L'élan des vélos pliants
LE MONDE | 22.10.07 | 16h15 • Mis à jour le 22.10.07 | 16h15
Les Français aiment les vélos et les vélos pliants. Pas celui des années 1970 - trop lourd, pas très pliant et très fatigant -, mais le pliant tendance, enfourché par quelques pionniers.
Chez Gitane, le succès du pliant ne s'est en effet jamais démenti. Certes, il correspond à une clientèle de niche (propriétaires de house-boats, de bateaux, de camping-cars...), mais une clientèle fidèle. Bleu Marine fait également figure d'ancien sur le marché. Spécialiste du VTT, la marque a sorti son premier pliant il y a sept ans (le 26PM1), avant de compléter la gamme l'année suivante par les "petits" (16 et 20 pouces).
Aujourd'hui, le 26 pouces PM3 tout en alu est une référence dans la gamme des tout-terrain. L'acheteur type de ce genre de cycle est un randonneur. Ses exigences en termes de légèreté, de maniabilité sont spécifiques. Ainsi Paul Domela distribue en France (Rando-Cycles) le Pashley-Moulton TSR, une gamme de vélos démontables et pliables, fabriqués artisanalement à Stratford-upon-Avon, en Grande-Bretagne, par Pashley depuis 1992, selon l'invention du Dr Alex Moulton. Ils se démontent "avec une clé de 6", précise Paul Domela, en cinq minutes. Sa clientèle ? Une poignée de passionnés, qui n'hésitent pas à débourser de 2 000 à 3 000 euros pour un vélo d'une douzaine de kilos. Encore plus original : le tricycle Greenspeed peut se ranger dans son sac en une heure, et le tandem couché est démontable en trois parties dans le même temps (de 7 000 à 10 000 euros).
LÉGÈRETÉ ET FACILITÉ
Pour la clientèle urbaine chez qui le look est d'importance, le Strida (distribué par Unique Industries) est incontournable. "Une fois plié, il se pousse comme une poussette-canne", explique Arnaud Leroux. Pratique, certes, mais après plusieurs centaines de mètres d'adaptation.
Le vélo pliant peut devenir un moyen de transport "trans-modal", selon le terme de Jean-François Cottin, gérant de la société H2Rent, spécialisée dans la vente et la location de véhicules propres. Exemple : "Vous pédalez de votre domicile à la gare TER ou RER la plus proche ; le vélo se plie pour entrer dans les transports en commun, puis se déplie pour parcourir les derniers mètres qui vous séparent du bureau", explique M. Cottin, qui pratique l'exercice quotidiennement. La légèreté et la facilité de pliage sont alors à privilégier. Surtout s'il y a des côtes à monter...
L'avenir ? Le pliant à assistance électrique - un secteur en plein boom. Techniquement, le principe est simple : l'énergie électrique complète l'énergie musculaire dès les premiers coups de pédale, et s'arrête au-delà de 25 km/h, pour respecter la loi. Celle-ci n'exige d'ailleurs rien d'autre pour ces vélos, ni assurance, ni permis, ni casque, ni âge minimum... et surtout aucune borne de recharge, ce qui constitue le gros avantage par rapport aux scooters électriques.
La selle bascule en avant pour extraire la batterie (4 kg en moyenne), qui se recharge sur n'importe quelle prise en quelques heures. Le système est économique une fois le coût d'achat du vélo amorti (moins de 800 euros en prix d'appel). A l'usage, il faut compter moins de 10 centimes aux 100 km... seul le prix des batteries est conséquent : de 250 à 400 euros, selon qu'il s'agit d'une batterie plomb, NiMh, ou lithium-ion, à renouveler tous les trois à cinq ans. Pour Jean-François Cottin, le vélo à assistance électrique est "le mieux-énergétique de demain".
Catherine Pacary
Article paru dans l'édition du 23.10.07.