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Les Documentaires et vous : perception d'un genre
« le 3 Avril 2006 à 13:05 »
Avec la sortie dernièrement de "La Planète Blanche", il est indéniable que les documentaires ont fait depuis quelques années un come-back en force dans les salles obscures françaises. Depuis Bowling for Columbine, le genre a semble t-il repris, et de nombreux réalisateurs ont su conviés les gens à un renouveau du genre là ou certaines autres formes de cinéma commencent à s'épuiser, notamment française.

On aura eu de tout:

- du grand public familial avec Nicolas Vanier et "Le dernier Trappeur", Luc Jacquet et sa "Marche de l'Empereur", La série des" Planètes multicolores" etc.

- mais aussi des oeuvres plus intimistes et originales : "Argentine, mémoire d'un saccage", "Grizzly Man", des documentaires sur Bush autre que les brulôts de Moore: "Uncovered : The War on Iraq", ou bien encore "Le Monde selon Bush".

(On peut noter par ailleurs une recrudescence de ces thèmes dans les rentrées littéraires : Coca Cola l'enquête interdite, les dossiers de la CIA, etc. )

Quel regard peut-on porter sur un documentaire? Comment émettre une critique objective d'un genre qui se doit d'être objectif lui aussi? Comment problématiser un film sans problématiser la problématique qu'il traite? Au delà des jugements, je pense que c'est aussi un genre qui permet de nous faire oublier notre mauvaise humeur au placard et de nous faire passer des moments intéressants et divertissants, sans forcément nous culpabiliser comme on peut le faire lorsque comme moi, on se surprend a quand même aller voir certains films de purs divertissements et d'en sortir en se disant "rhââââ c'était quand même bien pourri!!!"...

Mais est-ce que cela doit nous interdire de critiquer un documentaire? Et si non, comment se placer juge du travail et d'un réalisateur quand celui-ci a parfois passé des années a plancher sur le sujet et que nous pauvres âmes n'avons aucune approche technique de ce dernier? Je pense que le rôle de spectateur peut être redéfini ici...

Quoiqu'il en soit, ce genre est personnellement mon favori^^ Car ces films m'ébahissent.
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Re: Les Documentaires et vous : perception d'un genre
« Réponse #1, le 3 Avril 2006 à 13:27 »
Je ne sais pas si il faut considérer les "Planètes" et la "Marche de l'Empereur" (qui aura sa parodie made in US) comme des documentaires... vu que niveau connaissance j'ai pas trouvé qu'ils apportaient grand chose (enfin c'est ptet moi aussi), mais plus comme des films Nature parfois à grand spectacle (surtout pour les Planètes).

Pour ma part ce "genre", est un genre comme un autre qui ni me déplait ni me repousse tant que le contenu est bon. Les Moore j'hésite à m'y pencher, du moins pour celui centré sur Bush car j'ai peur que le le parti pris de son discours empèche d'avoir une vision lucide du sujet. Il y'a par contre la "Tragédie de Darwin" que j'ai voulu aller voir dans le temps mais comme d'hab en Belgique, il fallait se lever tôt pour aller voir ce genre de films... Du couo ben reste le daivaidai... un jour...
Citation
Mais est-ce que cela doit nous interdire de critiquer un documentaire? Et si non, comment se placer juge du travail et d'un réalisateur quand celui-ci a parfois passé des années a plancher sur le sujet et que nous pauvres âmes n'avons aucune approche technique de ce dernier? Je pense que le rôle de spectateur peut être redéfini ici...
En effet, un documentaire s'apprécie et se critique plus sur le fond. Mais là il faut déja avoir des connaissances sur le sujet abordé pour pouvoir en débattre. Maintenant est ce qu'un documentaliste doit négliger la forme de son discours ? Je pense que comme tout exercice d'expression, encore plus quand on doit faire passer information et/ou idées, soigner la forme permet de mieux toucher le public cible. Ce n'est pas necessaire mais c'est un plus, je pense. Mais parfois juste le choix des images et un montage ingénieux suffisent.
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Re: Les Documentaires et vous : perception d'un genre
« Réponse #2, le 3 Avril 2006 à 14:00 »
Premier element avec lequel je ne suis pas d'accord, Tinou : la valeur objective du documentaire.
Deuxieme element : le cote "culpabilite" envolee.
Pour developper, mettons en preambule que j'ai du voir deux documentaires en tout et pour tout, helas. "Fahrenheit 9/11", sur les fameux attentats, et "Supersize me", sur Mc Do et l'obesite aux USA. (oups, un troisieme sur l'histoire du PCF aussi, mais destine a la tele. "Il etait une fois les Communistes Francais")

Les deux premiers m'ont donne envie de vomir. C'est tres bien, tres prenant, mais presente de facon tellement scientifique que les gens se disent "Ah, voila LA verite!", alors que ce ne sont que des films a these et a parti pris, souvent grossier. Fahrenheit demarre tres bien, puis s'embourbe completement. Manque de rythme, temoignages larmoyant, denonciation systematique de la politique de Bush et histoires de guerre en Irak, sans lien avec la premiere partie et les attentats (en tous cas, pas de la facon dont cela est presente). Je me demande comment il a pu obtenir des recompenses.

"Supersize me" est pire encore. La soi-disant approche scientifique est completement minee. Denoncer Mc Do comme empoisonneur public et, pour le prouver, manger comme une vache... Desole, mais tout exces de nourriture, meme "bio", aurait des effets nefastes sur n'importe quel organisme. Je ne veux pas tomber dans l'angelisme, mais une telle charge est stupide. Dire que Mc Do a une politique du "toujours plus", ok. Mais est-ce vraiment pour empoisonner la clientele? Est-ce que ce ne serait pas pour des objectifs plus betement economiques? Il n'y a aucune etude de ce que la firme empoche comme argent supplementaire quand elle vend un menu XXL...

Le troisieme etait remarquable, parce qu'il ne donnait ni dans la charge pro, ni dans la charge anti. Le rythme etait bon, les temoignages poignants et natures (pas comme Fahrenheit, ou tout parait si cliche, si ilnyaquelaveritequicompterise).

Bref, le probleme avec les documentaires, c'est que les gens mettent le cerveau de cote. Ca ressemble a une enquete-verite, alors que ca reste un film... Mais je ne pense pas qu'il faille connaitre le sujet a fond pour etre capable de critiquer, juste avoir un esprit eclaire. Pour ma part, baignant dans le monde universitaire, on me demande d'etre vigilant sur tout tout le temps, donc je ne suis pas representatif, mais le devoir d'un citoyen est peut-etre aussi de nepas tout gober de ce qu'on lui presente.

A cote de ca, j'aimerai bien voir "le cauchemar de Darwin" et d'autres encore. Parce que c'est edifiant et horrifiant. Et parce que c'est apparemment bien construit. Le cinema, ca doit aussi etre une vision graphique particuliere. Sinon, ou est l'interet d'aller au cinoche? Bref, je ne culpabilise pas en allant voir un navet, ca me fait rire. Je culpabilise plus en allant voir un film de Moore, parce que je m'inquiete de la portee politique  et commerciale de mon geste. (en fait, j'ai vu Moore en DVD loue, donc je me sens moins sale). :mrgreen:
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Re: Les Documentaires et vous : perception d'un genre
« Réponse #3, le 3 Avril 2006 à 14:08 »Modifié le 3 Avril 2006 à 14:18 par tinou
Citation de Kamen le 3 Avril 2006 à 14:00
Premier element avec lequel je ne suis pas d'accord, Tinou : la valeur objective du documentaire.
Deuxieme element : le cote "culpabilite" envolee.
Pour developper, mettons en preambule que j'ai du voir deux documentaires en tout et pour tout, helas. "Fahrenheit 9/11", sur les fameux attentats, et "Supersize me", sur Mc Do et l'obesite aux USA. (oups, un troisieme sur l'histoire du PCF aussi, mais destine a la tele. "Il etait une fois les Communistes Francais")

Les deux premiers m'ont donne envie de vomir. C'est tres bien, tres prenant, mais presente de facon tellement scientifique que les gens se disent "Ah, voila LA verite!", alors que ce ne sont que des films a these et a parti pris, souvent grossier. Fahrenheit demarre tres bien, puis s'embourbe completement. Manque de rythme, temoignages larmoyant, denonciation systematique de la politique de Bush et histoires de guerre en Irak, sans lien avec la premiere partie et les attentats (en tous cas, pas de la facon dont cela est presente). Je me demande comment il a pu obtenir des recompenses.

"Supersize me" est pire encore. La soi-disant approche scientifique est completement minee. Denoncer Mc Do comme empoisonneur public et, pour le prouver, manger comme une vache... Desole, mais tout exces de nourriture, meme "bio", aurait des effets nefastes sur n'importe quel organisme. Je ne veux pas tomber dans l'angelisme, mais une telle charge est stupide. Dire que Mc Do a une politique du "toujours plus", ok. Mais est-ce vraiment pour empoisonner la clientele? Est-ce que ce ne serait pas pour des objectifs plus betement economiques? Il n'y a aucune etude de ce que la firme empoche comme argent supplementaire quand elle vend un menu XXL...

Le troisieme etait remarquable, parce qu'il ne donnait ni dans la charge pro, ni dans la charge anti. Le rythme etait bon, les temoignages poignants et natures (pas comme Fahrenheit, ou tout parait si cliche, si ilnyaquelaveritequicompterise).

Bref, le probleme avec les documentaires, c'est que les gens mettent le cerveau de cote. Ca ressemble a une enquete-verite, alors que ca reste un film... Mais je ne pense pas qu'il faille connaitre le sujet a fond pour etre capable de critiquer, juste avoir un esprit eclaire. Pour ma part, baignant dans le monde universitaire, on me demande d'etre vigilant sur tout tout le temps, donc je ne suis pas representatif, mais le devoir d'un citoyen est peut-etre aussi de nepas tout gober de ce qu'on lui presente.

A cote de ca, j'aimerai bien voir "le cauchemar de Darwin" et d'autres encore. Parce que c'est edifiant et horrifiant. Et parce que c'est apparemment bien construit. Le cinema, ca doit aussi etre une vision graphique particuliere. Sinon, ou est l'interet d'aller au cinoche? Bref, je ne culpabilise pas en allant voir un navet, ca me fait rire. Je culpabilise plus en allant voir un film de Moore, parce que je m'inquiete de la portee politique  et commerciale de mon geste. (en fait, j'ai vu Moore en DVD loue, donc je me sens moins sale). :mrgreen:
Kamen, je ne dis pas que tous les documentaires sont objectifs, juste qu'ils se doivent, je pense, de l'être  :). Et je suis bien d'accord avec toi que certains Moore sont nuls a ce niveau la. Je partage ton sentiment sur le bon debut de F9/11, et la suite decevante. Pareil pour Supersize me: dans un poison c'est la quantite qui joue: l'eau peut devenir en quelque sorte "un poison" pour le corps si on en boit enormement. De fait la demarche du realisateur est completement stupide.

Par contre il FAUT que tu vois le cauchemard de Darwin: c'est avec ce genre de film qu'on peut realiser la puissance de l'outil documentaire, dans les bons sens du terme. Les films precedemment cites, Supersize me et F9/11 le font mais dans le mauvais sens. Comme tu dis, il faut demander aux spectateurs d'etre intelligents et de ne pas tout gober...

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Re: Les Documentaires et vous : perception d'un genre
« Réponse #4, le 9 Avril 2006 à 21:33 »
Le Cauchemar de Darwin passe le 24 de ce mois sur Arte, suivi d'un debat! Faites chauffez les magnetoscopes, moi je me prepare pour aiguiser mes arguments face au documentaire...
En parlant de ca, j'ai vu un documentaire neerlandais sur la ville de Celebration en Floride. Ca n'a pas ameliorie mon avis a l'egard du genre... :thumbdown2:
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Re: Les Documentaires et vous : perception d'un genre
« Réponse #5, le 9 Avril 2006 à 23:34 »
Je me suis finalement "procuré" le doc' et regardé ça aujourd'hui avec 16 épisodes d'affilés de MAI Hime :wacko:
Les neurones ne sont plus en état de fonctionner correctement.....je dirais juste que le rythme du Cauchemar m'a achevé! :inv:

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Re: Les Documentaires et vous : perception d'un genre
« Réponse #7, le 9 Juillet 2006 à 16:30 »
Bah visiblement la lenteur du rythme est un choix délibéré du réalisateur pour qu'on s'attache vraiment à l'image. Faut dire, que je n'étais pas en "condition" pour enchaîner ce documentaire après le visionnage de MAI Hime... :wheelchair:
: Lundi 10 Avril 2006, 00:25:59
Up!

Si vous avez fait la grasse mat', je vous propose une séance de rattrapage sur le document exceptionnel concernant Zizou diffusé sur TF1.

http://files.filefront.com/Zidane_l...;/fileinfo.html


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Re: Les Documentaires et vous : perception d'un genre
« Réponse #11, le 10 Juillet 2006 à 11:53 »
Etonnant tiens... J'ai vu cette émission quand j'étais à Maurice en mars, via les chaînes satellite qu'on avait dans l'hôtel. On a halluciné carrément, mais on a trouvé ça génial!

C'est très très spécial comme concept, mais c'est aussi très original. Le gars, il s'enregistre et se filme tout seul, au cours de ses périples dans notre beau pays. J'ai eu l'occasion de voir deux de ses expériences: une dans le nord, où conformément au concept de l'émission, il cherche donc à se faire inviter à bouffer voire à dormir par un autochtone. Il se retrouve dans les halles d'une grande ville, tente de sympathiser avec une dame derrière son comptoir de boucherie, celle-ci lui file son adresse et bien entendu, quand il arrive... c'est une adresse fictive, qui n'existe pas. Résultat des courses, il se retrouve à la rue, et à taper la discute avec un SDF.

Autre cadre: la Corse. Là, j'étais explosée de rire. Il se retrouve cette fois à Cervione, village nationaliste s'il en est, à l'heure de midi. Les quelques vieux qui sont sur leur banc regardent cet hurluberlu en scooter tout droit sorti d'une film de SF avec son attirail portatif et puis un petit vieux commence à lui causer de sa vie tout en lui offrant une clope qu'il refuse. Sacrilège!^^
Et là, énorme: il chope un gars avec une bonne tête de tueur et lui demande s'il peut venir bouffer chez lui. l'autre le regarde, en silence, et puis: "d'accord". Et c'est tout. Le gars appelle sa femme, lui demande de mettre un couvert en plus, l'autre se retrouve à bouffer typiquement corse, et à taper la causette sur le nationalisme, en tout simplicité. Là, je me dis "non, il va pas faire ça..." mais si: "je peux dormir chez vous ce soir?" Et le voilà qui se retrouve sur le canapé!

Franchement, j'ai adoré cette émission. Cela sort complètement des sentiers battus er rebattus, et cela donne une image très décalée et intéressante sur la population anonyme des régions.

très fort!

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Re: Les Documentaires et vous : perception d'un genre
« Réponse #12, le 14 Octobre 2006 à 10:43 »
Hier j'ai vu "La vérité qui dérange" d'Al Gore...

C'est un peu un film pour "noob", à savoir ceux qui soit ne savaient rien (parcqu'il y'a des moules etc...), soit parcequ'ils ne voulaient voir. Et donc quelqu'un qui était plutôt au fait de ce qui se passait, encore plus si il n'est pas américain ne verra pas grand chose d'inédit là dedans à part les annecdotes de la vie du bonhomme ou une éventuelle tentative pour lui de se relancer politiquement pour les élections de 2008.

"Si il n'est pas américain", car en effet je pense que c'est surtout au peuple américain que s'est adressé en priorité ce "documentaire", tant il s'atarde à multiplier les piques au pouvoir et aux médias qui voilent sciemment les faits ou les discréditent pour mieux éduquer l'opinion dans leurs sens.

Maintenant le duscours d'Al Gore se veut plus pédagogue que moralisateur et il s'attarde plus sur les concéquences et les causes sur un plan fondamental... Du coup on a un film qui ouvre les yeux plus que ne bouscule, du moins pour le spectateur un minimum averti et la vérité qui dérange au final n'est pas celle que l'on attendait au départ...

Mais ça reste un film interressant.
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Re: Les Documentaires et vous : perception d'un genre
« Réponse #13, le 17 Octobre 2006 à 12:40 »
Un documentaire que je n'ai pas encore eu la chance de voir mais qui est sans doute fort interessant, pour les ferus d'histoire moderne, pour les fans de foot (Thomas, FinalB, Battouman!, vous entrez je suis sur dans la cible) :

The Game of their Lives

Ce film a pour theme l'equipe nord-coreenne de football de 1966, qui avait cree la surprise a l'epoque :
Citation de Wikipedia
Cette année-là, la FIFA décide de placer tous les pays d'Afrique et d'Asie dans un seul groupe d'éliminatoires. Ceci ayant pour résultat qu'il ne pourrait y avoir qu'un seul de ces pays parmi les 16 qualifiés, les pays africains protestent unanimement en se retirant de la compétition. Il ne reste plus que la Corée du Nord et l'Australie. Tout le monde est certain que l'Australie va gagner, mais les Coréens, en faisant preuve d'une redoutable coordination et d'une grande discipline, gagnent le match et se qualifient pour l'étape suivante.

Ceci pose un problème diplomatique au pays organisateur : en effet, depuis la guerre de Corée l'Angleterre n'a toujours pas reconnu la légitimité du gouvernement Nord-Coréen et ne peut par exemple pas faire flotter son drapeau. Le problème s'arrange finalement.

Dans le groupe 4, la Corée du Nord perd 3-0 contre l'URSS, puis égalise 1-1 contre le Chili, mais leur discipline quasi-militaire les fait marquer 1-0 contre le jeu individuel des Italiens, alors double champion du monde en 1934 puis 1938, qui recevront des tomates à leur retour au pays.

Parallèlement, le public se met à s'intéresser à ces joueurs disciplinés venus d'un pays fermé, qui par leur stratégie tiennent tête aux favoris. Ils sont acclamés par les habitants de la ville de Middlesbrough, où ils sont logés. Et lorsqu'ils se retrouvent à Londres dans la communauté religieuse qui devait loger les Italiens, ils ont du mal à s'adapter aux chambres individuelles et aux crucifix au-dessus des lits.

Viennent les quarts de finale. Le 23 juillet, la Corée du Nord se retrouve face au Portugal. Après 25 minutes de jeu, les Coréens mènent 3 à 0, ils commencent à perdre leur discipline et leur jeu devient plus individuel. C'est alors que le Portugal fait entrer Eusébio qui inscrit quatre buts. Un autre but est inscrit par José Augusto. La Corée du Nord perd 5-3.

Les joueurs coréens rentrent chez eux. La foule les acclame comme des héros. Une rumeur dit que les joueurs se sont retrouvés en prison après leur retour, ce qu'ils ont toujours nié.

Le film « Le match de leur vie » (The game of their lives) qui raconte l'épopée de l'équipe nord-coréenne a été projeté en Corée du Nord et en Corée du Sud, puis a reçu en 2003 le prix du meilleur documentaire sportif de la télévision britannique (voir l'article [1] et le site en anglais du film [2]).
Le realisateur est un des deux managers de l'agence de voyage Koryo qui organise depuis 1993 des voyages en Coree du Nord a partir de Pekin.

Ci dessous une petite critique d'une redactrice du site Korea is One!
Citation
Dès les premières images, vous serez surpris. Pas d’interminables défilés militaires ni de plans fixes des statues Kim Il Sung. Dan Gordon et Nicholas Bonner filment avec audace les visages, les couleurs, les fêtes et le sport en Corée du Nord. Ils combinent avec brio les images d’aujourd’hui et celles de 1966. Et ils dressent le portrait de ces incroyables sportifs, modestes et attachants.

1966. La Corée du Nord se qualifie pour la Coupe du Monde en Grande-Bretagne. La surprise est totale. Les autorités britanniques sont dans l’embarras, car le pays n’a alors aucune relation diplomatique avec la République Populaire Démocratique de Corée.

Mais le public n’a que faire des considérations politiques. Séduits par le jeu rapide et l’esprit d’équipe des Coréens, des milliers de fans anglais les suivent dans tous leurs déplacements. Le 19 juillet, l’équipe coréenne bat l’Italie, champion du monde en titre, devant les médias du monde ébahis. Pak Do Ik, aujourd’hui entraîneur de football, a près de soixante ans. Mais il se souvient parfaitement de l’accueil chaleureux de la population : "J’ai appris que le football, ce n’est pas seulement la victoire, dit-il. Partout où nous allions, nous avons vu que jouer au football peut améliorer les relations diplomatiques et promouvoir la paix."

35 ans plus tard, les fans britanniques n’ont pas oublié non plus les Coréens. Plus de 40.000 fans d’Everton et 33.000 de Middlesbrough ont fait une ovation aux footballeurs coréens, de retour en Grande-Bretagne l’an dernier. Et le drapeau de la RPD de Corée a été déployé sur la mairie de la ville de Middlesbrough le 19 juillet, le jour anniversaire de la victoire contre l’Italie.
Le site officiel du film est tres complet et tres joli, je vous encourage a le visiter! Et si jamais quelqu'un a l'occasion de le voir, une critique est la bienvenue.
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