Mon chtit bilan de ce mondial 2006, dans lequel j'occulte complètement le malheureux incident précédemment cité et que tout le monde, je pense, préférera oublier pour ne retenir que l'artiste.
Bien évidemment, il y a beaucoup de blabla dans mon post pour ne pas dire grand chose et de bons morceaux de subjectivité. Mais bon, vous y êtes habitué, hein :troll:
* Globalement : Je reste plutôt sur ma fin.
On remarque que c’est l’un des tournois les plus pauvres en buts.
De tête, je dirais que c’est le deuxième tournoi le plus pauvre en buts juste derrière le mondial 90.
Faut quand remarquer que dans la seconde partie de ce mondial ( à partir des huitièmes), la moyenne tournait à 1,9 buts par match. C’est très faible. Certes les buts ne font pas tout, mais ça contribue quand même en grande partie au spectacle.
Dommage qu’à partir des huitièmes, presque tous les matchs aient été fermés à double tour.
A tel point que mise à part la France, je crois qu’aucune équipe n’a réussi à renverser un score défavorable à partir des huitièmes. Celui qui marquait le premier gagnait, ou au pire finissait aux tirs aux buts.
Sans parler des buts, ça reste un mondial assez peu spectaculaire. Très tactique, mais vraiment bien peu spectaculaire à quelques exceptions près. Il y a rarement eu des matchs « enlevés ».
Il n’y a pas eu non plus de grosses surprises comme on en a à chaque mondial.
Le Ghana aurait peut-être eu son mot à dire avec Essien en huitièmes et plus de réalisme, la Côte d’Ivoire ne pouvait rien faire contre deux adversaires (l’équipe adverse et l’arbitre).
Les équipes asiatiques ont somme toute été décevantes par rapport à ce qu’on pouvait attendre d’elles après 2002. Surtout le Japon, qui a vraiment raté son mondial.
Le Brésil était très, trop attendu. Comme quoi, c’est rarement le favori qui gagne.
L’Angleterre, eu égard au fait que je n’aime pas ce pays, a été pour moi l’équipe la plus décevante. Quand on a un milieu de terrain composé des Lampard-Gerrard-Beckham & cie, on se doit de faire mieux que ce qu’on a vu contre l’Equateur ou le Paraguay…
Et enfin, carton rouge à l’arbitrage, globalement mauvais.
Marre de voir des buts valides non validés, marre de voir des penalty justement ou injustement sifflés et décider du sort d’une équipe (Côte d’Ivoire), marre des prises de judo dans les surfaces de réparation, marre de voir des spectacles pitoyables comme celui des déménageurs hollandais contre les plongeurs portugais…
Pffff…
* Mes plus beaux matchs :
- Espagne vs France : Le premier vrai coup de tonnerre dans cette coupe du monde, je pense.
Jusqu’alors, tous les favoris avaient au pire assumé leurs rôles en gagnant petitement, au mieux très impressionné. Toutes, sauf la France.
La France avait pour l’instant déçu et l’Espagne largement impressionné.
Mais au coup d’envoi, toutes ces certitudes, ces données sont très vite parties en fumée.
L’Espagne a la possession de la balle, mais la domination est stérile. Elle ouvre la marque presque contre le cours du jeu sur penalty, mais comme un symbole le jeune Ribery se joue de la défense espagnole et égalise.
Les débats sont équilibrés durant tout le match, l’impact physique et le collectif français impressionnent et à la fin de la rencontre, l’Espagne craque en encaissant deux buts, dont le dernier marqué par le vieux Zizou qui se joue de la défense espagnole et crucifie Casillas.
Le coup de grâce.
Les vieux sont de retour, c’est la renaissance de la génération Zidane. Et on n’aurait pas pu rêver meilleure réponse à la presse française, étrangère et surtout espagnole.
Emotionnellement, si on est français (et qu’on supporte les Bleus, puisque ça ne va pas de soit :troll: ) ce match est énorme quand on le re-situe dans le contexte que l’on sait.
- Brésil vs France :
Les Bleus retrouvés affrontent un Brésil archi-favori de la compétition pour une revanche de 98. Le magicien est français, il s’appelle Zizou, et il nous ressort des tours que l’on ne pensait plus jamais revoir. Tout y a passé : sombrero, passements de jambes, roulette, j’en ai presque eu parfois pitié pour les brésiliens…
Un régal pour les yeux, et certainement l’un des tous meilleurs matchs de Zidane.
Ca aurait fait un très beau jubilé :troll:
- Angleterre vs Suède :
Une Angleterre solide qui semble maîtriser son match à la mi-temps grâce à un superbe (mais peut-être non-voulu) but, et qui est quasiment inexistante au retour des vestiaires.
Les suédois reviennent survoltés, égalisent logiquement, touchent plusieurs fois les montants, dominent outrageusement… mais n’arrivent pas à prendre l’avantage.
S’ensuit un moment assez extraordinaire : les supporters anglais se réveillent et entame un « God save the Queen » à donner des frissons pendant que son équipe nationale balance une contre-attaque et contre le cours du jeu, reprend l’avantage à quelques minutes de la fin.
Vraiment un très joli moment.
Mais les suédois, qui pourraient être abattus, arrachent une égalisation largement méritée dans les dernières secondes.
Un bien beau match par son intensité et son scénario
-Brésil vs Japon :
Je cite ce match surtout pour la seconde mi-temps magique du Brésil. Du football à la « FIFA-sur-PS2 » à en tomber par terre, des dribbles qui donnent le tournis aux pauvres japonais, des doubles une-deux à la vitesse de l’éclair, des talonnades dans tous les sens, un Gronaldo qui, en dépit de sa surcharge pondérale nous gratifie d’un but sur lequel, dos au but, il se retourne à une vitesse assez exceptionnelle…
Le match se finit sur le score de 4-1, mais la défaite du Japon aurait pu être bien plus lourde.
A noter dans ce match qu’en première mi-temps, Wakabayashi nous sort un match énorme :yaisse:
Bref, dans cette seconde mi-temps, on voit un Brésil tel qu’on pensait le voir à chaque match.
- Allemagne vs Italie :
Un match où il ne se passe pas grand chose dans le temps réglementaire mais qui devient épique dans les prolongations, où l’Italie démontre une supériorité technique et tactique qui renverse littéralement l’Allemagne, avec deux très jolis buts à la 119ème et 120ème.
Un coup de génie de la part de l’entraîneur italien que d’avoir oser finir en un improbable 4-3-3.
Un match qui me laisse quelques images pour son final époustouflant et la surprise de voir des italiens prendre littéralement le match en main, et de les voir si « offensifs ».
* Les Bleus (vous ne pensiez tout de même pas échapper à un de mes énièmes barratins sur les Bleus quand même :mdr: ) :
Tout a déjà été dit, je pense.
Après un premier tour difficile (certainement du à la peur de faire un 2002-bis et au lynchage médiatique français et étranger), la France a fait une seconde partie de mondiale absolument énorme en alignant trois des plus gros favoris pour le titre successivement - et dans le temps réglementaire s’il vous plaît - et finissant ce mondial en laissant échapper la coupe du monde, sans perdre la finale, à une Italie qui ne lui était assurément pas supérieure, mais qui, dans cette coupe du monde, a eu un poil plus de réussite que les Bleus, cette même réussite qui avait fait des Bleus 98 champions du monde.
Car pour moi, le parcours des Bleus 2006 est autrement plus consistant, impressionnant et paradoxalement plus méritant que celui de 1998.
En 98, on ne bat dans le temps réglementaire qu’un « gros », le Brésil. Et on éprouve les pires difficultés face à des équipes «prétendues plus faibles ».
Surtout, on a l’énorme avantage de jouer à domicile. Et on sait combien ça joue (se rappeler de l’Allemagne face à l’Argentine en quart).
En 2006, c’est cette maîtrise française face à quatre gros favoris qui impressionne. Que ce soit contre l’Espagne, le Brésil, le Portugal et même contre l’Italie, elle fait le match qu’elle voulait faire. A aucun moment on a sentit qu’elle pouvait sombrer. On a bien sûr eu très souvent peur, mais en fin de compte, à combien de situations réellement dangereuses la défense française a-t-elle du faire face ? Très peu, au final, n’encaissant que trois buts : deux sur coups de pied arrêtés et un but casquette.
Pour moi, les Bleus 2006 sont bien meilleurs que les Bleus 98. Il ne manquait qu’une chose : la petite étoile qui vous suit jusqu’au bout et qui fait que vous gagnez la coupe du monde, qui fait que votre tir au but, au lieu de rebondir à l’extérieur du but après avoir heurté la transversale, va au fond.
Mais bon, c’est ça aussi qui fait la beauté du footcheball : les jeux ne sont jamais fait à l’avance… sauf dans le Calcio ces dernières années :troll:
Il était dit que le beau conte « génération Zidane » ne pouvait pas se finir en 2004 contre la Grèce, avec ce goût amer d’un immense gâchis, d’un conte qui se finit mal, d’une belle aventure dont on aurait arraché les dernières pages du livre : non, il manquait définitivement le dernier chapitre de cette belle histoire.
Et bien que la coupe du monde 2006 ne soit pas française, nous avons enfin ce dernier chapitre qui conclut magnifiquement l’histoire de cette génération exceptionnelle.