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Citation de Alaiya le 5 Janvier à 10:43
D'où l'importance d'être propriétaire de son logement une fois arrivé à la retraite. La vente du logement permet de financer une résidence sénior.  Pour ce qui me concerne, c'est ainsi que je vois les choses pour mes vieux jours en fonction de mon état de santé mais j'ai conscience de faire partie des privilégiés. Je ne sais vraiment pas comment les retraités en location peuvent s'en sortir financièrement...
Les résidences services, même si tu as de l'argent, ne sont pas forcément la solution adaptée. Je vois mes parents, ils sont passé d'une vie en autonomie totale à une situation de dépendance (principalement mon père). Pour l'instant, ils sont dans leur maison, mais si la situation se dégrade, ça sera probablement l'EHPAD, mais je ne leur souhaite pas (franchement, qui voudrait aller chez Korian? :peur:). En résidence service, il faut encore avoir une autonomie.
Citation
Concernant l'aménagement du territoire, autant j'entends objectivement les arguments visant à "concentrer" les services et donc la population pour maîtriser les coûts, autant subjectivement, l'incitation à s'entasser les uns sur les autres m'insupporte au plus haut point.
Pour moi, la métropolisation (concentration de la population et des services dans les grandes villes) est une connerie car cela revient à nier la vie dans les territoires moins denses (je ne dis pas ruraux car ce n'est pas la campagne dont je parle, mais les villes de quelques milliers d'habitants qui parsèment le territoire et qui sont en elles-même des centralités). La logique d'aménagement du territoire équilibrée a été abandonnée dans les années 1970/1980. On voit de plus en plus de petites villes désertées par les services publics et c'est un vrai problème pour la vie des habitants.

Après, la métropolisation et l'urbanisation telles que nous les connaissons sont liées à la disponibilité d'une énergie pas cher. Franchement, le jour où le pétrole deviendra plus rare, je ne sais pas ce qu'il risque de se passer, mais les gilets jaunes ressembleront probablement à une partie de plaisir à côté. J'écoutais France Culture ce matin, et je n'ai pas été rassuré:
https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/france-culture-va-plus-loin-l-invite-e-des-matins/transition-energetique-aux-sources-d-une-fausse-promesse-8969233
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Eh bien en fait, je me rends compte que 1/ j'avais déjà décrit peu ou prou le même sentiment il y a quelques années et  2// tu m'avais répondu peu ou prou la même chose :mdr:

Tu mets le doigt, en effet, sur le biais principal à savoir "l'expérience personnelle" qu'on peut faire chacun de son côté d'une situation sociale donnée. Je conçois tout à fait ce biais et merci de le rappeler. En fait je pense que mon cerveau ne peut pas s'empêcher de créer un lien entre le social et le politique. Par ailleurs, la société étant composée d'individus par définition tous différents les uns des autres dans leur histoire, leur expérience de vie, leur niveau de vie, etc, je confesse avoir du mal à me convaincre qu'on puisse en tirer des généralités (surtout qu'on ne cesse de nous seriner qu'il ne faut pas généraliser dès qu'il s'agit des êtres humains XD), voire des lois. En fait, j'ai du mal à me dire qu'on puisse faire de la science avec une matière aussi mouvante, imprévisible et disons-le tout net bien souvent irrationnelle, que l'humanité.

De fait, je ne suis pas forcément d'accord pour dire que cela pourrait être la même chose dans les sciences "dures" (moins non plus, je n'aime pas ce terme mais bon). Quand je lâche mon stylo et qu'il tombe, ben... il tombe. Je ne peux pas avoir d'expérience personnelle susceptible de nuancer ce constat :D  La loi de la gravité, c'est la loi de la gravité. Certes prise dans le référentiel Terre (pas pareil à l'échelle du cosmos), mais dans un référentiel précis, c'est la seule loi qui s'applique et elle ne souffre pas de contradiction (et gnagnagna les anomalies gravimétriques, qui ne changent pas la face de la planète pour autant).

[Alors, oui, les "platistes" et autres du même genre vont en appeler à leur "expérience personnelle" pour te dire que la terre est plate ou que le soleil tourne autour (je suis sûre qu'il y en a encore pour y croire, genre au fin fond de la diagonale du vide US)]

Ceci étant, j'entends ce que tu me dis et charge à moi de me convaincre que les sociologues s'appuient comme les scientifiques sur des jeux de données validés et acquis indépendamment de toute "tendance".
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Ps: ce que j'écris ici est surtout une critique des sociologues dans leur ensemble, moi compris: si les non sociologues n'arrivent pas à se dire que nous faisons une science, c'est pour 90% notre faute à nous.

Au fait, je vous suggère la lecture de la BD "la distinction", très bien foutu et qui explique mieux Bourdieu que n'importe quel sociologue, je pense.
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Ah, c'est marrant comme raisonnement, Alaya. Le dernier Lahire est assez intéressant sur ce point d'ailleurs. Peut-être que nous gagnerions à user de la concision chère aux sciences "dures" pour rendre le discours sociologique moins "discutable".

Je trouve effarant qu'on puisse avoir un "avis" sur des textes sociologiques. Ça revient à dire un truc genre :

"Ouais, le déterminisme, je suis pas d'accord" , comme on pourrait dire "ouais, le métabolisme de la vitamine C, je suis pas d'accord".

Aucun sociologue ne remet en question le déterminisme en soi. En revanche, tous ne sont pas d'accord sur ses dimensions. Les ouvrages de sociologie présentent des concepts et des choses qui se passent au sein des différentes sphères sociales. Ils présentent des généralités sur ces sphères. Comme les sciences dures. Cependant, la Sociologie est immédiatement discutable par l'expérience sociale de chacun, particulière et donc nécessairement différente du cas commun. Ces différences effacent aux yeux de chacun la charge des éléments partagés au profit des éléments individuels, ce qui, j'imagine, permet de se dire qu'on peut se faire un "avis".
Je théorise...

Mais c'est comme de se dire "la biologie explique qu'un cœur qui bat à 60 bpm est un cœur en bonne santé, je suis pas d'accord. Le mien bat à 67 et je suis en forme excellente". Ben c'est pareil en sciences dures. Elle se borne à montrer les cas généraux, elle ne s'attache pas aux cas particuliers qui sont pourtant aussi pertinents.
C'est la différence entre consensus scientifique et cas concret, que ce soit en sciences "dures" ou "douces" (je ne suis pas mou).


Concernant le concept eliasien de décivilisation, il est assez mal utilisé par les politiques. Je pourrai vous copier coller un bout de chapitre que j'avais écrit dessus pour expliciter comment le diptyque civilisation /décivilisation fonctionne. Ce n'est pas un monolithe.
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Cinéma / Re : On se re-fait un cinoche ^^
« le 5 Janvier à 11:14 par Ryô »
Et alors ce "chevaliers du zodiaque" en live ?



Bon, en vérité, on est allés voir Wish, première séance au cinoche pour Enora.
On a bien aimé, on doit être bon public, au vu des critiques environnantes
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Citation
Mine de rien, il y a aussi les collectivités locales qui vont en prendre plein la figure avec la baisse des droits de mutation et les premières touchées seront les départements: les routes, les collèges, l'aide sociale à l'enfance, l'aide personnalisée à l'autonomie etc, etc.
Comme le dit la sagesse populaire : "quand l'immobilier va, tout va". Mais quand l'immobilier s'enrhume, cela entraîne en effet une réaction en chaîne. Quand on a signé l'achat de notre maison au dernier trimestre, notre notaire nous a pointé du doigt la part du Département dans les droits de mutation qui représente le % le plus élevé et a eu la même remarque que toi : moins de transactions = moins d'argent pour les CD.
Citation
En outre, les résidences services et autres vont probablement rapidement toucher leurs limites, car il faut trouver une clientèle solvable pour que ce modèle fonctionne. Même si la population vieillit, les personnes âgées connaissent actuellement des pertes de revenus plus fortes que les actifs, donc c'est pas bon pour les résidences seniors.
D'où l'importance d'être propriétaire de son logement une fois arrivé à la retraite. La vente du logement permet de financer une résidence sénior.  Pour ce qui me concerne, c'est ainsi que je vois les choses pour mes vieux jours en fonction de mon état de santé mais j'ai conscience de faire partie des privilégiés. Je ne sais vraiment pas comment les retraités en location peuvent s'en sortir financièrement...
Citation
A Panazol (banlieue de Limoges), il y a 5 ans, projet immo en plein centre d'un immeuble avec du neuf "pinel" avec des apparts jusqu'à 260 000 euros, à 3000 euros le m2.
Ah oué quand même ! :sweatdrop: Y en a qui ne doutent de rien, dis donc. 3000 €/m² à Panazol, c'est... :roule:

Concernant l'aménagement du territoire, autant j'entends objectivement les arguments visant à "concentrer" les services et donc la population pour maîtriser les coûts, autant subjectivement, l'incitation à s'entasser les uns sur les autres m'insupporte au plus haut point.

Vivre "en grappes" à la façon d'une population de fourmis dans un terrier me fait horreur. Je suis partie à la campagne pour ne pas avoir de voisins. Pour ne pas avoir à supporter les nuisances générées par autrui, et notamment le bruit.  J'ai un vrai problème avec le bruit, surtout le bruit généré par l'être humain. Entendre tout ce que disent les voisins, les enfants qui crient pendant des heures (et les parents qui laissent faire), l'ouverture/fermeture de leurs poubelles, la musique d'à-côté, etc... Il y a des gens qui sont soucieux et respectueux de leur voisinage, et puis il y a les autres. Ceux qui n'en ont absolument rien à foutre, qui considèrent qu'à partir du moment où ils sont dans les limites de leur terrain, ils peuvent tout se permettre parce qu'ils sont chez eux. Avec les années, mon niveau de tolérance en est arrivé à tutoyer le zéro absolu sur cet aspect. Et comme ce sont toujours les plus gênés qui s'en vont...

Alors, oui, c'est vrai, il faut prendre la voiture pour tout, les temps de trajet son rallongés, l'organisation est différente. Mais rentrer chez soi avec la garantie de la tranquillité, ça n'a pas de prix.
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Citation
Bah moi je le trouve dangereux le Fourquet, c'est le mec de droite classique qui expose comme factuel sa propre construction mentale de la société et la fait passer pour réalité en faisant du cherry picking sur les données qu'il a envie de traiter sans faire du qualitatif.
Je pense qu'on doit pouvoir dire la même chose de son équivalent de gauche :mdr: D'un point de vue général, n'importe quel essayiste connoté politiquement traitera un sujet selon son point de vue et saura utiliser les "bonnes" données d'entrée pour étayer son propos.

Je trouve d'ailleurs assez compliqué de me forger un "juste" avis lorsque je lis des bouquins de sociologie par exemple, et j'ai tendance à rechercher des informations sur les auteurs pour connaître leur positionnement. Autant, pour les sciences "dures", je ne me pose pas ce genre de questions, autant pour les autres sciences, je trouve que c'est plus subtil.
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Bah moi je le trouve dangereux le Fourquet, c'est le mec de droite classique qui expose comme factuel sa propre construction mentale de la société et la fait passer pour réalité en faisant du cherry picking sur les données qu'il a envie de traiter sans faire du qualitatif. Sa carrière de sondeur et d'éditocrate ne plaide pas du tout pour lui... Un peu comme le Babeau dont je parle sur l'immo.

C'est le problème du très bien écrit. Je ne dis pas qu'un ouvrage pertinent doit être mal écrit ou hors d'atteinte, il existe des vulgarisateurs exceptionnels (j'aime beaucoup Noiriel, Boucheron, Joly en histoire pour ça). Mais souvent, cela cache un loup.

Après, j'avoue faire un procès d'intention concernant le livre... Mais je l'ai tellement entendu sortir des conneries, notamment et justement sa façon d'interpréter la décivilisation de N.Elias en stigmatisant des formes de violence et le climat de sentiment d'insécurité que je ne me fais aucun doute sur la qualité intellectuelle du truc. On en a débattu d'ailleurs lorsque Macron a utilisé le terme en mai juin.
C'est un contresens, l'exemple même du mec qui balance des arguments fallacieux et utilisant des concepts qu'il n'a pas compris (ou qu'il a bien compris mais déforme à son avantage).

Après, 2027 fait peur oui, justement à cause de ce type de zouave.

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Je viens de refermer La France d’Après - Tableau politique de Jérôme Fourquet. J’ai trouvé ça très intéressant mais également très désespérant. Plusieurs chapitres valent le détour en stand alone. Les idées sont bien écrites, je pense par exemple au passage sur la décivilisation (E. Macron a usité l’expression après un entretien avec Fourquet), même si ce n’est pas du tout l’objet du livre. D’autres angles d’analyses sont très pertinents et au global ça vaut vraiment la peine de se plonger dans cette étude très documentée. On comprend un peu mieux le pourquoi du vote de chaque terroir, blocs de rues… c’est très fin, et « speak with data » comme on dit.

Et donc, 2027 fait un peu peur quand même. :peur:
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Cinéma / Re : On se re-fait un cinoche ^^
« le 4 Janvier à 21:27 par tinou »
Je confirme que Anatomie d’une chute est un très chouette film. Palme d’Or bien méritée je trouve.

Ça change des films très « meh » de Netflix : a week-end away, Leave the world behind, The little things, the killer (encore que celui-ci surnage un peu), Athena…