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Politique / Re : Emmanuel Macron Président de la République
« le 17 Février à 22:38 par MCL80 »
Le sentiment d'appartenance, je pense que ça va dépendre du contexte: Les élèves du collège ou du lycée le plus mal considéré du coin devront continuer à en porter l'image une fois dehors pour rentrer chez eux. Pour le coup, ça va plutôt stigmatiser les élèves. Et le sentiment d'appartenance est à double tranchant: lorsqu'il y a des animosités entre lycées, les adversaires pourront bien s'identifier entre eux…

Mais par-delà la provocation, je me demande dans quelle mesure le gouvernement ne prépare pas les esprits à la prochaine guerre. Mettre la jeunesse en uniforme n'a jamais été anodin et annonce rarement des temps heureux.
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Ce qu'il faut savoir, c'est combien un jeu d'uniformes représente pour une collectivité.

La compétence éducation, en commune, c'est environ 1000€ par élève (personnels, entretien des locaux, énergie, fourniture, mobilier etc etc).

Au-delà des dépenses par élève liées à la compétence (communale, départementale toussa), en primaire, les communes dotent les écoles d'un budget fournitures scolaire en € par élève. Généralement autour de 40€. Ma commune dote en moyenne de 47€de fourniture par élève, c'est donc une commune qui "dote bien".

Donc je vous laisse imaginer ce que représente 200€ par jeu d'uniformes même si, grand prince, l'Etat va prendre en charge 50% de la somme.

Dans un contexte où les infras scolaires ont montré leur limite, que ce soit dans leur facture énergétique, la qualité de l'air, l'aménagement des écoles par rapport aux grandes problématiques (réchauffement climatique, lutte contre le harcèlement, hygiène, conflits d'usage, bien être des usagers en général...), où la question des salaires n'est pas non plus réglée.

On est dans la provocation.
En soi, on s'en fout des uniformes, ça peut même être sympa comme élément permettant "sentiment d'appartenance" à une école. Mais ce pognon de dingue, on en a besoin pour d'autre chose de plus utile, les conditions de travail des élèves en premier lieu.

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Politique / Re : Emmanuel Macron Président de la République
« le 16 Février à 18:42 par MCL80 »
Le gouvernement continue d'avancer sur l'uniforme… mais les enfants et les parents ne sont pas toujours d'accord:
https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/02/16/uniforme-a-l-ecole-au-college-chape-les-eleves-suspendent-l-experience-qu-ils-considerent-comme-un-retour-en-arriere_6216872_3224.html

Ce que j'aime bien, c'est la réaction du rectorat: "Un travail sera mené avec les élèves afin que le projet grandisse dans l’esprit de chacun"… C'est mieux tourné que s'ils avaient dit "ces petits merdeux n'ont rien compris, on va leur expliquer et ils auront intérêt à être d'accord", mais sur le fond c'est à peu près pareil.

En tout cas, il y a du fric pour ça… par contre il vaut mieux que ces petits cons, ils viennent pas se plaindre qu'ils n'ont pas de professeur, car à défaut de prof, il y a des effectifs pour tenir les matraques:
https://www.lyonmag.com/article/134641/lyon-des-crs-mobilises-devant-le-rectorat-face-a-une-manifestation-lyceenne

Je sais pas pourquoi, mais le gouvernement risque d'avoir bientôt des problèmes avec sa jeunesse et pas seulement pour des questions de vêtements…
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On verra ça quand Manu' aura publié son test de fertilité à lui. :hypocrite: :P
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La prochaine fois, manifestez en tracteur, peut-être qu'on vous écoutera plus facilement :o

D's©
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Tu sais bien que c'est plus compliqué que ça. Depuis les années 1950/60, en France, les politiques publiques ont orienté une bonne partie de l'agriculture vers des logiques strictement productivistes et de volume avec un niveau de qualité parfois discutable. Avec surtout une mécanisation et une très forte utilisation des intrants.

On a donc pas mal d'agriculteurs qui ont des productions bas de gamme et qui ont très longtemps vécu sur l'export vers des pays pauvres au fur et à mesure que le marché intérieur voulait de moins en moins ces productions. Or la mécanisation et le productivisme se sont largement développé ailleurs sur la planète, y compris dans des pays à coûts de production nettement plus bas. Résultat, ces agriculteurs n'ont plus de débouchés pour leurs productions, ou a des prix qui sont loin de couvrir leurs coûts… c'est notamment pour eux qu'il faut redonner des perspectives et la solution ne pourra pas être de leur dire de continuer dans la même voie puisqu'elle n'est pas viable.

Sachant de plus qu'on est dans des schémas de taylorisation dans certaines filières: un agriculteur fait éclore les œufs, un autre élève les poussins, un troisième engraisse les poulets… et tous les trois sont liés par des contrats léonins à des géants de l'agrobusiness. C'est de l'agriculture uberisée où les agriculteurs prétendument indépendants payent toutes leurs installations, mais sont tenus d'y élever que les bêtes qui leur sont confiées par le donneur d'ordre et les bêtes qui meurent avant terme leur sont facturées. Doit-on considérer que c'est un fonctionnement agricole normal?

Plus largement, quelle politique agricole pour réellement permettre aux agriculteurs de vivre malgré le changement climatique en cours? Les bassines sont (au mieux) une solution de court terme, tant qu'il y a encore un peu d'eau disponible en hiver… mais c'est quoi le coup d'après? Comment on fait en sorte que les agriculteurs aient aussi moins besoin d'intrants? Tout ça ce sont des questions de politiques publiques. C'est pas l'agriculteur dans son coin qui peut apporter cette réponse globale et la mettre en œuvre à grande échelle, pas plus que la FNSEA qui est totalement inféodé à l'agrobusiness. Ses patrons sont d'ailleurs patrons de l'agrobusiness. Le gouvernement, pas plus que ses prédécesseurs depuis des décennies, n'apporte de réponse. Ceci veut dire que le nombre d'agriculteurs va continuer de s'effondrer faute de viabilité économique des exploitations. Est-ce cela qui est souhaité? Pour mémoire, le secteur primaire est celui qui connaît une saignée continue dans ses effectifs depuis la révolution industrielle. On est passé en quelques décennies de millions de paysans en France à quelques centaines de milliers. À l'échelle historique, c'est probablement le changement du monde du travail le plus brutal qui ait existé.

L'agriculteur étranglé par les prix trop bas, il tire donc sur les contraintes lui permettant de desserrer l'étau à court terme: le GNR, les règles environnementales… Sauf que, comme je l'ai écrit, ça ne sauvera pas les agriculteurs.

Et je ne crois pas vraiment que la bouffe 100% de synthèse sera un jour économiquement compétitive.

Après, pour en revenir à ce que j'ai écrit au début: le 1er juillet 2023 lors des émeutes, le bâtiment de la DDTM du Gard à Nîmes est partiellement incendié et il n'y a pas de mots assez durs pour condamner les émeutiers. 19 janvier 2023, un bâtiment de la DREAL à Carcassonne est endommagé par une explosion et là, tout va bien, les agroterroristes qui ont revendiqué la chose ne seront certainement pas inquiétés.
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Ecoute, à chacun ses excuses et ses passe-droits. Pour certains, c'est le manque de vacances à la montagne et à la mer, d'autres la "justesse de la cause".

C'est quand même un peu injuste de réduire leurs revendications à du "laissez-nous polluer et exploiter en paix parcequ'on s'en fout du reste" quand les normes auxquelles ils sont contraints ne sont pas respectées par les autres producteurs extra-européens avec lesquels ils sont en concurrence (et on ne va même pas parler de l’esclavage qui a lieu dans les plantations « bio » en Espagne).

Mais bon, bientôt la bouffe de synthèse produite sous le monople des géants de la tech sera là, et on n'aura plus besoin de ces gens qui empèchent le bon citadin venu s'installer en campagne de dormir sur ses deux oreilles (le bruit et l'odeur comme disait l'autre).
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Vous remarquerez que les agriculteurs n'ont rien à voir avec les gilets jaunes:
  • Un gilet jaune qui touche à l'arc de triomphe, c'est un casseur, un vandale, etc et on peut le tirer au LBD
  • Un agriculteur qui jette une bombe dans un local de la DREAL, abîme une préfecture ou met le feu à la MSA, il est reçu par le premier ministre qui s'excuse quasiment.

Après, je ne dis pas que les agriculteurs ne sont pas gravement dans la merde financièrement et ça, c'était totalement prévisible: l'inflation vu sa force allait bien toucher aussi de front le secteur primaire. Elle a juste mis du temps à arriver. Il faut d'ailleurs bien avoir conscience et c'est totalement normal, que si les agriculteurs sont mieux rémunérés, cela veut dire dans quelques mois des produits alimentaires plus chers dans les rayons.

Et juste un truc, alléger les normes environnementales ne sauvera pas les agriculteurs. Ceci d'autant qu'ils sont les premières victimes des pesticides qu'ils utilisent. C'est bien une révision complète du modèle agricole qu'il faut lancer, mais ça sera alors toute la chaîne jusqu'au consommateur qui devra accepter des changements et y compris payer (nettement) plus… on parie que ça ne sera pas le cas et qu'il faudra attendre une situation du type de celle qu'est en train de subir le Maroc (secheresse extrême depuis 6 ans transformant une partie des terres agricoles en désert, mettant définitivement sur la paille une bonne partie du monde agricole de ce pays) pour qu'on commence à réfléchir?
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Actualités / Re : France Inter
« le 22 Janvier à 22:14 par MCL80 »
Sinon, on sent que le Masque et la Plume est encore en rodage, mais y'a des nouveaux critiques. Je pense que ça sera vraiment pas mal quand tout le monde aura complètement pris ses marques. :)