Livre de chevet, livre qui va vous achever.

Totoro

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Re: Livre de chevet, livre qui va vous achever.
« Réponse #240, le 31 Mai 2011 à 10:31 »
Lecture actuellement d'un livre du Prix Nobel turc Orahn Pamuk : " D'autres couleurs ". De petits écrits très succints ( 3 à 4 pages maximum ) sur sa vie quotidienne ( dans la première partie de ce récit ), qui me donnent l'occasion de lire à mes enfants, sans que je me presse pour finir ; un vrai moment de bonheur et de détente . Voici ce qu'en dit  André Clavel du magazine Lire :
Citation de "AndréClavel"
Le Prix Nobel livre dans D'autres couleurs son univers intime, ses déambulations littéraires.
Jamais Orhan Pamuk n'aura été aussi proche de ses lecteurs que dans ce livre-ci, qui est à la fois un bouquet de confessions et un mode d'emploi de lui-même. "J'ai toujours pensé qu'il y avait en moi un graphomane intraitable, une créature dévorée par un insatiable besoin de traduire l'existence en mots", prévient le Nobel 2006 au seuil D'autres couleurs, une promenade dans des jardins secrets où se croisent souvenirs de famille, anecdotes intimes, hommages littéraires à ses maîtres et confidences sur les jouvences de l'art d'écrire, lorsqu'il devient un art de vivre. D'abord, il y a le quotidien, qui est pour Pamuk une formidable invitation à fabuler : une balade avec sa fille Rüya dans les rues d'Istanbul, la silhouette d'un bateau sur le Bosphore, une mouette qui meurt sur le rivage, une séance chez le barbier, cela suffit pour que la machine romanesque se mette en route, transformant les instants les plus banals en épiphanies radieuses, "ces curieux moments où la vérité affleure et semble soudain s'illuminer". 

D'un texte à l'autre, Pamuk butine son époque et fait son miel avec l'air du temps en répétant qu'il est le plus malheureux des hommes s'il n'a pas sa dose - trois ou quatre heures d'écriture par jour. Les rêves, ajoute-t-il, sont "le remède de l'écrivain", et il raconte à quel point fut chamboulé ce petit monde onirique qui lui sert de tour d'ivoire lorsqu'il dut comparaître devant les tribunaux turcs, en 2006, pour avoir rappelé la responsabilité de son pays dans le génocide arménien. "Pendant le procès intenté contre moi, j'ai été incapable de retrouver cette candeur enfantine sans laquelle on ne peut écrire de romans", dit Pamuk. 

Quant à son musée imaginaire, c'est une citadelle de papier où se côtoient Les mille et une nuits et Tristam Shandy, Hugo et Dostoïevski, Nabokov et Camus, Thomas Bernhard et Salman Rushdie, auxquels l'auteur de Mon nom est Rouge consacre près d'un quart de ses réflexions avant de lancer quelques fusées de détresse en direction de l'Europe et de commenter ses propres romans - des livres, dit-il, qui "sont ma vie". Ce recueil se referme sur un quai de gare - celui de la célébrité - avec "La valise de mon papa", titre du discours que Pamuk prononça devant les jurés du Nobel. Pas de meilleur autoportrait que ce florilège écrit à coeur ouvert, et aussi chatoyant que les eaux du Bosphore.
" Je suis fils de l'homme et de la femme, d'après ce qu'on m'a dit. Ca m'étonne... Je croyais être d'avantage. "

iDam

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Re: Livre de chevet, livre qui va vous achever.
« Réponse #241, le 15 Juin 2011 à 16:30 »
Je suis au milieu de tout ça :
Citation
Vous désespériez de trouver un équivalent littéraire aux films de Quentin Tarantino, de John Carpenter, de Robert Rodriguez ? Lisez Le Livre sans nom. À vos risques et périls.

Santa Mondega, une ville d’Amérique du Sud oubliée du reste du monde, où sommeillent de terribles secrets…
Un mystérieux tueur en série, qui assassine ceux qui ont eu la malchance de lire un énigmatique ʺlivre sans nomʺ…
La seule victime encore vivante du tueur, qui, après cinq ans de coma, se réveille, amnésique…
Deux flics très spéciaux, un tueur à gages sosie d’Elvis Presley, des barons du crime, des moines férus d’arts martiaux, une pierre précieuse à la valeur inestimable, un massacre dans un monastère isolé, quelques clins d’œil à Seven et à The Ring… et voilà le thriller le plus rock’n’roll et le plus jubilatoire de l’année !
Citation
Personne n’a oublié le Bourbon Kid, mystérieux tueur en série aux innombrables victimes. Ni les lecteurs du Livre sans nom, ni les habitants de Santa Mondega, l’étrange cité d’Amérique du Sud, où sommeillent toujours de terribles secrets. Alors que la ville s’apprête à fêter Halloween, le Bourbon Kid célèbre, lui, le dix-huitième anniversaire de son premier homicide. Il est alors loin de se douter qu’il est devenu la proie d’une agence très spéciale. Une proie particulièrement coriace, de celles qu’il ne faut pas rater, sous peine d’une impitoyable vengeance. Mais cela n’est rien à côté de ce qui attend Santa Mondega lorsqu’une mystérieuse momie disparaît du musée local…

Avec Le Livre sans nom, diffusé sur Internet avant de devenir l’un des premiers ouvrages cultes du siècle nouveau, un auteur anonyme nous donnait pour la première fois l’équivalent littéraire des films jubilatoires et explosifs de Quentin Tarantino ou de Robert Rodriguez.

Avec L’Œil de la lune, le même auteur, toujours aussi anonyme et déjanté, revient sur les lieux du crime pour un nouvel opus, tout aussi inclassable, de cette saga survoltée et exubérante. Les droits cinématographiques du Livre sans nom viennent d’être achetés par Don Murphy, producteur, entre autres, de Tueurs nés d’Oliver Stone, de Bully de Larry Clark, et de From Hell de Allen Hughes.
Citation
Vous n’avez pas lu Le Livre sans nom ? Vous êtes donc encore de ce monde, et c’est tant mieux. Vous allez pouvoir assister à un spectacle sans précédent, mettant en scène Judy Garland, James Brown, Johnny Cash, les Blues Brothers, Kurt Cobain, Elvis Presley, Janis Joplin, Freddie Mercury, Michael Jackson… et le Bourbon Kid.

Les héros du Livre sans nom se retrouvent cette fois dans une délicieuse petite bourgade enplein milieu du désert pour assister à un festival de musique au nom prometteur : Back from the dead. Imaginez un Dix petits nègres rock revu et corrigé par Quentin Tarantino… Vous y êtes ? C’est encore mieux !
Premier tome de cette trilogie terminée. Le second est démarré. Excitant !!

D's©
Re: Livre de chevet, livre qui va vous achever.
« Réponse #242, le 21 Juin 2011 à 15:02 »
Bon, le second tome met les pâtés triples. Ca fiste les genres thrillers connus, l'impensable prend ses aises et l'humour est là où on ne l'attend pas.

Maintenant, j'ai un soucis. Chronologique. Le Cimetière du Diable ne doit en AUCUN CAS se lire en dernier. Ni même en second. Ca ne rime à pas grand-chose même si l'ensemble est aussi tripant que les deux autres.
(cliquez pour montrer/cacher)
L'histoire se déroule 10 ans après la renaissance de JD, soit 8 ans avant le second Carnage de Santa Mondega et le retour du Seigneur Ramsès.

Si vous souhaitez démarrer la saga du Bourbon Kid, démarrez par le troisième volume. Vous ne serez pas franchement perdu car l'auteur remet toujours en avant les contextes de chaque personnage. Ensuite, tapez le Livre sans nom et terminez le tout en beautée avec l'oeil de la Lune.

Cette saga est un vrai film avec des mots dedans. L'adaptation aura bien lieu et elle ne sera vraiment pas dure à faire. Le script est prêt. Quelques coupes dans certains chapitres épicaytou.



Best serie of 2011 ! :yaisse: :yaisse: :yaisse: :yaisse: :yaisse: :yaisse: :yaisse: :yaisse:

D's©
Re: Livre de chevet, livre qui va vous achever.
« Réponse #243, le 20 Juillet 2011 à 04:35 »
Citation
Imaginez qu'un beau matin des délégués de la Commission européenne viennent solliciter vos compétences pour résoudre un problème urgent et... de la plus haute discrétion... Imaginez que votre femme soit envoyée avec un parfait inconnu sur une île tropicale lointaine et que, soudain, on perde tout contact avec eux... Imaginez que vous vous retrouviez isolé dans d'immenses installations au sommet d'une montagne en compagnie de scientifiques tous plus mystérieux les uns que les autres, tandis que la tempête gronde au-dehors... Imaginez que le nombre des tueurs en série se mette à exploser... Imaginez que tous ces événements soient liés... Vous commencez à avoir peur ? Vous devriez...
Comme d'habitude, l'auteur surprend et se dévore. Un thriller qui réussit son pari de faire peur car la réalité n'est pas si éloignée que ça...

Citation
Avocat d’affaires, Peter Shepard a tout pour être heureux : une grande maison sur les hauteurs de San Francisco, une femme amoureuse, deux petites filles irrésistibles. Pourtant, certains jours, ses angoisses sont si fortes qu’il est obligé d’aller s’asseoir sur un banc dans un parc. Toujours le même banc, toujours les mêmes angoisses. Ce que Shepard redoute, c’est le Big One, ce tremblement de terre dont tout le monde sait qu’il finira par engloutir la Californie. Et le pire advient. Mais ce n’est pas la terre qui a tremblé, c’est le passé qui a ouvert une brèche sous ses pieds, le plongeant en enfer et le forçant à se souvenir que, vingt ans plus tôt, six enfants s’étaient fait une promesse dans les cachots d’un centre de redressement. Un pacte qu’il a trahi. Il est temps pour lui de retourner à Rédemption.
Après l'extraordinaire Evangile selon Satan et le médiocre Apocalypse selon Marie (suite directe du précédent mais sans saveur réelle), on passe ici au thriller contemporain très noir, dans une amérique sudiste gavée à la télévangélisation, au créationnisme et nostalgique du macarthysme. Non seulement l'intrigue est réussie mais quand on pense qu'une telle mentalité existe encore de nos jours, ça fait froid dans le dos...

A venir :
Citation
1476. Gênes est à feu et à sang. Les Carthaginois et leurs golems maléfiques ont envahi le sud de l’Europe afin de détruire l’empire de Frédéric de Habsbourg. Une nuit éternelle les accompagne. Rien ni personne ne semble en mesure de les arrêter. Pourtant, une femme de dix-neuf ans, capitaine d’une troupe de mercenaires, va se dresser sur la route de l’envahisseur. L’histoire a oublié cette guerrière au visage couturé et aux cheveux trop blonds. Elle s’appelait Cendres, et la légende dit qu’elle était plus farouche que le lion et guidée par la voix d’un saint...
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Alaiya

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Re: Livre de chevet, livre qui va vous achever.
« Réponse #244, le 20 Juillet 2011 à 07:41 »
Citation de iDam le 20 Juillet 2011 à 04:35
A venir :
Citation
1476. Gênes est à feu et à sang. Les Carthaginois et leurs golems maléfiques ont envahi le sud de l’Europe afin de détruire l’empire de Frédéric de Habsbourg. Une nuit éternelle les accompagne. Rien ni personne ne semble en mesure de les arrêter. Pourtant, une femme de dix-neuf ans, capitaine d’une troupe de mercenaires, va se dresser sur la route de l’envahisseur. L’histoire a oublié cette guerrière au visage couturé et aux cheveux trop blonds. Elle s’appelait Cendres, et la légende dit qu’elle était plus farouche que le lion et guidée par la voix d’un saint...
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Et ça, je confirme, ça poutre!  :w00t2: J'ai dévoré les quatre tomes, c'est sans concession, sanglant, violent, et tout à fait passionnant.

iDam

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Re: Livre de chevet, livre qui va vous achever.
« Réponse #245, le 21 Juillet 2011 à 16:01 »
All right, je le démarre ce jour :)

J'ai englouti ce thriller cette nuit :
Citation
Sur les collines en flammes de L. A ., dans un bungalow abandonné, la police découvre le corps d'un homme, une balle dans la tête. Dans sa main, l'arme du crime. À ses pieds, un album photo avec les polaroïds de sept cadavres de femmes... Soulagement au L.A.P.D. : le serial killer s'est suicidé. Et sept meurtres sont élucidés.
Et s'il était vraiment le serial-killer ? Un détective privé qui avait bossé sur un des meurtres n'y croit pas. Il reprend l'enquête à zéro et découvre l'envers de plusieurs décors tandis que la police criminelle tente de lui mettre des bâtons dans les roues afin de ne pas mettre son nez dans des affaires politiques. L'identité du véritable meurtrier surprend et l'écriture est suffisamment vive pour ne pas lâcher le bouquin. Palpitant !

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Kamen

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Re: Livre de chevet, livre qui va vous achever.
« Réponse #246, le 1er Août 2011 à 13:47 »Modifié le 1er Août 2011 à 13:58 par Kamen
J'ai fini de lire Ma conversion ou le Libertin de qualité, l'un des romans lestes commis par Mirabeau pendant son séjour de trois ans à la Bastille, et avant de devenir le politique que l'histoire a retenu.
Il s'agit des mémoires d'un gigolo, chose assez rare dans la littérature de ce siècle. On a plus volontiers de faux mémoires d'héroïnes, de putains rangées, voire des tableaux de moeurs. Pour une fois, le héros est un homme, assoiffé d'or, et prêt à tout pour se le procurer, notamment faire payer ses faveurs aux vieilles, aux moches, aux grosses, pourvu que leurs coffres soient bien remplis. Il a bien sûr droit à quelques aventures convenables (la nièce de la douarière, ou l'actrice de l'Opéra), mais le sel de l'histoire reste tout de même la virtuosité avec laquelle le héros brocarde ses clientes. Voici deux savoureux extraits, j'ai l'impression de lire la description d'autres personnes de ma connaissance. :shifty:
Citation
Enfin arrive avec bruit Mme de Cul-Gratulos; son état l'oblige d'assister au spectacle, sans cela, elle est trop régulière pour chercher le plaisir en public. Placé dans la loge où elle entrait, je fus assez heureux pour que mes prévenances ne restassent pas sans effet. Ce n'est pas que sa figure me tentât... Représentez-vous, mon ami, une tête, un cou, un corps et un cul tout d'une pièce; faites de tout cela un paquet mal fagotté; ajoutez-y des bras grossiers et de couleur bleu pourprin; attachez-y de grosses cuisses, de vilaines jambes, percez à son visage des trous bizarrement placés pour faire des yeux, mais dont l'un, immense, annonce pour ailleurs la grande mesure; barbouillez cela de rouge et de tabac; coiffez-le d'une perruque ébouriffée; et puis par là-dessus des plumes, de la gaze, du ruban, des diamants... Voilà la comtesse physique (Ndr : gras ajouté par nos soins).
Un peu avant, le héros avait rencontré la douairière, Madame de In Aeternum... J'ai mis en spoiler la partie vraiment osée, qui est aussi hilarante car proprement grotesque... Mais lecteurs sensibles s'abstenir.
Citation
On soupe. Après souper, je fais un brelan avec ma chère tante; tout le monde défile. Julie, dès minuit, s'était retirée; je reste seul. C'est alors que la vieille, par ses tendres caresses, me montre toute la rigueur de mon sort; cependant j'y réponds en grimaçant; elle sort pour se rendre à sa chambre à coucher, et moi pour faire ma toilette de nuit. Enfin, l'heure du berger, l'heure fatale sonne; une femme de chambre m'appelle, j'arrive, cherchant partout ce que tu sais, et ne trouvant rien. -- Rien? -- Rien, ou le diable m'emporte: devine où il était allé se nicher. A côté d'une grosse bourse bien remplie, placée entre deux bougies sur la table de nuit de madame; je le repris en passant. Ma déesse était en cornette... Sacredieu! qu'elle avait d'appas! Son lit à la turque, de damas jonquille, semblait assorti à son teint (car celui du jour était répandu sur dix mouchoirs qui invoquaient la blanchisseuse); un sourire qu'elle grimace me fait apercevoir qu'elle ne mord point. Enfin, je grimpe sur l'autel. -- Bandais-tu? -- Hélas! il fallait bien bander de misère, ou renoncer à Julie et à cette bourse devenue nécessaire, car le maudit brelan m'avait arraché les derniers louis qui fussent en ma possession... Que parlai-je de possession!... J'en ai, sacredieu bien une autre. Regarde, mon cher ami, c'est pour toi que je n'abaisse pas la toile.

(cliquez pour montrer/cacher)
Je parcours des mains et des pieds les vieux charmes de ma dulcinée... De la gorge... je lui en prêterais au besoin... Des bras longs et décharnés, des cuisses grêles et desséchées, une motte abattue, un con flétri et dont l'ambre qui le parfume à peine affaiblit l'odeur naturelle... Enfin, n'importe, je bande; je ferme les yeux; j'arpente ma haridelle et j'enfourne. Ses deux jambes sont passées par-dessus mes épaules; d'un bras vigoureux, je la chausse sur mon vit. Une bosse de grandeur honnête que je viens de découvrir me sert de point d'appui pour l'autre main. Son cou tendu m'allonge un déplaisant visage qui, gueule béante, m'offre une langue appesantie, que j'évite par une forte contraction de tous les muscles de ma tête. Enfin, je prends le galop... Ma vieille sue dans son harnais; sa charnière enrouillée s'électrise et me rend presque coup sur coup; ses bras perdent de leur raideur, ses yeux se tournent; elle les ferme à demi, et réellement ils deviennent insupportables... Sacredieu! j'enrage, cela ne vient pas; je la secoue... Et tout à coup la bougresse m'échappe... Foutre! la fureur me prend, je m'échauffe; le talon tendu contre une colonne, je la presse, je l'enlève; la voilà qui marche... Ah! mon ami! mon petit! Ah! mon cher coeur!... je me meurs... Ah! je n'y comptais plus... Il y a si longtemps... Ah! Ah! Ah!... je décharge, mon cher ami, je décharge!... Le diable m'emporte! ses convulsions me tiennent cinq minutes dans l'illusion; la vieille coquine avait une jouissance comme à trente ans; elle fut longtemps à se remettre; elle était épuisée dans toute la force du terme. Moi, j'étais en eau... Mais voici une bien autre histoire. En m'essuyant je trouve une double perruque: c'était celle de ma ribaude qui, n'étant que collée, se joignait à la mienne par esprit de sympathie. Le désordre de la bonne dame était risible; son bonnet et la toison qui lui tenait lieu de chevelure, tout était au diable... Elle avait l'air honteux. --Tiens, ma bonne, lui dis-je, entre nous, point de façons; je t'aime mieux tout naturellement et, pour preuve de cela, je veux te recommencer. A ces mots, je la ressaute, et j'amène l'aventure à bien. Pour cette fois, elle n'avait point de dents, dieu merci! car j'eusse été dévoré.
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Re: Livre de chevet, livre qui va vous achever.
« Réponse #247, le 1er Août 2011 à 15:26 »
Quelle saleté ! Quelle époque ! Quelle verve ! Ça devait empester le bouc et le jambon de Savoie mal torché. Va falloir que tu me 'dresse' une liste de tes lectures licencieuses...

D's©

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Re: Livre de chevet, livre qui va vous achever.
« Réponse #249, le 2 Août 2011 à 02:38 »
Mais c'est juste enorme ces textes!!! Je rejoins Damien, ca devait fouetter ...
C'est marrant par moment le vocabulaire et la syntaxe font tres actuels dans le langages, alors que d'autres expressions sont desuetes.
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Re: Livre de chevet, livre qui va vous achever.
« Réponse #250, le 2 Août 2011 à 10:40 »
Cette ecriture est assez unique et propre a Mirabeau : syntaxe heurtee, apartes en pagaille, details techniques peu glorieux, melange des niveaux de langage. Et je trouve que c'est ce qui fait son charme, en plus du comique des situations.

A l'inverse, un auteur comme Crebillon fils ne decrit jamais l'acte, reste dans un registre soutenu et une langue gazee en toute circonstance, c'est l'amour en dentelles et en parfums. Idem avec ce que j'ai lu hier soir (pour la grande partie), les Confessions d'une jeune fille (aussi connu sous de La Secte des anandrynes) de Pindansat de Mairobert. Un "docu-ragot" XVIIIe (Mairobert est l'inventeur du journalisme a sensation avec l'abbe Prevost, mais surtout le createur de la presse a ragots :shifty:) sur une pretendue secte de tribades, qui a ete l'une des lectures favorites de Napoleon. Ca ne parle que de parfums, d'amours embellies, debarassees des hommes et des horreurs de la maternite, etc.
Il y a l'exceptionnel Pinot-Duclos dans Acajou et Zirphile, le conte de fees licencieux qui n'est une succession de bons mots et de traits venimeux ne des divertissements d'une societe litteraire, ou a l'autre bout Le Portier des chartreux que j'ai deja critique, beaucoup plus terre a terre puisqu'il raconte l'emancipation du jeune Saturnin, paysan decouvrant les choses de la vie. La narration se met au niveau des personnages, peu eduques dans le cas present.


Bref, a force d'en lire depuis six mois, on pourrait penser que j'ai fait le tour de la question, mais chacun des "grands" ouvrages du second rayon propose de nouvelles scenes cocasses ou de nouvelles phrases qui me tirent des larmes de rire. Le Petit-Fils d'Hercule ce week-end etait de ce genre, avec son colin-maillard turc et ce que le heros doit subir pour se faire une reputation (c'est un de ces rares livres, avec la Confession de Mirabeau, qui raconte l'histoire d'un gigolo).
Il me reste encore quelques perles, et notamment les pamphlets ecrits contre Marie-Antoinette. D'un point de vue litteraire, ca  risque de ne pas etre ca, mais d'un point de vue politique, ca ne manque pas de piquant.
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Re: Livre de chevet, livre qui va vous achever.
« Réponse #253, le 3 Août 2011 à 01:26 »
Ce n'est pas un livre à proprement parlé, mais je n'ai pu m'empêcher de repartir dans la merveille qu'est le Paradise Chapter de Bud, et ce malgré toutes les lectures que j'ai déjà en cours. :)
                             

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