The Monty Python : and now, for something completely different !
Ce topic sera donc exclusivement consacré aux Python. Ceux qui connaissent comprendront que ça le mérite, et ceux qui ne connaissent pas vont comprendre.
Je ne m'amuserai pas à faire de présentation exhaustive, mais en tant que fan, forcément, je vais faire ça bien Donc : qu'est-ce que les Monty Python, en plusieurs leçons dont je ne connais pas le nombre encore !
Lesson 1 : Qui sont les Pythons ?
Lesson 1 : Qui sont les Pythons ?
Les Monty Python sont un groupe de comiques britanniques des années 90. Poussés par un même amour du n'importe quoi, ils ont réussi à imposer un style d'humour unique au monde : le nonsense (mot anglais transparent) au travers de sketchs et films indémodables et intemporels, à tel point que les mots comme pythoniens ou spam sont devenus courants. La caractéristique de l'humour de Python est que, outre le fait que c'est de gros morceaux d'absurdes mis bout à bout, il n'ont presque jamais de chute. Seul le contenu compte, souvent l'histoire finit en queue de poisson, quand elle finit.
Alors pour commencer, qui que c'est ?
Les Monty Python sont formés de 6 membres, ou peut-être 7 suivant le degré de fanitude que l'on atteint, vous comprendrez plus loin. Il est assez rigolo de voir que même si l'aventure pythonienne est terminée, tous ont eu un destin plutôt pas mal.
Graham Chapman est un peu le saint patron des Python. Né en 1941, il est pour le moment le seul des 6 à être décédé, en 1989, soit à 47 ans, des suites d'un cancer de la gorge, sa plus mauvaise blague selon ses camarades. C'est le grand blond. Indubitablement le meilleur acteur de tous, de l'avis même de ses collègues, au sens acteur de théâtre. Elément moteur des sketchs, il hérite souvent des grands rôles fondateurs : Arthur dans le Saint Graal, Brian dans Life of Brian, instructeur dans le sketch des blagues et bien d'autres. Poussé par un talent véritable d'acteur et un humour des plus décalés, il est également à la base de la fondation du groupe, avec l'homme qui est présenté juste après ces quelques visuels. Incarnation "vivante" des Python jusqu'au bout, sa mort en 1989 mettra définitivement fin à leur aventure, qu'aucun d'entre eux n'envisage de reprendre sans lui. Le fait qu'il soit le seul absent depuis lors rajoute à la dimension christique de Chapman. Accessoirement, il était Gay
John Cleese, né en 1939, a toujours été durant l'aventure Python le grand copain de Chapman en tout bien tout honneur, ils ne sont jamais allé plus loin de ce que je sache). John Cleese, c'est le grand, avec une tête typiquement anglaise, l'autre très bon acteur du groupe. C'est pourquoi les deux, facilement repérable par leur grande taille, aimaient jouer les scènes ensemble. Cleese possède dans tous les sketchs ou scènes où il apparaît une énergie débordante, et un sens du dramatique énorme, servi par des mimiques inimittables (cf le sketch du Ministère des Démarches Débiles, ou bien celui du perroquet mort, en duo avec Chapman justement). Résultat : après la fin de l'aventure Python, dont il est l'un des premiers à partir, se sentant un peu à l'étroit, il continue une longue carrière d'acteur, dans des rôles aussi variés que Un poisson nommé Wanda, Harry Potter ou encore James Bond dans lesquels il incarne le remplaçant de Q. Indéniablement bon acteur, l'homme a, malgré tout, et ça c'est un point de vue purement personnel, toujours gardé un côté un peu désagréable, une espèce d'arrivisme... Ce sentiment qui lui fait partir en premier des Python. Dans les bonus du DVD Meaning of Life, on voit une interview de lui récente, et franchement, c'est à se demander s'il s'agit bien de la même personne. Mais bon, on va dire que son talent le lui permet, et je ne garderai de lui que les différents interludes aussi variés que ludiques durant lesquels ils claquait son fameux "And now for something completely different..."
Troisième membre, l'un des plus connus sans doute du grand public, Eric Idle est né en 1943. S'il est connu du grand public, ce n'est pas tant par ses performances scéniques durant la période Python, car bon, il n'y avait pas de quoi remettre des molières, ni par son statut d'auteur/compositeur officiel des Python (Always Look on the Bright Side of Life, c'est lui !), mais par la carrière solo qu'il a eu après. Idle, avec son sourire Marshmallow et ses cheveux frisés a tout pour passer inaperçu. Ce sont ses talents d'auteur (aussi bien musical que scénaristique pour le coup) qui le font durer, je pense. On le retrouve ainsi à l'affiche, entre autres, de Casper, The Transformers The Movie (en doubleur seulement, évidemment) ou de l'adaptation du roman Le Vent dans les Saules (dont l'adaptation en BD est très chouette !). Il est également le présentateur du nouveau show en 3D qu'on peut voir à Eurodisney en ce moment (Chérie j'ai rétréci le public) et, fait incroyable, la voix de Rincevent dans les jeux Discworld (tirés des romans du même univers, par Terry Pratchett) ainsi que l'auteur des chanson (toujours) du jeu Discworld II. Bref Idle a trouvé dans les Python un tremplin parfait pour s'élever, et a surtout su maîtriser sa trajectoire pour rester suffisamment haut, malgré les années qui passent et, franchement, ne l'épargne pas... Pour l'anecdote rigolote, c'est souvent lui qui joue les gays dans les sketchs, mais en tout cas jamais Chapman !
Terry Jones et Michael Palin sont sans doute les deux membres les moins connus du public, ce qui, je dois l'avouer, est fort dommage. Le premier est né en 1942 et est le Gallois du groupe. Il force dans presque tous les sketchs son accent étrange pour réhausser ses personnages. C'est le réalisateur des Python, c'est lui qui a filmé les 3 long-métrages des Python. De plus, mais sans aucun rapport, il est l'habitué des rôles de femmes. Forcément, quand on est 6 mecs, il faut que quelqu'un fasse la gonzesse, et comme Chapman, gay, refusait tous rôles qui auraient pu le compromettre, et que Jones avait une voix de ouf quand il faisait la femme, et bien voilà. C'est par exemple lui qui joue la mégère dans le sketch culte du SPAM ! SPAM ! SPAM ! SPAM ! SPAM ! Petit gros, débonnaire, il n'est jamais sur le devant de la scène, mais souvent très drôle, et en tout cas indisponible aux Python pour leurs films. Après les Pythons, il réalise 5 films, dont Erik le Viking et Le Vent dans les saules. Je ne sais pas du tout ce qu'il est devenu, mais apparemment, il ne fait pas grand chose !
Michael Palin, lui, était le buddy de Jones (ils se sont rencontré à l'université). Né en 1943, je n'ai pas grand chose à dire sur lui, vu qu'il est resté presque toujours discret. D'après Wiki, on apprend qu'il joue dans Un Poisson nommé Wanda (mais ça je le savais...), dans Créatures Féroces (toujours avec Cleese) et qu'il est surtout scénariste. Dans les Python, il est le petit gringalet. Du coup, il écope souvent des rôles comme Galahad le Chaste ou des rôles féminins un peu plus féminins que ceux de Jones. Une autr facette de ses rôles, c'est celui du prof ou du papa, quand il met ses lunettes. Désolé mais je ne trouve même pas de photos de lui jeune bien !
Le dernier arrivé dans la troupe des Python est à part, n'en est pas vraiment un : tout d'abord, Terry Gilliam, né en 1940, est américain de nationalité. De plus, il intègre les Python lorsque ceux-ci sont déjà formés. Lorsqu'ils sont repérés par la BBC qui leur propose de monter un show, il est alors simple animateur. Il va très vite s'entendre avec le groupe auquel il va ajouter un grand plus par ses figures super chelous (sketchs de la banane par exemple). Si vous en voyez un moche à l'écran, c'est lui. Toutefois, il restera toujours décalé par rapport aux autres. Tandis qu'eux écrivent des sketchs, lui crée des séquences animés, comme les coups de trompettes ou l'apparition de Dieu dans Holy Grail (l'animateur qui fait une crise cardiaque, c'est lui). Au début, ces interludes servent à relier les sketchs entre eux. Au fur et à mesure, Gilliam se détache de plus en plus. Pour Meaning of Life, il finit par faire un film dans le film avec ses histoires d'immeubles qui bougent. Il est donc l'autre réalisateur des Python, avec Jones. Ils se partagent la réalisation des films, de manière différente suivant chacun. Après la fin des Python, Gilliam continue sur la lancée de son génie imaginatif avec le succès que l'on sait : Time Bandits, Fisherman King, Le Baron de Münchhausen, et bien entendu l'Armée des 12 singes, Las Vegas Parano ou Brazil ! Son dernier c'est Les Frères Grimm que je n'ai pas vu mais il parait que c'est pas top. Un autre est censé sortir d'ici sous peu. Gardant jusqu'au bout, ou plutôt cultivant de plus en plus son univers à part, Gilliam, sans avoir écrit un seul sketch, a pourtant apporté énormément par son esprit cinglé au groupe, dont le générique !
Voici donc les 6 membres officiels des Monty Python. Au début du message, je parlais d'un 7ème éventuel membre officiel. En effet, les Python ont été célèbres presque instantanément, et de fait, durant leur vie scénique. C'est en partie dû au fait que John Cleese avait déjà porte ouverte à la BBC et que cette chaîne leur a laissé toute liberté pour faire leurs pitreries. Bref outre des foules de fans, ils ont aussi déplacés des artistes qui étaient intéressés.
C'est ainsi que dans les présentations du groupe, on entend parler assez régulièrement de Carol Cleveland. Cette petite anglaise née en 1942 était la femme du groupe, dans toutes les situations où il était réellement nécessaire qu'une femme joue le rôle, et pas Jones ou Idle... Membre du Flying Circus, avec lequel elle a fait les tournées, elle apparaît aussi dans les films.
Lesson 2 : Monty Python's Flying Circus
Lesson 2 : Monty Python's Flying Circus
Le succès du groupe des Python tient uniquement à leur spectacle télévisuel, un show produit et proposé par la BBC, entre 1969 et 1974, ce qui ne nous rajeunit pas, surtout ceux qui n'étaient pas nés comme moi. Les 6 membres participent à l'écriture de chaque épisode, avec un degré de liberté et de non censure très rarement atteint, surtout pour une émission de ce type. La BBC a pris le risque (tout relatif) de faire confiance à Cleese et Chapman, qui travaillaient déjà pour elle auparavant, et n'en a pas été déçue. Au long de 3 années, 3 saisons de 13 épisodes, puis une 4ème plus chaotique (6 épisodes), le groupe va s'assurer non seulement un public nombreux, mais une reconnaissance éternelle, aussi bien du public que des autres artistes, toutes catégories confondues (cf l'anecdote sur les Beatles à propos de Sacré Graal).
Il est, je pense, impossible de décrire le Monty Python's Flying Circus sans raconter tous les épisodes un par un, et même là, ce serait nul, car la moitié de leur force humoristique (au moins) réside dans les images, les animations, les voix, les jeux de scènes (j'ai beau ne pas aimer la personne, John Cleese est à mourir de rire dans ses incarnations ). Toutefois, tous sont constitués selon certaines articulations qui donnent à l'ensemble une cohérence totale, de la même manière que pour le film Meaning of Life. Voici quelques pistes d'études, qui ne sont bien entendu pas exhaustives :
- Le premier épisode de la première saison commence sur un plan de Michael Palin en Robinson Crusoë, qui arrive complètement éreinté de la mer, s'affale sur la plage, et dit : "It's...", après quoi, le générique du MPFC démarre. De même, à la fin de l'épisode, on retrouve Robinson Palin endormi sur la plage, qu'un coup de bâton réveille, et qui retourne s'enfoncer dans la mer d'où il est venu. Ce combo "Intro / Outro" devient dès l'ore leur gimmick. Tous les épisodes (ou presque) commenceront au signal de Robinson Palin disant "It's..." dans des circonstances toutes plus folles les unes que les autres.
- Tous les épisodes du MPFC font globalement 30 minutes. Il s'agit d'une succession de sketchs sans queue ni tête, entrecoupés d'animations de Terry Gilliam. Les MP se réclame de faire des sketchs sans aucune chute (ce qui est vrai, et on les en remercie, finir un sketch étant plus dur qu'en faire un). Créant un nouveau type d'humour absurde, les sketchs sont donc "finis" à coup de hache, par l'intervention le plus souvent des animations salvatrices de Gilliam.
- Afin de ne pas trop perdre le spectateur, et toujours en accord avec la cohérence absurde qui caractérise le groupe, chaque épisode possède un fil rouge. Dans le premier épisode de la première saison, par exemple, un personnage au début du show s'assoit, et on entend un cochon hurler, à la suite de quoi un nouveau cochon est rayé sur un compteur à cochon. Voilà, cela suffit pour créer une unité : durant tout l'épisode, un cochon hurlera à chaque fois qu'un personnage s'assoit (bon ce n'est pas aussi simple, mais c'est l'idée). Bref, comme je disais, de manière simple, chaque épisode possède son propre fil rouge.
- A l'intérieur d'un épisode, il existe toujours, au milieu du flot d'absurde, un gros long sketch à thème, de 10 à 15 minutes environ, sur un thème, évidemment, débile. Dans l'épisode 2, toute la deuxième moitié du sketch est une enquête sur les hommes qui se prennent pour des souris, se regroupent entre eux pour se déguiser en souris, manger du fromage, pendant qu'un des invités se déguise en cuisinière et entre avec un balai pour les frapper Ces sketchs longs sont à chaque fois des délires hallucinés issus de cerveaux malades à n'en pas douter, mais hilarants
- Le sketch dont je viens d'écrire est clairement un détournement absurde des soirées libertines. Très souvent dans les MPFC, il y a au moins un sketch basé sur ce modèle du détournement, voire de l'inversion. Par exemple, le père poète qui hurle que son fils veut devenir mineur, qui demande si le métier de poète n'est pas un métier digne, tandis que le fils lui répond qu'il veut vivre sa voie, au fond de la mine (bon je raconte mal, mais c'est l'idée, et de toutes manières, il faut le voir, alors me gonflez pas )
- Enfin, parce que bon je ne vais pas passer la nuit là-dessus, on a énormément de running gags dans tous les épisodes. Ca va du "And now for something completely different" (filiation évidente avec le "sans transition" des Guignols de l'Info, en moins drôle et moche et f'murrr) au Scotsman on a horse (), en passant par un homme en armure moyenageuse complète avec un poulet en plastique à la main qui vient en donner un coup sur la tête du personnage qui va vraiment trop loin dans l'absurde (y a aussi le viking avec son casque à cornes, que j'aime bien ). Ces gags récurrents sont évidemment non seulement hilarants, mais aussi un moyen idéal pour le groupe de couper des sketchs en plein milieu.
Je ne connais aucune édition en VF du Monty Python's Flying Circus, et de toutes manières, je pense que ça ne marcherait pas. M'est avis qu'il n'y a aucune demande pour ces sketchs privés des talents vocaux des acteurs. Comme anecdote, on remarquera que Terry Gilliam, comme je le dis ailleurs dans ce post-fleuve mais je ne sais plus où, n'apparaît quasiment pas en tant qu'acteur, où en rôle secondaire uniquement. Cet état de fait aura tendance à m'amenuiser avec le temps .
Enfin, le nom de ce show n'est un secret pour personne, et il suffit d'avoir un DVD de film pour connaître sa signification en écoutant les commentaires : le groupe cherchait un nom rigolo et nonsensesque (of course) et voulait absolument le mot "Circus" dedans. Après s'être mis d'accord sur un "Flying Circus", il fallait trouver le nom du propriétaire, et après quelques refus de la BBC (quand même, faut pas trop pousser Mémé non plus), le groupe a pensé au python, cet animal rampant et gluant, ce qui a, ensuite, fait penser Eric Idle à son agent de l'époque, qu'il surnommait Monty. Bref aucun sens caché dans ce nom charabiadesque, comme on pouvait s'en douter au vu de l'humour des personnages.
L'âge d'or des Monty Python est clairement cette série télévisuelle, avec des sketchs d'anthologie intemporels, tels The Dead Parrot (le perroquet mort), The Spanish Inquisition (l'inquisition espagnole), The Ministry of Silly Walk (ministère des démarches débiles, énorme ) la vie de Johann Gambolputty de von Ausfern-schplenden-schiltter-crasscrenbon-fried-digger-dingle-dangle-dongle-dungle-burstein-von-knacker-thrasher-apple-banger- horowitz-ticolensic-grander-knotty-spelltinkle-grandlich-grumblemeyer-spelterwasser-kurstlich-himbleeisen-bahnwagen-gutenabend- bitte-ein-nürnburger-bratwustle-gerspurten-mitz-weimache-luber-hundsfut-gumeraber-shönendanker-kalbsfleisch-mittler-aucher von Hautkopft of Ulm (le plus grand nom de la musique baroque ) et évidemment le SPAM SPAM SPAM SPAM SPAM SPAM SPAM
Lesson 3 : Les films des Pythons
Lesson 3 : Les films des Pythons
Les longs-métrages des Monty Python sont au nombre de 5 au total. En réalité, seuls 3 sont réellement des films.
Monty Python and The Holy Grail
Ce film est le premier des trois, sorti en 1974. Il a été co-réalisé par les deux Terry, Jones et Gilliam. L'histoire est celle des chevaliers de la table Ronde et du Roi Arthur qui partent à la recherche du Sacré Graal. Qui n'a jamais entendu parler de ce film où les chevaliers marchent en mimant le cheval, comme des gosses, tandis que les pages derrières eux claquent des noix de cocos pour faire le bruit des chevaux ? Il s'agit sans nul doute du film le plus connu. C'est également celui qui leur a coûté le moins d'argent, avec un budget dérisoire (200 000 £). Il y a énormément à raconter sur ce film, donc je ne vais pas me lancer dedans, mais on peut citer pour l'anecdote que les groupes de rock comme Led Zeppelin et Pink Floyd ont investi de l'argent dans ce film, tout comme Georges Harrison qui a déclaré voir le prolongement des Beatles dans les Pythons (comme quoi la drogue, ça fait pas du bien).
Ce film est complètement décalé, mais avec une cohérence interne travaillée, si bien qu'on est rapidement pris dedans. On finit par ne plus rire de les voir chevaucher à pied par exemple, tellement ça devient logique, et c'est en les voyant "descendre de cheval" que ça redevient drôle. Au moment du tournage, Graham Chapman était complètement alcoolique et avait beaucoup de problèmes ; il ne retrouvait plus son texte, il supportait mal les frasques des deux réalisateurs (qui lui envoient sur la tête des excréments, un mouton mort, du sang par litres...), et pourtant, sa prestation en rôle principal de Roi Arthur fait tout le film. Sacré Graal, titre en français, c'est bien Chapman avant tout ! De son côté, Gilliam n'est pas en reste, puisqu'il joue aussi dans le film. Il fait l'acteur en plus de son boulot de réalisateur et d'animateur. C'est chouette, car ça va se tasser. La co-réalisation va le gonfler, donc il va lâcher l'affaire avec les Python, et dans le même temps, il va de plus en plus s'immerger dans l'animation. Au moment de Sacré Graal, il joue encore assez pour offrir de belles scènes (Patsy, le vieillard de la scène 24...). C'est d'ailleurs rigolo de passer le film à chercher qui joue qui, car les 6 Pythons ont fait la quasi-totalité des rôles du film, mais dans un bordel tel que parfois un même Python devait jouer 2 rôles en même temps, ce qui leur a bien compliqué la vie.
Il existe une édition Double DVD chez les Studios Canal, qui présente un certain nombre d'avantage. Tout d'abord une scène coupée, ce qui ne fait jamais de mal, mais aussi les commentaires audio des 2 réalisateurs, plus une 3ème piste sonore avec les commentaires audio des autres Pythons. Sur le deuxième DVD, un certain nombre d'autres mini-documentaires sur le tournage sont aussi très intéressants et joyeux. On ressent nettement le côté premier film, pauvre, galère, dont tous se souviennent avec le sourire. Pour une vingtaine d'euros, franchement, ça vaut le coup. Personnellement, si vous n'en voyez qu'un, voyez celui-là !
Monty Python's Life of Brian
Deuxième film chronologiquement, il est cette fois réalisé uniquement par Terry Jones, en 1979, soit 5 ans après le Sacré Graal. Les Pythons ont cherché à s'attaquer à un nouveau mythe, et sont tombé d'accord sur Jésus et la religion en général. Hélas, tout le monde doit connaître ses limites, et faire un film de 2 heures en se moquant de Jésus n'était à l'époque pas réalisable (sans doute maintenant non plus d'ailleurs). Pour palier ce problème, les 6 membres eurent l'idée de centrer le film sur Brian, un parfait rien du tout, mais dont la vie passe son temps à croiser celle du Messie, le vrai (enfin ça dépend pour qui). Déjà, il naît dans une étable, la même nuit que Jesus, dans l'étable voisine. Logiquement (au sens pythonesque du terme), les 3 rois mages débarquent pour lui offrir des présents avant de se rendre compte de leur erreur et de tout remballer !
Ainsi, Brian, bien que ne voulant qu'une seule chose, vivre calmement un amour loin de sa mère trop possessive (Terry Jones merveilleux dans ce rôle ), va ainsi être pris pour un messie, réaliser des miracles (si l'on peut dire), s'exiler dans le désert, pour finir par être pris par les romains et crucifié, tout comme son double. L'affaire est habile, car en lui faisant croiser la route de Jesus, les Pythons se mette à l'abri des accusations de dégradation d'image d'un prophète, alors qu'il n'en est, évidemment, rien moins question ici. Graham Chapman, une nouvelle fois dans le rôle titre, porte le film avec son air d'abruti, tandis que John Cleese offre des moments d'anthologie en romain ou en officier juif. Terry Gilliam n'apparaît presque pas, malheureusement, comme je disais plus haut, et Michael Palin est toujours aussi bon dans ses compositions de personnages. Bon oui, j'avoue, Eric Idle n'est pas mon préféré, mais ce serait vraiment faire la fine bouche que de se plaindre.
Film à sketch, de manière encore plus marquée que Sacré Graal (mais moins que Meaning Of Life), Life of Brian croque allégrement les dérives du fanatisme religieux et idéaliste, qui est le thème central. Bien sûr on a droit aussi a d'autres scènes plus légères, comme la lapidation qui est sans doute ma préférée. On remarquera dans ce film l'importance de Carol Cleveland dans la troupe, puisqu'elle est la seule femme à jouer un rôle féminin (ça n'a pas l'air clair, mais c'est pourtant vrai). On notera aussi que des trois films, c'est sans doute le plus grinçant, et assurément le moins absurde. Je n'ai pas vu le DVD collector, donc pas de commentaire dessus pour le moment (par contre, j'ai un beau T-shirt du titre ).
Monty Python's the Meaning of Life
C'est la dernière apparition ever des Pythons tous ensemble. En 1982, Le Sens de la vie sort sur les écrans cinématographiques, sous la réalisation double de Terry Jones et Terry Gilliam. L'année suivante, au festival de Cannes, il reçoit le Grand Prix Spécial du jury (tout ça). Six ans plus tard, Chapman décède, mettant un terme définitif à l'aventure des Monty Python.
Pour monter The Meaning of Life, les Pythons ont travaillé un peu comme avant, c'est-à-dire chacun dans son coin à faire des sketchs. Finalement, ils se retrouvèrent avec une dizaine de sketchs sans aucun rapport apparent entre eux. Ils finirent malgré tout, on n'en doutait pas, par trouver la solution : chacun des sketchs abordait une partie de la vie d'un homme, une période. Meaning Of Life était né : il s'agirait d'une suite de sketchs, assumée, séparée par des écrans titres noirs (de "birth" à "death"), touchant à toutes les étapes de la vie d'un homme, et donc, par là-même, au sens de la vie. Il s'agit donc du plus caractérisé des films à sketchs, de fait le moins facile d'abord pour les non pythoniens, d'autant que l'absurde de tous ces sketchs est à un niveau jamais atteint dans les films.
Le fil rouge est constitué de poissons dans l'aquarium d'un restaurant, qui regardent leurs anciens camarades se faire manger. Bon point de vue pour réfléchir au sens de la vie. Les scènes vont alors s'enchaîner, et on en prend plein la vue sans aucun répit hormis les écrans titres. Certains moments sont tellement absurdes qu'ils pourraient en être choquant pour certains. Pour d'autre (dont moi ), c'est un régal, comme si on voyait enfin la vie, la vraie, à travers le coton qui nous bouche les oreilles, et sans les filtres passe-haut et passe-bas qui nous encercle dans un politiquement correct étouffant. On voit dans ce film des gosses qui se font chier en cours, comme partout, même quand pourtant leurs profs copulent en direct pour leur expliquer la biologie (énorme John Cleese ! ). On voit ces mêmes élèves se faire défoncer literralement par l'équipe des profs dans un match de rugby de gala totalement jouissif. La religion s'en reprend un coup dans le nez avec une chanson qui restera comme l'une des plus célèbres des Pythons, Every Sperm is Sacred. Certains sketchs sont "à mourir" comme le don d'organes, et d'autres totalement déjantés, le pire étant le "fishyyyy fishyyyyy fish"
Enfin bref, ce film est le plus Pythonien de tous, mais ne devrait être vu qu'en dernier, pour vraiment en profiter, une fois bien introduits à la façon de penser des Python. En plus, dans celui-là, Eric Idle m'a convaincu ! Si si, non seulement il a fait de chouettes chansons, dont Always look on the bright side of life, mais en plus, il joue bien. En revanche, Terry Gilliam apparaît encore moins que jamais. Initialement rattaché à l'animation de dessins, comme d'habitude, il a voulu produire un mini-film, une sorte de sketch rien qu'à lui. Ce fou génial a fini par exploser son buget et former un film entier presque, que les autres eurent bien du mal à intégrer au film, la Crimson Permanent Assurance. La solution fut trouvée de le mettre en introduction, car il n'a aucun rapport avec le reste. Enfin, aucun, ce n'est pas tout à fait vrai, mais c'est trop bon pour que je raconte quoi En tout cas, ça lui valut d'être crédité co-réalisateur du film, mais la méthode n'était pas la même que Sacré Graal, durant lequel les deux avaient travaillé de concert.
Meaning of Life est un film dur, mais qui mérite d'être vu. De toutes manières, il n'est pas pire qu'un Lynch En revanche, le DVD collector n'apporte que très peu de matériel intéressant. Les bonus ont été fait trop tard, quand les Pythons sont déjà vieux. Chapman est mort, Idle tout pas beau et gonflant (période post-Casper), Cleese puant de suffisance... Heureusement, les copains Palin et Jones sont restés identiques à eux mêmes. Mais bon, ces petites interviews ne sont franchement pas suffisament intéressantes pour mériter de choisir le Super-double-combo-power-DVD-plus plutôt que le film simple. Excepté pour les fans, bien sûr.