Encore une fois, tout dépend comment les parents utilisent l'outil.
C'est là toute la difficulté. Le concepteur du cahier des charges du logiciel va considérer que les parents sont "normaux", si je peux dire. Or une société est composée de tout: depuis celui qui se fout complètement de ce que fait son gamin jusqu'à celui qui va lui mettre un tracker GPS dans le cartable ou son téléphone capable de transmettre les sons. On voit donc immédiatement comment la moindre alerte par SMS peut être reçue différemment.
Il y a réellement des parents qui ont beaucoup de mal à accepter que leur gamin ait une once d'autonomie. Or je maintien que l'école est aussi un apprentissage de l'autonomie car le gamin n'est justement plus à la vue permanente des parents. Autonomie ne veut pas dire faire n'importe quoi et ne pas être surveillé. Mais si on regarde bien, en mettant de côté tous les outils technologiques, la surveillance de l'institution n'est absolument pas la même en école primaire où (et c'est normal) les enfants sont suivis de près et au lycée où le contenu du règlement intérieur n'a rien à voir. Et cette trajectoire a un sens: à l'entrée à l'école, l'enfant n'est pas autonome dans ses besoins alors qu'en sortie du lycée, il est sensé pouvoir se débrouiller seul, puisqu'il est majeur.
Certes les parents ont aussi un rôle à jouer sur ce type d'apprentissage, mais comme je l'écris plus haut, tous les gamins ne partent pas avec les mêmes possibilités et les mêmes chances dans ce domaine comme dans les autres.
Après, pour en revenir à l'article, la question de la diffusion des notes, je trouve, très significative d'un manque de réflexion sur le fonctionnement de l'outil par rapport aux besoins pédagogiques et aux relations entre les parents et les enfants. En gros, si j'ai bien compris, dès que l'enseignant a saisi les notes, une notification part vers les élèves et les parents. Or à ce stade, les copies sont encore sur le bureau du prof. Ça a plusieurs conséquences bien pointées dans l'article. Déjà, lorsque le prof rend les copies, les élèves connaissent déjà leur note et finalement, l'appréciation, qui est probablement la partie la plus importante, devient quantité négligeable.
En outre, ça change radicalement la relation entre parents et enfants sur l'annonce des notes. De mon temps,
:wheelchair: c'était à l'élève d'annoncer la note à ses parents (qui de toute façon la voyaient au plus tard sur le bulletin de note). Or je me souviens très bien de ne jamais être arrivé à la maison en proclamant haut et fort que j'avais pris une tôle, mais que j'attendais (si possible) le moment le moins défavorable pour l'annoncer et essayer de minimiser la chose. Avec les notifications, l'élève a plus rien à annoncer. Par contre il sait que ça peut être sa fête dès son retour, sans temps mort… Et en plus, il n'aura même pas forcément l'appréciation pour pouvoir essayer de justifier le truc. Il suffirait déjà de publier les notes après la remise des copies pour changer déjà des choses en bien…