Tu penses que ça peut aller jusque là MCL80? Là ça serait cosmique comme prochain épisode...
'tain ça me ferait presque retirer mes économies pour aller les claquer!
Aucune idée de jusqu'où ça peut descendre. Pour te dire, j'ai vu, il y a quelques jours un truc qui m'a mis le cul parterre: 98% de la valeur des échanges dans le monde correspond à des échanges financiers. L'industrie et les services ne représentent que 2% des flux économiques mondiaux.
Et hier, dans
Le Monde, j'ai vu que la consommation de pétrole mondiale était plus ou moins de 80 millions de barils chaque jour, et que dans le même temps, dans les bourses mondiales, on échangeait sous forme de papier 1 milliard de baril… Soit 13 fois la consommation réelle. Sachant que plusieurs mois séparent l'extraction de la consommation, chaque baril aura changé de main plusieurs centaines de fois générant à chaque fois des commissions et des plus-values.
Bref, on est au-delà de toute raison ou logique… Et quand on voit que le Japon ne s'est jamais réellement remis de l'éclatement de la bulle immobilière de 1991, qui était sévère mais ne touchait qu'un seul pays, je ne tenterais aucune prédiction sur une crise mondiale, sinon qu'elle a toutes les chances de nous mener à moyen terme vers une guerre mondiale.
Ceci dit, même si la dégradation est rapide et brutale, elle va s'étendre sur une certaine durée. Actuellement, je pense que l'argent qu'on a en banque n'est pas immédiatement menacé. Par contre, là où ça deviendra redoutable, c'est quand l'inflation va partir, car dès ce moment-là, plutôt que d'économiser, il faudra convertir la monnaie en autre chose (bien durable, bouffe…) avant qu'elle ait perdu (trop de ) sa valeur.
Sur la crise en général
Les Bourses, un très bon baromètre de l'économie réelle
LEMONDE.FR | 07.10.08 | 16h58 • Mis à jour le 07.10.08 | 16h58
Les Bourses mondiales ont longtemps bien résisté à la crise des subprimes. De mars 2007, date des premières défaillances aux Etats-Unis pour les établissements spécialisés dans les crédits immobiliers à risques, à début septembre 2008, l'indice Dow Jones n'avait abandonné que quelques pour cents.
L'aggravation de la tempête bancaire début septembre, avec la débâcle de Freddie Mac et Fannie Mae, puis d'AIG, suivies de la faillite de Lehman Brothers a fini par avoir raison des nerfs des opérateurs sur les marchés d'actions. Au cours des derniers jours, la crise bancaire a même pris des allures de krach boursier. Pour deux raisons.
Des gouvernements impuissants
La première raison est le sentiment d'impuissance donné par les gouvernements. Les Etats-Unis ont fini par adopter, après bien des péripéties, le plan Paulson dont la plupart des économistes soulignent les insuffisances. Les pays européens, de leur côté, s'entredéchirent sur les moyens d'endiguer la crise.
Cela ne fait qu'inquéter des investisseurs qui demandent avant tout à être rassurés, à retrouver confiance.
Une récession imminente
La deuxième raison – et la plus inquiétante – est que les Bourses, quoi qu'on en dise, restent un très bon baromètre de l'économie réelle. Le fait que celui-ci baisse aujourd'hui à toute vitesse semble indiquer qu'une grave dépression économique est en train de s'approcher. Les opérateurs sont de plus en plus convaincus que la crise financière va provoquer d'énormes dégâts économiques. Que non seulement l'Occident n'échappera pas à la récession mais qu'en plus celle-ci sera sévère.
Le secteur automobile commence déjà à vaciller sous le double choc de la baisse de la demande et de la pénurie de crédit. Et c'est toute l'économie, industrie et services, qui se retrouve menacée par les nouveaux développements de la déroute des subprimes.
C'est la crise financière qui explique l'extrême nervosité qui règne en ce moment sur les marchés boursiers. Mais c'est bien la crise économique et l'angoisse d'un avenir ressemblant à 1929 qui justifient leur chute des derniers jours.
Pierre-Antoine Delhommais
Sinon, Concernant l'Islande:
Happés par la tourmente, les Islandais lorgnent sur l'Union européenne
LE MONDE | 07.10.08 | 13h43
REYKJAVIK CORRESPONDANCE
Le gouvernement islandais a promulgué lundi 6 octobre des lois d'urgence approuvées le jour même par le Parlement, l'Althing, donnant à l'exécutif le contrôle de fait des banques. Le 29 septembre, l'Etat islandais avait déjà nationalisé à 75 % la banque Glitnir, devenue incapable de faire face à ses engagements. Les autres banques, Landsbanki et Kaupthing, sont dans une situation jugée délicate.
La banque d'émission islandaise elle-même, chahutée par les agences de cotation, ne trouve plus à se financer sur le marché international des capitaux. L'inflation, actuellement de 15 %, est en progression et la couronne islandaise, en chute libre, a perdu environ 45 % de sa valeur par rapport au dollar en un mois.
Réunis le week-end, les représentants de tous les partis, des banques et des partenaires sociaux cherchaient une solution. Les caisses de retraite pourraient rapatrier en Islande une partie de leurs avoirs à l'étranger, qui servirait de garantie à un emprunt massif de l'Etat, et l'Islande ferait appel comme cet été à la solidarité des banques centrales nordiques.
Les sociaux-démocrates voudraient que le plan de sauvetage soit assorti d'une demande d'adhésion à l'Union européenne. Les conservateurs, avec lesquels ils partagent le pouvoir, résistent encore, mais l'Islande, acculée, n'a peut-être plus le choix de sa politique.
Les signes avant-coureurs de la crise n'ont pas manqué. Mais les Islandais, grisés par les mirages d'une hyperconsommation à crédit, n'ont rien vu venir, d'autant que les banques continuaient à les encourager à s'endetter. Le banque d'émission, pour calmer la surchauffe, a porté les taux à 14,5 %. Mais il était toujours possible d'emprunter à l'étranger alors qu'un énorme déficit des échanges aurait dû donner l'alerte.
RÉGLEMENTATION RÉDUITE
Les banques islandaises, pratiquement libres de leurs mouvements au nom de la liberté de circulation des capitaux et assujetties à une réglementation réduite à sa plus simple expression, ont assuré le financement d'investissements massifs, surtout au Danemark et en Grande-Bretagne. Leurs dettes, selon le premier ministre Geir Haarde devant la presse, atteignent 12 fois le PIB de l'Islande. Le laxisme était d'autant plus grand que les entrepreneurs étaient aussi souvent les principaux actionnaires des banques.
En Grande-Bretagne, des investisseurs islandais ont acquis des chaînes de magasins prestigieuses, et à Copenhague, le plus bel hôtel et le plus grand magasin. En France, des intérêts islandais ont fait leur entrée dans le saumon et le fois gras en achetant Labeyrie. Les banques islandaises, ce faisant, ont grossi démesurément. Mais qu'en est-il de leurs avoirs ? Quelle en est la solidité, et lesquels sont-ils immédiatement négociables ?
Il y a un an, l'Islande, numéro un au palmarès du développement humain et des principaux classements internationaux, pavoisait. Le réveil est douloureux, et les caricaturistes montrent l'Islandais atteint d'une sévère gueule de bois. On imagine mal des scènes de panique à la limite du cercle polaire. A peine a-t-on assisté à des achats de précaution dans les magasins d'alimentation, plus pour anticiper l'inflation que par peur de manquer. Mais les Islandais vont devoir réduire leur train de vie.
Gérard Lemarquis
Article paru dans l'édition du 08.10.08.