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Topic: Le Japon et les Japonais (Read 106757 times) previous topic - next topic

Re : Le Japon et les Japonais

Reply #75
L'article du jour, a mediter...


Source : http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3232,36-684536,0.html
Quote
Les enseignements oubliés de la guerre du Pacifique, par Philippe Pons
Le front européen de la seconde guerre mondiale est trop proche, son histoire trop explorée, pour qu'il se prête à des assimilations simplificatrices. Plus lointaine, se déroulant dans des pays à l'histoire peu connue, la guerre du Pacifique, qui prit fin avec la signature, le 2 septembre 1945, de l'acte de capitulation du Japon, donne lieu en revanche à une foule de clichés et d'analogies réductrices.


Comme celle à laquelle vient de se livrer une fois de plus George Bush, sur la base navale de San Diego lors de la célébration du 60e anniversaire de la reddition du Japon, en comparant la démocratisation de l'Archipel à la situation en Irak.

Sur le premier registre ­ les clichés ­, la guerre du Pacifique est une source intarissable. Ainsi, les pilotes-suicides ou kamikazes sont-ils l'archétype du fanatique, le raccourci pour désigner les terroristes qui se tuent avec leurs victimes. Assimilation erronée : le seul point commun est l'exploitation de l'idéalisme de jeunes parfois à peine sortis de l'adolescence.

Les pilotes-suicides japonais étaient pour la plupart moins volontaires que contraints. Ils ne partaient pas la joie au coeur mais la peur au ventre, et ils mouraient moins pour l'empereur qu'en pensant protéger leur famille. C'étaient enfin des soldats, obéissant aux ordres, non des terroristes. Leurs cibles étaient des objectifs militaires, non des populations civiles. Autre stéréotype : l'attaque surprise japonaise sur la base américaine de Pearl Harbor en décembre 1941. L'acte de traîtrise par excellence. Certes. Mais si on se place dans la rhétorique de l'administration Bush, c'était simplement une attaque "préemptive" destinée à prévenir une offensive américaine, écrit l'historien de la guerre du Pacifique John Dower.

L'éloignement et la méconnaissance ne sont pas les seules raisons de ces simplifications.

Elles tiennent aussi au caractère manichéen d'une guerre sans quartier, plus sauvage que sur le front européen : "Racisme, déshumanisation de l'ennemi et extermination furent sans précédent , écrit John Dower dans War Without Mercy, Race and Power in the Pacific War (Pantheon book). Il n'y eut jamais dans le cas des Japonais l'équivalent du 'bon Allemand'." Pour les Alliés, l'orgie de violence en Europe fut "nazie" plus que le fruit de dispositions culturelles ou psychologiques germaniques. En Asie, les atrocités étaient simplement "japonaises". En niant toute individualité, singularité ou pluralité à l'ennemi, celui-ci était d'entrée de jeu déshumanisé.

En dépit des interrogations sur le caractère "libérateur" de la guerre en Irak qui se font jour aux Etats-Unis, le Japon après la défaite reste pour George Bush le précédent à l'éclosion d'une démocratie sous la houlette de l'occupant américain. Une analogie qui défie l'histoire. En six ans d'occupation (1945-1951), pas un soldat américain ne fut tué dans l'Archipel. Si les Japonais acceptèrent la défaite, c'est que les Américains avaient un plan d'occupation, et surtout que les Japonais étaient prêts à un retour à la démocratie et à renouer avec une expérience libérale, certes incomplète mais qui n'en constituait pas moins un précédent.

Etat de droit, l'Archipel avait connu une vie parlementaire et une presse d'opinion qui avait combattu en faveur des idéaux démocratiques dès la fin du XIXe siècle. Avant qu'il ne sombre dans le militarisme au début des années 1930, le Japon avait été le foyer des idées socialistes pour le reste de l'Asie. La pensée libérale y avait fait souche.

Dans les grandes villes, de ce qu'il est convenu d'appeler la "démocratie de Taisho" (1912-1926), avait fleuri une culture de masse protéiforme, véhiculant de nouveaux modes de vie et de pensée influencés par l'Occident. Le Japon bénéficiait, enfin, d'une cohésion sociale et d'une forte identité culturelle conjuguées à un niveau d'éducation élevé.

Dans un premier temps, les Américains jouèrent sur la gauche et les syndicats pour raviver les valeurs démocratiques. Et jusqu'au retournement de 1947 ­ lorsque Washington décida de transformer le Japon en bastion de l'anticommunisme en faisant renaître la droite , l'occupation fut le dernier grand œuvre de l'idéalisme du New Deal (politique libérale et progressiste du président Franklin Roosevelt).

Apportant la démocratie et une relative justice sociale, celle-ci avait une légitimité. Perçue par les Japonais comme un "american interlude" non comme une rupture, elle fut réintégrée à l'expérience nationale. "Ce fut une libération, non une humiliation" , commente l'historien Akira Iriye. L'occupation n'entama pas la dignité nationale comme en Irak, estime Akira Mizuguchi, de l'Institut du Proche-Orient à Tokyo.


ANALOGIES TROUBLANTES


L'histoire de l'Asie jusqu'au lendemain de la guerre du Pacifique est surtout riche d'enseignements sur le registre des erreurs. Ainsi, la création par le Japon, en 1932, de l'Etat fantoche de Manchukuo présente-t-il ­ en dépit d'évidentes différences ­ des analogies troublantes avec l'Irak : dans les deux cas est à l'oeuvre le radicalisme de droite d'une superpuissance (régionale dans le cas nippon, mondiale dans le cas américain) conjuguée à une manipulation de l'opinion et à un défi aux règles internationales, note le politologue Kang Sang-jung. Dans les deux cas, une guerre d'agression est poursuivie au nom d'une vision messianique (la "libération" de l'Asie ; la "démocratisation" du Moyen-Orient) et de la conviction que la supériorité militaire viendra à bout de tout : la création de l'Etat de Manchukuo marqua, en fait, le début d'une guerre de quinze ans.

Autre enseignement : la Corée du Sud. Affranchie du joug colonial nippon (1910-1945), la péninsule fut sur-le-champ spoliée de cette libération. Divisée en deux par les grandes puissances, elle fut occupée par des armées étrangères (américaine au sud et soviétique au nord). Confisquant le droit à l'autodétermination des Coréens en refusant de reconnaître les autorités qu'ils avaient mises en place, les Etats-Unis installèrent un régime militaire en conservant les hommes qui avaient servi les Japonais. En dépit d'élections, le pays sombra dans la confusion : grèves, insurrections et répressions sanglantes.

La Corée du Sud, entre 1945 à 1950, est la tragique illustration de la bévue qui consiste à assimiler la fin d'une tyrannie (ici le colonialisme nippon) à l'avènement de la démocratie et à croire pouvoir imposer celle-ci sans tenir compte des voeux d'une population et de son besoin de dignité. En juin 1950, le régime du Nord, pensant tirer partie de la confusion au Sud, déclenchait une guerre fratricide.

La "vision" messianique de George Bush, enfin, rappelle singulièrement le message rédempteur des militaristes japonais lorsqu'ils envahirent l'Asie : "Sans véhiculer la prétention à l'universalisme des Etats-Unis, l'idéologie impérialiste japonaise puisait à la même source , écrit l'historien américain spécialiste du Japon Herbert Bix, auteur de Hirohito and the Making of a Modern Japan (Harper Collins), on apprenait aux Japonais à croire en leur supériorité morale et à être fier de la Lumière dont ils étaient porteurs. Comme les Américains aujourd'hui. Et lorsque ceux-ci rencontrent une résistance dans les pays qu'ils envahissent, ils ne se conduisent pas mieux que les Japonais en Chine." Pas si lointaine, décidément, la guerre du Pacifique...
"Honey badger don't care"

Re : Le Japon et les Japonais

Reply #76
Pas le temps de le lire (Print ON et commentaires after si besoin est) mais j'attends avec impatience les résultats des législatives du 11 septembre (quel heureux hasard que ça tombe à une telle date!)... jun.ichiro va devoir faire preuve de clarté pour expliquer le sort de la Poste japonaise... sinon, il coule (il doit être à deux doigts d'ailleurs, non ?)

D's©

Re : Le Japon et les Japonais

Reply #77
Oula pas du tout, il va gagner ces elections haut la main. Tu oublies que les electeurs sont Japonais.

Quote from: "ForumJapon"
Il n'y aura pas de surprise le 11 septembre prochain, Mr Koizumi surf sur son image de renovateur du PLD et d'ailleurs c'est ce qu'il presente dans son spot tv diffuse depuis hier ou il se vante d'avoir tenu sa promesse a savoir briser le PLD, action qu'il pourrait lui-meme qualifier de "Big Bang" politique.

10 jours pour presenter un programme qui tient la route et faire veritablement la difference avec la ligne de Mr Koizumi cela releve du miracle pour le principal parti d'opposition, l'echeance est trop proche, par-contre la ou il ya une possibilite d'un veritablement changement (alternance) et c'est ce qu'il faudra surveiller a partir de 2006, c'est comment l'opposition va gerer sa ligne politique et preparer un eventuel depart du premier ministre en septembre de l'annee prochaine comme il fut annonce.

Avec une annee devant-eux et un premier ministre attendu au tournant le big bang politique pourrait-avoir lieu dans un an, le rendez-vous est prit


Moi je crois plus en rien dans la politique nippone...
"Honey badger don't care"

Re : Le Japon et les Japonais

Reply #78
Au fait, il a changé de cabinet de conseil ? Il se ballade lui aussi en chemise et pantalon, laissant tomber la cravate et la veste... ouah, ça devient rebelle un salarymen depuis quelques mois...

Mais sinon, on ne risque pas une scission au sein du PLD à cause de cette histoire de la Poste ? Tu vas assister à un de ses meetings ? Tu pourrais m'avoir un authographe de jun.ichiro-sama® ? (kyaaaaa!!® inside)

D's©

Re : Le Japon et les Japonais

Reply #79
En fait il y a deja eu cission.... Avec notamment creation du premier parti qui s'avoue franchement nationaliste, le parti Nippon.

Je te conseille de lire ce thread en entier pour bien comprendre les derniers elements. http://www.forumjapon.com/forum/viewtopic.php?t=9417 Tu verras que ce que j'ai dit au tout debut, ben c'est ce qui va se passer! Mais il y a moultes autres details techniques.

En ce moment ce c******d de Koizumi passe dans des spots teles, c'est la campagne. On a aussi pas mal d'affiche du Komeito dans la rue, ils ont du avoir un budget poster consequent. Et quand tu prend le train ou le metro, il y a toujours le politicard du coin pour faire son discours. Chez moi ce matin c'etait le parti communiste...

Sinon en general ils roulent dans des camions avec des hauts parleurs et des jolis filles. C'est bruyant.

Koizumi a fait tomber la cravate pour l'operation cool biz, qui consistait a un assouplissement du protocole dans le monde du travail pendant les deux mois d'etes pour permettre de ne pas mettre la clim trop fort et donc de faire des economies et preserver l'environnement. Dans ma boite par exemple, personne n'est en cravate. Sauf quand on va voir des customers. Mais l'ete est bientot fini. Et ca m'etonnerait pas que dans des boites 100% nippon management traditionnel Japonais a la Matsushita (Panasonic), cette operation cool biz fut jugee trop "neuves"...

"Honey badger don't care"

Re : Le Japon et les Japonais

Reply #80
POur Cool biz je susi au courant (les photos de vitrine de boutique qui vantent la couleur crème et beige)

Print ON (c'est bien, moi qui avait peur de ne pas avoir assez de lectures pour mes trajets by train, je suis gâté !)

D's©

Re : Le Japon et les Japonais

Reply #81
Les Japonais a la montagne.

Un jour tres prochain je cous raconterai en detail mon excursion au Mont Fuji. Mais juste pour dire la tendance sur consumeriste des Japonais qui se "over-preparent" pour des expeditions dangereuses...

Sur Hokkaido l'an dernier, meme topo. A part dans le Daisetsu zan et Shiretoko, les montagnes de Hokkaido sont generalement safe. Et quelle ne fut pas ma surprise de constater le niveau d'equipement des Japonais pour attaquer le mont Annupuri, 1050 metres! Deux sticks, guetres, bonnet, limite un baudrier et des raccords... Je suis pas partisan de l'attitude francaise a y aller en sandale, mais bon, des chaussures de marches normales avec de bonnes chaussettes et un coupe vent ca suffit non?

Au Mont Fuji, on trouve des Japonaises en talons qui achetent des bonbonnes d'oxygene vendues a prix d'or a chaque station... Petit rappel, le Mont Fuji fait 3776 metres.... Moins haut que l'aiguille du midi. Des fois on se croirait a l'expedition ultime du K2 facon vertical limit....  :mdr2: Ah la la, ils sont bien marrants les Japonais quand meme!!!
"Honey badger don't care"

Re : Re : Le Japon et les Japonais

Reply #82

Les Japonais a la montagne.

Un jour tres prochain je cous raconterai en detail mon excursion au Mont Fuji. Mais juste pour dire la tendance sur consumeriste des Japonais qui se "over-preparent" pour des expeditions dangereuses...

Sur Hokkaido l'an dernier, meme topo. A part dans le Daisetsu zan et Shiretoko, les montagnes de Hokkaido sont generalement safe. Et quelle ne fut pas ma surprise de constater le niveau d'equipement des Japonais pour attaquer le mont Annupuri, 1050 metres! Deux sticks, guetres, bonnet, limite un baudrier et des raccords... Je suis pas partisan de l'attitude francaise a y aller en sandale, mais bon, des chaussures de marches normales avec de bonnes chaussettes et un coupe vent ca suffit non?


Alors, tu as eu beau temps? T'es monte jusqu'au bout?
C'est vrai que les Japonais qui montent le Fuji se "over-preparent", mais parfois le temps peut etre vraiment pourri la-bas. Je me rappelle que l'annee derniere, il faisait un tel vent qu'on avait de la peine a tenir debout  :D et qu'une rafale m'a arrachee ma lampe frontale... Et J'ai pas pu monter jusqu'au bout parce que les guides ont ferme l'acces au sommet (enfin, je me suis rattrapee cette annee  :D).  Mais c'etait des conditions exceptionelles a ce qu'il parait...  :mrgreen:
Pourquoi faire simple, alors qu'on peut faire compliqué ?


Re : Re : Le Japon et les Japonais

Reply #84

Pour relever le niveau :

http://shop.yumetenpo.jp/goods/goodsList.jsp?st=bust-up.co.jp&category=1:3&action=category

Il s'agit d'un chewing pour faire enfler les seins, vu sur www.bust-up.co.jp. Il parait que le succes est enhaurme!


Cela ne m'etonne pas que les japonaises s'emballent pour ce genre de truc! :mdr:
Toujours dans la meme veine, la collection automne pour nos amis a quatre pattes: pantalons, culottes, vetements de pluie.... Le tout sur http://www.toydog.jp/ et http://www.chamomileclub.com/reffle/2004autumn/top.html .
Meme les chiens son "in" au Japon!  :mdr2:
Pourquoi faire simple, alors qu'on peut faire compliqué ?

Re : Le Japon et les Japonais

Reply #85
Et puis il y en a qui achètent des fringues pour les chiens qu'ils louent ?  :mdr:
En fait ça marche comment la location ? ils peuvent demander à avoir tout le temps le même s'il est là ? ;)

Re : Re : Le Japon et les Japonais

Reply #86

Et puis il y en a qui achètent des fringues pour les chiens qu'ils louent ?  :mdr:
En fait ça marche comment la location ? ils peuvent demander à avoir tout le temps le même s'il est là ? ;)

Je crois que les chiens se louent a l'heure (pour ceux qui ont juste envie de les promener) ou a la journee... EN fait je ne sais pas trop, vu que l'envie de louer un chien ne m'a jamais traverse l'esprit...  :D
Par contre, je sais ou il y a ce genre de service de location; a Odaiba (nouveau front de mer dans la baie de Tokyo). Je me demandais pourquoi il y avait autant de gens qui se balladaient avec des teckels a poils longs...  :mdr:
Pourquoi faire simple, alors qu'on peut faire compliqué ?

Re : Le Japon et les Japonais

Reply #87
C'est à l'heure à la journée et aussi au week end (là tu as un forfait + bouffe+ niche et gamelles) d'après ce que j'ai lu... Et la bêtise humaine creuse... creuse...
Stupid snake ! You won't be having Jesus Christ Lizard today, will you ? Shame on you ! :o

Re : Le Japon et les Japonais

Reply #88
Cette apres-midi, j'etais en visite a l'agence Internet que ma boite utilise pour ses sites, avec mon boss et deux de mes collegues (la webmaster et son chef).

Au moment de s'asseoir a la table des negociations, mon boss, fraichement debarque au Japon, a fait une petite bourde: il a propose a la webmaster de s'asseoir a cote de lui, ce qui n'a pas plus a son chef. Il a fait tout un pataques pour pouvoir etre assis a cote du boss supreme du departement (mon boss, qui ne comprenait pas trop ou etait le probleme :mdr:).

Et oui, au Japon, bien souvent, dans les reunions les gens doivent etre assis dans l'ordre de la hierachie... Les boss etant toujours assis l'un en face de l'autre...
L'etiquette a son importance ici, un peu trop meme  :D
Pourquoi faire simple, alors qu'on peut faire compliqué ?

Re : Le Japon et les Japonais

Reply #89
C'est quoi le tableau blanc sur lequel koizumi fichait des roses jour l'autre jour (lors de l'élection)
  • Une personne qui n'a jamais commis d'erreurs n'a jamais tenté d'innover. - Albert Einstein
  • La terre n'est pas un don de nos parents, ce sont nos enfants qui nous la prêtent...