Re: Le sujet sur les Voyages
Reply #196 –
Et voila la suite!
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Sur la route de Franz Josef
Aujourd’hui est une journee consacreee aux transports : Arthur’s Pass –> Franz Josef Glacier.
10:42, le train pour Greymouth fait son entree dans la passe. Beaucoup de gens descendent a Arthur’s Pass, mais peu remontent en direction de Greymouth sur la cote ouest. J’herite donc d’une banquette pour moi tout seul. Apres un long tunnel, le train emerge dans la vallee de Otira. Les paysages sont toujours au rendez-vous, avec un peu de brume toutefois. Je suis un peu fatigue et je profite du doux ramdam du train pour souffler un peu.
A Greymouth, j’ai a peine le temps de descendre du train, acheter un sandwich, et de monter dans le bus pour Franz Josef. Cette ville portuaire semble assez peu animee, c’est pourtant un des centres nevralgiques du Westland.
Le bus se dirige donc vers le Pays des Glaciers en longeant la cote direction plein sud ouest. Entre la route et la mer sur la droite du bus, on trouve tout d’abord des champes verts peuples de moutons et de vaches. La vegetaion est un melange parfait entre de la foret tropicale et des prairies vertes.
Le bus fait ensuite une escale de 40 minutes a Hokitika, petite ville perdue sur la cote de la Mer de Tasman. La specialite de la region est le jade. On trouve beaucoup de magasins ou bijouteries a base de cet artisanat. J’ai visite le New Zealand Eco Center, dont l’attraction vedette sont les kiwis, l’oiseau embleme du pays. C’est… suprenant. L’animal etant nocturne (ils sont conserves dans la penombre), les photos etaient interdites. C’est en fait assez gros, comme une petite poule, avec un bec tres elance et des grosses papates. Il est helas en voie de disparition et un important programme de sauvegarde de l’espece est actuellement deploye par le Department of Conservation.
C’est bientot noel et Santa Claus n’oubliera personne, pas meme la Police!
J’ai aussi photographie l’eglise, a l’architecture tres depouillee, ainsi que le musee historique de la ville. Je n’ai malheureusement pas eu le temps pour une visite, le bus repartant.
Au fur et a mesure que l’on approche du Pays des Glaciers, le relief s’eleve, mais la route reste toujours pres de la cote. La vegetation est luxuriante et on devine des sommets enneiges malgre les quelques nuages bas qui masquent l’interieur des terres. Toute la region recoit enormement de precipitations, contrairement a la cote est. Tous les nuages crees par les courants oceaniques sont en fait bloques par cette grande barriere que constitue les Alpes du Sud. Franz Josef recoit ainsi plus de 7500 mm de precipitations par ans, contre 300 a Dunedin sur la cote est, qui est donc une region beaucoup plus seche.
Franz Josef est finalement presque au niveau de la mer, au pied du glacier du meme nom. La ville semble etre un repere d’aventuriers, avec d’innombrables possibilites au niveau des activites, tours en helicoptere, en kayak, escalade sur glace, etc. On sent une animation et une ferveurs aux abords des facades des quelques commerces/centres d’activites et restaurants constituant ce joyeux hameau niche dans la foret tropicale au pied des montagnes et face a la mer. J’aime bien les statues des deux moas ci-dessous, animal disparus au cours des derniers siecles, chasses en masse par les Maoris.
J’etablis mon bivouac dans la foret meme. Il y a des douches pas loin. Je vais ensuite m’enregistrer pour la marche de demain, la randonnee sur le glacier aupres de mes guides. Ensuite je suis alle faire mon ravitaillement alimentaire, avant d’aller manger un bout dand un bar sympathique (je n’ai pas vraiment eu le temps de bien manger a midi et l’estomac crie). Un bon hamburger de mouton, miam!
Je passe la soiree a ecouter les oiseaux de cette etonnante foret.
Posted on: Saturday 06 January, 16:12:04
Le trek sur le glacier Franz Josef
Apres une nuit assez humide (petite pluie vers 3h00) et animee (les oiseaux de la jungle sont matinaux), je m’extirpe de mon duvet pour le rendez-vous chez les guides a 8:15. On m’equipe de crampons, d’un surpantalon, bonnet, gants et un piolet m’attendra meme a mi-chemin sur le glacier. Le bus demarre et arrive 10 minutes apres au debut du sentier longeant la riviere qui decoule du glacier.
On s’enfonce dans une epaisse foret, un maquis dense et humide, et apres 20 minutes environ, on debouche sur une immense greve entre deux enormes pans montagneux couverts de foret tropicale. Le glacier est au bout, il faut remonter la riviere. Nous sommes a cet instant precis a la position du glacier il y a 12000 ans et sa hauteur atteignait alors celle des deux versants montagneux qui forment son lit.
Le glacier Franz Josef se devoile peu a peu avec le soleil. Il est… immense et semble courir dans la vallee pour nous avaler avec son extremite en forme de bouche gigantesque.
Nous arrivons a son pied et nous chaussons les crampons avant d’escalader la premiere paroi. Mark et Mike sont nos deux guides et taillent en eclaireur un semblant de chemin, de marches. L’idee est surtout d’assurer que l’on ne marche pas sur une crevasse, et que les pieds puissent bien accrocher la glace au-dela de la couche superieure qui elle voit sa qualite varier d’heure en heure.
On prend tres vite de l’altitude et bientot l’immense vallee s’offre a nous. Des cascades d’eau vertigineuses coulent sur les parois des 2 murs alpins entourant le glacier. Ce melange glace-vegetation tropicale recouvrant les montagnes est siderant. L’air est en tout cas assez froid, vers 5 degres.
On erre un petit peu au hasard puisque la piste evolue et change chaque jour, le glacier avancant en ce moment de 1 a 1.5 metre chaque jour. Mais le spectacle est a chaque detour de ces immenses cascades de glace. Apres une session relativement aplanie, le glacier prend subitement de l’altitude et le decor s’eleve franchement : cela devient un vrai labyrinthe dont les murs bleutes d’oxygene depassant parfois 7 metres de hauteur.
On rampe, on se faufile entre 2 murs de glace, on monte, on descend, toujours en marchant au fond du creux entre deux parois afin d’eviter les foulures. Quelques keas se manifestent de temps en temps. Ils sont vraiment peu farouches. Je suis devenu un grand fan de ces oiseaux malins et sociables, meme si il faut vraiment faire attention a ses affaires car ils chipent tout et notamment ce qui brillent. Ici ca va car nous sommes en mouvement, mais au campement, il faut faire attention ou on depose ses chaussures et ses effets personnels.
Apres plusieurs heures de deambulations, un dejeuner pique-nique et autres pauses gouters pris sur la glace, on redescend finalement vers la vallee. Je trouve extraordinaire les guides qui viennent ici chaque jour tailler inlassablement de nouvelles pistes au fur et a mesure que le glacier les avale.
Une fois sorti du glacier, je sens mes joues chauffer, c’est etonnant! Ce sera comme ca pour toute la soiree. Enfin pris un peu de couleur apres ces mois grisatres passes au Japon! Quelques photos de formations rocheuses que je n’avais pas notes ce matin, un dernier au revoir au glacier et 20 minutes et une riviere longee plus tard, j’arrive au bus qui nous ramenera, tout crotte mais le visage ebahit, a Franz Josef.
Le soir je mange des tartines de pates en meditant sur l’absurdite de l’existence. Les montagnes surplombant Franz Josef eclaireront le village de leur eclat au crepuscule. Ce sont ces montagnes que l’on voit, avec le glacier, dans une sequence du seigneur des anneaux (la scene des feux d’alertes entre le Gondor et le Rohan).
Je suis ereinte. Je me repete mais le contraste foret tropicale/glacier et environnement montagnard m’a surpris. Dormir dans la foret tropicale et escalader un glacier le lendemain est une experience sans doute irrealisable ailleurs sur Terre. Et pour combien de temps? Le glacier est en effet dans une phase de retraite, mais il est possible qu’une mini ere glaciere comme celle d’il y a 250 ans environ dans la region inverse encore cette donne.