Re: Venez parler de l'Afrique!
Répondre #8 –
Alors, un petit effort pour faire remonter tout ça de ce lointain passé bien flou dans ma tête, tellement ça me paraît maintenant appartenir à une vie antérieure, un autre être qui serait mort et qui se serait réincarné en moi ( tain ce que j'en dis des conneries )
Sachant que j'y étais du CP au CM1 (1989-1993), je ne me suis pas rendu compte de ce qui m'entourait.
Moi, personnellement, je vivais dans une concession à N'Djamena réservée aux employés de l'ONU ( il y avait de tout, Néo-Zélandais, Belges, Français, Maliens, Nigériens, etc...). A part le club de tennis du coin, les visites chez les copains, la piscine du Novotel, les expéditions vers le Chari, le Lac Tchad, le Sud du Tchad ou le Nord du Cameroun, la vie se résumait en concession-bagnole-école-bagnole-concession.
Donc j'ai totalement ignoré la guerre et les Tchadiens dont on ne voyait que quelques rares représentants à l'école française Montaigne, et quelques jeunes qui venaient mendier à la sortie de l'Ecole. On a bien subi quelques bombardements et quelques échanges de tir, mais à part se réfugier sous les canapés ( ce qui était à l'époque un jeu marrant pour moi ), c'est passé sans que ça me marque. J'ai connu le renversement d'Hissène Habré par Idriss Déby, acteul président tchadien, et ai quand même connu un rapatriement par l'armée en France qui m'a bien marqué en 1992 je crois ( un mois d'école à Paris, la première fois que je découvrais cette ville, j'étais halluciné )
Ce qui me touche le plus, c'est d'avoir passé quatre ans au Tchad en ayant fréquenté plus de Français et de Belges que de Tchadiens, ce qui est un beau gâchis.
La vie en concession pour les gamins était sympa puisqu'on avait un large espace de jeu, une concession étant un regroupenment de nombreuses villas avec jardins dans une enceinte protégée de l'extérieur, une sorte de château fort. On s'y est beaucoup amusés. Chose importante de la vie tchadienne, ne jamais quitter la sacro sainte villa climatisée entre midi et quatre heures quand il fait 50 degrés dehors et pas une goutte de pluie en avril-mai-juin, qui est la période la plus chaude de l'année, bien plus qu'en juillet août, la saison des pluies tchadienne (j'en ai eu des saignements de nez à cause de cette maudite chaleur). D'ailleurs les cours au Tchad se terminaient à midi. Pas de cours l'après midi, le pied. L'hiver, la température pouvait tomber à 10-15 degrés, on n'avait jamais réellement froid.
Comme je l'ai dit précédemment, les loisirs à l'extérieur étaient essentiellement sportifs (tennis, équitation,taekwondo) ou safari loin de la capitale tchadienne N'djamena ( qui tenait plus du village puisqu'il n'y avait que quelques routes goudronnées et que j'ai assisté à la pose du premier feu rouge ( dans les années 90 quand même ). Sinon les véritables villages africains, je n'en ai que très rarement rencontré, puisqu'ils ne sont pas traversés par les routes.
edit:J'oubliais de parler de l'unique cinéma de la capitale dans lequel on allait assez souvent aussi. J'y ai découvert quand même "E.T", un grand classique