Mon modeste avis sur la question: je pense que l'un des problèmes essentiels concerne aujourd'hui l'emploi des séniors. Qu'on travaille jusqu'à 60 ou à 62 (voire plus tard), cela ne résoudra pas le problème dans le sens où comme le souligne MCL80, les gens sont mis au chômage à patir de 55 ans (pas compétitifs, salaires trop élevés, enfin, toute une liste d'arguments du même acabit) et ces gens là, et bien, il faut bien payer leur chômage.
A partir du moment où on aura réformé durablement et en profondeur l'emploi des séniors, de manière à assurer le plein emploi des gens de 55 à 60/62 ans, alors là, oui, on pourra retarder le départ en retraite.
En ce moment, on prend vraiment les choses à l'envers.
Sinon, en supposant donc que ce problème soit réglé un jour (ce dont je doute), partir à 62 au lieu de 60 ne me dérange absolument pas. Les français sont très attachés au système par répartition, or ce système ne pourra perdurer en l'état (et a priori, ce serait souhaitable, on a vu les "résultats" des systèmes 100 % par capitalisation avec la crise aux US...) qu'en assurant un rééquilibrage économique, donc en rallongeant les durées de cotisations. A mon niveau je suis prête à consentir quelques années de plus si cela peut permettre de conserver le système actuel.
Il ne faut pas oublier les principes de base de la démographie: la génératon bayboom n'a pas été remplacée en 1 pour 1. Personne ne peut rien contre ça. Notre génération à nous ne compense pas la génération babyboom, point barre. Donc mathématiquement ça ne colle pas. Si tous les autres pays européens ou presque (je ne parle pas de la Grèce, je pense que c'est inutile?) sont passé à 65 ans, ce n'est pas pour rien, et c'est bien parce qu'il n'y avait pas d'autre solution. Doit on en déduire que le français est une petite chose plus fragile que son voisin européen?
Refuser les réalités économiques, c'est à mon sens, être rétrograde. Le monde évolue autour de la France, et il faut que le pays s'adapte.
Après, concernant ceux qui ont commencé tôt à travailler, ceux qui exercent un métier pénible (le BTP, l'industrie lourde, l'hospitalier dans une certaine mesure), des adaptations sont bien évidemment indispensables. Et les conventions collectives doivent entrer en jeu, pour définir des règles différentes en fonction des corporations. Par contre, je ne suis pas d'accord avec MCL80 sur le cas des cadres ou "cols blancs": c'est tout à fait disproportionné. J'estime, en tant que "col blanc" que j'ai des conditions de travail cent fois meilleures à celle d'un gars qui bosse dans le TP ou dans une usine. Si moi, je dois bosser 3 ans de plus qu'un maçon, cela me semble normal. Faut quand même pas exagérer, non?
Ensuite, oui, les conditions de vie de chacun se sont améliorées globalement: même un ouvrier à la chaine aujourd'hui vit plus longtemps que son semblable des années 50. Quand, avant, les gens mourraient à 70 ans d'épuisement, ben finalement, les retraites, il n'y avait pas besoin de les payer trop longtemps (gore, mais vrai).
DOnc aujourd'hui, on doit payer des retraites décentes, et beaucoup plus longtemps. Et, effectivement, les futurs "vieux" ne seront pas tous propriétaires de leur logement, et ce sera une catastrophe sociale.
Alors on fait quoi? on tient mordicus à la retraite à 60 ans, au risque de ne plus pouvoir assurer une certaine décence (laquelle, aujourd'hui, d'ailleurs, est déjà bien entamée) aux futures personnages âgées (vive l'égoïsme à court terme), ou on accepte de partir un peu plus tard, histoire de faire preuve de solidarité entre les générations?
A méditer...