Disons que l'uniformisation en France avec la disparition quasi totale des patois s'est faite avec une contrainte douce.
Le Français (de Paris) est langue officielle depuis François Ier en remplacement du latin.
Jusqu'à la révolution industrielle, les différences de language parlé ne posaient pas trop de problème, vu que les gens se déplaçaient peu. De plus, l'absence d'école pour la majorité de la population faisait que la transmission de la langue se faisait de manière orale, et donc les enfants parlaient la langue de leurs parents, le patois.
La révolution industrielle a induit des déplacements de population plus réguliers, et de plus, l'enseignement s'est développé. Le français s'est imposé à la fois par les chemins de fer (tous les employés devaient le comprendre et le parler -plus ou moins aisémement), et par l'école (les maîtres étaient formés dans les écoles normales, en français, et étaient parfois nommés bien loin de leur région d'origine. Ils ne parlaient donc pas la langue locale. Ils ne pouvaient donc pas, pour des raisons de discipline évidentes, la laisser pratiquer dans leurs cours.) De plus, le Français était valorisé comme langue du savoir et de la connaissance, alors que les patois véhiculaient une image rétrograde et d'enfermement provincial.
À ce phénomène s'est ajouté le fait que les patois étaient très morcelés, et n'avaient chacun qu'un nombre (relativement) réduit de locuteur, mais aussi l'apparition de la radio, et ensuite de la télévision. Pour comprendre la radio, comme pour communiquer avec l'administration, il fallait parler français. C'est ce qui a été la majeure partie de la contrainte. La télévision, apparue après est le rouleau compresseur qui achève de niveler les différences que sont les accents locaux.