Le Limousin a t-il si peu d'atout que cela?
Pas une question d'atout mais de financement. Si le chômage est structurellement très bas (généralement 2% de moins que la moyenne nationale), le revenu par habitant l'est également (je crois qu'on est seulement devant la Corse). Bon, ça n'est pas forcément significatif tu me diras. C'est pourtant un élément.
Nous avons été structurellement également une région évitée, Massif Central, ruralité toussa... Ce qui a été relativement corrigé avec quelques décentralisation des services... Néanmoins, tout développement reste à faire.. Ce qui est à la fois en terme de prospection fantastique (j'ai vu ça lors de ma réunion MoDem d'ailleurs pour les municipales) mais également effrayant (on part de spéculations, d'espérances, d'atout imaginés, peu de concret).
Si l'on transpose celà donc à la gestion et au financement d'une Université, alors tu comprendras que la région aura du mal à y mettre le nombre de bille suffisante pour alimenter une Université accueillant décemment 15.000 personnes. Elle périclite déjà (âge d'or 1990-2002 avec à l'époque des résultats très satisfaisants dans les concours de CAPES/Agreg pour toutes sections) et semble qu'elle sera encore moins à même d'assurer la plupart de ses enseignements, et surtout les moins rentables à court terme.
Si c'est une question d'argent, pour ma part j'etais boursier, donc aucun frais d'inscriptions a payer (en ecole d'inge, car la prepa est sous le regime des lycee). Mais si il avait fallut les payer (700 euros annuels, ecole publique), j'aurais pu faire un petit boulot sans probleme pour subvenir a mes besoins.
Je suis de même boursier, mais la plupart des étudiants ne le sont pas. Je m'inquiète de ceux qui ne le sont pas. Car non boursier ne veut pas dire parents aisés. La facture se révèlerait encore plus salée et difficile à avaler pour, je dirais, 50% des étudiants.
Ensuite, si le travail pendant les études est louable car il permet une autre intégration dans la vie professionnelle, il n'y en a pas pour tous (ça se saurait) et je pars du principe (même si j'ai travaillé pendant deux ans comme vacataire à Oradour sur Glane) que l'on ne doit pas avoir un travail pour étudier, surtout au delà du mi-temps car ce dernier pourrait fortement nuire au succès des études et grève totalement l'égalité des chances.
Et pour revenir au débat, ce n'est pas vraiment ce genre de décision qui améliore une Université et ses performances. Encore une fois, le problèmes est en amont et dans les grandes décisions, dont effectivement la recherche. Et comme je vous le dis, je suis favorable à l'intervention du monde des entreprises, une intervention plus importante car même s'il y a un danger de récupération, l'Université doit être au plus près du monde professionnel et doit former efficacement des étudiants à s'adapter à un domaine où il travailleront leur carrière. Ca, c'est évidemment une chose importante à faire.
Pour l'autonomie, le financement et les effets craints, ça, je ne le tolère pas.