Sans déconner Kian, tu veux pas me dire que télécharger de la musique FAIT ACHETER des CD aussi ?
Sans déconner oui.
Depuis trois ans, la scène rock française se réveille grâce à un travail de fond dont le Net n'est pas étranger. Le téléchargement est une extension très efficace du bouche à oreille. Sans téléchargement, sans Myspace, sans libre diffusion beaucoup de ces groupes, artistes seraient restés à ne faire que des concerts dans une zone géographique très limitée, avec une diffusion de leur musique tout autant limitée.
Il existe un "phénomène" de téléchargement pour avoir ce qu'on n'a pas, et qu'on achèterait pas. Ceci existe depuis bien avant l'invention d'Internet. Il n'est pas différent du repiquage des cassettes ou de l'enregistrement radio. Donc bien difficile à condamnable.
Il existe un phénomène de téléchargement-test où les personnes découvrent une musique... Achetée plus tard. Et kiki a raison : souvent les plus gros téléchargeurs sont les plus gros acheteurs. Je ne suis pas un exemple rêvé mais cette démarche, je la maintiens souvent : Ainsi depuis 7 ans, mes découvertes d'artistes (et surtout les plus rares) s'accompagnent, si affinité, par l'achat de son produit. Et je ne suis pas une exception.
Evidemment, à côté, il existe des abus comme ne pas respecter la règle de "ça te plaît, tu en as les moyens, achète". Mais leur impact est totalement réduit, et bien marginal dans le destin de la musique.
Si crise il y a, il faut le voir dans les structures de l'industrie musicale et l'évolution du "panier" du consommateur. L'adolescent, principal acheteur de CD, notamment deux titres, a diversifié ses achats avec l'emprise nouvelle de la téléphonie et ses produits dérivés.
Finalement, trois exemples :
Le chanteur et un guitariste de Radiohead déclarent à la Radio qu'ils téléchargent comme leur fan, que ce soit en payant ou gratuitement. Ils donnent même leurs sites.
Billy Corgan des Smashing Pumpkins diffusaient sur le Net les concerts des Citrouilles en qualité SoundBoard, de même il aurait été la personne ayant diffusé sur le Net l'album Machina II.
Et une dernière réflexion d'une femme plutôt très réactionnaire : Christine Boutin qui s'interrogeait sur la pertinence de la pénalité des téléchargement. Quand 70% d'une population (dont 90 à 95% des jeunes) ont une pratique illégale, alors la loi n'est pas forcément bonne.
... D'autant plus, pour en revenir à tout à l'heure, que ses effets sont souvent bien moins négatifs que la propagande le fait croire.
Ainsi, je conclurais simplement par la nécessité de se poser une question : ceux qui condamnent le téléchargement comme pratique illicite, voire comme un vol n'ont ils pas tout simplement compris que c'était un changement sociétal, structurel et majeur pour la culture -musicale-... Et qui n'était pas seulement défini par ses effets pervers ?
De ce fait, les discours moralisant là dessus sont certainement inefficaces puisqu'assimilant mal la réalité du phénomène.