Megara

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Re: Le Japon : La preuve par l'image !
« Réponse #135, le 28 Novembre 2006 à 14:54 »
Le week-end dernier, je me suis activement balladée dans les quartiers autour de chez moi (je me suis aperçue que je ne les connaissais pas très bien en fait).
Petit rapport, qui commence par mon quartier: Iidabashi/Kagurazaka.

^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^

     Kagurazaka est une rue en pente, traversant le quartier d'IIdabashi, au nord-est de l'arrondissement de Shinjuku. Habitée tout d'abord par la classes des Samurais, dès le milieu du 17ème siècle, la zone était riche en temples bouddhistes et shintoïstes. En 1792, le temple Zenkokuji fut déplacé de Kojimachi à Kagurazaka, marquant le début de l'expansion commerçante du quartier.

     Durant l'époque Meiji (1868-1912), une population plus roturière vint remplacer la classe disparaissante des samouraïs. A partir de 1887, les tavernes de Kagurazaka commencèrent à rester ouvertes tard dans la nuit. Et pour finir, ces établissements prirent définitivement possession des deux côtés de la rue, jour et nuit. Le "niveau" devait pourtant se relever en 1894, avec la construction de la gare JR de Iidabashi. Les "Karyukai", sorte de de restaurants dans la plus pure tradition japonaise, employant des geishas, se mirent à fleurir dans les environs proches de ce nouveau coeur du transit tokyoïte.

     Relativement peu affectée par le Grand Tremblement de Terre du Kanto en 1923, Kagurazaka continua à prospérer, d'autant plus que trois des principaux grands magasins de Ginza s'établirent momentanément sur son sol. Kagurazaka hérita alors du nom de Yamanote Ginza (le Ginza de la Yamanote, car au contraire du premier quartier, Iidabashi se trouve à l'intérieur de la Yamanote). Les karyukai se multiplièrent de plus belle, si bien qu'en 1938 cette communauté atteignit les 150 établissements, employant près de 600 geishas. Par contre, le quartier fut généreusement bombardé durant la deuxième Guerre Mondiale, et dû attendre le début des années 50 pour se reconstruire. En 1955, 80 kairyukai avaient réouverts, employant 200 geishas.

     Kagurazaka, aujourd'hui, est un mélange entre le Tokyo d'Edo, et le Tokyo moderne, et... un quartier empreint d'une certaine influence française. Malgré un déclin notable du nombre de restaurants "ryotei" et des geishas (il reste 9 restaurants, et seulement 30 geishas en 2006), cette activité reste majeure dans le quartier. Pourtant, les petits établissements ont la vie dure. En 1999, la construction d'un condominium de 26 étages - sur l'emplacement historique du premier ryotei" - avait mobilisé les habitants et les amoureux de la Kagurazaka, mais en vain... Sept ans plus tard, c'est la construction d'un immeuble de 14 étages, tout prêt de la rue où se concentrent les ryotei survivants, qui mobilise de nouveau les protecteurs du site. Et pour cause: l'excavation est d'une laideur sans nom, et laisse présager d'un triste avenir pour les fragiles maisons qui l'entourent..

     L'influence française se manifeste par la forte implantation d'institutions françaises (lycée Franco-japonais, Institue Franco-japonais de Tokyo) et la concentration rarement égalée ailleurs dans Tokyo de restaurants et de ressortissants français (Kagurazaka est d'ailleurs désigné par la communauté française comme l'un des deux "ghettos français" de Tokyo, avec Hiroo, dans Minato-ku... Les Japonais, plus poétiques, l'appellent Petite France プチフランス).

     Pour bien visiter Iidabashi et Kagurazaka, la meilleure chose à faire est de faire d'abord une halte au Canal Café, agréable établissement installé sur les berges des anciennes douves extérieures du château d'Edo, juste à la sortie de la gare. Fondé en 1918, il est doté d'une terrasse et d'un ponton aménagé en café/port de plaisance. Il est d'ailleurs possible de canoter en avril/mai, sous les cerisiers en fleur. La zone des karyukai est évidemment une une halte obligée pour la suite: labyrinthes de minuscules allées, rappelant un peu celles de Pontocho à Kyoto, elles possèdent un charme unique, particulièrement appréciable la nuit, lorsque de petites lanternes éclairent les entrées. Une fois quittées ces petites rues, il reste à flâner dans la Kagurazaka en admirant les magasins d'art traditionnel et de kimonos, s'arrêter au Zenkokuji, puis un peu plus loin, au Akagi Jinja.

Quelques photos:
1/. Le Canal Café
2/. Le début de la Kagurazaka
3/. Une rue typique de la zone de Karyukai ou ryotei. C'est juste à côté qu'est en train de se construire un immeuble de 14 étages.
4/. Un magasin de kimono
5/. Une rues de la zone des Karyukai vue de nuit
6/. idem

les autres photos sont par ici: Iidabashi et la Kagurazaka et les karyukai

Pourquoi faire simple, alors qu'on peut faire compliqué ?

iDam

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Re: Le Japon : La preuve par l'image !
« Réponse #136, le 29 Novembre 2006 à 14:18 »
Citation
J'ai essaye de faire un aspect "jungle" (a prononcer djoungaule) a la fin, genre la bete de metal sortant de la foret, comme dans les premieres pages de Germinal:
:mdr:

Sympa les photos de la manif' sinon :)

D's©

tinou

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Re: Le Japon : La preuve par l'image !
« Réponse #137, le 3 Décembre 2006 à 08:55 »Modifié le 3 Décembre 2006 à 08:59 par tinou
Ce jardin a ete concu par Tomitaro Hara (1868-1939), plus connut sous son pseudonyme de Sankei Hara. D'abord prive, cet endroit a ete ensuite ouvert au public en 1906. Amoureux et defenseur du patrimoine du pays, Sankei Hara a voulu recreer dans ce parc une sorte de synthese de ce qui caracterise la facon qu'ont les constructions japonaises traditionnelles de s'inclure dans un decor naturel. Certaines de ces maisons ont ete reconstituees telles quelles de modeles existant ou ayant existe a Kyoto et Nara, les deux anciennes capitales du Japon.







On y trouve donc tout ce qui caracterise un jardin japonais : arbre et vegetaux dispose avec harmonie, petits ruisseaux et leurs ponts, etangs, pierres rondes balisant un sentier, lanternes, cerisiers (desole nous sommes en automne aujourd'hui!), pins, bambous et petites collines... Certains interieurs de maisons sont par ailleurs accessibles a la vue du public. Bref, pour un peu on se croirait presque a Kyoto! La maison visible sur la premiere photo et en gros plan ci-dessous est le Kakushokaku, une residence de type japonais datant de 1902.



La photo de l'interieur au dessous est par contre celui d'une des 3 ailes composant la residence Rinshunkaku, toujours ci-dessous, construite a l'epoque feodale par Tokugawa Yorinobu dans la prefecture de Wakayama, et reprise puis reconstituee par Sankei en 1906.










Ci-dessous voici quelques cliches d'un joli petit pavillon, le Tenzuiji Juto Oido, construit a l'origine par Toyotomi Hideyoshi (le general qui unifia le pays en 1590) dans l'enceinte du Temple Daitokuji a Kyoto, pour souhaiter longevite a sa mere. Je l'ai photographie sous toutes ses coutures avec les couleurs de l'automne l'environnant.













Nous arrivons ensuite au Kinmokutsu, un batiment assez grand dedie a la ceremonie du the, ou plus simplement un endroit ou Sankei prenait le the, construit en 1918. J'ai particulierement aime les couleurs des momijis autour de la maison, cela m'a epoustoufle.







En redescendant j'ai fait une petite pause sur un pan de la colline pour admirer a travers les arbres ce qui est un des clous de ce jardin : la cime de la pagode de trois etages issue du Temple Tomyoji de Kyoto (je m' y rendrai tout a l'heure).





Voici une photo du Choshukaku, une construction a l'architecture particuliere pour l'epoque (1623), faisant originellement partie du Chateau Nijo de Kyoto :



J'ai bien aime cette maison, a laquelle la photo d'ensemble ci-dessous ne rend pas justice. Shunsoro est une maison de the a 9 fenetres (d'ou le fait qu'elle soit egalement connue sous le nom Kyusotei) construite par Urakusai, le petit frere du general Oda Nobunaga. Les samourais rentraient par la petite ouverture visible sur la photo d'apres, en deposant d'abord leur sabre sur la grosse pierre ronde et en se lavant les mains dans le petit trou a cote.





Encore une salle de the, de 1917, construite dans le style inakaya :





Les bambous rappellent la Chine et notamment les contreforts des Montagnes Huangshan, mais aussi Kyoto et ses temples zen.

Je m'approche maintenant de la pagode du Temple Tomyoji. La deesse Kanon fait une apparition au detour de cette statue.



La pagode est originellement la plus ancienne pagode de la region du Kanto (1457).





La construction ci-dessous est appelee Rindoan, une autre salle de the construite en 1970, utilisee par une ecole de Ceremonie du The et donnee par le Sohen-ryu Rindokai.



Enkiri-dera, datant de 1634 et erige a l'origine a Kamakura, au temple Tokeiji.



La celebrissime Maison Yanohara. Appartenant a un riche fermier de l'epoque Edo, elle fut demontee puis reconstruite depuis le site classe Patrimoine Mondial de l'humanite de Shirakawa-go dans la prefecture de Gifu (region de Hida).





Enfin le hall du temple Tomyoji, lui aussi relocalise depuis son berceau Kyotoite.



En resume, beaucoup de choses a voir dans ce parc, j'ai pris 2h30 pour l'explorer et prendre ces photos. Un endroit qui gagne a etre reconnu du grand public et notamment des touristes etrangers au Japon.


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Re: Le Japon : La preuve par l'image !
« Réponse #138, le 3 Décembre 2006 à 10:31 »
Superbe! Ca a l'air très agréable de flâner dans de tels endroits. Merci de nous faire profiter de tes balades!   :)

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Re: Le Japon : La preuve par l'image !
« Réponse #139, le 3 Décembre 2006 à 11:14 »
Merci pour tous ces superbes reportages. :worthy:

Ça donne vraiment envie surtout que Megara aussi bien que Tinou ont du talent pour faire des photos sublimes dignes du National Geographic. :notworthy:

J'ai trop envie d'aller voir en vrai tout ça, maintenant. :pleure:
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Re: Le Japon : La preuve par l'image !
« Réponse #142, le 3 Décembre 2006 à 17:51 »
Citation de tinou le 3 Décembre 2006 à 15:48
En plus la culture otaku-train est tres developpee ici, tu serais comme un petit fou-fou! ;)
Ah! :sweatdrop: Il y a aussi des ferrovipathes? Y'a-t-il des trainspotter?

Au fait, mon rêve, c'est visiter l'intérieur d'un "doctor yellow" et de voir les instruments fonctionner. :)

Ceci dit, même si le Japon n'était pas le paradis des trains, rien qu'avec les superbes photos que tu diffuses, j'ai envie d'y aller. Il faut dire que l'aautomne avec les feuillages chatoyants, miam. ^^
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Re: Le Japon : La preuve par l'image !
« Réponse #143, le 4 Décembre 2006 à 16:00 »
Voici le premier récit de ma visite de samedi à Kamakura. Je commence ici par la visite de l'atelier de sabres.

    Le sabre a toujours été étroitement lié au Japon et à son histoire. Il n'est plus employé pour la guerre depuis un siècle, mais la beauté de l'acier et le courbe de la lame continue de fasciner de nos jours.

    A l'époque féodal, le sabre était considéré comme l'âme du samurai, et les maîtres forgerons étaient placés sous le patronnage direct des seigneurs de l'époque. Cette profession se trouvait à une position élévée dans la société japonaise et était entourée d'un très grand respect. Le forgeron (kaji) travaillait dans une ambiance quasi religieuse où chaque acte de sa vie était soumis à un rituel shinto. Il devait pendant son travail mener une vie ascétique, faite d'abstinence et de purification. Pour certaines étapes cruciales, il revêtait un habit de cérémonie et l'atelier se transformait en en Sanctuaire Shinto, entouré de Shimenawa (cordes de paille sacrées). Dans cette atmosphère, aucun compromis ou inattention n'est permise; toute imperfection entraînait la destruction immédiate du sabre, au mépris des longues heures passées à la produire.

    Kamakura est devenue un lieu renommé pour la forge des sabres, après l'avènement de cette ville comme capitale du Japon, en 1192, sous l'impulsion du shogoun Yorimoto Minamoto. Les sabres étaient alors longs et durs, n'étaient pas facile à utiliser et étaient facilement cassables. Un jeune forgeron nommé Goro Masamune, originaire de Sagami, inventa au début du 14ème siècle un procédé permettant de combiner deux type d'aciers, rendant ainsi la lame plus souple et plus résistante.

    Les aciers utilisés pour la fabrication du sabre étaient obtenus à partir d'un sable ferrugineux, fondu par réduction directe en un bloc qui, ensuite, étant brisé et refondu en petits morceaux selon leur teneur en carbone (évaluée par l'observation de la texture à la cassure). Ces aciers de différentes duretés étaient forgées en barre; chaque lingot était allongé par martelage puis plié plusieurs fois. Ce traitement pouvait se répéter de quinze à une trentaine de fois. Les barres étaient ensuite soudées puis martelées pour être mises en forme à la longueur souhaitée. Le résultat de ce processus donnait une lame composée d'aciers de différentes duretés avec un coeur plus doux, pris entre des aciers de haute résistance.

   A la période d'Edo, une dizaine de forgerons étaient connus sous le nom de Masamune, mais aucun d'entre eux n'était descendant direct du fameux Masamune. Au cours de la filiation, l'un des descendants de Goro Masamune a obtenu une haute distinction de la part du Shogun Ujitsuna Hojo, et a changé son nom pour celui de Tsunahiro Yamamura.

   Le forgeron que j'ai visité samedi avec l'AFJ porte également le nom de Tsunahiro Yamamura, et est un descendant direct de Goro Masamune, de la 24ème génération. J'ai eu de la chance, car jusqu'à une époque récente, l'entrée de la forge étaient interdites aux femmes. Cette interdiction faisait référence à la jalousie maladive de la Déesse envers les autres femmes...
Le prix d'une lame coûte environ 1.9 millions de yens (auquel il faut rajouter le prix de la poignée, du foureau de la garde, etc.). Il faut environ patienter deux à trois ans à partir de la commande pour recevoir son épée.

Quelques photos:
1/. Il faut battre le fer tant qu'il est chaud...
2/. Les différentes étapes de la fabrication d'un sabre
3/. Le maître brandit son sabre. Celui-ci a été fait sur mesure.

Et les autres photos: Atelier de sabres
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Re: Le Japon : La preuve par l'image !
« Réponse #144, le 10 Décembre 2006 à 13:30 »Modifié le 10 Décembre 2006 à 14:20 par tinou
Aujourd'hui avec Megara et Guilhem nous sommes alle voir une competition de Sumo au Kokugikan (la ou ont lieu les tournois se deroulant a Tokyo). En scene des eleves apprentis sumo, etudiants a l'universite pour la plupart (18-20 ans pour la plupart je dirais).

L'ambiance est impressionante, toute la delegation est la. Nous avons droit a un beau discours sur le sumo moderne, sur ces jeunes eleves prometteurs. Mais les places sont cheres dans le monde du Sumo et tous n'arriveront pas dans le cercle des elus, professionels.





Nous avons tous chante l'hymne national en face du drapeau avant que la competition ne s'ouvre.





Les combats se sont enchaines ensuite. Certains sont impressionants, la force du premier impact notamment. Dans les tribunes les differentes equipes s'encouragent. Souvent la mere est la aussi, venue voir son fils. C'est une competition nationale et les participants viennent de toutes les regions du Japon et pas seulement du Kanto. On a donc des representants d'Hiroshima, d'Iwate, etc.





Voila en gros a quoi ressemblaient les quelques dizaines de combats que nous avons vu. C'est vraiment sympa, nous avions de tres bonnes places. Mais a l'heure du dejeuner nous avons decrete qu'il etait temps d'un bon petit dejeuner dans les restaurants du coin, tous tres japonais de part le quartier dans lequel nous sommes (Ryogoku)





C'est tout pour aujourd'hui.
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Re: Le Japon : La preuve par l'image !
« Réponse #146, le 10 Décembre 2006 à 15:36 »
 :w00t2:  du suuuumoooo

Un de mes rêves ça serait d'aller voir une compétition de Sumo. C'est un sport ou art martial (je sais pas quel est en fait le terme employé par les Asiatiques) que j'ai toujours adoré.

Z'en avez de la chance ...

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Re: Le Japon : La preuve par l'image !
« Réponse #147, le 12 Décembre 2006 à 15:53 »
Bon, ça va peut-être pas interesser grand monde, mais tant pis...

Kamakura, Partie 2: concert de Biwa!

La deuxième activité de la visite de Kamakura, le 2 décembre 2006, nous a amené dans une sorte de maison de thé, niché au milieu d’un charmant japonais (un privilège aux dires des organisateurs, car c’est un endroit rarement ouvert aux visiteurs).
Après un frugal bento, nous avons eu droit à un concert de Biwa, donné par Mme Yoko Ban, plus connue dans le monde de la musique traditionnelle japonaise sous le nom de Ban Reisui. L’histoire s’intitulait « Hoichi le Sans-Oreilles » et reprenait un compte de Lafcadio Hearn.

Le Biwa
Le Biwa est un instrument originaire de l’Empire perse du 8ème siècle avant JC. Devenu luth en Occident, il fut également apporté en Chine et en Inde via la Route de la Soie, et devint respectivement Pipa et Vina. Ces deux versions du luth d’origine furent introduites en même temps au Japon, mais en visant des publics différents. Le pipa chinois s’introduisit dans la cour impériale, alors que le vina indien eut la faveur des moines, compte tenu de son influence bouddhique. Les prêtres avaient ainsi l’habitude de parcourir le pays en chantant des soutras et récitant des légendes.
L’instrument utilisé par Mme Ban était un satsuma biwa : moso-biwa (Biwa des prêtres aveugles) transformé à Satsuma (préfecture de Kagoshima) au 17ème siècle. De la taille d’une guitare, il est pourtant plus lourd, étant donné que la caisse de résonance est plus pleine qu’une guitare.

Lafcadio Hearn (Koizumi Yakumo)
Né en 1850, en Grèce d’un père irlandais et d’une mère grecque, Lafcadio Hearn s’installa en Amérique dès 1869, avant de débarquer au Japon en 1890 comme journaliste de la presse américaine. En 1891, il épousa la fille d’un samouraï, Setsu Koizumi. Décidant de se fixer définitivement dans l’archipel, il prit la nationalité japonaise en 1896 et changea son nom pour « Koizumi Yakumo » (Petite fontaine et huit nuages).
Au Japon (et à l’étranger), il est surtout connu pour « Kwaidans ou histoires et études des choses étranges », d’après les histoires populaires japonaises que sa femme lui a conté. Parmi elles, on trouve le récit de « Hoichi le sans-oreille ».

Hoichi le sans-oreille
L’histoire fait référence à la bataille de Dan-no-ura, sur le détroit de Shimonoseki, qui clôtura la longue rivalité entre les clans Heike et Genji par le massacre complet de la tribu Heike, au 11ème siècle. Depuis lors, il est dit que la mer et les côtes sont hantées. Par les nuits les plus sombres, des milliers de fantômes peuplent les lieux sous forme de feux-follets et volent au-dessus des vagues. Et lorsque le vent mugit, il s’élève de l’océan une clameur pareille à celle d’une bataille…
Peu de temps après cette bataille, un aveugle nommé Hoichi s’installa dans un temple de la ville de Shimonoseki. Connu pour son talent à jouer du Biwa, il devint célèbre pour ses chants sur la légende de la haine entre les Genji et les Heike.
Par une chaude soirée d’été, Hoichi, seul, se rendit sous une véranda qui se trouvait à l’arrière du temple, et se mit à jouer de son luth, sous l’attention d’un auditoire très spécial : les fantômes des Heike.

Cette fois-ci, pas de photo, mais des vidéos (celles que j'ai réussi à redresser en cours de journée  ^^ )

Extrait 1
Extrait 2

J'ai vraiment été surprise par l'expressivité du visage de l'interprète.  :D
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iDam

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Re: Le Japon : La preuve par l'image !
« Réponse #148, le 24 Décembre 2006 à 18:57 »
Voici, à l'attention de tinou, meg' et kamen, deux séries de publicités des années 80 (le premier pack remonte au plus tard à juillet 1984 selon Nao, en raison d'une annonce du film d'Indiana Jones and the Temple of Doom).

Avec la question suivante : est-ce que cela à beaucoup changé, du moins sur le produit présenté (toujours aussi axé sur la tuture et la bière ou pas ?), les cibles visées et les slogans utilisés ?

[you]http://www.youtube.com/v/BofJUMapUbM[/you]
[you]http://www.youtube.com/v/C9iCjKk7EXA[/you]

(St Matt sur Cyna)

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Re: Le Japon : La preuve par l'image !
« Réponse #149, le 26 Décembre 2006 à 00:24 »
Citation de tinou le 3 Décembre 2006 à 08:55
Ce jardin a ete concu par Tomitaro Hara (1868-1939), plus connut sous son pseudonyme de Sankei Hara. D'abord prive, cet endroit a ete ensuite ouvert au public en 1906. Amoureux et defenseur du patrimoine du pays, Sankei Hara a voulu recreer dans ce parc une sorte de synthese de ce qui caracterise la facon qu'ont les constructions japonaises traditionnelles de s'inclure dans un decor naturel. Certaines de ces maisons ont ete reconstituees telles quelles de modeles existant ou ayant existe a Kyoto et Nara, les deux anciennes capitales du Japon...
Il se situe où ce jardin? :)
KYYYYYAAAAAAAAAAAAAAA... KOKIIIIIIAAAAAAAAAAA !!!!!!!!