotissement, les différents habitants sont peu ou prou dans les mêmes situations économiques… Et les promoteurs le savent bien. Ils ne construisent pas du tout la même chose pour des familles ayant un revenu mensuel de 2500€, que pour des familles ayant dans le même laps de temps un revenu de 10000€.

On a donc la constitution de secteurs (je n'ose pas dire quartiers, tant les secteurs pavillonnaires ne sont pas de la ville… C'est de la non-ville) homogènes socialement. Et fatalement dans un entre-soi de ce type, tout ce qui est différent et qui pourrait remettre en cause cette "harmonie" (le terme est ironique, car souvent les haines entre voisins sont très fortes… pour des motifs parfois futiles, entre les odeurs de BBQ, les bruits de tondeuses…) représente un danger.

Il est symptomatique d'entendre les histoires de rejet auxquelles donnent lieu l'arrivée d'une famille "un peu moins blanche" de peau dans de tels secteurs (refus de vente de la maison, préemption par la commune pour faire du "logement social" pour les habitants du coin…) Pourquoi? C'est la peur… La peur que la présence "d'étrangers" fasse baisser la valeur de la maison chèrement payée (mais qui en fait ne vaut déjà plus grand'chose tant c'est un gouffre thermique avec son chauffage électrique, et ses murs mal isolés, tant aussi elle est loin de tous les services et les commerces)

Bref, les habitants des secteurs pavillonnaires ont d'autant plus peur que leurs revenus sont modeste et que leur situation tend à se dégrader. Dans un monde qui leur semble hostile, ils se jettent dans les bras d'un parti qui leur tiens un discours démagogique trompeur mais rassurant: "Nous vous défendrons contre l'étranger/ la mondialisation/ le déclassement/ les pertes de revenus… C'était mieux avant? Nous allons vous y ramener!" Or ce type de discours, on en connait bien le non-sens: Le passé ne peut représenter le modèle de l'avenir, sauf à vouloir régresser. La mondialisation et la désindustrialisation sont des réalités, et s'y opposer ne peut se faire sur des bases nationales et nationalistes.

Ceci dit, je ne vois pas de perspective économique à long terme pour les habitants des secteurs périurbains les plus lointains des villes… Leur seul bien, la maison, étant en train de devenir quasiment invendable, ou a un prix sans rapport avec le prix d'achat, du fait de son isolement, et de la piètre qualité de la construction. Ils ne peuvent donc envisager de revendre leur maison pour racheter un logement plus près de la ville. Or dans le même temps, le coût de leurs déplacements indispensables croît très vite, ce qui va à terme aboutir à un étranglement économique: La charge représentant le coût du déplacement vers le travail absorbera une telle part du revenu qu'il ne sera plus possible de vivre avec le reliquat. Cette situation insupportable pourrait a terme conduire à l'apparition dans ces zones d'un lumpenproletariat, qui compte-tenu de la situation économique et politique telle qu'elle semble se dessiner, deviendrait le vivier de milices d'extrême-droite…

Pour moi, il faut construire massivement des logements, surtout des logements sociaux, avec une densité élevée (au moins 80 logements par hectare) dans des secteurs facile à desservir en TC, en ayant une mixité avec des activités et du commerce… Or actuellement on en est encore à dédensifier certains secteurs (vu aujourd'hui dans le journal: à Pierrelatte, on va détruire un immeuble d'une dizaine d'étages… Pour faire des pavillons à la place)

Re: La gestion de l'argent vu et revu par l'Etat francais

Répondre #80



Si on lit bien ce (très!) court texte, pas avare de sensationnalisme, il me semble qu'il en ressort que cette vignette concernera les bagnoles qui consomment beaucoup. (À mon avis, c'est la résurrection du projet de malus annuel prévu par le gouvernement précédent.)

Le malus était une taxe à l'achat... là il s'agit d'une taxe à l'année pour avoir le droit de rouler avec un véhicule qui consommerait tant de carburant ou ferait tant de puissance fiscale. Après si on part sue le très populiste raisonnement "les riches ont de quoi se payer un Cayenne, ils auront donc de quoi payer le droit de rouler avec", je ne suis pas sur que ce soient ceux là qui en seront les premiers floués.

Citer
Après, moi, ce qui me fait rigoler, quand les gens disent que l'essence est trop chère, c'est leur manière de conduire en ville: Le feu où ils sont arrêté tourne au vert, mais le suivant à 150 mètres est en train de passer au rouge. Que fond la plupart: Mode gros bourrin, j'accélère au maxi, puis je freine à bloc. Simplement en changeant cette habitude stupide, ils économisent à la fois le carburant et la mécanique de leur voiture… Mais bon, une montée de testostérone n'a pas de prix.

Ah ça  :mdr:
Petit pastiche assez marrant de la question de la consommation auto par les zigotos de Top Gear :ou quand une M3 n'est pas si ogre que ça par rapport à une Prius.
http://www.youtube.com/watch?v=JmxUsGiGp3w
Stupid snake ! You won't be having Jesus Christ Lizard today, will you ? Shame on you ! :o

Re: La gestion de l'argent vu et revu par l'Etat francais

Répondre #81

Juste une remarque, dans mon coin de vacances, depuis plus de deux semaines, il fait plus de 30° (on est monté à 38-39) Hé bien, je te défie de rouler fenêtres fermées si tu n'as pas la clim'. La ventilation à fond les manettes, tu étouffes. Donc oui, à 90 tu n'as pas un bon Cx, mais il faut faire avec.


J'ai roulé sous 40° sans clim (ma voiture n'en a pas, donc pas trop le choix), fenêtres fermés (car mes yeux bousillés ne supportent pas les gros courants d'air) et pendant 5h non-stop (trajet "Dieppe-Reims"), donc ce n'est pas "mortel".

Alors, oui, tu cuis littéralement, mais si tu as le choix, tu peux aussi éviter d'utiliser la voiture et ça règle le problème (où tu sors plus tard/tôt lorsqu'il fait frais), mais ici je n'avais pas trop le choix niveau horaire.

Faut éviter le ventilo dans la voiture, ça ne sert pas à grand chose (perso, le mien, des fois, tu as plus chaud avec que sans).

Mais après, il y a des gens qui roulent fenêtre ouvertes/clim en permanence mais bon, tant qu'ils ne viennent pas ensuite se plaindre du prix de l'essence, je ne vois pas où est le problème.

Perso, même sans ce problème aux yeux, je préfèrerai cuire un peu que de cramer mon carburant inutilement.

Pour la vignette, le problème, c'est qu'on va te mettre ça à ceux qui ont des grosses voitures, puis ensuite ça va être généralisé, le truc bien classique.

Laissons le prix des carburants tel quel, je préfère perso, il finira bien par rebaisser.

De toute façon, le problème de baisse du carburant, c'est juste de la mauvaise volonté et une promesse en l'air, comme souvent (car sinon, techniquement, c'est très simple à faire. Tu changes la TVA des carburants et c'est réglé. Avec 5.5%, tu baisses le litre d'environ 20 centimes sans influencer sur le prix du brut, et donc sur ceux qui le vendent, détaillants inclus).

Re: La gestion de l'argent vu et revu par l'Etat francais

Répondre #82
J'abonde totalement dans le sens de MCL concernant l'étalement urbain. Ce qui a été fait dans les années 70 et 80 (voire une bonne partie des 90), qui était considéré comme une bonne chose est aujourd'hui totalement remis en question. Là où on a étalé, aujourd'hui on parle de redensifier. Cette remise en question est légitime: réchauffement climatique, consommation énergétique, temps gaspillé dans les transports (voiture particulière, train, autres), etc. Mais il s'agit de modifier en profondeur les mentalités et c'est ça qui est le plus difficile. Le maire d'une commune rurale a vu arriver de nouveaux habitants, en se disant que "youpi, je vais rentrer plus de taxes foncières et de taxes d'habitation". Dans le même temps, qui dit augmentation de population dit ajustement des équipements publics tels que les crèches, maternelles et écoles primaires, collecte des déchets, mise en adéquation des infrastructures AEP et d'assainissement, services de transports en commun, sans oublier les commerces dit de proximité. perso, quand je vois ces mêmes maires aujourd'hui envisager de créer des écoquartiers sur leurs communes, j'hallucine. Le principe même d'écoquartier est totalement antinomique avec celui de ruralité!

Le problème réside également dans le coût du foncier en zone urbaine, qui implique l'impossibilité pour des ménages modestes ou moyens d'acquérir une résidence dans cette zone, voire même de louer. Ce qui est rare est cher et quand bien même on densifie en zone urbaine, le m² reste inaccessible pour beaucoup. Donc, oui, on assiste aujourd'hui à une espèce de répartition concentrique homogène des catégories de population centrée sur la zone urbaine, alors qu'à un moment donné, habiter en "campagne" était considéré comme un luxe, une chance. Aujourd'hui, ça reste un luxe mais pas dans le même sens du terme: il s'agit d'un luxe que beaucoup doivent supporter plutôt que de le rechercher.

Re: La gestion de l'argent vu et revu par l'Etat francais

Répondre #83
Augmente l'imposition des lieux non loués/non mis en vente/inhabités.
Tu vas voir si le prix au m² va pas baisser en France ^^

Il n'y a pas un manque de logement, mais une immonde et cynique spéculation consentie par les politiques (ces derniers en profiant largement).

Mais oui, je suis totalement d'accord avec vous, je n'aurais pas pu mieux dire ^^
" En France, les peines d'argent durent plus longtemps que les peines
de coeur et se transmettent de génération en génération. "

 ( Silhouette du scandale )
Aymé, Marcel

Re: La gestion de l'argent vu et revu par l'Etat francais

Répondre #84
perso, quand je vois ces mêmes maires aujourd'hui envisager de créer des écoquartiers sur leurs communes, j'hallucine. Le principe même d'écoquartier est totalement antinomique avec celui de ruralité!


Je dirais pour ma part que ce qui me choque, ce n'est pas tant d'installer des écoquartiers (au vrai sens du terme) en zone rurale, mais bien pourquoi on en fait et comment on les fait.

Si on réfléchit, l'espace rural est précieux et doit donc être économisé. Construire dense et de qualité pour y loger les personnes qui y travaillent ne me choque pas… Mais les besoins ne sont pas forcément immenses si on s'en tient à cette définition.

Sauf qu'en fait les élus (et les lotisseurs) habillent du terme écoquartier de banals lotissement style années 1970-1990 auxquels on a ajouté des dispositifs de récupération des eaux pluviales, et des chauffe-eau solaires, ou autres toitures végétalisées. Et toujours avec des densités de constructions faibles (vous comprenez, on est à la campagne… C'est sûr, c'est pas comme si les maisons du centre-bourg historique étaient serrées les unes contre les autres… Les anciens se serraient entre autre pour préserver les terres agricoles). Et ces logements servent à accueillir des rurbains travaillant et consommant au loin. Et encore, quand ce nouveau lotissement est en continuité du bourg, c'est le moins pire, mais c'est loin d'être toujours le cas… Je me souviens d'un projet qu'on nous avait présenté en exemple d'écoquartier en formation professionnelle: Il cumulait tous les défauts. À la fois déconnecté du village, des grandes parcelles, et pour loger des rurbains travaillant au loin… Mais les maisons étaient prévues en auto-construction avec des matériaux écologiques. :shifty:

Et quand je vois la réaction des élus des communes les plus proches des centres urbains par rapport à la densification qui arrive chez eux du fait de la valeur du foncier (les promoteurs rachètent des pavillons sur 1500-2000m2, les font tomber pour faire des immeubles de 20 à 30 logements), ça fait peur. C'est du genre: Il faut tout faire pour bloquer ça. Alors que pour peu qu'ils l'organise, (les documents d'urbanisme sont là pour ça) cela peut leur permettre de constituer un centre-ville sympa… C'est sûr que s'ils laissent faire, compte-tenu du nombre de lotissements et de leur surface ça donne rapidement n'importe quoi. Pourtant, dans les communes de première couronne des agglomérations, il y a clairement un enjeu de densification, et de création de centres secondaires. Il est frappant de voir en première couronne des agglomérations des communes de 5000 habitants ou plus, quasi-exclusivement pavillonnaires, dont la structure commerciale du centre-ville est peut-être à peine celle d'un bourg rural de 500 habitants. Ceci car la structure pavillonnaire conduit les habitants à prendre leur voiture pour faire leurs courses… Et lorsqu'on prend sa voiture, on va là où on peut se garer facilement: dans un centre commercial.

Bref, en France, la culture d'un urbanisme de qualité est rarement maîtrisée par les élus (… et certains techniciens, y compris au sein de l'État), et la vision à long terme se limite trop souvent à l'échéance du mandat. Or en matière d'aménagement urbain, une erreur, une fois qu'elle est faite, le territoire la porte pendant des décennies.


Après, Flavien, je ne suis pas sûr qu'il y ait tant de logements vacants. C'est peut-être vrai en Île-de-France et dans le centre de certaines agglomération. Mais on se rend plutôt compte d'une tension nette sur ne nombre de logements vacants qui est quasiment au plancher minimum nécessaire au fonctionnement du marché dans les grandes agglomérations. (Il faut toujours 4 à 6 % de logements vides au moins pour que le marché fonctionne correctement). C'est du à la fois à l'augmentation de la population générale, et dans le même temps à la diminution de la taille moyenne des ménages. Il y a quelques décennies, il y avait en moyenne 3 personnes par ménage. Avec 10 logements on logeait en moyenne 30 personnes. Je cois qu'on est maintenant à environ 2,5 personnes par ménage (de mémoire, mais on est peut-être en dessous) Pour loger les 30 personnes, il faut donc 12 logements. Un tel contexte nécessite donc de construire beaucoup de façon à correspondre  au rythme d'augmentation de la population plus au rythme de diminution de la taille des ménages… sans oublier la compensation des logements démolis, insalubres ou inhabitables. Or la production est insuffisante pour répondre à l'ensemble de ces effets… D'où la hausse des prix tant à la location qu'à la vente…

Re: La gestion de l'argent vu et revu par l'Etat francais

Répondre #85
Alors les heures sup défiscalisées, le retour! Je vous avais dit de quoi il retournerait exactement au 1er octobre pour mon mari. 

Résultat => il a perdu 112 € net (soit 4 % quand même, et quand on sait à quoi ressemble les pourcentages annuels d'augmentation dans ma branche, c'est un peu comme s'il avait regressé de 2 ans voyez...), soit 1344 € net par an.

Et accessoirement, je rappelle que:

- les barèmes de calcul de l'IR ont été gelés, et donc n'ont pas augmenté mécaniquement avec l'inflation (oui, c'est la droite qui l'a instauré, mais TRES bizarrement, je n'ai entendu personne de la gauche le dire)

- les heures supp ont été réintégrées au calcul de l'IR depuis le 1er août

Donc à la question "avec ou sans vaseline", la réponse est bien entendu: sans.




Re : La gestion de l'argent vu et revu par l'Etat francais

Répondre #86
Un article sur les démolitions de logements HLM dans le département du Rhône et la métropole de Lyon:
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Ce genre d'opération me gène beaucoup. Certes, il ne s'agit pas de logements de bonne qualité, construis pour la plupart dans les années 1960-1970 à une époque où les normes n'étaient pas les mêmes. Le problème, c'est que sur le secteur, il y a un vrai déficit de logement abordables et là, on dépense des sommes énormes pour en démolir. Là, c'est 2700 logements dont il est question. Et ce qui sera reconstruit à la place ne sera pas dans la même gamme de prix. C'est un vrai souci de dépenser autant d'argent public à ça.

Re : La gestion de l'argent vu et revu par l'Etat francais

Répondre #87
Citer
Certes, il ne s'agit pas de logements de bonne qualité


Doux euphémisme pour décrire des logements où l'amiante est légion, qui sont des passoires thermiques - induisant au passage des factures énergétiques sidérantes pour des gens qui n'ont pas les moyens de les payer, donc ne se chauffent pas, donc sont malades, donc coûtent à l'assurance maladie (et oui, vision froide mais réaliste) - des cages à bruit - or le bruit tue, à petit feu certes, mais il tue - voire pour certains totalement insalubres (humidité, peinture au plomb et j'en passe).

Par conséquent, des logements dont le coût de la réhabilitation serait autrement plus élevé que celui de leur destruction et reconstruction.

Par ailleurs, si les logements sont détruits, c'est que les gens qui habitaient dedans ont été relogés, donc on est bien sur du 1 pour 1. Ensuite, au-delà de l'état desdits logements, on a aussi une politique de l'habitat d'un demi-siècle à déconstruire. Aujourd'hui, détruire des barres d'immeubles construites à la mode soviétique où on a entassé des gens - d'abord des immigrés venus pour reconstruire le pays à la base, puis ensuite des gens de condition sociale modeste - en créant les ghettos que l'ont connaît avec tout ce qui va avec, afin de reloger ces mêmes personnes ou leurs descendants pour partie dans des unités plus petites, neuves et à taille humaine et pour partie de façon mixte, dans le parc privé dont je rappelle que chaque immeuble de logements en accession libre a pour obligation d'intégrer aux alentours des 20% de logements dits "sociaux", je trouve pour ma part que c'est plutôt positif. Cela mélange les catégories sociales, dans des quartiers neufs, agréables à vivre et surtout, surtout, on évite la ghettoisation. Cela ne se fera pas en une décennie bien entendu, mais au moins, le mouvement est initié.

Enfin, dans le parc social, lorsque des logements peuvent être réhabilités à un coût acceptable, ils le sont : isolation par l'extérieur, désamiantage en site occupé, création de surfaces de vie supplémentaires via des claustra extérieures. J'ai, à titre personnel, vu de très chouettes réalisations de ce genre.

On ne construira jamais assez de logements en France : il en faut 500 000 / an. On doit être en moyenne dans les 400 000, ça dépend des années. Et du contexte économique. Et surtout électoral. Réclamer du logement à construire quand les maires décident de lever le stylo quasi deux ans (pour certains) avant les municipales pour ne pas se mettre leurs administrés à dos parce qu'ils auraient signé un PC pour un immeuble de 200 logements, et en sachant qu'il se passe en moyenne 2 ans entre les premières études et le début des travaux, ben on n'est pas sorti du sable.





Re : La gestion de l'argent vu et revu par l'Etat francais

Répondre #88
Je connais toutes les limites des logements en question. Oui, les gens qui y habitent sont relogés (au même prix?). Ce qui m’embête juste, c'est qu'à côté de ça, on a de plus en plus de gens sur l'agglo qui logent dans des conditions autrement insalubres (taudis loué par des marchands de sommeil, voir simples tentes dans les interstices urbains). Donc ce n'est pas du 1 pour 1 qu'il faut mais du 2 ou du 3 pour 1.

Sachant que l'embrouille des 20% de logements sociaux "imposés", c'est qu'en fait 80% de la population rentre dans les critères du "logement social"… Mais qu'il y en a plusieurs types, en fonction du niveau de revenus des occupants (pour faire simple, le loyer final visé module la subvention à la construction: plus le loyer final est proche de celui du marché privé, plus la subvention est faible, mais du coup plus le locataire doit être solvable)… Étrangement, les communes et les bailleurs produisent plutôt des logements sociaux pour la partie de la population visée dans la frange haute des revenus, alors que les logements sociaux détruits s'adressent plutôt aux parties de la population éligible ayant des revenus plutôt faibles, voir très faibles.

Et si dans le lot, il y a effectivement des bâtiments qui sont vraiment pourris ou dans des endroits difficilement habitables, il y en a aussi où on est sur des démolitions "de confort", ou politiques, car la population qui les habite (trop pauvre, vote mal…) ne correspond pas aux souhaits des élus locaux, sans que l'insécurité soit une question insurmontable.

La question du logement ne pourra être réglée que par une politique volontariste de construction, et en particulier de logements sociaux. Pour cela, encore faut-il qu'il y ait une volonté politique de le faire, ce qui n'est pas le cas.

Sinon, pour ceux qui veulent avoir une idée sur la formations des prix de l'immobilier, je vous conseille cet article du site Universimmo.

Re : La gestion de l'argent vu et revu par l'Etat francais

Répondre #89
Citer
Oui, les gens qui y habitent sont relogés (au même prix?).


Considérant que c'est du logement social, oui, si ce n'est pas à l'euro près, c'est la même gamme de prix, heureusement ! Sinon ce ne serait plus du logement social.

Citer
Donc ce n'est pas du 1 pour 1 qu'il faut mais du 2 ou du 3 pour 1.


Je n'ai pas dit le contraire : il faut construire 500 000 logements / an et on n'y est pas. Du tout. Qu'il manque des logements, ça, c'est un fait avéré.

Citer
les logements sociaux détruits s'adressent plutôt aux parties de la population éligible ayant des revenus plutôt faibles, voir très faibles.


Certes, mais qui dit logements détruits = logements reconstruits, puisqu'on ne met pas encore les gens à la rue quand on décide de détruire des logements. Donc cette population est bien relogée, et dans de meilleures conditions.

Il n'en reste pas moins qu'il y a des gens à la rue qui ne trouvent pas à se loger, y compris des gens qui travaillent, et ça c'est inadmissible.

Citer

il y en a aussi où on est sur des démolitions "de confort", ou politiques, car la population qui les habite (trop pauvre, vote mal…) ne correspond pas aux souhaits des élus locaux, sans que l'insécurité soit une question insurmontable.


Il y a effectivement des démolitions dites "emblématiques", généralement celles à l'explosif d'ailleurs, pour faire acte de communication. Après l'insécurité... hum. J'ai un exemple assez parlant sous le coude : Bègles. Ville ouvrière (cheminots, morutiers), communiste pendant (au moins) 30 ans, parmi les communes de l'agglo ayant le plus fort taux de logements sociaux du parc existant. Trois "cités" : Maurice Thorez, le Dorat et Yves Farge. Pour le Dorat, je ne sais pas, mais pour les deux autres, on a affaire à deux plaques tournantes du petit trafic local, au vu et au su de tout le monde, les mecs ne se cachent même pas. Yves Farge fait l'objet depuis une dizaine d'années maintenant d'une opération ANRU (renouvellement urbain): les deux tours ont été démolies, les gens relogés sur site dans des petites unités de R+1 à R+3/4 max. Une grande partie du parc cependant a été réhabilitée : désamiantage, isolation par l'extérieur, habillage plus moderne et plus sympa, requalification des espaces publics (bien minérale soit dit en passant, un vrai four l'été !), les gens sont restés sur place, leur environnement s'est amélioré, ainsi que la qualité de leurs logements. Enfin, dans le cadre de cette opération, ont également été construits de nombreux logements pour le marché privé, des commerces, hôtels, et le tram est arrivé en coeur de quartier.

L'insécurité, elle, est restée la même.

J'ai vu que Maurice Thorez entrait également en opération de renouvellement, ça va durer quelques années, sachant qu'ils ont déjà beaucoup oeuvré pour les espaces publics (franchement, c'est végétalisé, très sympa !). Mais cela ne changera rien tant que les populations, elles, ne muteront pas. Donc si on peut favoriser la mixité, je pense que ce serait mieux plutôt que de faire de la rénovation dans des quartiers, sans que rien d'autre n'y change par ailleurs.

Citer
La question du logement ne pourra être réglée que par une politique volontariste de construction, et en particulier de logements sociaux. Pour cela, encore faut-il qu'il y ait une volonté politique de le faire, ce qui n'est pas le cas.


Aujourd'hui, le coeur du problème tient beaucoup au prix du foncier dans les grandes villes qui n'ont d'autre choix que de se reconstruire sur elles-mêmes. C'est le prix du foncier qui pèse le plus lourd dans le prix de production du m². Or, la spéculation est légion et les terrains de bonne qualité sont de plus en plus rares (et ce qui est rare est cher). Donc l'une des solutions est la préemption. Dans des opérations d'urbanisme intégrées type ZAC par exemple, ou dans le cadre plus large d'OIN, ça marche bien. Le soutien à l'achat du foncier est nécessaire. Mais malheureusement, insuffisant, c'est vrai. Il faut savoir qu'aujourd'hui, nombre d'OPH achètent du logements en VEFA, parce qu'ils ont de moins en moins les moyens d'acquérir du foncier. Donc les promoteurs du secteur privé achètent le foncier (parce que eux, ils peuvent) et leur rétrocèdent une partie des logements qu'ils construisent.

Je suis d'accord avec toi que la volonté politique n'y est pas. Pourtant, hein : quand le bâtiment va, tout va, non ? :D