Ce que les politicards appellent "les corps intermédiaires", c'est à dire les syndicat, sont très affaiblis, car les salariés sont démoralisés. Donc on est dans une pure attaque de classe pour mettre à genoux les employés. Quand les travailleurs au sens large n'ont plus le courage de se battre pour leurs conditions de vie et de travail, le patronat se permet tout. D'autant qu'il a une crise économique grave à faire payer par d'autres.
Tout le monde dit que les patrons ne créeront de l'emploi que s'il en ont besoin pour faire tourner leur activité. Donc il est évident que les dégrèvements massif de charges ne servent à rien à part comme effet d'aubaine pour les employeurs. Où est le million d'emplois que promettait Gattaz il y a 2 ans en échange des abattements de charges qui ont été accordés aux entreprises? On dit que les salariés sont trop payés, mais est-il normal que nous ayons dans ce pays des salariés à plein temps qui ne puissent même pas louer un logement avec leur salaire et qui en soit réduits à aller aux resto du cœur ? L'État en est même à compléter les salaires les plus faibles avec des "primes pour l'emploi"! Alors qu'on nous dit dans le même temps que le salarié français à l'une des productivité horaire les plus élevée. De plus, comparons avec les suisses, où il y a une industrie aussi et qui exporte malgré des salaires bien plus élevés rien que par les effets de change. Ce n'est donc pas le coût du travail qui bloque l'activité, mais une stratégie continue de désindustrialisation.
L'État a liquidé complètement les mines et la sidérurgie, chose que n'a pas fait l'Allemagne qui a pourtant massivement réduit la voilure dans ces domaines. Ce sont des dizaines et des dizaines de milliers d'emplois qui ont été liquidés rien que dans ces secteurs, de l'extraction du minerai au produit fini. Dans la chimie, les gouvernements successifs ont été incapable d'imposer une stratégie aux entreprises du secteur en leur imposant de continuer à produire certaines molécules stratégiques localement. Dans le commerce, les grandes surfaces de périphérie ont été outrageusement favorisées. On a prétendu à la fois créer de l'emploi et réduire le coût des produits, sans vouloir voir les rideaux baissés dans les centre-villes et les dizaines de milliers d'emplois supprimés là aussi. Quasiment aucun pays européen n'a mené une telle politique sur le commerce. Dans l'agriculture on a sacrifié des régions entière à une activité productiviste industrielle tellement bas de gamme qu'ils ne peuvent plus guère exporter que dans des pays sous-développés, sans même parler de l'effondrement du nombre d'agriculteurs avec toutes les conséquences qui en découlent: abandon de territoires entiers pas adaptable à cette industrialisation qui se dépeuplent et sont en train de mourir.
On est sur une politique du low cost généralisé et poussé à l'extrême, sauf que c'est une impasse et certains chauffeurs Über (alles) l'ont bien compris lorsque leur patron a baissé le prix facturé pour les courses: Il n'est pas possible de vivre longtemps lorsqu'on facture en dessous du coût de revient de la prestation. C'est le stade ultime, le prestataire jetable qui paye pour travailler et lorsqu'il n'a plus les moyens, on s'en débarrasse.