La grande classe, comme d'habitude :classe:
Le sujet sur les Voyages
Omni
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Comment hair Tinou.
C'est tout simple voir ces photos de ces voyages :pleure:.
Plus serieusement ca fait toujours plaisir de voir tes périples en détail. La randonnés à l'air completement reposante par la beauté des paysages. Ce lac en plein milieux et ces montagnes au loin ca fait rêver. Surtout que la tu as bien réussi niveau temps. Un ensoleillement de toute beauté.
C'est tout simple voir ces photos de ces voyages :pleure:.
Plus serieusement ca fait toujours plaisir de voir tes périples en détail. La randonnés à l'air completement reposante par la beauté des paysages. Ce lac en plein milieux et ces montagnes au loin ca fait rêver. Surtout que la tu as bien réussi niveau temps. Un ensoleillement de toute beauté.
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tinou
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Merci bieng pour vos commentaires!
Ca c'est pour demaing, quoi!
Apres le beau temps sera plus relatif, mais bieng quand meme...
Posted on: Monday 15 January, 14:53:30
Ouah! Je passe a presque 60-70 visiteurs par jours sur mon blog ces jours ci... :yes:
Aujourd'hui je vais poursuivre mon chemin vers le Lac Mintaro, en suivant la Riviere Clinton dans la vallee eponyme, puis remonter jusqu'au pied de la Passe de Mackinnon.
Cette journee s'annonce magnifique d'apres le bulletin meteo de la veille au soir. Pourtant le ciel est encombre quand je quitte la hutte vers 7h. Une eclaircie courte m'accueille cependant dans la foret, j'espere que c'est un bon indicateur quand a la rapidite avec laquelle ces nuages vont se disperser.
Je pars donc le premier, avec mon sac a dos, mon canif et mon chapeau. En m'avancant seul dans la vallee, j'espere entrapercevoir un peu de vie sauvage sans la deranger. La foret est decidement toujours aussi dense, c'est un ecosysteme dont l'echelle depasse l'entendement. Je realise peu a peu la mesure de la grandeur de cette derniere, et me sens tout petit a cote.
Le chemin est en fait un faux plat, cela grimpe tres gentiment pour le moment. De part et d'autres de cette foret se dressent deux immenses barrieres rocheuses qui ne laissent entrevoir que peu d'issues a part la possibilite, toujours, de poursuivre de l'avant.
Ci-dessous nous pouvons a peine voir la Passe deMackinnon tout au bout du chemin. Mais regardez egalement sur la gauche! Des taches de soleil deteignent sur les parois abruptes le long desquelles degringolent plusieurs sources d'eau. Ces memes parois qui constituent de terribles couloirs d'avalanches en hiver..
Ce lac porte le nom de Lac Cache, et a la particularite d'avoir une eau plus chaude que la normale. A touche de main, je dirai qu'il y a effectivement 5-6 degres en plus dans cette eau sombre. Ca reste pas bien chaud quand meme...
Je vois egalement plusieurs animaux dans les bras peu profonds de la riviere et a ses abords. Tout d'abord voici un couple de Putangitangi, ou Tadorne de Paradis. Le male a le cou assez sombre alors qu'il est entierement blanc chez la femelle.
Et voici un Weka! Un des oiseaux emblematiques de la Nouvelle-Zelande, mais moins celebre que le Kiwi. Il se sert de son bec pour trouver sa nourriture.
Le terrain devient plus varie, la foret se fait de moins en moins dense, bientot des trouees permettent d'admirer des paysages assez sauvages. Ce qui m'etonne dans cette matinee, c'est le calme et le silence incroyable qu'il regne. Je me rapproche petit a petit de ce col qui semblait si eloigne ce matin...
Ca et la toujours ces cascades etonnantes qui se deversent dans des eaux noires. Je ne sais pas a quelle heure le Monstre du Loch Ness est de sortie ici.
La foret me happe de nouveau pour un dernier round, peu avant 10h. Le temps se degage, tant mieux! Les sommets enneiges sont enfin visibles, et je profite du spectacle en prenant un casse-croute que j'estime avoir merite (si vous estimez le contraire, please comment!). Ce decor est magnifique, il rappelle les Alpes en France, au contraire des Montagnes de l'Otago.
Apres quelques tranches de saucisson, un bout de fromage dans du pain et une banane, il est temps de se mettre en route. D'apres ma carte, je suis a environ 1h30 du refuge de ce soir. Je tiens a arriver en avance car avec ce beau temps, je pousserai bien jusqu'au sommet de la Passe de Mackinnon qui est normalement au programme de demain.
La voila! La Passe de Mackinnon! C'est cette espece d'anse souriante ci-dessous :
Si je me retourne a cet instant precis, voici la vallee qui a accueilli mes pas. Ces montagnes n'etaient pas completement visibles en debut de matinee, c'est limite si je n'ai pas envie de faire demi-tour et refaire le parcours avec ces visions de reves. Mais je relativise car bon, j'ai quand meme marche 18 km depuis 7h00 ce matin.
J'arrive a Mintaro Hut au bord du lac eponyme sur les coups de 11h45. Soit donc 4h30 de marche enviro, pour une journee de 6h30 si on en suit le guide. Le ranger du refuge me dit que je devrais escalader la Passe de Mackinnon cet apres-midi car le temps est magnifique (boudiou! Pas un nuage!), et demain il risque fortement de pleuvoir en matinee.
J'attends quand meme un peu sur la berge du Lac Mintaro. Une heure plus tard Steeve, l'Anglais tres sympathique dont j'avais deja parle dans le post precedent, arrive egalement. Je me decide plus tard a monter la passe, mais je vais lui dedier un post special car celui-ci devient assez long. En plus je suis sense monter cette passe que demain, le troisieme jour de trek. Donc pour la suite, ca se passe par la.
tinou
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Apres le beau temps sera plus relatif, mais bieng quand meme...
Posted on: Monday 15 January, 14:53:30
Ouah! Je passe a presque 60-70 visiteurs par jours sur mon blog ces jours ci... :yes:
Aujourd'hui je vais poursuivre mon chemin vers le Lac Mintaro, en suivant la Riviere Clinton dans la vallee eponyme, puis remonter jusqu'au pied de la Passe de Mackinnon.
Cette journee s'annonce magnifique d'apres le bulletin meteo de la veille au soir. Pourtant le ciel est encombre quand je quitte la hutte vers 7h. Une eclaircie courte m'accueille cependant dans la foret, j'espere que c'est un bon indicateur quand a la rapidite avec laquelle ces nuages vont se disperser.
Je pars donc le premier, avec mon sac a dos, mon canif et mon chapeau. En m'avancant seul dans la vallee, j'espere entrapercevoir un peu de vie sauvage sans la deranger. La foret est decidement toujours aussi dense, c'est un ecosysteme dont l'echelle depasse l'entendement. Je realise peu a peu la mesure de la grandeur de cette derniere, et me sens tout petit a cote.
Le chemin est en fait un faux plat, cela grimpe tres gentiment pour le moment. De part et d'autres de cette foret se dressent deux immenses barrieres rocheuses qui ne laissent entrevoir que peu d'issues a part la possibilite, toujours, de poursuivre de l'avant.
Ci-dessous nous pouvons a peine voir la Passe deMackinnon tout au bout du chemin. Mais regardez egalement sur la gauche! Des taches de soleil deteignent sur les parois abruptes le long desquelles degringolent plusieurs sources d'eau. Ces memes parois qui constituent de terribles couloirs d'avalanches en hiver..
Ce lac porte le nom de Lac Cache, et a la particularite d'avoir une eau plus chaude que la normale. A touche de main, je dirai qu'il y a effectivement 5-6 degres en plus dans cette eau sombre. Ca reste pas bien chaud quand meme...
Je vois egalement plusieurs animaux dans les bras peu profonds de la riviere et a ses abords. Tout d'abord voici un couple de Putangitangi, ou Tadorne de Paradis. Le male a le cou assez sombre alors qu'il est entierement blanc chez la femelle.
Et voici un Weka! Un des oiseaux emblematiques de la Nouvelle-Zelande, mais moins celebre que le Kiwi. Il se sert de son bec pour trouver sa nourriture.
Le terrain devient plus varie, la foret se fait de moins en moins dense, bientot des trouees permettent d'admirer des paysages assez sauvages. Ce qui m'etonne dans cette matinee, c'est le calme et le silence incroyable qu'il regne. Je me rapproche petit a petit de ce col qui semblait si eloigne ce matin...
Ca et la toujours ces cascades etonnantes qui se deversent dans des eaux noires. Je ne sais pas a quelle heure le Monstre du Loch Ness est de sortie ici.
La foret me happe de nouveau pour un dernier round, peu avant 10h. Le temps se degage, tant mieux! Les sommets enneiges sont enfin visibles, et je profite du spectacle en prenant un casse-croute que j'estime avoir merite (si vous estimez le contraire, please comment!). Ce decor est magnifique, il rappelle les Alpes en France, au contraire des Montagnes de l'Otago.
Apres quelques tranches de saucisson, un bout de fromage dans du pain et une banane, il est temps de se mettre en route. D'apres ma carte, je suis a environ 1h30 du refuge de ce soir. Je tiens a arriver en avance car avec ce beau temps, je pousserai bien jusqu'au sommet de la Passe de Mackinnon qui est normalement au programme de demain.
La voila! La Passe de Mackinnon! C'est cette espece d'anse souriante ci-dessous :
Si je me retourne a cet instant precis, voici la vallee qui a accueilli mes pas. Ces montagnes n'etaient pas completement visibles en debut de matinee, c'est limite si je n'ai pas envie de faire demi-tour et refaire le parcours avec ces visions de reves. Mais je relativise car bon, j'ai quand meme marche 18 km depuis 7h00 ce matin.
J'arrive a Mintaro Hut au bord du lac eponyme sur les coups de 11h45. Soit donc 4h30 de marche enviro, pour une journee de 6h30 si on en suit le guide. Le ranger du refuge me dit que je devrais escalader la Passe de Mackinnon cet apres-midi car le temps est magnifique (boudiou! Pas un nuage!), et demain il risque fortement de pleuvoir en matinee.
J'attends quand meme un peu sur la berge du Lac Mintaro. Une heure plus tard Steeve, l'Anglais tres sympathique dont j'avais deja parle dans le post precedent, arrive egalement. Je me decide plus tard a monter la passe, mais je vais lui dedier un post special car celui-ci devient assez long. En plus je suis sense monter cette passe que demain, le troisieme jour de trek. Donc pour la suite, ca se passe par la.
tinou
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Ouah! Je passe a presque 60-70 visiteurs par jours sur mon blog ces jours ci... :yes:
C'est interessant.
Un peu de lecture ça fait pas de mal ^^, allez hop au boulot
tinou
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L'apres-midi s'installe gentiment sur le refuge. Le calme est absolument siderant. Je me decide donc a grimper sur cette passe pour voir ce qui peut bien se cacher derriere. Le chemin passe tout d'abord pres du Lac Mintaro, dont les eaux peu profondes me font esperer une temperature pas trop fraiche pour une eventuelle baignade a mon retour. J'emprunte un pont suspendu au dessus d'un bras de riviere, et, a quelques encablures de la, le sentier s'eleve dans la foret.
Le terrain est caillouteux, il faut commencer a faire attention ou on pose les pieds pour ne pas risquer une entorse. Le chemin devient franchement raide et zigzag dans la montagne. Les trois photos suivantes montrent l'evolution de la vegetation en quelques-uns de ces zigzags. Vous pourrez vous rendre compte que petit a petit, nous sortons de la "bushline", la ligne de demarcation entre foret et prairie alpine. Je pense a ces explorateurs qui ont taille ce chemin a l'epoque, pensaient t-ils qu'il attirerait aujourd'hui autant de randonneurs?
En hiver le chemin est evidemment assez dangereux, avec risques d'avalanche, passe completement enneigee des la fin du mois de mars... En ete cependant, c'est une environnement tres agreable, pourvu qu'il fasse beau. Demain je devrais refaire ce chemin vraisemblablement avec du mauvais temps, si j'en crois le ranger du Refuge Mintaro.
Tiens, en parlant du Lac Mintaro, vous ne savez pas encore a quoi il ressemble, alors que moi, ca fait a peu pres 3 heures que je l'ai decouvert. Voici donc pour reparer cet oubli une vue au dessus de ce petit lac de montagne. Le refuge eponyme ou je passerai la nuit est noye dans le bois sur la rive droite :
Je quitte definitivement les hetres, les rimus (l'arbre des morts pour les Maoris), les kauris, totaras les fougeres et autres joyeusetes qui ont forme mes compagnons de voyage jusqu'alors. Ca commence un peu a tirer dans les mollets, mais je n'ai pas vraiment envie non plus de m'arreter : je suis en plein ubac, il fait limite frais a l'ombre. Encore un dernier effort, quelques trebuchements sur les caillasses de la piste, j'ai l'impression d'etre dans un etat second, ne ressentant plus grand chose de contraignant physiquement, la soif de voir ce qui m'attend est sans doute plus forte. Soudain un grand fracas resonne et manque de me faire vaciller : le degel fait son oeuvre et une avalanche degringole la montagne opposee.
Quelques instants plus tard, c'est la passe, enfin.
Ce curieux edifice ci-dessus et dessous est un monument dedie a la memoire de Mackinnon qui decouvrit la passe en 1888. Cette piste menant du Lac Te Anau jusqu'au Milford Sound a ete explore de tout temps depuis que l'Ile est habitee, que ce soit par les Maoris pour aller trouver des gisements de jade dont le fond du Milford Sound (Piopiotahi en maori, ce qui signifie "premiere grive native"), puis les aventuriers et explorateurs en quete d'or notamment. En 1880, Sutherland remontit la vallee Arthur depuis Milford Sound et decouvrit les cascades qui portent aujourd'hui son nom : plus de 580 metres de haut, elle est au programme du trek demain.
En 1888 cedant sous la pression des voyageurs et des passionnes de randonnee, on confia a Quintin Mackinnon et Ernest Mitchell de taille un chemin connut aujourd'hui comme le Milford Track.Au meme moment, CW Adams alors arpenteur en chef de l'Otago et 11 de ses hommes remontaient la vallee Arthur. En octobre de la meme annee, Mitchell et Mackinnon font une pause dans la taille du chemin, montent sur la passe, y passent une nuit glaciale et parviennent a l'endroit ou est maintenant etabli le refuge Quintin, pour y retrouver Adams. Un premier sentier grossier venait d'etre complete, Mackinnon devient le premier guide officiel du Milford Track en 1890. Il mourrut noye dans les eaux du Lac Te Anau quelques annees plus tard.
Les plus hautes montagnes qui m'entourent depassent les 1800 metres. Le Mont Elliot est a 2003 metres. Le Mont Balloon (a droite sur la photo ci-dessus) est a 1853 metres. D'ici la vue est grandiose et je savoure des yeux chaque instant qui m'attache a ce paysage comme si je pouvais en faire partie. Une larme roule sur le long de ma joue barbue. Amis de la poesie bonsoir. La premiere photo ci-dessous, c'est ce qui m'attends demain et apres-demain, en gros : la Vallee Arthur.
Je vais ensuite grimper sur ce promontoire juste au dessous des neige a droite. J'ai tout mon temps il est a peine 15h30. Je lis ma carte pour essayer de nommer toutes les montagnes qui m'entourent. Donc je recapitule : la vallee qui se trouve derriere moi et que j'ai franchi ces deux derniers jours est la Vallee Clinton, et celle qui s'ouvre a moi et dont j'entamerai le parcours des demain est la Vallee Arthur. C'est pour voir si vous suivez bien tout ce que je dis.
Je reste assis la bien 2 heures avant que les autres n'arrivent, a mediter devant pareil paysage, la beaute de la nature, sa rudesse aussi, la chance d'etre en vie avec ses jambes pour monter jusque la, et aussi la fierte d'appartenir a cette communaute de voyageurs, souvent au budget serre, qui aiment voir des choses vraies, des choses reelles comme celles-ci (Billy Crudup de Almost Famous, sors de ce corps!), budget limite qui permet paradoxalement d'etre plus proche des gens et de la nature. C'est sur, un car de Japonais ne serait jamais venu jusqu'ici.
Ci-dessus la vallee Clinton : meme le Lac Mintaro est devenu une minuscule petite tache. Quelques eboulements et avalanches interrompent mon repos. Le bruit dont l'echo resonne dans la vallee est impressionnant.
Je redescends plus tard avec les deux couples hollandais et americains : Karola, Stewart, Paul et Trish. On plaisante sur le chemin : ils sont jaloux de moi car j'ai eu deux heures a moi tout seule pour prendre plein de photos vierges de gens! Et oui, une petite dizaine de gens de notre groupe de randonneurs a aussi escalade la passe. Au detour d'un arbre, un kea nous salue bien bas. On devine ses plumes rouges sur l'interieur de ses ailes :
Je vais esuite piquer une tete dans le lac, bien meritee apres cette journee d'efforts. Elle est un peu fraiche, 10 degres nous assure le ranger du refuge. Je n'y reste donc pas des heures, mais je parviens a y entrer entierement, ce qui a le merite de rincer mes cheveux. Je verifie aussi l'adage selon lequel lorsque ma barbe est longue, ma barbe est blonde.
Apres un bon diner dans le refuge, je m'endors heureux et repus de paysages magnifiques. J'ai deja du le dire dans un autre post, la Nouvelle-Zelande est un archipel qui s'est detache tres tot du Gondwana, conservant une grande partie des especes vegetales que l'on trouvait il y a des millions d'annees sur ce Supercontinent, les laissant evoluer en vase clot, tres peu influence par l'homme (les Maoris ne sont venus que tardivement habiter le Pays du Long Nuage Blanc, un peu avant l'an 1000). Ce trek vers le Milford Sound est une occasion unique pour se plonger dans l'histoire geologique de notre Terre.
tinou
Le terrain est caillouteux, il faut commencer a faire attention ou on pose les pieds pour ne pas risquer une entorse. Le chemin devient franchement raide et zigzag dans la montagne. Les trois photos suivantes montrent l'evolution de la vegetation en quelques-uns de ces zigzags. Vous pourrez vous rendre compte que petit a petit, nous sortons de la "bushline", la ligne de demarcation entre foret et prairie alpine. Je pense a ces explorateurs qui ont taille ce chemin a l'epoque, pensaient t-ils qu'il attirerait aujourd'hui autant de randonneurs?
En hiver le chemin est evidemment assez dangereux, avec risques d'avalanche, passe completement enneigee des la fin du mois de mars... En ete cependant, c'est une environnement tres agreable, pourvu qu'il fasse beau. Demain je devrais refaire ce chemin vraisemblablement avec du mauvais temps, si j'en crois le ranger du Refuge Mintaro.
Tiens, en parlant du Lac Mintaro, vous ne savez pas encore a quoi il ressemble, alors que moi, ca fait a peu pres 3 heures que je l'ai decouvert. Voici donc pour reparer cet oubli une vue au dessus de ce petit lac de montagne. Le refuge eponyme ou je passerai la nuit est noye dans le bois sur la rive droite :
Je quitte definitivement les hetres, les rimus (l'arbre des morts pour les Maoris), les kauris, totaras les fougeres et autres joyeusetes qui ont forme mes compagnons de voyage jusqu'alors. Ca commence un peu a tirer dans les mollets, mais je n'ai pas vraiment envie non plus de m'arreter : je suis en plein ubac, il fait limite frais a l'ombre. Encore un dernier effort, quelques trebuchements sur les caillasses de la piste, j'ai l'impression d'etre dans un etat second, ne ressentant plus grand chose de contraignant physiquement, la soif de voir ce qui m'attend est sans doute plus forte. Soudain un grand fracas resonne et manque de me faire vaciller : le degel fait son oeuvre et une avalanche degringole la montagne opposee.
Quelques instants plus tard, c'est la passe, enfin.
Ce curieux edifice ci-dessus et dessous est un monument dedie a la memoire de Mackinnon qui decouvrit la passe en 1888. Cette piste menant du Lac Te Anau jusqu'au Milford Sound a ete explore de tout temps depuis que l'Ile est habitee, que ce soit par les Maoris pour aller trouver des gisements de jade dont le fond du Milford Sound (Piopiotahi en maori, ce qui signifie "premiere grive native"), puis les aventuriers et explorateurs en quete d'or notamment. En 1880, Sutherland remontit la vallee Arthur depuis Milford Sound et decouvrit les cascades qui portent aujourd'hui son nom : plus de 580 metres de haut, elle est au programme du trek demain.
En 1888 cedant sous la pression des voyageurs et des passionnes de randonnee, on confia a Quintin Mackinnon et Ernest Mitchell de taille un chemin connut aujourd'hui comme le Milford Track.Au meme moment, CW Adams alors arpenteur en chef de l'Otago et 11 de ses hommes remontaient la vallee Arthur. En octobre de la meme annee, Mitchell et Mackinnon font une pause dans la taille du chemin, montent sur la passe, y passent une nuit glaciale et parviennent a l'endroit ou est maintenant etabli le refuge Quintin, pour y retrouver Adams. Un premier sentier grossier venait d'etre complete, Mackinnon devient le premier guide officiel du Milford Track en 1890. Il mourrut noye dans les eaux du Lac Te Anau quelques annees plus tard.
Les plus hautes montagnes qui m'entourent depassent les 1800 metres. Le Mont Elliot est a 2003 metres. Le Mont Balloon (a droite sur la photo ci-dessus) est a 1853 metres. D'ici la vue est grandiose et je savoure des yeux chaque instant qui m'attache a ce paysage comme si je pouvais en faire partie. Une larme roule sur le long de ma joue barbue. Amis de la poesie bonsoir. La premiere photo ci-dessous, c'est ce qui m'attends demain et apres-demain, en gros : la Vallee Arthur.
Je vais ensuite grimper sur ce promontoire juste au dessous des neige a droite. J'ai tout mon temps il est a peine 15h30. Je lis ma carte pour essayer de nommer toutes les montagnes qui m'entourent. Donc je recapitule : la vallee qui se trouve derriere moi et que j'ai franchi ces deux derniers jours est la Vallee Clinton, et celle qui s'ouvre a moi et dont j'entamerai le parcours des demain est la Vallee Arthur. C'est pour voir si vous suivez bien tout ce que je dis.
Je reste assis la bien 2 heures avant que les autres n'arrivent, a mediter devant pareil paysage, la beaute de la nature, sa rudesse aussi, la chance d'etre en vie avec ses jambes pour monter jusque la, et aussi la fierte d'appartenir a cette communaute de voyageurs, souvent au budget serre, qui aiment voir des choses vraies, des choses reelles comme celles-ci (Billy Crudup de Almost Famous, sors de ce corps!), budget limite qui permet paradoxalement d'etre plus proche des gens et de la nature. C'est sur, un car de Japonais ne serait jamais venu jusqu'ici.
Ci-dessus la vallee Clinton : meme le Lac Mintaro est devenu une minuscule petite tache. Quelques eboulements et avalanches interrompent mon repos. Le bruit dont l'echo resonne dans la vallee est impressionnant.
Je redescends plus tard avec les deux couples hollandais et americains : Karola, Stewart, Paul et Trish. On plaisante sur le chemin : ils sont jaloux de moi car j'ai eu deux heures a moi tout seule pour prendre plein de photos vierges de gens! Et oui, une petite dizaine de gens de notre groupe de randonneurs a aussi escalade la passe. Au detour d'un arbre, un kea nous salue bien bas. On devine ses plumes rouges sur l'interieur de ses ailes :
Je vais esuite piquer une tete dans le lac, bien meritee apres cette journee d'efforts. Elle est un peu fraiche, 10 degres nous assure le ranger du refuge. Je n'y reste donc pas des heures, mais je parviens a y entrer entierement, ce qui a le merite de rincer mes cheveux. Je verifie aussi l'adage selon lequel lorsque ma barbe est longue, ma barbe est blonde.
Apres un bon diner dans le refuge, je m'endors heureux et repus de paysages magnifiques. J'ai deja du le dire dans un autre post, la Nouvelle-Zelande est un archipel qui s'est detache tres tot du Gondwana, conservant une grande partie des especes vegetales que l'on trouvait il y a des millions d'annees sur ce Supercontinent, les laissant evoluer en vase clot, tres peu influence par l'homme (les Maoris ne sont venus que tardivement habiter le Pays du Long Nuage Blanc, un peu avant l'an 1000). Ce trek vers le Milford Sound est une occasion unique pour se plonger dans l'histoire geologique de notre Terre.
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Sacrée Randonnée :w00t2:. J'adore ce changement de vegetation. On se croirait dans un grand film d'aventure avec ces pont suspendus et ces montagnes au loin.
Mais il y a rien à dire la nouvelle Zelande est bien sauvage quand on voit la photo du lac on ne peut que rever et rester là a regarder le paysage indefiniment. Ca doit être le genre de voyage qui même si tu reviens completment mort de fatigue, tu reviens quand même apaisé.
Mais il y a rien à dire la nouvelle Zelande est bien sauvage quand on voit la photo du lac on ne peut que rever et rester là a regarder le paysage indefiniment. Ca doit être le genre de voyage qui même si tu reviens completment mort de fatigue, tu reviens quand même apaisé.
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Déjà, se préparer pour la Mongolie, ensuite, là-bas ! :w00t2:
D's©
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Re: Le sujet sur les Voyages
« Réponse #217, le 20 Janvier 2007 à 11:06 »Modifié le 20 Janvier 2007 à 11:10 par tinou
Le Milford Track c'est fini! :coucou:
Comme je trouve que ca devient un peu lourd de mettre 20000 images par pages, je vous met juste les liens et un petit descriptif pour ceux qui veulent economiser de la bande passante (j'en profite pour reprendre les precedents posts du track):
Comme je trouve que ca devient un peu lourd de mettre 20000 images par pages, je vous met juste les liens et un petit descriptif pour ceux qui veulent economiser de la bande passante (j'en profite pour reprendre les precedents posts du track):
- Milford Track~Te Anau Downs, Glade Wharf et la Rivière Clinton : paysages montagneux sur lac ; arrivee dans la foret de la Vallee Clinton ; marecages.
- Milford Track~A travers la Vallée Clinton jusqu'au Lac Mintaro : poursuite du sentier dans la vallee Clinton ; oiseaux sauvages ; montagnes enneigees et cascades le long des falaises.
- Milford Track~La Passe de Mackinnon : col alpin, prairies alpines ocres, panorama montagneux, histoire de Mackinnon et du Milford Track.
- Milford Track~Vers les Sutherland Falls et Dumpling Hut : passe sous les nuages ; denivelle aquatique dans la foret vierge ; cascades et chutes d'eau ; keas.
- Milford Track~Franchir la Vallée Arthur~Arrivée à Sandfly Point : parcours forestier entrecoupe de vues sur les montagnes du fjord ; ponts suspendus ; moucherons et moustiques ; embarquement vers de Milford Sound.
- Milford Sound : croisiere le long du fjord ; phoques a fourrures ; cascades perdues ; falaises couvertes de vegetation semi tropicales ; eaux turquoises ; montagnes et pics.
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Voyage magnifique >_<, ca me donne envie de pleurer......
Il y a rien à dire Tinou tu t'es gavé. Bon maintenant il te reste à te faire l'île du nord :yes:.
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Et ouais tu l'as dit...
L'ile du Nord permet d'aller plus a la rencontre de la culture maori...
Le sud c'est les paysages...
Mais il y a apparemment aussi des paysages magnifiques dans l'ile du Nord.
Par contre la ou je suis blase, c'est que j'etais motive par un voyage similaire en Australie, mais juste la Tasmanie. Deja parce que c'est la seule region qui m'attire dans ce grand pays, mais aussi parce que 3 semaines c'est trop court pour toute l'Australie, par contre tu peux explorer a fond une region qui n'est pas plus grande que Hokkaido. Donc c'etait genre dans mes projets comme ca "apres la NZ j'enchaine sur la Tasmanie".
Mais les gens rencontres sur le chemin qui connaissent nl'ile ou qui tout simplement sont australiens m'ont tous dit qu'il aurait mieux fallut aller d'abord en Tasmanie et apres en NZ, car la NZ a de plus beaux paysages... Enfin moi ca me decourage pas pour autant, mais je vais y reflechir a deux fois si je m'y rends dans un voyage en venant de loin (et pas "en route" entre deux pays style NZ et Australie lors d'un tour du monde, ce qui est plus facile)
L'ile du Nord permet d'aller plus a la rencontre de la culture maori...
Le sud c'est les paysages...
Mais il y a apparemment aussi des paysages magnifiques dans l'ile du Nord.
Par contre la ou je suis blase, c'est que j'etais motive par un voyage similaire en Australie, mais juste la Tasmanie. Deja parce que c'est la seule region qui m'attire dans ce grand pays, mais aussi parce que 3 semaines c'est trop court pour toute l'Australie, par contre tu peux explorer a fond une region qui n'est pas plus grande que Hokkaido. Donc c'etait genre dans mes projets comme ca "apres la NZ j'enchaine sur la Tasmanie".
Mais les gens rencontres sur le chemin qui connaissent nl'ile ou qui tout simplement sont australiens m'ont tous dit qu'il aurait mieux fallut aller d'abord en Tasmanie et apres en NZ, car la NZ a de plus beaux paysages... Enfin moi ca me decourage pas pour autant, mais je vais y reflechir a deux fois si je m'y rends dans un voyage en venant de loin (et pas "en route" entre deux pays style NZ et Australie lors d'un tour du monde, ce qui est plus facile)
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Pour ma part le trip NZ je pense me le faire. Je vais essayer de le faire le plus tot possible mais il faut que mes finances et mes vacances suivent. Minimum 4 semaines sur place.
Déjà rien que pour le rêve de gamin (Ah les all Blacks). Mais aussi pour l'emerveillement et la rencontre culturelle. Il faut que j'y pense plus serieusement. :classe:
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En fait, apres ce petit voyage en NZ, j'en suis arrive a la conclusion suivante:
- je ne ferai jamais de Visa Vacances Travail : c'est trop le sale plan, tu peux pas economiser sur les petits boulots que tu trouves, a peine de quoi vivre, du coup tu te retrouves "coince". Par contre si je le prends, ca sera pour vraiment passer 1 an de vacances, ou en tout cas la possibilite d'y rester plus que le visa touriste le permet (3 mois).
- Cependant, a la lumiere de ce que j'ai vu, je pense que pour voir et profiter un maximum de la pays, en faire "bien le tour", il faut disons 2 mois.
Si j'y retourne, ce sera pour 2 mois, je pense.
- je ne ferai jamais de Visa Vacances Travail : c'est trop le sale plan, tu peux pas economiser sur les petits boulots que tu trouves, a peine de quoi vivre, du coup tu te retrouves "coince". Par contre si je le prends, ca sera pour vraiment passer 1 an de vacances, ou en tout cas la possibilite d'y rester plus que le visa touriste le permet (3 mois).
- Cependant, a la lumiere de ce que j'ai vu, je pense que pour voir et profiter un maximum de la pays, en faire "bien le tour", il faut disons 2 mois.
Si j'y retourne, ce sera pour 2 mois, je pense.
"Honey badger don't care"
squekky
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- Waffou
- what's my age again
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Deux mois c'est honorable, mais réussir à avoir deux mois de congé c'est même pas la peine d'y rever. J'ai déjà bataillé pour avoir une semaine sup.
Ben si ton projet se déssine pour l'an prochain je peux peut etre trouver un bon créneau. De toute facon mes vacances je les prends que pour vagabonder. Car me faire l'ile du nord et fouler une pelouse néo Zelandaise le rêve de tout gosse ( qui aime le rugby bien sur), bon je met l'impasse sur le placage je tiens pas à passer mes vacances sur un lit d'hopital ^^.
Ben si ton projet se déssine pour l'an prochain je peux peut etre trouver un bon créneau. De toute facon mes vacances je les prends que pour vagabonder. Car me faire l'ile du nord et fouler une pelouse néo Zelandaise le rêve de tout gosse ( qui aime le rugby bien sur), bon je met l'impasse sur le placage je tiens pas à passer mes vacances sur un lit d'hopital ^^.
You're pretty when i'm drunk.
tinou
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- Waffou
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Wanaka : Ascencion du Mont Roy
La suite des aventures de monsieur tinou en Nouvelle-Zelande: ici
Il pleut toujours au matin a Milford Sound quand le bus pour Queenstown arrive a 9:30. La route qui sort du fjord est superbe, mais il fait vraiment un temps de chien. Aujourd'hui je vais rejoindre Wanaka, petite ville montagnarde au bord du lac du meme nom.
<img src="http://img261.imageshack.us/img261/6619/233wo.gif" />
Dans le bus je sympathise avec Yuuji, un Japonais d'Osaka venu, comme beaucoup de Japonais rencontres jusqu'alors, etudier l'anglais en Nouvelle-Zelande. Une fois a Queenstown, nous nous rendons avec Trish, Paul, Martin et Katrina au Ferg Burger, ou nous devrions retrouve Steeve, parti du Milford la veille. Apres une restauration anthologique (je recommande le "Big Stuff", avec au moins 1/2 livre de viande), nous decidons tous d'aller faire un tour de bobluge sur la piste en haut du telecabine. Paul et Trish ont ensuite loue une voiture et m'ont propose de m'emmener a Wanaka, ma prochaine destination. Nous prenons une route sauvage qui coupe a travers les montagnes rouges et ocres de l'Otago.
<img src="http://img183.imageshack.us/img183/270/0017sa.jpg" />
<img src="http://img228.imageshack.us/img228/9163/0027rz.jpg" />
<img src="http://img183.imageshack.us/img183/9374/0035ry.jpg" />
<img src="http://img265.imageshack.us/img265/616/0042ie.jpg" />
Wanaka est une toute petite ville bien plus calme que Queenstown. Plus intimiste et moins superficiel, plus sauvage. Jadis bien sur les Maoris s'etaient installes pres du Lac Wanaka, source de vie, puis les explorateurs europeens, notamment les chercheurs d'or, qui etaient venus en nombre dans la region au 19eme siecle. C'est aujourd'hui la gateway pour le Mount Aspiring National Park, et toute la region fait partie du Southwest New Zealand World Heritage Area. Le parc en lui meme couvre 3555 km carres, s'etend de la Riviere Haast au nord jusqu'aux Humboldt Mountains au sud, et qui sont elles-memes aux portes du Fiordland National Park. 100 glaciers, et des montagnes au dessus des 2700 metres, avec le Mont Aspiring qui culmine lui a 3030 metres.
<img src="http://img265.imageshack.us/img265/6654/0058ke.jpg" />
<img src="http://img321.imageshack.us/img321/1446/0077tn.jpg" />
<img src="http://img265.imageshack.us/img265/5684/0069so.jpg" />
Le lendemain matin, apres une nuit agitee dans un backpacker au nom equivoque (The Purple Cow), je me suis rendu au DepartmentOf Conservation de Wanaka. Le Mount Aspiring National Park est tres renomme pour les randonnees sportive ainsi que l'alpinisme. J'avais releve dans l'excellent "Tramping in New-Zealand (Lonely Planet)" un trek sur plusieurs jours qui me tentait enormement : Cascade Saddle Route. Comme son nom l'indique, c'est du hardcore, c'est une route. Et dans le jargon ca veut dire en gros le contraire du sens francais : le chemin ou sentier est tres peu balise voir pas du tout, il s'agit en fait de relier un point A a un point B en se servant de reperes topographiques et de sa carte. Il s'agit de plus d'une des seules passes alpines que l'on peut traverser sans materiel d'alpinisme. Bon, renseignements pris, 2 personnes sont mortes il y a 15 jours sur ce track, et la meteo s'annonce tres variante pour les 4 prochains jours...
<img src="http://img304.imageshack.us/img304/8939/0084mf.jpg" />
Je me retourne donc vers des possibilites de day trip aux alentours. De toute facon je dois rejoindre Dunedin le 29 decembre, c'est a dire apres-demain. Je n'ai pas le temps de partir, meme a l'arrache, au fin fond des montagnes. Je porte mon choix sur le Mont Roy, qui est aux portes de Wanaka. Demain j'irai faire un tour dans la Vallee Matukituki, point de depart de Cascade Saddle Route.
<img src="http://img223.imageshack.us/img223/5590/0091mp.jpg" />
<img src="http://img304.imageshack.us/img304/4499/0103vp.jpg" />
Le Mont Roy est une montagne de 1590 metres qui surplombe tout le village le lac et la region de Wanaka. L'entree du sentier pour l'ascencion n'est qu'a 6 kilometres de la ville, ce qui, par cette matinee ensoleillee, constitue une excellente mise en jambe. Le decor est enchanteur, j'aime tout particulierement ce lac gigantesque d'ou jaillissent ces montagnes charnues. Avec de la hauteur, cela doit etre encore plus splendide. Je suis impatient de commencer a grimper. Beaucoup de lapins morts ecrases sur la route, je vois egalement une belette qui traverse furtivement.
<img src="http://img444.imageshack.us/img444/391/250mh.jpg" />
Le vrai sentier debute enfin. Il traverse a plusieurs reprises une grande propriete ou paissent des moutons. La montee est relativement raide, mais les paysages font oublier l'effort. C'est assez champetre. Bien sur, les moutons fuient a mon approche, en devalant tres adroitement pentes et rochers. Ces bestiaux ont l'air bete et maladroits avec leurs corps volumineux, mais ils savent aussi surprendre.
<img src="http://img260.imageshack.us/img260/1165/0117ki.jpg" />
<img src="http://img219.imageshack.us/img219/3994/0140np.jpg" />
<img src="http://img219.imageshack.us/img219/7562/0138oa.jpg" />
Vu d'ici le Lac Wanaka degage deja une forte impression. Ce n'est pas un vulgaire petit lac de montagne. J'aime tout particulierement cette petite ile, fine bande de rochers, de sapins et de sable sur laquelle viennent sans doute s'echouer des randonneurs curieux.
<img src="http://img219.imageshack.us/img219/7415/0154yg.jpg" /><img src="http://img248.imageshack.us/img248/9483/0161ic.jpg" />
Les chardons et autres petits arbustes alpins cedent peu a peu la place aux prairies ocres des montagnes. Je suis toujours aussi fascine par les couleurs si caracteristiques de cette region, entre les gris metalliques des rochers et ces herbes folles jaunatres. Le sommet se rapproche, mais est encore loin ; le chemin serpente en de longs couloirs caillouteux, maillant la pente du Mont Roy.
<img src="http://img248.imageshack.us/img248/171/0176ml.jpg" />
<img src="http://img249.imageshack.us/img249/3228/0204by.jpg" />
<img src="http://img249.imageshack.us/img249/2286/0197nu.jpg" />
Apres une epaule, j'atteins enfin la crete qui se deroule jusqu'au sommet, 3/4 d'heure de marche plus loin. Le vent s'est leve franchement, mais apercevoir l'autre cote de la vallee vaut la peine je pense. Enfin si comme moi on aime les paysages un peu desoles...
<img src="http://img145.imageshack.us/img145/1554/0248uh.jpg" />
<img src="http://img249.imageshack.us/img249/9743/0187jk.jpg" />
<img src="http://img153.imageshack.us/img153/2893/0239wf.jpg" />
Et voici ci-dessous la vue sur Wanaka et sa region. Les deux photos sont complementaires, l'une montre l'horizon et les montagnes au loin, l'autre s'attarde sur le type de terrain sur lequel je me trouve :
<img src="http://img228.imageshack.us/img228/412/0213hl.jpg" />
<img src="http://img145.imageshack.us/img145/4746/0229dw.jpg" />
J'ai dejeune au sommet en discutant avec des Allemands. Il m'aura fallut 4 heures pour monter cette montagne qui semblait si petite vu d'en bas. Oh! ce n'est pas vraiment du a mon asthme, tres leger en ce moment, mais bien au fait que le gradient du sentier n'etait pas tres eleve en fait, car celui-ci s'etirait d'un flanc a l'autre du mont. 1 heure seulement, donc, pour redescendre. La pluie se met a tomber a mi-chemin quand meme, histoire de corser un peu le tout. Je retrouve les Allemands sur le parking, en train de faire secher leurs chaussettes, a la cool quoi. Ils sont sympas et me ramenent en voiture jusqu'au centre de Wanaka.
Le soir j'ai prepare une bonne salade de fruit et le backpacker projetait King Kong, petite production locale. Je pars ensuite me faire reparer par une nuit reparatrice. Oui, cette fin de postfait dans le n'importe quoi.
tinou
La suite des aventures de monsieur tinou en Nouvelle-Zelande: ici
Il pleut toujours au matin a Milford Sound quand le bus pour Queenstown arrive a 9:30. La route qui sort du fjord est superbe, mais il fait vraiment un temps de chien. Aujourd'hui je vais rejoindre Wanaka, petite ville montagnarde au bord du lac du meme nom.
<img src="http://img261.imageshack.us/img261/6619/233wo.gif" />
Dans le bus je sympathise avec Yuuji, un Japonais d'Osaka venu, comme beaucoup de Japonais rencontres jusqu'alors, etudier l'anglais en Nouvelle-Zelande. Une fois a Queenstown, nous nous rendons avec Trish, Paul, Martin et Katrina au Ferg Burger, ou nous devrions retrouve Steeve, parti du Milford la veille. Apres une restauration anthologique (je recommande le "Big Stuff", avec au moins 1/2 livre de viande), nous decidons tous d'aller faire un tour de bobluge sur la piste en haut du telecabine. Paul et Trish ont ensuite loue une voiture et m'ont propose de m'emmener a Wanaka, ma prochaine destination. Nous prenons une route sauvage qui coupe a travers les montagnes rouges et ocres de l'Otago.
<img src="http://img183.imageshack.us/img183/270/0017sa.jpg" />
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<img src="http://img183.imageshack.us/img183/9374/0035ry.jpg" />
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Wanaka est une toute petite ville bien plus calme que Queenstown. Plus intimiste et moins superficiel, plus sauvage. Jadis bien sur les Maoris s'etaient installes pres du Lac Wanaka, source de vie, puis les explorateurs europeens, notamment les chercheurs d'or, qui etaient venus en nombre dans la region au 19eme siecle. C'est aujourd'hui la gateway pour le Mount Aspiring National Park, et toute la region fait partie du Southwest New Zealand World Heritage Area. Le parc en lui meme couvre 3555 km carres, s'etend de la Riviere Haast au nord jusqu'aux Humboldt Mountains au sud, et qui sont elles-memes aux portes du Fiordland National Park. 100 glaciers, et des montagnes au dessus des 2700 metres, avec le Mont Aspiring qui culmine lui a 3030 metres.
<img src="http://img265.imageshack.us/img265/6654/0058ke.jpg" />
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Le lendemain matin, apres une nuit agitee dans un backpacker au nom equivoque (The Purple Cow), je me suis rendu au DepartmentOf Conservation de Wanaka. Le Mount Aspiring National Park est tres renomme pour les randonnees sportive ainsi que l'alpinisme. J'avais releve dans l'excellent "Tramping in New-Zealand (Lonely Planet)" un trek sur plusieurs jours qui me tentait enormement : Cascade Saddle Route. Comme son nom l'indique, c'est du hardcore, c'est une route. Et dans le jargon ca veut dire en gros le contraire du sens francais : le chemin ou sentier est tres peu balise voir pas du tout, il s'agit en fait de relier un point A a un point B en se servant de reperes topographiques et de sa carte. Il s'agit de plus d'une des seules passes alpines que l'on peut traverser sans materiel d'alpinisme. Bon, renseignements pris, 2 personnes sont mortes il y a 15 jours sur ce track, et la meteo s'annonce tres variante pour les 4 prochains jours...
<img src="http://img304.imageshack.us/img304/8939/0084mf.jpg" />
Je me retourne donc vers des possibilites de day trip aux alentours. De toute facon je dois rejoindre Dunedin le 29 decembre, c'est a dire apres-demain. Je n'ai pas le temps de partir, meme a l'arrache, au fin fond des montagnes. Je porte mon choix sur le Mont Roy, qui est aux portes de Wanaka. Demain j'irai faire un tour dans la Vallee Matukituki, point de depart de Cascade Saddle Route.
<img src="http://img223.imageshack.us/img223/5590/0091mp.jpg" />
<img src="http://img304.imageshack.us/img304/4499/0103vp.jpg" />
Le Mont Roy est une montagne de 1590 metres qui surplombe tout le village le lac et la region de Wanaka. L'entree du sentier pour l'ascencion n'est qu'a 6 kilometres de la ville, ce qui, par cette matinee ensoleillee, constitue une excellente mise en jambe. Le decor est enchanteur, j'aime tout particulierement ce lac gigantesque d'ou jaillissent ces montagnes charnues. Avec de la hauteur, cela doit etre encore plus splendide. Je suis impatient de commencer a grimper. Beaucoup de lapins morts ecrases sur la route, je vois egalement une belette qui traverse furtivement.
<img src="http://img444.imageshack.us/img444/391/250mh.jpg" />
Le vrai sentier debute enfin. Il traverse a plusieurs reprises une grande propriete ou paissent des moutons. La montee est relativement raide, mais les paysages font oublier l'effort. C'est assez champetre. Bien sur, les moutons fuient a mon approche, en devalant tres adroitement pentes et rochers. Ces bestiaux ont l'air bete et maladroits avec leurs corps volumineux, mais ils savent aussi surprendre.
<img src="http://img260.imageshack.us/img260/1165/0117ki.jpg" />
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Vu d'ici le Lac Wanaka degage deja une forte impression. Ce n'est pas un vulgaire petit lac de montagne. J'aime tout particulierement cette petite ile, fine bande de rochers, de sapins et de sable sur laquelle viennent sans doute s'echouer des randonneurs curieux.
<img src="http://img219.imageshack.us/img219/7415/0154yg.jpg" /><img src="http://img248.imageshack.us/img248/9483/0161ic.jpg" />
Les chardons et autres petits arbustes alpins cedent peu a peu la place aux prairies ocres des montagnes. Je suis toujours aussi fascine par les couleurs si caracteristiques de cette region, entre les gris metalliques des rochers et ces herbes folles jaunatres. Le sommet se rapproche, mais est encore loin ; le chemin serpente en de longs couloirs caillouteux, maillant la pente du Mont Roy.
<img src="http://img248.imageshack.us/img248/171/0176ml.jpg" />
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Apres une epaule, j'atteins enfin la crete qui se deroule jusqu'au sommet, 3/4 d'heure de marche plus loin. Le vent s'est leve franchement, mais apercevoir l'autre cote de la vallee vaut la peine je pense. Enfin si comme moi on aime les paysages un peu desoles...
<img src="http://img145.imageshack.us/img145/1554/0248uh.jpg" />
<img src="http://img249.imageshack.us/img249/9743/0187jk.jpg" />
<img src="http://img153.imageshack.us/img153/2893/0239wf.jpg" />
Et voici ci-dessous la vue sur Wanaka et sa region. Les deux photos sont complementaires, l'une montre l'horizon et les montagnes au loin, l'autre s'attarde sur le type de terrain sur lequel je me trouve :
<img src="http://img228.imageshack.us/img228/412/0213hl.jpg" />
<img src="http://img145.imageshack.us/img145/4746/0229dw.jpg" />
J'ai dejeune au sommet en discutant avec des Allemands. Il m'aura fallut 4 heures pour monter cette montagne qui semblait si petite vu d'en bas. Oh! ce n'est pas vraiment du a mon asthme, tres leger en ce moment, mais bien au fait que le gradient du sentier n'etait pas tres eleve en fait, car celui-ci s'etirait d'un flanc a l'autre du mont. 1 heure seulement, donc, pour redescendre. La pluie se met a tomber a mi-chemin quand meme, histoire de corser un peu le tout. Je retrouve les Allemands sur le parking, en train de faire secher leurs chaussettes, a la cool quoi. Ils sont sympas et me ramenent en voiture jusqu'au centre de Wanaka.
Le soir j'ai prepare une bonne salade de fruit et le backpacker projetait King Kong, petite production locale. Je pars ensuite me faire reparer par une nuit reparatrice. Oui, cette fin de postfait dans le n'importe quoi.
tinou
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Megara
- Deceptigeekette. Et Spectre.
-
- Modos
- Appelez-moi Meg' ... ou Syl' ^^
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Voyage en Inde...
Donc voilà, après un long moment de tri (1500 photos prises en une semaine), et d’arrachage de cheveux pour l’écriture du texte, puis de séances de « Oh! J’abandonne ! J’en ai marre ! », voici un premier récit de mon voyage en Inde. Ce n’est pas le récit du premier jour de voyage, que je n’ai publié que sur mon blog, car il se passe quasiment uniquement dans l’avion.
Je vais donc attaquer directement par le début du deuxième jour : La Route Delhi-Jaipur
Nous partons vers 7h30 de l’hôtel, non sans avoir essayé de faire du change : 20,000 yens suffisent à vider littéralement les caisses en roupies.
La voiture est garée en face, sur le trottoir, et à notre plus grand soulagement, la Ambassador poussive à été remplacée par un 4x4 Toyota. Il n’y a que trois mètres maximum qui nous séparent du véhicule, mais traverser n’est pas chose facile. Nous sommes littéralement pris d’assaut par des mendiants, en majorité des femmes avec leur bébé dans les bras, et qui nous font explicitement comprendre qu’elles ont faim. Cela fend le cœur, mais nous les jouons les touristes blasés qui sqvent très bien que la scène va se répéter des centaines de fois durant le séjour. Tout en résistant au flot implorant, nous parvenons à faire passer nos valises du toit de la voiture au coffre – le chauffeur les avait installées en hauteur, pensant que l’un d’entre nous voulait aller se reposer à l’ « arrière »... Pendant ce temps, l’une des femmes s’agrippe à la veste de Guilhem et lui fait comprendre par geste qu’à défaut d’argent, cela conviendra très bien. Le guide, un peu irrité, nous enjoint de monter le plus vite possible dans la voiture. Les portières claquent et la voiture démarre en trombe....
Le quartier de Karol Bag est aussi délabré de jour qu’il m’avait semblé de nuit. Le guide nous explique que c’est un quartier d’hôtels, traditionnellement tenus par les Pakistanais. Les hôtels y sont nombreux, mais sont menacés de destruction en vue des Jeux du Commonwealth en 2010. Faillites d’établissement et chômage sévissent, ce qui est totalement palpable dans l’atmosphère du quartier.
Passé un rond point, nous abordons une large avenue, parcourue de bus pétaradant (abordant sur leur flanc un mensonger : « the world largest eco bus network »), de voitures Tata (pour la plupart blanches et ressemblant fortement aux Fiat Tipo), de quelques vaches marchant placidement, et même des dromadaires. Peu à peu, émergent de la brume (ou des nuages de pollution ?) de hauts buildings aux formes modernes (et pas toujours de bon goût), tranchant singulièrement avec le spectacle des bidons-villes, des journaliers attendant sur des trottoirs crasseux qu’on vienne user de leur service, ou des employés marchant tant bien que mal le long des routes mal bitumées.
J’ai beau me frotter les yeux, je ne reconnais absolument pas le pays que j’ai vu hier à travers les clips et films de l’avion.
La route entre Delhi et Jaipur est toute neuve, ce qui est une agréable surprise. Elle est également parsemée de camions, ces monstres au châssis sur-élevé et au pare-chocs effrayant, à faire pâlir Optimus Prime lui-même.
A l’arrière de chaque camion, se trouve l’inévitable message : « Blow horn » (klaxonnez s’il vous plaît) suivi parfois de l’amusant « dipper at night »(1). Cinq minutes de conduite sur cette autoroute suffisent à comprendre pourquoi : les conducteurs indiens ne regardent jamais derrière eux (à fortiori les camions, qui n’ont même pas de feux arrières). Le seul moyen pour doubler et donc de signaler sa présence par un bon coup de klaxon. Il ne faut pas avoir peur d’appuyer sur le champignon non plus : un camion ne ralentira pas non plus pour laisser passer un véhicule, sauf extrême cas d’urgence (éviter une collision frontale avec un collègue, par exemple).
Le trajet dure environ six heures, durant lesquelles je ne ferme guère les yeux, préférant surveiller la route. Notre chauffeur est habile, certes, mais la voiture frôle parfois les pare-chocs des camions d’un peu trop près. Le paysage est également agréable à regarder : champs de colza coincés entre de petites collines désertiques à la teinte rouge et ocre...
...prairies d’où émergent des arbres tropicaux, villages de bord de route, toujours très colorés, où l’on peut croiser les désormais inévitables vaches sacrées juchées sur un tas d’ordures, et les nonchalants dromadaires…
(1) L’orthographe correcte est « deeper at night » (Klaxonnez en pleine nuit), “dipper” sigifiant « cuve » ou « remorque ». Un lapsus du « indi-english ».
To be continued... Avec la visite du fort d’Amber, à Jaipur…
En attendant, vous trouverez post de ce récit et l’album qui va avec en suivant les liens ^^
Donc voilà, après un long moment de tri (1500 photos prises en une semaine), et d’arrachage de cheveux pour l’écriture du texte, puis de séances de « Oh! J’abandonne ! J’en ai marre ! », voici un premier récit de mon voyage en Inde. Ce n’est pas le récit du premier jour de voyage, que je n’ai publié que sur mon blog, car il se passe quasiment uniquement dans l’avion.
Je vais donc attaquer directement par le début du deuxième jour : La Route Delhi-Jaipur
Nous partons vers 7h30 de l’hôtel, non sans avoir essayé de faire du change : 20,000 yens suffisent à vider littéralement les caisses en roupies.
La voiture est garée en face, sur le trottoir, et à notre plus grand soulagement, la Ambassador poussive à été remplacée par un 4x4 Toyota. Il n’y a que trois mètres maximum qui nous séparent du véhicule, mais traverser n’est pas chose facile. Nous sommes littéralement pris d’assaut par des mendiants, en majorité des femmes avec leur bébé dans les bras, et qui nous font explicitement comprendre qu’elles ont faim. Cela fend le cœur, mais nous les jouons les touristes blasés qui sqvent très bien que la scène va se répéter des centaines de fois durant le séjour. Tout en résistant au flot implorant, nous parvenons à faire passer nos valises du toit de la voiture au coffre – le chauffeur les avait installées en hauteur, pensant que l’un d’entre nous voulait aller se reposer à l’ « arrière »... Pendant ce temps, l’une des femmes s’agrippe à la veste de Guilhem et lui fait comprendre par geste qu’à défaut d’argent, cela conviendra très bien. Le guide, un peu irrité, nous enjoint de monter le plus vite possible dans la voiture. Les portières claquent et la voiture démarre en trombe....
Le quartier de Karol Bag est aussi délabré de jour qu’il m’avait semblé de nuit. Le guide nous explique que c’est un quartier d’hôtels, traditionnellement tenus par les Pakistanais. Les hôtels y sont nombreux, mais sont menacés de destruction en vue des Jeux du Commonwealth en 2010. Faillites d’établissement et chômage sévissent, ce qui est totalement palpable dans l’atmosphère du quartier.
Passé un rond point, nous abordons une large avenue, parcourue de bus pétaradant (abordant sur leur flanc un mensonger : « the world largest eco bus network »), de voitures Tata (pour la plupart blanches et ressemblant fortement aux Fiat Tipo), de quelques vaches marchant placidement, et même des dromadaires. Peu à peu, émergent de la brume (ou des nuages de pollution ?) de hauts buildings aux formes modernes (et pas toujours de bon goût), tranchant singulièrement avec le spectacle des bidons-villes, des journaliers attendant sur des trottoirs crasseux qu’on vienne user de leur service, ou des employés marchant tant bien que mal le long des routes mal bitumées.
J’ai beau me frotter les yeux, je ne reconnais absolument pas le pays que j’ai vu hier à travers les clips et films de l’avion.
La route entre Delhi et Jaipur est toute neuve, ce qui est une agréable surprise. Elle est également parsemée de camions, ces monstres au châssis sur-élevé et au pare-chocs effrayant, à faire pâlir Optimus Prime lui-même.
A l’arrière de chaque camion, se trouve l’inévitable message : « Blow horn » (klaxonnez s’il vous plaît) suivi parfois de l’amusant « dipper at night »(1). Cinq minutes de conduite sur cette autoroute suffisent à comprendre pourquoi : les conducteurs indiens ne regardent jamais derrière eux (à fortiori les camions, qui n’ont même pas de feux arrières). Le seul moyen pour doubler et donc de signaler sa présence par un bon coup de klaxon. Il ne faut pas avoir peur d’appuyer sur le champignon non plus : un camion ne ralentira pas non plus pour laisser passer un véhicule, sauf extrême cas d’urgence (éviter une collision frontale avec un collègue, par exemple).
Le trajet dure environ six heures, durant lesquelles je ne ferme guère les yeux, préférant surveiller la route. Notre chauffeur est habile, certes, mais la voiture frôle parfois les pare-chocs des camions d’un peu trop près. Le paysage est également agréable à regarder : champs de colza coincés entre de petites collines désertiques à la teinte rouge et ocre...
...prairies d’où émergent des arbres tropicaux, villages de bord de route, toujours très colorés, où l’on peut croiser les désormais inévitables vaches sacrées juchées sur un tas d’ordures, et les nonchalants dromadaires…
(1) L’orthographe correcte est « deeper at night » (Klaxonnez en pleine nuit), “dipper” sigifiant « cuve » ou « remorque ». Un lapsus du « indi-english ».
To be continued... Avec la visite du fort d’Amber, à Jaipur…
En attendant, vous trouverez post de ce récit et l’album qui va avec en suivant les liens ^^
Pourquoi faire simple, alors qu'on peut faire compliqué ?