Tout d'abord, j'ai hésité quand à la rubrique dans laquelle placer ce topic. Sport ou télévision ? Si la performance physique n'est certes pas à mettre en doute, il se trouve que le catch a davantage sa place aux côtés de Prison Break, Lost et autres Heroes qu'assis sur le même banc que Zidane, Tony Parker et consorts.
Il convient en premier lieu d'écluser la traditionnelle question idiote : oui, le catch, c'est du chiqué. M'est tout de même avis que personne n'en doute une fois passé un certain âge. Un très bon papier sur la question occupait 2 pages du n°21 du magazine Joystick (novembre 1991), magazine que j'ai pu retrouver dans son intégralité sur le net, faute de posséder des bras de 60 km de long et ainsi feuilleter mon exemplaire. Le journaliste en charge du papier y opérait quelques comparaisons fort bien senties.
Dans un premier temps, il comparait le catch au théâtre, retorquant au classique "C'est nul le catch, c'est truqué" que le théâtre aussi c'était truqué, que les acteurs savaient dès le début comment la pièce allait se terminer. Et bim ! Mais je le répète, "Le catch, c'est truqué" me semble être une doléance appartenant définitivement au passé.
Un peu plus loin, comparaison un poil osée avec le cinéma. D'un côté, les films adaptés d'Agatha Christie où tout l'intérêt est d'essayer de deviner qui est l'assassin. "On se fout un peu de savoir si c'est bien filmé, bien monté, bien joué, ce qui importe c'est la fin." De l'autre côté, il prend Barry Lindon de Stanley Kubrick comme exemple de film où l'issue finale n'a guère d'importance, soulignant qu'en l'occurrence un narrateur annonce ce qui va se passer avant même que ça n'arrive. "Du coup, on prête attention aux détails, aux lumières, au jeu des acteurs, etc." Et de conclure ainsi : "Eh ben la boxe c'est Agathie Christie et le catch c'est Stanley Kubrick."
Bref, nous voilà donc rendus avec les préliminaires.
95% des gens sont tentés de se moquer lorsqu'on leur parle de catch et je ne saurais les en blâmer puisqu'ils s'imaginent que l'on regarde du catch comme l'on regarde un match de foot (notez qu'il y a sans doute des gens pour regarder le catch au 1er degré...mais ces gens-là loupent tout, croyez-le bien).
En gros, le catch c'est marrant à regarder si on l'aborde à la fois comme un soap et comme le fameux théâtre de Guignol. L'arbitre qui voit jamais rien en se laissant distraire alors que tous les spectateurs s'époumonent, c'est ni plus ni moins que du "Guignol, derrière toi !" Et c'est effectivement scénarisé comme un soap...et au moins aussi mal joué.
C'est délicieusement manichéen et, mieux que tout, les méchants deviennent gentils, les gentils deviennent méchants en un coup de cuillère à pot. Du jour au lendemain, les ennemis les plus farouches deviennent les meilleurs amis à la faveur de l'émergence d'un adversaire commun...et inversement quelques mois plus tard.
Au fond du fond, le catch véhicule les mêmes valeurs que les anime que nous aimons tant (et que les gros navets américains) : la justice qui finit par triompher, le dépassement de soi, etc. Les gentils sont très gentils et les méchants...très très méchants évidemment.
Il faut savoir que c'est extrêmement redondant et c'est aussi de là que vient le plaisir à terme : savoir comment ça marche et pouvoir prédire comment tout va se passer. Durant les programmes hebdomadaires, les gentils perdent souvent du fait des incessantes tricheries et de la traîtrise des méchants. Ce sont des martyrs. Fort heureusement, ils gagnent généralement aux moments importants (durant les programmes Pay per View donc), lorsque les titres sont en jeux la plupart du temps. Si d'aventure ils perdent un match important, pas de panique, le lendemain ils se vengent avec panache. En tous les cas, les spectateurs sont contents car ils soutiennent les gentils de toute leur âme. Les gentils sont les héros du peuple. On les acclame tandis qu'on siffle copieusement les méchants. A noter que l'accueil du public à un temps T n'est conditionné que par l'alignement du personnage à ce même temps T (sauf affinités particulières du spectateur qui le feraient passer outre la conception de bien et de mal, bien sûr).
Le rapport du public américain (le seul qu'on voit) à ce divertissement est assez fascinant de par l'implication des spectateurs vis-à-vis d'un spectacle a priori aussi primaire. On peut facilement en venir à les qualifier de beaufs, et à raison sans doute. Mais c'est le mérite du catch, offrir du rêve et une joie simple à des gens simples ou à des cerveaux fatigués...comme un bon gros film de Chuck Norris. Dans un cas comme dans l'autre, c'est bien meilleur à regarder au 2ème voire 12ème degré profond. :P
Sinon, question redondance, la forme se pose là aussi, les lutteurs utilisant toujours les 3-4 mêmes techniques, dont 1 ou 2 "finish moves", comme lorsque vous prenez toujours le même perso auquel vous faites exécuter la même technique qui va bien à chaque fois dans un jeu de baston.
Oui donc, soap + Guignol + nanard + jeu vidéo = catch.
Il convient en premier lieu d'écluser la traditionnelle question idiote : oui, le catch, c'est du chiqué. M'est tout de même avis que personne n'en doute une fois passé un certain âge. Un très bon papier sur la question occupait 2 pages du n°21 du magazine Joystick (novembre 1991), magazine que j'ai pu retrouver dans son intégralité sur le net, faute de posséder des bras de 60 km de long et ainsi feuilleter mon exemplaire. Le journaliste en charge du papier y opérait quelques comparaisons fort bien senties.
Dans un premier temps, il comparait le catch au théâtre, retorquant au classique "C'est nul le catch, c'est truqué" que le théâtre aussi c'était truqué, que les acteurs savaient dès le début comment la pièce allait se terminer. Et bim ! Mais je le répète, "Le catch, c'est truqué" me semble être une doléance appartenant définitivement au passé.
Un peu plus loin, comparaison un poil osée avec le cinéma. D'un côté, les films adaptés d'Agatha Christie où tout l'intérêt est d'essayer de deviner qui est l'assassin. "On se fout un peu de savoir si c'est bien filmé, bien monté, bien joué, ce qui importe c'est la fin." De l'autre côté, il prend Barry Lindon de Stanley Kubrick comme exemple de film où l'issue finale n'a guère d'importance, soulignant qu'en l'occurrence un narrateur annonce ce qui va se passer avant même que ça n'arrive. "Du coup, on prête attention aux détails, aux lumières, au jeu des acteurs, etc." Et de conclure ainsi : "Eh ben la boxe c'est Agathie Christie et le catch c'est Stanley Kubrick."
Bref, nous voilà donc rendus avec les préliminaires.
95% des gens sont tentés de se moquer lorsqu'on leur parle de catch et je ne saurais les en blâmer puisqu'ils s'imaginent que l'on regarde du catch comme l'on regarde un match de foot (notez qu'il y a sans doute des gens pour regarder le catch au 1er degré...mais ces gens-là loupent tout, croyez-le bien).
En gros, le catch c'est marrant à regarder si on l'aborde à la fois comme un soap et comme le fameux théâtre de Guignol. L'arbitre qui voit jamais rien en se laissant distraire alors que tous les spectateurs s'époumonent, c'est ni plus ni moins que du "Guignol, derrière toi !" Et c'est effectivement scénarisé comme un soap...et au moins aussi mal joué.
C'est délicieusement manichéen et, mieux que tout, les méchants deviennent gentils, les gentils deviennent méchants en un coup de cuillère à pot. Du jour au lendemain, les ennemis les plus farouches deviennent les meilleurs amis à la faveur de l'émergence d'un adversaire commun...et inversement quelques mois plus tard.
Au fond du fond, le catch véhicule les mêmes valeurs que les anime que nous aimons tant (et que les gros navets américains) : la justice qui finit par triompher, le dépassement de soi, etc. Les gentils sont très gentils et les méchants...très très méchants évidemment.
Il faut savoir que c'est extrêmement redondant et c'est aussi de là que vient le plaisir à terme : savoir comment ça marche et pouvoir prédire comment tout va se passer. Durant les programmes hebdomadaires, les gentils perdent souvent du fait des incessantes tricheries et de la traîtrise des méchants. Ce sont des martyrs. Fort heureusement, ils gagnent généralement aux moments importants (durant les programmes Pay per View donc), lorsque les titres sont en jeux la plupart du temps. Si d'aventure ils perdent un match important, pas de panique, le lendemain ils se vengent avec panache. En tous les cas, les spectateurs sont contents car ils soutiennent les gentils de toute leur âme. Les gentils sont les héros du peuple. On les acclame tandis qu'on siffle copieusement les méchants. A noter que l'accueil du public à un temps T n'est conditionné que par l'alignement du personnage à ce même temps T (sauf affinités particulières du spectateur qui le feraient passer outre la conception de bien et de mal, bien sûr).
Le rapport du public américain (le seul qu'on voit) à ce divertissement est assez fascinant de par l'implication des spectateurs vis-à-vis d'un spectacle a priori aussi primaire. On peut facilement en venir à les qualifier de beaufs, et à raison sans doute. Mais c'est le mérite du catch, offrir du rêve et une joie simple à des gens simples ou à des cerveaux fatigués...comme un bon gros film de Chuck Norris. Dans un cas comme dans l'autre, c'est bien meilleur à regarder au 2ème voire 12ème degré profond. :P
Sinon, question redondance, la forme se pose là aussi, les lutteurs utilisant toujours les 3-4 mêmes techniques, dont 1 ou 2 "finish moves", comme lorsque vous prenez toujours le même perso auquel vous faites exécuter la même technique qui va bien à chaque fois dans un jeu de baston.
Oui donc, soap + Guignol + nanard + jeu vidéo = catch.