Re: Le sujet sur les Voyages
Reply #224 –
Voyage en Inde...
Donc voilà, après un long moment de tri (1500 photos prises en une semaine), et d’arrachage de cheveux pour l’écriture du texte, puis de séances de « Oh! J’abandonne ! J’en ai marre ! », voici un premier récit de mon voyage en Inde. Ce n’est pas le récit du premier jour de voyage, que je n’ai publié que sur mon blog, car il se passe quasiment uniquement dans l’avion.
Je vais donc attaquer directement par le début du deuxième jour : La Route Delhi-Jaipur
Nous partons vers 7h30 de l’hôtel, non sans avoir essayé de faire du change : 20,000 yens suffisent à vider littéralement les caisses en roupies.
La voiture est garée en face, sur le trottoir, et à notre plus grand soulagement, la Ambassador poussive à été remplacée par un 4x4 Toyota. Il n’y a que trois mètres maximum qui nous séparent du véhicule, mais traverser n’est pas chose facile. Nous sommes littéralement pris d’assaut par des mendiants, en majorité des femmes avec leur bébé dans les bras, et qui nous font explicitement comprendre qu’elles ont faim. Cela fend le cœur, mais nous les jouons les touristes blasés qui sqvent très bien que la scène va se répéter des centaines de fois durant le séjour. Tout en résistant au flot implorant, nous parvenons à faire passer nos valises du toit de la voiture au coffre – le chauffeur les avait installées en hauteur, pensant que l’un d’entre nous voulait aller se reposer à l’ « arrière »... Pendant ce temps, l’une des femmes s’agrippe à la veste de Guilhem et lui fait comprendre par geste qu’à défaut d’argent, cela conviendra très bien. Le guide, un peu irrité, nous enjoint de monter le plus vite possible dans la voiture. Les portières claquent et la voiture démarre en trombe....
Le quartier de Karol Bag est aussi délabré de jour qu’il m’avait semblé de nuit. Le guide nous explique que c’est un quartier d’hôtels, traditionnellement tenus par les Pakistanais. Les hôtels y sont nombreux, mais sont menacés de destruction en vue des Jeux du Commonwealth en 2010. Faillites d’établissement et chômage sévissent, ce qui est totalement palpable dans l’atmosphère du quartier.
Passé un rond point, nous abordons une large avenue, parcourue de bus pétaradant (abordant sur leur flanc un mensonger : « the world largest eco bus network »), de voitures Tata (pour la plupart blanches et ressemblant fortement aux Fiat Tipo), de quelques vaches marchant placidement, et même des dromadaires. Peu à peu, émergent de la brume (ou des nuages de pollution ?) de hauts buildings aux formes modernes (et pas toujours de bon goût), tranchant singulièrement avec le spectacle des bidons-villes, des journaliers attendant sur des trottoirs crasseux qu’on vienne user de leur service, ou des employés marchant tant bien que mal le long des routes mal bitumées.
J’ai beau me frotter les yeux, je ne reconnais absolument pas le pays que j’ai vu hier à travers les clips et films de l’avion.
La route entre Delhi et Jaipur est toute neuve, ce qui est une agréable surprise. Elle est également parsemée de camions, ces monstres au châssis sur-élevé et au pare-chocs effrayant, à faire pâlir Optimus Prime lui-même.
A l’arrière de chaque camion, se trouve l’inévitable message : « Blow horn » (klaxonnez s’il vous plaît) suivi parfois de l’amusant « dipper at night »(1). Cinq minutes de conduite sur cette autoroute suffisent à comprendre pourquoi : les conducteurs indiens ne regardent jamais derrière eux (à fortiori les camions, qui n’ont même pas de feux arrières). Le seul moyen pour doubler et donc de signaler sa présence par un bon coup de klaxon. Il ne faut pas avoir peur d’appuyer sur le champignon non plus : un camion ne ralentira pas non plus pour laisser passer un véhicule, sauf extrême cas d’urgence (éviter une collision frontale avec un collègue, par exemple).
Le trajet dure environ six heures, durant lesquelles je ne ferme guère les yeux, préférant surveiller la route. Notre chauffeur est habile, certes, mais la voiture frôle parfois les pare-chocs des camions d’un peu trop près. Le paysage est également agréable à regarder : champs de colza coincés entre de petites collines désertiques à la teinte rouge et ocre...
...prairies d’où émergent des arbres tropicaux, villages de bord de route, toujours très colorés, où l’on peut croiser les désormais inévitables vaches sacrées juchées sur un tas d’ordures, et les nonchalants dromadaires…
(1) L’orthographe correcte est « deeper at night » (Klaxonnez en pleine nuit), “dipper” sigifiant « cuve » ou « remorque ». Un lapsus du « indi-english ».
To be continued... Avec la visite du fort d’Amber, à Jaipur…
En attendant, vous trouverez post de ce récit et l’album qui va avec en suivant les liens