Ryo>> Le problème avec la dénonciation du "militantisme", c'est que sous prétexte que tel ou tel scientifique a des convictions politiques fortes, on va discréditer son travail alors même qu'il a respecté des méthodes.
Car je ne vois pas de problème si les méthodes scientifiques sont respectées.
Et le simple fait de choisir un sujet d'étude est une forme de militantisme.
Où ça commence ?
Où ça s'arrête ?
De manière générale, je trouve toujours suspect celui qui arrive avec son chapeau à plume blanche comme Bronner.
Bronner ne sort pas de nulle part, quand il commence à être connu dans les media, il a déjà plus de dix ans de publications. C'est simplement que sa spécialité (idées, croyances et particulièrement la démocratie des crédules) matche parfaitement avec les problématiques actuelles. Comme il est très synthétique et facile à comprendre, il a beaucoup de succès.
Il était venu il y a 3 ans, je crois, lors d'un séminaire académique sur l'éducation aux média et à l'information, c'était très intéressant.
Pour le reste, sur le militantisme... Pour moi, la dérive arrive quand le scientifique va, justement, ne plus respecter la méthode scientifique. En histoire, par exemple, les militants font deux erreurs classiques et éliminatoires : la téléologie et le jugement par la décontextualisation avec la substitution des valeurs de l'époque par celles de l'auteur.
Et ce genre d'erreur, ça passe jamais la relecture des pairs.
Donc le problème, c'est pas par exemple François Furet vs Albert Soboul où là, on a des historiens militants avec deux visios assez éloignés de la Révolution française. Enfin, pour moi.
La recherche universitaire, ça fait déjà 15 ans que je n'en fais plus... Et c'était de la baby recherche.