Alors...
Ce week-end, trois films dans des registres tres differents.
H2G2
Le delire complet, un humour a la Monty Python mal digere, des effets speciaux bien debiles, et surtout on se plait a reconnaitre la patte des studios Henson. L'histoire est anecdotique, les sketches mal calibres, et s'enchainent de maniere plus ou moins artificielle. On redecouperait le film pour le remonter dans un autre ordre qu'on n'y perdrait pas grand chose. Bref, si l'on sourit de bon coeur ici et la, l'absence de fil rouge valable rend quelque peu indigeste ce catalogue d'idees disparates. N'en restent pas moins quelques excellentes trouvailles tout a fait phagocytables.
Amadeus director's cut
Que dire sur ce film qui n'ait pas ete dit ailleurs? Une claque magistrale, et il n'a pas vole ses 8 Oscars et autre pluie de decorations. Les costumes, les decors, la lumiere sont un regal, on oublierait presque que le film a plus de 20 ans. Cote narration, c'est tout bonnement impeccable, et les personnages de Mozart et Salieri sont des prete-noms pour une these sur le genie et la mediocrite. Le tout servi par une splendide distribution et la divine musique qui accompagne le tout. Je ne suis toutefois pas parfaitement convaincu de toutes les scenes rajoutees dans ce director's cut. La couche "supplementaire" semble parfois bien dispensable, mais l'on pardonne aisement au realisateur face a la precision des eclairages ou la plongee dans son ambiance folle.
Cache
Bien difficile de critiquer ce film d'Haneke que j'attendais de voir avec impatience. La realisation est exemplaire. Les cadrages sont savoureux, plongent dans le malaise, et engluent le spectateur dans la mediocrite et le quotidien "qui nous cache quelque chose" des personnages, a commencer par Daniel Auteuil. L'absence de musique, tres "derangeante", renforce encore ce trait malsain. Helas, a trop vouloir nous faire plonger dans les arcanes d'un coeur coupable sans en donner les cles, on se retrouve a patauger dans une intrigue floue, qui s'effiloche, pour ne pas donner a voir sa minceur. D'autant que les non-dits s'accumulent presque jusqu'a la saturation. A ne pas vouloir assez en dire, c'est le spectateur qui finit par se cacher. En bref, un superbe exercice de style, mais qu'est-ce qu'on s'ennuie!