DADVSI, HADOPI, Big Brother, censure : non au pillage des artistes !

Bernard_Frederic

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Re: Re: DADVSI, HADOPI, Big Brother, censure : non au pillage des artistes !
« Réponse #990, le 10 Octobre 2009 à 23:47 »Modifié le 10 Octobre 2009 à 23:51 par Bernard_Frederic
Citation de AZB le 10 Octobre 2009 à 19:55
Dans la série "y'a pas qu'en France que la Sacem veut une taxe sur tout":

La sacem néerlandaise veut une taxe youtube
Citation
La Buma / Stemra, équivalent aux Pays-Bas de notre SACEM, s’apprête à appliquer dès le 1er janvier 2010 un nouveau régime de licence pour la diffusion de musique en ligne. Son petit nom ? Le « Fair Play license ».

Une première : le texte va frapper également ceux qui ont l’audace de diffuser des clips vidéo accompagnés de musique, sur leur site, blog et autres pages persos, même non commerciales. Le moindre fragment de note devra donner lieu au paiement d’une « taxe Youtube » comme la nomme si justement Benjamin Ferran dans un article du Figaro.

Le montant ? Il suffit de se reporter à la grille tarifaire en bas de ce PDF :

    * 130 euros pour 6 fichiers vidéos « embedded »
    * 260 euros pour 12 fichiers vidéos « embedded »
    * 650 euros pour un bloc de 30 fichiers vidéos « embedded »

Tous les tarifs sont annuels et, petit luxe, sont hors taxe sur la valeur ajoutée.

Très inspirée par la politique du bâton Hadopienne, la Buma/Stemra enverra d’abord une lettre au gestionnaire du site pour l’inviter à payer ou à effacer ce contenu. A défaut, on passera à la phase plus répressive (mais dont on ne connait pas encore les détails). 

Les calculs sont vite faits : si un blog publie une vidéo musicale chaque jour piochée sur Youtube, il devra payer 7908 euros (12,16 blocs de 30 vidéos, à 650 euros le bloc). Autant dire, un montant que 99,9999% des sites ne pourront pas assumer.

Autre détail piquant : si vous possédez un site issu d’une communauté comme blogger.com, l’hébergeur pourra être tenu de payer. Autant dire des sommes rapidement astronomiques, voire cosmiques... Pour montrer la stupidité d’un tel régime, un internaute a publié un post avec 30 vidéos clonées. Sur le clip ? Des tracteurs, et autres engins agricoles, le tout illustré par une musique classique ou de la techno... Coût de cette œuvre démultipliée ? 650 euros.
Perso j'aurais une suggestion pour toutes les Sacem et autres vampires de l'industrie du divertissement: si vous arrêtiez de faire chier le monde et alliez crever dans un coin, hmmm?
Super...

Une fois de plus, je vois que nous avons des volontaires pour une greffe de cerveau, organe qui leur fait dramatiquement défaut :sleeping:

Ou peut-être ont-ils abusé de cette fameuse herbe dont la vente est légale dans leur pays ? Les deux à mon avis :sweatdrop:
Un coeur qui bat, un nez qui flaire, une décision qui tombe... C'est Bernard Frédéric :yes:

AZB

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Re: Re: DADVSI, HADOPI, Big Brother, censure : non au pillage des artistes !
« Réponse #991, le 12 Octobre 2009 à 10:28 »
Ça n'a pas tellement de rapport avec Hadopi, mais comme c'est dans la série "les internautes sont iveuls", je le mets ici:

http://www.lesechos.fr/info/analyses/020162406464-une-minorite-fait-l-opinion-sur-le-web.htm
Citation
Une minorité fait l'opinion sur le Web

[ 07/10/09  ] 25 commentaire(s)
SAMUEL MORILLON EST DIRECTEUR GENERAL DELEGUE DE CYBION SA.

Cent mille Français consomment plus de 16 heures d'Internet par jour, selon les études de Cybion, société spécialisée en intelligence économique sur Internet. Les contenus générés par ces internautes surreprésentés sur la Toile influencent le lectorat général, celui qui consomme de l'Internet, mais qui produit peu. Le positionnement idéologique souvent radical de ce noyau d'internautes, renforcé par la pratique courante de l'anonymat, représente une menace pour les entreprises. Pourtant celles-ci ne les prennent pas en compte dans leur démarche de prévention de crise.

Internet est régulièrement abordé aussi bien dans les programmes scolaires que dans les plans d'aménagement du territoire. Si l'importance des technologies numériques est incontestable dans les progrès économiques et sociaux futurs de notre pays, il cache toutefois une rupture d'un nouveau genre. Celle des comportements.

Généralement les interactions entre les internautes traditionnels sont relativement faibles. En revanche, ce noyau d'internautes au comportement addictif produirait plusieurs milliers de commentaires par jour à travers une multitude d'identités numériques. Ces commentaires sont présents dans les blogs, dans les forums et les réseaux sociaux. Ils portent principalement sur la religion, la politique et l'environnement et provoquent un déséquilibre dans les contributions avec les internautes traditionnels. Il y a ainsi un biais dans la plupart des études d'opinion qui analysent les commentaires exprimés sur la Toile.

Ceci est principalement lié au profil de ces 100.000 internautes, non représentatifs de la majorité du lectorat sur Internet. Selon les recherches menées en 2008-2009 par nos doctorants, ces internautes ont souvent une double personnalité on line-off line. S'ils sont principalement urbains, ils vivent au sein de leur communauté de pensée et ils utilisent en moyenne deux avatars, souvent de sexes différents. Même s'ils ne possèdent pas de compétences initiales, ils se renseignent sur la plupart des questions d'actualité et les commentent de manière souvent polémique et vive. Les propos peuvent être argumentés mais laissent peu de place à la discussion. La notoriété de l'avatar est fréquemment la finalité de comportements où l'émotion est poussée à l'extrême.

On a pu croire qu'Internet était un outil de recherche d'information et d'intelligence collective. Le savoir numérique s'inscrivait dans une démarche globalisée de progrès de l'esprit humain. Les images et les sentiments, que véhicule la Toile, complexifient les mécanismes de la pensée. L'idée générale d'une intelligence collective entre des internautes bâtissant en réseau de nouveaux savoirs semble être restée au stade du concept.

A titre d'exemple, et pour s'en convaincre, les rares sites ayant réussi à bâtir des modèles économiques stables se situent sur le marché dit du « charme » ou sur celui du jeu en ligne. Selon les moteurs Alexa ou Google/Trends, YouPorn, leader de la vidéo pour adultes, serait ainsi classé dans les 50 premiers sites mondiaux, devant AOL.

Au-delà de cet exemple, c'est bien la photo et la vidéo qui aujourd'hui attirent des internautes souvent davantage en quête de sensations que de véritables réflexions. Le Web s'adresserait ainsi à notre coeur et toucherait ce qu'il y a de plus profond en nous, d'instinctif et de refoulé. Ceci est le principal problème et le principal risque pour toutes les formes d'organisation (entreprises, institutions, ONG, etc.).

Par ailleurs, l'anonymat est une pratique commune sur la Toile. Selon l'institut Gartner, près de 50 % des internautes auraient un avatar, c'est-à-dire un double numérique ayant un nom, voire un sexe, différent de celui de son auteur. Le filtre social qui modère les rapports réels entre les individus disparaît ainsi. Nos systèmes de valeur se retrouvent éprouvés lorsque notre environnement ne permet pas de répondre à l'isolement progressif provoqué par l'addiction.

Dans ces conditions, la conjonction entre un noyau surreprésenté d'internautes et l'anonymat accroît d'abord le danger d'interpréter des données biaisées parce que non représentatives d'une majorité silencieuse d'internautes. On s'appuie sur des propos de particuliers qui n'ont, dans la réalité, que peu de lien avec le public que l'entreprise cherche à conquérir.

Ensuite, la menace est de sous-estimer le caractère radical de ce noyau dans les analyses de risques. A l'image de ce qui est pratiqué avec les ONG dans l'industrie, où l'on invite régulièrement les associations à débattre en préalable au lancement d'un projet impactant pour l'environnement, il convient de s'assurer du soutien de leviers d'opinion sur Internet pour prévenir toutes les situations et amplifier la portée de ses messages.

Les décideurs doivent partir du principe qu'ils peuvent se trouver face à des internautes très engagés qui n'auront pour règle que l'exaltation de leurs propos. Selon nos études, ces internautes sont souvent inactifs (sans emploi, étudiants…) et peuvent consacrer un plein-temps au dénigrement d'une société.

Alors que la téléphonie mobile devient progressivement le premier support de consommation de Web en accompagnant les consommateurs dans tous leurs mouvements quotidiens, la solution consiste probablement à adopter une démarche de veille, voire, osons le mot, de surveillance. Il serait dangereux d'ignorer cette nouvelle réalité sociale. Il convient d'intégrer l'entreprise dans la conversation mondiale en tissant des passerelles dès que possible avec ces nouveaux influenceurs afin d'en faire des alliés dans un contexte où tous les coups sont permis.
Si ça ne marche pas comme vous voulez, plaignez-vous jusqu'à ce que vous obteniez satisfaction :o

Poseidon

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Re: Re: DADVSI, HADOPI, Big Brother, censure : non au pillage des artistes !
« Réponse #992, le 12 Octobre 2009 à 11:36 »
holala, ces nuisibles peuvent consacrer un plein temps au dénigrement de la société

pitoyable article...  depuis quand est-il interdit de s'exprimer sur le net? j'savais pas qu'il y avait des quotas de parole à respecter... 
si c'est ça, qu'ils les repèrent ces 100.000 gusses, et leur coupent leurs connexions! c'est peut-être la seule solution qu'ils ont trouvé pour lutter contre l'antisarkozisme, l'antibigotisme, l'antihadopisme etc.... sur le net...

j'ai l'impression d'entendre la marionnette de Philippe de Villiers quand je lis ça...   


et maintenant remercions le Seigneur d'avoir inventé le chocolat chô  :o

"Avec beaucoup de patience et de vaseline, l'éléphant encule la fourmi"

MCL80

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La gare demeure et ne se rend pas…

AZB

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Re: Re: DADVSI, HADOPI, Big Brother, censure : non au pillage des artistes !
« Réponse #994, le 22 Octobre 2009 à 17:02 »
Bon apparemment, la décision du CC devrait être connue la semaine prochaine, en attendant, un document contenant les observations du gouvernement au CC concernant le recours du PS a fuité...

Pour ceux qui ne veulent pas se taper le PDF, pcinpact a fait un résumé du truc:

(cliquez pour montrer/cacher)
Citation
Hadopi 2 promet de lourds dommages et intérêts
Mais attaque contre la 3G, beaucoup de dommages et intérêts...

Dans les observations du gouvernement faites au Conseil Constitutionnel, il ne fait pas de doute : les dispositions d’Hadopi 2 mettent en place « un dispositif rationnel, cohérent et équilibré » respectant scrupuleusement la décision Hadopi 1 qui avait insufflé la gifle que l’on sait. Le gouvernement demande ainsi au Conseil de rejeter le recours du PS. Il indique au passage que la téléphonie 3G sera également visée par Hadopi 2, que les dommages et intérêts pourront être très importants... et qu'il n'y aura pas de suspension pour 10% de la population.

« Dégager de manière solide des faits »...qui ne le sont pas

Pour démonter les arguments de l’opposition, le gouvernement fait d’abord savoir que « les membres de la commission de protection des droits et les agents assermentés de l’autorité accompliront (...) une série de diligences permettant à partir des éléments préliminaires de l’infraction transmise par les agents des sociétés d’ayants droit, de dégager de manière solide les faits susceptibles de donner lieu à la mise en mouvement de l’action publique par le parquet ». Le gouvernement passe rapidement sur ces faits « solides » qui permettent de mettre en mouvement cette action : c’est, on le sait, l’adresse IP, maigre série de chiffres dont on connait la fragilité et les facilités de falsification. L’opposition avait fait valoir que ce secteur s’adonne mal aux procédures mitraillettes puisqu’il s’agit d’infractions techniques où les analyses approfondies priment avant l’évidence.

Des faits un peu trop susceptibles

Dans leur saisine, l’opposition fustigeait encore l’utilisation de cet adjectif « susceptible » lorsqu’il s’agit de définir les pouvoirs de l’Hadopi, qui est de constater les « faits susceptibles de constituer des infractions ». De là, deux voies : ou la procédure de contrefaçon, ou la procédure contre les fameuses négligences caractérisées (le défaut de sécurisation).

Si le PV sert de rampe à une procédure en contrefaçon, il devra être complété par une enquête un peu plus solide qu’une maigre adresse IP. C’est la loi qui établit cela, puisqu’elle exige des informations « établies ». Le gouvernement l’assure : sentant le piège sur cette mention de « faits susceptibles », il explique qu’il s’agit d’éviter de mettre en place une présomption pénale, condamnée par la décision Hadopi 1. Et, dans le cas d’une action en contrefaçon, il y aura toujours une procédure de police, un « complément d’enquête », ce qui montre bien que le simple PV n’est pas suffisant...

Le PV peut aussi servir de rampe à une procédure pour négligence caractérisée, deuxième et, en fait, plus importante mâchoire d’Hadopi 2. Pour le PS, pas de doute : « le procès verbal constituera l'unique élément permettant la condamnation des abonnés ». En pratique, il y a bien restauration d’une présomption, faute pour l’Hadopi d’avoir autre chose à se mettre sous la dent.

À cela, le gouvernement dessine trois hypothèses, chacune chassant selon lui le risque de présomption :

   1. Le titulaire reconnait avoir téléchargé des fichiers : l’enquête n’est pas nécessaire, les poursuites pour contrefaçon peuvent être engagées par ordonnance pénale.
   2. Le titulaire ne reconnait pas avoir téléchargé des fichiers, mais il s’abstient de sécuriser son accès. L’enquête n’est pas nécessaire, les poursuites pour négligence caractérisées peuvent être engagées par ordonnance pénale.
   3. Les éléments sont insuffisants, une enquête est organisée pour qualifier les faits (soit le titulaire est contrefacteur, soit il a négligé de sécuriser son accès internet).

On en déduit que l'abonné qui n'a rien téléchargé pourra se voir imposer l'obligation d'installer un mouchard. Mouchard qu'on sait ni interopérable et ni gratuit. Une vanne pour l'industrie de la sécurisation, une plaie pour le monde du logiciel libre ou simplement ceux qui veulent rester maitre de leur machine : l'innoncent devra installer ce mouchard.

Le principe du contradictoire

Le gouvernement assure que la procédure sera contradictoire. Argument ? L’internaute « pourra » faire valoir ses observations, et donc échanger avec l’Hadopi. Et, c’est juré, les cas les plus épineux donneront lieu à convocation. L’opposition au contraire, reproche à Hadopi que l’audition de la personne soupçonnée soit une simple faculté, une option. « La garantie des droits des citoyens impose, dans le cadre d'un tel contentieux, qu’une audition soit réalisée au stade de la constitution du dossier d'incrimination tout particulièrement lorsque, durant la phase de jugement, il est prévu une procédure pénale simplifiée sans audience » expliquait le PS

Juge unique, juge inique ?

Pour le gouvernement, l’intervention du juge unique ne dépend pas d’un critère de complexité. Pourtant, c’est ce qu’avait dit le Conseil constitutionnel évoquant cette voie par exemple pour les infractions routières, « simples ».Pour le gouvernement, cette procédure dépend au contraire de la gravité de la peine et des faits qui soient « établis ». Ni plus, ni moins. Le gouvernement fait valoir que le juge unique est déjà compétent pour des infractions punies de 5 ans de prison, plus graves que celles sanctionnant les articles du code de la propriété intellectuelle, « qui ne prévoient qu’une peine de trois ans d’emprisonnement ». On reste cependant dubitatif sur cette mention des « faits établis » puisque l’adresse IP ne prouve en rien quoi que ce soit, comme on l’expliquait ci-dessus.

Une procédure qui s’attaquera même à la téléphonie 3G

Pour éviter une sanction sur le terrain du principe d’égalité, le gouvernement explique au Conseil constitutionnel que « le dispositif répressif ne se limite pas aux seuls réseaux de pair à pair, mais concerne toutes les infractions de téléchargement illégal commises à l’aide d’un service de communication au public en ligne ». Le gouvernement indique que : « la téléphonie de 3e génération ou les offres récentes couplant l’usage du téléphone et de la télévision sur ordinateur personnel. »

Une enquête sur personnalité de chaque cas

Pour enfoncer le clou sur l’enfer procédural que prévoit Hadopi 2, le gouvernement souligne que le ministère public ne pourra recourir à l’ordonnance que « lorsqu’il [résultera] de l’enquête de police judiciaire que les faits reprochés au prévenu sont établis et que le renseignement concernant la personnalité de celui-ci, et notamment ses charges et ses ressources, sont suffisants pour permettre la détermination de la peine. » Bon courage donc pour gérer quantité de dossiers chaque jour et permettre à la France d’avoir un politique pénale qui tienne la route contre le téléchargement hors marchand.

Des dommages et intérêts en crête : un fichier téléchargé = un fichier non vendu

Un autre détail donne toute la mesure à Hadopi : celui des dommages et intérêts. Le gouvernement a accepté de tordre le cou à cette procédure pour permettre aux ayants droit de demander des dommages et intérêts même durant l’ordonnance pénale. Problème : comment calculer le dommage subi par Universal lorsqu’un Kevin a téléchargé 2000 fichiers MP3 de ses artistes préférés ? « Dès lors que l’abonné n’a utilisé ce fichier que pour son usage personnel, le montant maximal du dommage est connu : il correspond au coût évité par l’abonné qui télécharge illégalement ». Pour le gouvernement, un fichier téléchargé équivaut donc à un fichier qui n’est pas vendu. Les calculatrices vont rapidement s’emballer sur le bureau des juges. Seule la partie civile (les dommages et intérêts) pourra en outre supporter un recours, non la partie pénale (la suspension d’accès).

Le problème des offres triple play

L’application de la loi va dépendre du type de contrat passé par l’abonné puisque la peine de suspension ne pourra s’appliquer en zone non dégroupée. En effet, là, elle impactera sur les autres services composant le triple play, la TV et la téléphonie. Pour le gouvernement, la critique est « amoindrie » (donc existe) dans la mesure où la suspension est une peine complémentaire facultative, non une peine principale. Notons que si cette remarque vaut pour l’action en contrefaçon, elle ne vaut rien pour la négligence caractérisé où les critiques du PS l’emportent. Le gouvernement admet qu’HADOPI 2 sera difficilement applicable pour 10% des abonnés. Un chiffre « à ne pas surestimer » considère le gouvernement.

La négligence caractérisée

L’article 8 prévoit l’incrimination de « négligence caractérisée ». Le PS estime la suspension comme manifestement disproportionnée . Elle serait en outre contraire au principe d’individualisation des peines. Mais le gouvernement contredit ces points laissant entendre que le juge aura tous les outils pour affiner la gifle.

Le PS estime aussi cette « négligence caractérisée » comme trop floue. Mais peu importe pour le gouvernement : il revient au décret de définir les éléments constitutifs d’une contravention pas à la loi. Il n’y a donc pas d’incompétence négative. Le ministère de la Culture dit simplement qu’il y aura négligence caractérisée quand l’abonné n’aura pas sécurisé son accès malgré une mise en demeure de le faire. Les spécialistes de la sécurisation et ceux qui rêvent de placer sous surveillance tous les PC de France n'en seront que satisfaits.

Toujours le même monceau d'âneries, quoi... :o

: Vendredi 16 Octobre 2009, 12:44:39
Le conseil constitutionnel rendra sa décision sur hadopi jeudi
Citation
Selon le député Lionel Tardy, l'un des rares députés à s'être massivement investi dans le dossier Hadopi, c'est ce jeudi que le Conseil constitutionnel rendra sa décision sur la loi Hadopi 2. "La décision du conseil constitutionnel sur hadopi 2 tombe jeudi, aux alentours de 17h" indique-t-il sur Twitter, confirmant nos pronostiques émis la semaine dernière.

C'est le jeudi que le Conseil tient séance, plus rarement le mercredi. Et les neuf sages mettent généralement trois semaines pour trancher un dossier.

L'épisode Hadopi 2 aura été marqué par une petite bombe consécutive à une fuite: la publication de l'avis du gouvernement avant le prononcé de la sentence constitutionnelle.
Notez-le dans vos tablettes

: Mardi 20 Octobre 2009, 20:06:43
Dans la série "L'Europe c'est supayr-utile

RIP l'amendement 138

(cliquez pour montrer/cacher)
Citation
L'amendement 138 est mort : peu d'incidence pour la France

L'amendement 138 que les députés européens avaient adopté à 88 % des voix, par deux fois, n'est plus. Catherine Trautmann a réussi son bras de fer au sein du Parlement, et c'est un texte vide de toute contrainte à l'égard des Etats membres qui servira de base aux négociations qui reprendront jeudi, pour l'ultime round d'adoption du Paquet Télécom.

Catherine Trautmann a trahi, et elle a gagné. L'amendement 138 qu'avaient voté par deux fois à une très large majorité les députés européens a été totalement expurgé de sa substance mardi, lors du trilogue qui réunit le Parlement Européen, le Conseil de l'Union Européenne et la Commission. Le nouveau texte accepté en compromis envoie au broyeur l'idée d'imposer un "jugement préalable" avant toute suspension de l'accès à Internete ou autre atteinte aux libertés fondamentales des internautes. Guy Bono parti (il n'avait pas été investi par le Parti Socialiste pour les dernières élections européennes), il semble que le poids politique manquait pour renverser la détermination de Catherine Trautmann et de son collègue espagnol Alejo Vidal-Quadras de faire adopter au plus vite le Paquet Télécom, en sacrifiant l'amendement voté par 88% des parlementaires.

Le nouveau texte de compromis dit désormais que "les mesures prises par les États membres au regard de l’accès des utilisateurs et l’usage des services et des applications au travers des réseaux de communications électroniques devraient respecter les droits fondamentaux et les libertés des personnes, tels que définis par la Convention européenne des droits de l’homme et les principes généraux du droit communautaire".

Puis s'ensuit une tentative d'encadrement qui autorise une interprétation large par les Etats membres du respect des garanties procédales : "Ce paragraphe est sans préjudicie de la compétence pour un état membre de déterminer en accord avec son propre ordre constitutionnel et avec les droits fondamentaux du procès équitable. Ceci peut inclure l’exigence d’une décision judiciaire autorisant ces mesures et la prise en compte de la nécessité d'adopter des mesures urgentes pour assurer la sécurité nationale, la défense, la sécurité publique, la prévention, le déroulement d'enquêtes, la détection et les poursuites concernant des infractions criminelles. Les mesures de nature à restreindre ces droits ou libertés fondamentaux peuvent seulement être imposées dans des circonstances exceptionnelles si elles sont appropriées, proportionnées et nécessaires dans une société démocratique. Elles doivent être soumis à des garanties procédurales appropriées en conformité avec la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales et avec les principes généraux du droit communautaire, y compris la protection judiciaire effective et le droit à un procès équitable. En particulier, ces mesures ne peuvent être adoptées qu’à la suite d'une procédure équitable et impartiale, assurant, notamment, que le principe de la présomption d'innocence et le droit pour la personne d'être entendu soient pleinement respectés. En outre, le droit à une action en justice effective et opportune devrait être garanti".

En soi, ce nouveau texte doit pouvoir offrir des garanties suffisantes. Mais la souplesse d'interprétation qu'il offre en fait une simple bombe à retardement, déclenchée par les prochaines jurisprudences de la cour de justice des communautés europénnes, là où l'amendement 138 des députés Bono et Cohn-Bendit ne laissait aucune marge de manoeuvre aux états membres.

En France, le nouveau texte n'aura pas d'incidence. L'avis du Conseil constitutionnel relatif à la loi Hadopi 1 a déjà fortement encadré l'atteinte aux droits fondamentaux des internautes, en imposant un jugement préalable. Les sages avaient en effet décidé que les pouvoirs qui peuvent "conduire à restreindre l’exercice, par toute personne, de son droit de s’exprimer et de communiquer librement" devaient "quelles que soient les garanties encadrant le prononcé des sanctions", n'"incomber qu’au juge".

L'avis du Conseil constitutionnel sur la loi Hadopi 2, attendu cette semaine, devrait permettre de connaître davantage les exigences du Conseil en matière de protection des droits de la défense devant l'autorité judiciaire. S'il rejette comme nous le pensons la procédure de l'ordonnance pénale au motif que les preuves apportées ne peuvent pas démontrer de manière suffisamment fiable la matérialité de l'infraction, le niveau d'exigence sera l'un des plus élevés d'Europe.

Mais les autres Etats européens, qui ne bénéficient pas de la protection du Conseil constitutionnel français, n'auront aucune obligation de suivre le même niveau d'exigence pour la protection des droits des internautes. D'où l'importance de l'amendement 138, aujourd'hui mort et enterré. En l'absence de jurisprudence locale, il faudra plusieurs années avant que la justice européenne définisse clairement les atteintes aux droits qui imposent un jugement préalable, comme l'imposait l'amendement Bono.
Je n'aurai qu'une chose à dire: connasse.


Sinon à part ça, quand elle ne joue pas à GTA IV, Nadine Morano veut censurer civiliser le net: http://www.pcinpact.com/actu/news/53725-commission-nadine-morano-blocage-filtrage.htm


Et une façon originale de contourner Ado Pie pour les firefox-users: http://www.pcinpact.com/actu/news/53661-imdldb-extension-firefox-contourner-hadopi.htm


: Jeudi 22 Octobre 2009, 10:11:57
Euh...

http://www.pcinpact.com/actu/news/53759-hadopi-conseil-constitutionnel-riposte-graduee.htm
Citation
Le Conseil constitutionnel valide une grosse partie d'HADOPI 2
 La fin des clémen... haricots

« C’est pour aujourd’hui c’est sûr » nous confiait l’entourage de Franck Riester vers 16h. Saisi par les députés de l’opposition, le Conseil constitutionnel vient de rendre sa décision Hadopi 2.

Le Conseil constitutionnel a validé une grosse partie du texte, si ce n'est la possibilité pour les ayants droit de demander des dommages et intérêts, possibilités rédigées en des termes trop flous.

Voilà la copie du communiqué de presse. Nous analysons la décision actuellement.



Le 22 octobre 2009, par sa décision n° 2009-590 DC, le Conseil constitutionnel a examiné le recours dont il avait été saisi par plus de soixante députés à l’encontre de la loi relative à la protection pénale de la propriété littéraire et artistique sur internet dite « Loi Hadopi 2 ».

À la suite de la loi du 12 juin 2009 dite « Hadopi 1 », partiellement censurée par le Conseil constitutionnel (n° 2009-580 DC du 12 juin 2009), la loi « Hadopi 2 » poursuit deux orientations principales. D’une part, elle soumet le jugement des délits de contrefaçon commis sur internet à des règles de procédure pénale particulières. D’autre part, elle institue deux peines complémentaires, délictuelle et contraventionnelle, de suspension de l’accès à un service de communication au public en ligne.

Les députés requérants contestaient ces orientations et soulevaient des griefs à l’encontre des articles 1er, 6, 7, 8 et 11. Le Conseil a rejeté l’ensemble de ces griefs à l’exception de celui dirigé contre l’article 6.II de la loi. Il a, sur ce point, censuré la disposition relative au prononcé de dommages et intérêts civils par le juge de l’ordonnance pénale.

I – L’article 1er de la loi porte sur la HADOPI et les pouvoirs de ses membres et de ses agents. Les requérants soutenaient que ces dispositions étaient obscures et ambiguës et demandaient au Conseil constitutionnel de les interpréter. Le Conseil a écarté ce grief au regard des termes clairs de la loi qu’il incombera aux autorités judiciaires d’appliquer.

L’article 6 institue une procédure pénale spécifique applicable aux délits de contrefaçon commis par internet (jugement à juge unique et procédure simplifiée de l’ordonnance pénale). Le Conseil constitutionnel a déjà eu l’occasion de juger cette procédure conforme à la Constitution (Décision n° 2002-461 DC du 29 août 2002). Il a confirmé cette jurisprudence et écarté les griefs des requérants contestant cette procédure pénale.

L’article 7 instaure une peine complémentaire, délictuelle, de suspension de l’accès à internet. Cette instauration ne méconnaît ni le principe de nécessité des peines ni le principe d’égalité devant la loi. Elle n’est notamment pas caractérisée par une disproportion manifeste entre l’infraction et la peine encourue. Son instauration relevait donc du pouvoir général d’appréciation du législateur.

L’article 8 instaure la même peine complémentaire de suspension de l’accès à internet en matière contraventionnelle. Il reviendra au pouvoir réglementaire de définir les éléments constitutifs de cette infraction, dont le Conseil constitutionnel n’est pas saisi. Dès lors, le grief ne pouvait qu’être écarté.

II – Le Conseil constitutionnel a censuré les dispositions de l’article 6.II de la loi permettant au juge de statuer par ordonnance pénale sur la demande de dommages et intérêts. Il a jugé que rien ne s’opposait à cette orientation mais qu’il incombait alors au législateur de fixer dans la loi les règles applicables et non de les renvoyer au décret. L’article 34 de la Constitution réserve en effet à la loi le soin de fixer les règles de procédure pénale. En l’espèce, le législateur a méconnu sa compétence ne fixant pas lui-même les précisions nécessaires à l’application de la loi. En conséquence, le Conseil constitutionnel a censuré, pour incompétence négative, à l’article 6.II de la loi, le deuxième alinéa de l’article 495-6-1 du code de procédure pénale.
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Re: Re: DADVSI, HADOPI, Big Brother, censure : non au pillage des artistes !
« Réponse #999, le 9 Novembre 2009 à 12:59 »
Du lourd en perspective pour 2010:

Vous avez aimé Hadopi ? Vous allez adorer l'ACTA

J'adore déjà ce passage:
Citation
Des douanes très curieuses

Selon les plus récentes informations qui nous parviennent d’outre-Atlantique, l’ACTA créerait une sorte de régulateur international aidé des services des douanes. Ceux-ci auraient ainsi la possibilité de vérifier sans barrière les contenus enregistrés dans les ordinateurs, iPods, téléphones, etc., et traquer ceux qui portent atteinte au droit d’auteur. Les douanes seraient qualifiées en outre pour déterminer si le contenu a été ou non copié en légalité.
:bye:
Pourquoi faire simple, alors qu'on peut faire compliqué ?

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Mise a jour du blog le 27/12/06

AZB

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Re: Re: DADVSI, HADOPI, Big Brother, censure : non au pillage des artistes !
« Réponse #1001, le 24 Novembre 2009 à 15:29 »
Mais pffff  :rolleyes:

Sinon, concernant Hadopi, j'en ai une bien bonne:

Le ministère de la culture oublie de renouveler jaimelesartistes.fr

Mais sinon à part ça, Hadopi c'est vraiment une loi créée avant tout pour les artistes
: Lundi 09 Novembre 2009, 13:40:31
Concernant le gouffre à pognon que constitue Hadopi et particulièrement les locaux du truc:

http://www.pcinpact.com/actu/news/54255-hadopi-locaux-texel-richard-mallie.htm
Citation
Par ailleurs, nous avons interrogé Frédéric Mitterrand en marge du forum sur la Culture à Avignon samedi matin, pas loin de la rue du portail Boquier. À la simple évocation du thème « Hadopi », le ministre nous a répondu sans détour : « laissez-tomber, vous voulez bien ? » avant de nous tourner le dos.
Hé non!
Si ça ne marche pas comme vous voulez, plaignez-vous jusqu'à ce que vous obteniez satisfaction :o

Poseidon

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AZB

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