Re: Elections législatives 2007 en France
Reply #27 –
J' pourrais dire que notre auteur est un penseur de gauche qui cherches à humilier la droite, ce que je ne fais pas.
Sa vision m'a l'air intéressante. Enfin, en débattre reviendrait à quitter complètement le sujet de ce topic.
Quoiqu'il en soit, et en admettant ces origines, tu ne peux nier que l'orléanisme représenté par Adolphe Thiers est républicain dès 1840: "Le Roi règne, mais ne gouverne pas" ou un truc du genre qu'il a dit. Donc dire que la droite n'est républicaine qu'à partir de 1945 est faux. Enfin bref, je vais lire ça ce soir, ça m'intéresse
Bon, rupture de stock pour Sieur Rémond, je me suis rabattu sur Sirinelli et je partage totalement cet avis.
La gauche non socialiste, le Centre en gros, de la Troisième République, c'est la Droite d'aujourd'hui sur les idées économiques et l'autorité. Elle ne se plaçait au centre-gauche que par opposition aux royalistes qui tenaient la droite de l'Assemblée. Thiers, le libéral, massacreur de la Commune, se disait dès fois de gauche, alors que Thiers... Pour donner une idée, c'est comme si Sarko se disait de gauche. La "République des Opportunistes", qui a mené la politique la plus libérale qui soit, se disait de gauche. C'est simple, la frontière entre droite et gauche a glissé à gauche entre 1870 et 1945 avec la disparition du royalisme, ne mélangeons pas tout.
Donc oui, la droite a hérité de certaines pensées bonapartistes (autorité, grandeur de la nation...), puisqu'elle a absorbé à une époque donnée les royalistes qui se sont rendus compte que leur courant n'avait pas d'avenir. Mais non la droite d'aujourd'hui ne peut se définir comme l'héritière du légitimisme et du bonapartisme.
Allez, encore un peu de Sirinelli pour l'histoire du ni de droite ni de gauche de Bayrou:
Si les hypothèses forgées et les démarches mises en oeuvre en 1992 (cf sortie de son livre) ont parfois surpris et irrité à l'époque, c'est qu'elles induisaient alors plusieurs conclusions qui prenaient à rebrousse-poil quelques fausses évidences que portait l'air du temps, la principale étant que le clivage droite-gauche avait fait son temps et se trouvait en voie de fossilisation. Constater, au contraire, qu'un tel clivage venait de loin et, par là-même, conservait sa prégnance avait de quoi déconcerter à l'heure où la dernière compétition présidentielle, celle de 1988, s'était faite à gauche sur le thème de "la France unie" avec, en toile de fond, la réconciliation de cette gauche avec l'économie de marché et, à droite, avait été marquée par la présence d'un candidat, Jacques Chirac, qui venait d'être durant deux années un Premier ministre de cohabitation à la tête d'un gouvernement où le libéralisme avait largement imprégné le néogaullisme.
Sirinelli doit être ce que tu appelles un 01110000110100010101
J'y apprends d'ailleurs Que Mitterrand en 1988 a basé sa campagne sur le "ni ni" de Bayrou 2007, avec plus de succès. Tout le monde connaît le bilan mitterrandien 1988-1993.