Hum, l'ennui est que le problème est mal posé. Concernant l'Afrique, il n'y a pas trente-six solutions : il s'agit d'abord et avant tout de ne plus s'en occuper et de la laisser grandir seule, sans l'aide des entreprises étrangères (les infrastructures sont toutes le fruit des anciennes colonies ou des nouvelles multinationales).
Je ne suis pas tout à fait d'accord. Nous nous trouvons face à des pays pauvres, aux infrastructures parfois dans un état pitoyable, et souvent totalement insuffisantes pour une population en très forte croissance (Cf les déplacements à Lagos au Nigéria). L'idée n'est pas pour moi de dire que les services publics de ces pays doivent être privatisés pour une bouchée de pain et donc tombent dans les mains des multinationales occidentales (Cf toutes les infrastructures appartenant à des grands groupes français dans les anciennes colonies suite aux privatisations imposées par le FMI), mais au contraire, que l'aide au développement soit maintenue. L'idée étant de subventionner des projets locaux, ou éventuellement, les grandes multinationnales ne seraient pas représentées. Actuellement, l'aide au développement est utilisé par les gouvernements des pays riches plus comme un moyen de fournir des marchés à des multinationales "amies" qu'à viser le développement des pays aidés.
L'idée est donc d'apporter les moyens financiers de réaliser des projets locaux insérés dans leur milieu. C'est à cette condition que l'Afrique se développera.
Tant qu'il y aura des restes de la Colonisation, l'Afrique ne cherchera pas à se dépêter toute seule d'une situation politique et économique catastrophique (la faute aux frontières arbitraires d'avant 1960 qui engendre des conflits ethniques et des coups d'état chaque mois).
Le problème des frontières en Afrique est qu'elles ne représentent que le découpage du territoire entre les grandes puissances au traîté de Berlin à la fin du XIX
ème siècle. Ce découpage reflète la puissance respective des pays colonisateurs à cette époque. Ces frontières ont été considérées comme intangibles lors de la décolonisation. Et ce à la fois par la volonté des puissances coloniales de conserver leur influence, et par les nouvelles élites qui évitent ainsi une période d'instabilité et de guerre immédiate que ne manquerait pas d'entraîner toute remise en cause des frontières. Ces frontières ne représentant finalement ethnologiquement rien sont instrumentalisées par les divers pouvoirs pour créer des xénophobies quand ils sont en difficulté. Les hommes politiques africains savent aussi parfaitement se servir des ficelles les plus ingnobles. Cette situation est agravée par une situation de rivalité impérialiste sur les ressources naturelles de ces pays entre les grandes puissances. Ainsi, pour récupérer l'exploitation d'un champ minier important qu'un gouvernement plus indépendant que les autres lui aura retiré, une multinationale européenne ou américaine n'hésitera pas à armer une rébellion, voir à la monter de toute pièces. C'est ainsi que des provinces du nord-est du Congo-Kinshasa échappent au gouvernement central. Une rébellion y assurant l'exploitation d'un minerai indispensable aux téléphones portables, le
coltan.
Ensuite, pour créer une véritable africa-attitude, il faut arreter d'envoyer les gens fairent leur études en Europe ou aux States car ils ne trouveront jamais un esprit propre à leur pays pour rendre service aux traditions et aux valeurs diverses de leur peuple. Je le vois bien avec la création depuis quelques années d'une école de conservation du patrimoine 100% africaine au Bénin. Comme les objets n'ont pas la meme valeur qu'en Europe ni la même éthique, ils ont mis en place une muséographique qui n'a rien à voir avec la nôtre. Au début, un représentant blanc est venu, leur a filé quelques directives de bases et après ils se sont débrouillés seuls afin de réaliser un concept fait par des africains et pour des africains et non des touristes à gogo... ils sont donc parvenu à mettre en place un mode de pensée totalement africain qui prouve que ce continent peut tout à fait se désenclaver des béquilles occidentales pour évoluer sans avoir à quémander à l'étranger. Leurs richesses doivent être extraites par eux et uniquement pour eux. Ils doivent se séparer des trusts étrangères si elles veulent augmenter leur PIB sans avoir à verser des intérêts aux Occidentaux.
Pour la formation, encore faudrait-il qu'il y ait des universités d'envergure internationale en Afrique. Tant que ça ne sera pas le cas, une formation des élites locales sur place est une utopie. Car ne rêvons pas, pour un européen déjà, Harward est une référence. Y entrer est un signe de réussite scolaire et sociale indubitable. Pour moi, la solution n'est pas de fermer les grandes universités occidentales aux africains, mais au contraire de les ouvrir autant que nécessaire. Ceci tout en faisant en sorte que ces personnes diplômées retournent dans leur pays après pour participer à son développement. Ceci pourrait passer par l'attribution de bourses avec obligation de servir son pays pendant 10 ans, ou sinon d'avoir rembourser une somme telle qu'elle découragerait leur débauche par d'autres états.
D'autre part, je suis d'accord sur le développement des modes de pensée locaux, mais il faut aussi voir à ne pas vouloire uniquement penser à enfermer l'Afrique dans son africanité. Nous sommes dans une économie globale, et l'objectif est que l'Afrique participe à égalité avec les autres à cette économie. Il faut bien sûr la débarasser du pillage par les multinationales, mais il faut aussi l'aider à se développer. Une raffinerie, ou une usine de traîtement des eaux ont un fonctionnement identique quel que soit le continent. Seulement, tant que ce type d'infrastructure ne pourra être implanté autant que nécessaire pour des raisons économiques, l'Afrique est condamné à rester un continent miséreux.
Pour moi, le développement de l'Afrique passe par une aide au développement mieux maîtrisée (pas réduite, mais au contraire augmenté!) pour financer des projets à la mesure des économies locales, et que les finances publiques locales permettront d'entretenir ensuite. Ceci peut arriver à enclancher un développement... Mais y'a du boulot... Ceci dit, le développement de l'Afrique ne pourrait avoir que des conséquences positives sur les flux migratoires... C'est sûr que ça ferait partir le fond de commerce électoral de Sarko' en cacahuète...