Nicolas Sarkozy précise ses propositions de politique étrangère
Un « traité simplifié » pour l’Europe
La première urgence de notre politique internationale, c'est de résoudre la crise institutionnelle européenne ouverte par le 'non' néerlandais et le 'non' français" au printemps 2005, a déclaré Nicolas Sarkozy, le candidat de l'UMP à la présidentielle, lors d'une conférence de presse consacrée à son programme de politique internationale, mercredi 28 février.
"Si je suis élu président de la République, je proposerai à nos partenaires européens un traité simplifié. (...) Il n'aura pas pour but de refondre l'Europe politique, il aura pour but que les institutions européennes se remettent à fonctionner", a-t-il réaffirmé, soulignant qu'il n'y avait "aucun intérêt à laisser perdurer une crise européenne".
Absolument contre, ce qu'il ne dit pas c'est qu'il passera par l'Assemnlée Nationale. Or à un refus du peuple, on ne répond pas par un passage en force par l'Assemblée. Faut faire accepter le traité par le peuple, ou ne pas en faire de nouveau, sinon c'est accroître le ressentiment de la populationn envers les institutions européennes ressenties comme tyranniques et non démocratiques.
Pas de soumission vis à vis des Etats-Unis
L'amitié entre l'Europe et les Etats-Unis est une nécessité pour l'équilibre du monde", a déclaré M. Sarkozy. "Mais l'amitié, c'est d'être avec ses amis quand ils ont besoin de vous et d'être capable de leur dire la vérité quand ils ont tort. L'amitié, c'est le respect, c'est la compréhension, c'est l'affection, mais ce n'est pas la soumission", a-t-il souligné. "Je veux une France libre, je veux une Europe libre. Je demande donc à nos amis américains de nous laisser libres, libres d'être leurs amis", a-t-il conclu.
Nicolas Sarkozy a par ailleurs estimé que l'Alliance atlantique et l'Europe de la défense devaient être "complémentaires", sans être"substituables". "L'OTAN n'a pas vocation à mes yeux à devenir une organisation concurrente de l'ONU", a-t-il précisé.
Globalement rassurant. Il y a ces mots qui me dérangent tout de même "libres d'être leurs amis". Peut être s'est il mal exprimé, parce que là, je ne vois pas où est la liberté du coup.
Des sanctions contre l’Iran
Nicolas Sarkozy a réaffirmé que "la perspective d'un Iran doté de missiles nucléaires n'est pas acceptable", appelant Téhéran à "choisir entre les sanctions et la coopération avec la communauté internationale".
La possession par l'Iran de l'arme nucléaire "ouvrirait la voie à une course aux armements dans la région, [et serait] une menace constante pour l'existence d'Israël et le sud-est de l'Europe", a déclaré le candidat UMP. "Il ne faut pas hésiter à renforcer le régime des sanctions", a-t-il poursuivi, tout en souhaitant "à tout prix qu'on évite un choc des civilisations".
Sur le chapitre du nucléaire français,"pour garantir la protection de nos intérêts vitaux (...) la dissuasion nucléaire reste un impératif absolu à mes yeux", a fait valoir M. Sarkozy. "La dissuasion nucléaire est l'assurance vie de la nation française, c'est la garantie qu'un autre Etat réfléchira plusieurs fois avant de s'en prendre directement ou indirectement à nos intérêts vitaux, sauf à s'exposer à une sanction immédiate hors de proportion avec les avantages recherchés", a expliqué le ministre de l'intérieur.
Pour l'Iran, il aurait fallu penser à sanctionner Israél pour son armement nucléaire d'abord. Ce deux poids deux mesures est insupportable, sachant qu'Israél fait bien plus de victimes dans la région que les Iraniens.
Pour le nucléaire français, rien à redire
L’offensive israélienne au Liban a été disproportionnée
Je mets sur le même plan le droit d'Israël à la sécurité – Israël créé par l'ONU – et le droit des Palestiniens à avoir un Etat viable", a déclaré le candidat de l'UMP à la présidentielle. "Je crois au respect de la sécurité d'Israël et je ne transigerai pas. Mais je dis aussi que la réaction du gouvernement israélien dans la tragédie libanaise a été disproportionnée", a-t-il poursuivi.
"Je ne me sens pas moins ami d'Israël en disant cela. Je suis un ami libre, libre de dire aux Etats-Unis quand je ne suis pas d'accord, libre de dire au premier ministre israélien quand je ne suis pas d'accord", a-t-il ajouté.
Concernant le conflit au Proche-Orient, il a affirmé que "l'objectif est la création d'un Etat palestinien indépendant et viable", ainsi que "le renforcement de la sécurité d'Israël, qui est un objectif non négociable".
C'était son graaaaaaaaaand point faible, je le pensais aussi pro israélien que Bush. Qu'il reconnaisse la disproportion de la réaction israélienne à l'enlèvement d'un soldat fait une légère différence. Ca le met au niveau de tous les politiques français somme toute, exception faite de l'extrême gauche.
Dénoncer les violations des droits de l’homme en Russie et en Chine
On ne peut pas rester silencieux face aux 200 000 morts et aux 400 000 réfugiés des guerres de Tchétchénie. Le silence n'est pas tenable", a souligné Nicolas Sarkozy. "Ce n'est pas parce que la Chine et la Russie sont de très grandes puissances que l'on doit s'interdire de dénoncer les violations des droits de l'homme qui y sont commises", a-t-il déclaré. M. Sarkozy a également dénoncé les violations des droits de l'homme au Darfour.
Du politiquement correct, rien à y redire
Réduire la présence des militaires français en Afrique
Concernant les bases de l'armée française en Afrique, leur"première fonction (...), c'est d'aider l'Union africaine à construire une architecture de paix et une sécurité régionale" en Afrique, a-t-il dit. "Mais aujourd'hui elles conduisent parfois la France à devoir s'impliquer dans une crise à titre humanitaire pour préserver la sécurité des populations civiles et des ressortissants étrangers." "Ces interventions, je le sais, sont parfois mal comprises en Afrique comme en France", a poursuivi M. Sarkozy, qui a toutefois rendu hommage à la politique menée par Jacques Chirac depuis douze ans.
Ainsi, la présence militaire française en Afrique "devra être limitée au strict minimum, lorsque l'Union africaine se sera dotée d'une capacité stratégique et militaire de rétablir elle-même la légalité internationale sur le continent", a estimé le candidat. "Je souhaite donc que l'armée française reste au service de la sécurité de l'Afrique mais de préférence sous mandat de l'ONU et de l'Union africaine."
"Je pense aussi que nous ne pouvons pas nous contenter de la seule personnalisation de nos relations. Les relations entre des Etats modernes ne peuvent pas dépendre de la seule qualité des relations personnelles entre les chefs d'Etat", a-t-il déclaré, faisant allusion aux relations de Jacques Chirac avec certains de ses homologues africains et arabes.
Absolument pas d'accord. Cette tendance qu'on a en France à dire qu'il n'y a de survie pour la France que dans l'Europe, qu'il faut retirer les armées, ou les mettre sous mandat de l'ONU, qui ressemble un peu à une volonté de disparaître de la surface de la Terre, me saoûle au plus haut point. Un pays qui a survécu à toutes les merdes possibles pendant 1500 ans et qui tout d'un coup est sûr que seul il va crever, que seul, c'est un pays d'incapables qui ne pourra rien faire de bon.
Les Américains se privent pas eux d'avoir des bases un peu partout dans le monde. Si on part, eux ou les Chinois nous remplaceront. Est ce que ça améliorera le sort de l'Afrique ?
Contre un retrait précipité d’Irak
En Irak, ma conviction est que la solution ne peut être que politique", a déclaré M. Sarkozy. "Il faut réinventer un pacte entre Irakiens qui assurerait à chaque communauté, à chaque segment – et Dieu sait s'ils sont nombreux – de la société irakienne, à chaque Irakien un accès équitable aux institutions et aux ressources de ce pays", a-t-il ajouté. "Ce pacte isolerait les terroristes". S'agissant du retrait des troupes étrangères du pays, Nicolas Sarkozy a signalé "deux écueils à éviter" : un retrait précipité, "qui entraînerait le chaos", et l'absence de toute perspective de retrait, "à laquelle les Irakiens réagiraient par plus de violences et qui ferait le jeu des terroristes".
Politiquement correct, rien à redire
Elargissement du Conseil de Sécurité
Pour préserver l'efficacité des Nations unies, l'autorité du Conseil de sécurité doit être incontestable", a déclaré le candidat UMP à la présidentielle. Pour cela, "il ne faut pas hésiter à poser la question de la représentativité du Conseil de sécurité, parce que le monde a changé", a-t-il ajouté. "L'élargissement du Conseil est incontournable, cet élargissement doit concerner toutes les régions du monde, et notamment les pays du Sud si nous ne voulons pas livrer le monde à un affrontement stérile Nord-Sud". "Des grands pays comme l'Allemagne, l'Inde, le Japon, le Brésil, l'Afrique, l'Amérique latine comme continents, doivent y être représentés", a-t-il souligné, reconnaissant la difficulté à choisir entre 192 Etats.
"Pourquoi ne pas imaginer de créer des sièges à statut privilégié, éligibles pour trois ans par exemple, pourquoi ne pas imaginer que si un de ces Etats privilégiés était réélu à ce siège trois fois, il pourrait devenir permanent ?" a-t-il suggéré.
Absolument pas d'accord!!!!!!!!!!! Soit on élimine le droit de véto, soit on garde un Conseil de Sécurité à cinq, mais multipliez les droits de veto, c'est définitivement bloquer l'ONU. Y aura toujours un des vetoistes pour se plaindre d'une décision onusienne et la bloquer
Résumé: Je ne partage absolument pas l'idée de la place de la France dans le monde qu'a monsieur Sarkozy ( sauf pour la dissuasion nucléaire ). Le gros problème, c'est que je pense que les autres candidats ont à peu de choses près la même politique internationale en tête.
Ces élections sont prometteuses