Eternal Sonata ou les méfaits du post-Evanpigeonisme où tout le monde y va de son petit délire "métaphysico-introspecto-toi aussi vient philosopher sur la life et la symbolique du chant des pinsons", l'art de casser un trip qui jusque là tenait bien sa barque dans le courant conte de fées cho(u)pinique. En une phrase simple "je n'ai pas aimé la fin".
A part ça le jeu est sympa.
Ambiance bon enfant, légèrement infantile qui cache tout de même un système de jeu plutôt bien pensé et redoutable. Du tour par tour, mais avec une bonne dose d'action qui met en jeu un côté tactique non déplaisant. Car en effet, pour gagner à ce jeu, il faut savoir placer ses personnages. Par rapport aux vilains d'en face, mais aussi par rapport à l'environnement lui même car les actions (en particulier les super techs) de ces derniers ou la forme et le comportement des monstres varient selon si ils sont placés en pleine lumière ou à l'ombre. Petite subtilité qui change donc pas mal la physionomie des combats, surtout quand les sorts de soins des Polka/Chopin/Harpe ne sont utilisables qu'en pleine lumière. Il y'a aussi qu'une attaque portée dans le dos fait non seulement plus de dégats, mais est aussi imparable. Jouissif face à des adversaires "lents", cauchemar face à des rapides "pas si cons".
Attention donc à ne pas vouloir trop jouer l'encerclement car il suffit de quelques foulées pour avoir 2 ou toute son équipe à la merci d'attaques en traitres. Et les vilains filous savent que c'est dans ces situations qu'il faut lâcher les gros coups et gros combos, comme la Reine des Pirates qui m'a causé quelques Game Over.
Hélas ce genre de situations "à flux tendu" ne sont que trop rares. Pas qu'on maitrise vite le jeu, car on débloque de nouvelles possibilités tactiques à mesure qu'on monte de niveau, juste qu'il n'est pas dur... limite facile. Pas trop besoin de level up, j'ai fini le jeu avec mes persos en 47-48.
Autre truc bienvenu, les personnages sont à la fois "variés" d'homogènes. Il n'y a pas de boulets, alors c'est sur que certains sortent du lot (Salsa, Marduka, Polka plus pour ses sorts de soins, voire Piccolo une fois qu'on a son fusil "pompe vie"), mais en les associant judicieusement, il y'a moyen de faire tourner les effectifs sans se crisper dans les bastons.
Mon petit reproche cela dit, c'est qu'il ne soit pas possible de "passer le tour" d'un des personnages... ce qui cause quelques soucis dans la gestion des chaines harmoniques, que ce soit dans leur conception ou l'exécution. De même la gestion des attaques spéciales n'est pas terrible et donne lieu par moments à de la perte de temps ou a du caffouillage.
Et il y'a le reste. L'ambiance tape direct dans le "conte de fées" et est plus que charmante. Elle est servie admirablement par le parti pris graphique et les ziques fait mouche, les décors sont à tomber de beauté (le Palais de Baroque) et les niveaux en général plutôt bien fichus.
Le hic c'est que l'histoire n'est jamais vraiment entrainante, linéaire, je dirais même "passive" ce qui rend les enchainements WTFesques de la fin encore plus indigestes car donnent l'impression de freestyle complet. En fait il y'a vraiment des lacunes naratives dans le jeu. Il ne donne pas l'impression d'avoir une vraie intrigue, ni aucun développement des personnages. Ce qui ampute du final de toute sa saveur. Impossible de s'émouvoir du sort de personnages auquels on a pas su s'attacher.
Pour un rpg, ça tient un peu de la faute.
De même le monde semble très (trop) étroit. 2 royaumes, un monde parallèle, quelques montagnes entre, pas la peine de s'attendre à de longues phases d'exploration, dommage.
Tout ça pour 27h de jeu en allant en ligne droite, j'ai lu qu'il y'avait quelques quètes annexes sympa à faire, je m'y attarderai un peu.
Un bon jeu, donc mais qui aurait pu bien mieux.