Re: Homosexualité (LGBT en fait) et "normalité" au XXIème siècle
Répondre #436 –
Je ne trouve pas ça si logique que ça. Une société évolue de plusieurs manières et le changement de la norme se fait soit brusquement, soit par évolution.
En ce qui concerne l'homosexualité, c'est une renconstruction de la liberté d'aimer. Elle a du faire face à une vision très négative de la religion. A côté de cela, progressivement, notamment grâce à la libération des moeurs sexuelles, grâce à la médiatisation de certains, la société comprend, admet qu'il existe des homosexuels.
Et encore progressivement, elle admet qu'ils ont le droit.
Puis mieux encore, que c'est "normal".
Parce que la société, parce que de plus en plus de gens s'expriment là dessus, on a reconstruit l'identité homosexuelle non pas autour du fait religieux (maladie, pêché...) mais autour des sentiments... Et qu'au delà de ça, il n'y avait aucune différence.
Aujourd'hui, une majorité de personne estnaturellement consciente de la normalité de l'homosexualité mais beaucoup ont fait leur propre chemin là dessus.
Si je prends mon exemple, je n'ai jamais été naturellement pour le mariage homosexuel, ni même particulièrement "homophile" (dans le sens qu'à l'enfance, l'adolescence et au tout début de mon âge adulte, j'étais un peu gêné). Je pense que beaucoup, comme moi, ont fait ce travail introspectif.
En gros, la société en est à "les homosexuels ont le droit de s'aimer et de montrer leur amour par un mariage civil".
La société n'en est pas à "les homosexuels peuvent jouir de l'ensemble des droits d'un couple" ou "les homosexuels peuvent fonder une famille".
Cela peut vous faire bondir :
- Il est vrai qu'il existe de facto des familles homogames qui ont déjà des enfants. L'exemple le plus simple, c'est un des deux partenaires qui avait déjà un enfant avant de devenir homosexuel.
- En principe, l'adoption et le fait d'avoir un enfant découle naturellement de la reconnaissance du mariage pour tous.
En fait, pas vraiment. Pour la société, la "famille" et la conception de l'enfant, c'est le fruit d'un désir de faire un enfant. Un acte d'amour naturel entre un homme et une femme (vous savez, gamètes mâles, femelles...). De fait, inconsciemment et/ou par la normalité (là, j'entends normalité par "les normes"), on peut imaginer un couple marié homosexuel. Mais on peut aussi considérer que ce couple marié homosexuel ne peut pas avoir d'enfant.
Ceux qui n'associent pas les deux estiment que si le droit de s'aimer est acquis, le droit d'élever un enfant, soit une tierce personne, avec une filiation naturelle ou juridique, n'est pas, lui acquis.
Après, vous connaissez déjà les arguments entre "il faut un papa et une maman" et autre...
Pourquoi celà ? Au delà des codes et de la norme, c'est juste parce que c'est une question très récente et que la société a besoin de comprendre, de digérer. Autant les couples homosexuels sont désormais "communs", compris, observés pour la majorité des personnes... Autant les situations d'homoparentalités sont encore exceptionnelles ou très mal connues.
Et vous savez bien que le reflexe humain est de craindre ce que l'on ignore, ou de le percevoir par un prisme de méfiance.
Personnellement, en ce qui concerne l'adoption pour tous, le problème, ce ne sont pas les homosexuels mais l'adoption en France et surtout la parentalité tout court.
Je suis d'accord avec ceux qui disent qu'avoir un enfant, ce n'est pas un droit. Avoir un enfant, c'est une responsabilité qui est trop mal exercée. Trop d'enfants souffrent de parents irresponsables, violents. Et je ne parle pas de parents démissionnaires. Je parle de parents que je vois quand j'enseigne en collège.
Le débat devrait se poser sur la difficulté de la DRASS d'adopter une véritable politique de l'enfance pour l'enfant et permettre justement à l'enfant de s'en sortir.
Evidemment que l'adoption doit être possible pour tout couple responsable.