La pluie s'est enfin arrêtée et en ce mois de mai 2008 les temps sont à la mémoire, quel que soit le bord politique vers lequel on tend.
Il y a 20 ans c'était l'élection présidentielle de 1988 et entre les deux tours non loin d'ici sur une toute petite ile au sable blanc comme la neige, un drame se nouait : des gendarmes tués, d'autres kidnappés, des négociateurs capturés et pour finir un assaut sanglant qui fit que tous les preneurs d'otage se firent tuer ainsi que deux des militaires assaillants...
Bien sur, comme de mise, la Gauche ayant remporté le second tour, on mit tout sur le dos de la Droite... Et la désinformation qui était déjà de mise à l'époque en métropole sur ce qui se passait ici continua de plus belle encore et encore si bien que lorsqu'on apprit que les leaders indépendantistes furent assassinés l'année suivante, on oublia de préciser que c'était là le fait d'un extrémiste de leur propre camp, l'un de ceux impliqués dans l'histoire de la grotte justement... Aujourd'hui encore, une partie de la population mélanésienne indépendantiste pleure ses morts qu'elle considère comme des martyres (ce qui est normal de leur point de vue) mais les familles des gendarmes, elles, semblent être complètement tombées dans l'oubli collectif, ou la surinformation et le sur nombrilisme dont semblent être victimes les habitants de métropole.
Bref, je n'ai pas grand souvenirs qui vaille la peine des années Pons, pour tout dire, les gens avaient toujours peur de ce qui s’était passé moins de 3 ans auparavant et se sentaient encore frustré du passage de Pisani qui n'avait rien fait pour améliorer les choses. De plus sur la scène nationale, nous étions toujours la 5ème roue du carrosse, loin derrière les Antilles ou des localités plus glamour, strass ou paillettes comme Papeete, qui ne font elles-mêmes que rarement l’actualité nationale. Cette année marque donc un retour sur les mémoires de tout un chacun...
http://www.lnc.nc/articles/article_69993_212910.htmhttp://www.lnc.nc/articles/article_69993_212912.htmhttp://www.lnc.nc/articles/article_69993_212914.htmhttp://www.lnc.nc/articles/article_69993_212920.htmhttp://www.lnc.nc/articles/article_70018_213532.htmIl y a 3 semaine, je jugeais un affaire qui avait eut lieu en janvier 2002, au cours de laquelle on racontait des faits étrangement liés à ceux-ci, une affaire au cours de laquelle, pendant 6 mois, les membres de deux ethnies dont les enfants avant vécus, joué, été à l’école, fait du sport et grandi ensemble pendant plus de 40 ans, et s’étaient soudainement mis à se tirer dessus à coup de fusil de chasse et autres armes semi-automatiques, se mettant ainsi en danger non-seulement mêmes et leurs familles mais également en risquant les vies de toutes les autres personnes habitant plus loin au Mont Dore et qui devaient aller et venir sur la route passant devant la tribu de St Louis chaque jour pour venir bosser en ville... Au final 2 morts, plusieurs blessé et l’une des deux communautés chassée des lieux manu-militari par l’autre sans que l'état ne semble intervenir d’aucune manière.
Et pendant ces 6 mois, que faisaient les gendarmes ? Rien… , il suivaient, comme il se doit les ordres, de leurs supérieurs et étaient en sous-effectif pour couvrir l'intégralité de la zone, restant dans des emplacements protégés près ou dans leurs mobiles blindés avec ordre de se replier illico-presto s'ils venaient à être menacés et pour éviter ce se faire prendre en otage et qu'on retombe dans la situation précédente d’Ouvéa... et que « une fois de plus » la Nouvelle-Calédonie ne bascule dans le chaos. Pendant 6 mois, ce sont les politiques, plutôt que le bon sens qui ont obligé les forces de l’ordre à ne pas intervenir, mettant ainsi tous et toutes dans un danger mortel… Il faut dire aussi que plus tard dans l'année une autre élection présidentielle se profilait à l'horizon et que l'électorat metropolitain de Droite comme de Gauche aurait plus très mal prendre l'affaire...
Evidement en métropole, silence radio, rien, pas grand chose. Je n'oublierai jamais les visages agars des rugbymen du club de Montpellier qui étaient venu soutenir leur pote présent dans le boxe des accusé et que j'ai eut en face de moi pendant 3 jours, alors qu’ils entendaient la succession des témoignages des gens ayant participé aux combats. Agars, atterrés et surtout complètement étonnés et incrédules d'apprendre ce qui se passe réellement dans les paradis tropicaux, à l'autre bout du monde... en France, la où la république est sensée faire régner l'ordre et la sécurité, protéger ses citoyens... Dire que ces pauvres gars reviendront sans doute l’an prochain à nouveau soutenir leur ami (que nous avions acquitté) lorsque le procès repassera en appel. Ils risquent à nouveau d’entendre ces tristes vérités qui ne sont jamais divulguées ou qui sont distordues, altérées, déformées là-bas, loin de l’autre coté des mers et des terres…