Re: Homosexualité (LGBT en fait) et "normalité" au XXIème siècle
Répondre #117 –
Je supporte les élucubrations religieuses de mes collègues musulmanes praticantes depuis trois mois, et des fois, ma tolérance part en branle donc je connais bien le principe...
J'ai arrêté de discuter avec elles car à chaque fois que j'intervenais dans leurs exagérations parano-religio-sociétales, on me reprenait par un "tu peux pas comprendre". Effectivement, je ne pouvais pas comprendre la fuite en avant de quelqu'un qui se plaint d'être montré du doigt et qui donne en même temps le bâton pour se faire battre.
Breeeef.
L'intégration.
Simplement et de manièer concise : Oui, l'intégration est possible, elle fonctionne mais les marges sont toujours plus ou moins tendues et le temps plus ou moins long selon les endroits, les contextes.
Ma maîtrise d'histoire contemporaine portait sur l'immigration et les étrangers dans mon département de 1870 à 1914. J'ai essayé de démontrer que cette immigration, malgré un contexte très xénophobe (nombreux pogroms, notamment dans le sud est, assassinat de Carnot par un anarchiste italien...), la circulation et l'installation des étrangers dans une zone où lls étaient peu présents et discrets ne faisait quasiment pas débat.
Mes lectures ont montré que l'intégration pose problème à partir du moment où la masse devient "visible" ou "médiatique". Je ne pense donc pas que les Français aient mal apprécié l'immigration maghrébine parce qu'elle était musulmane ou d'Afrique du Nord... Car les Français, au XIXe, n'aiment pas particulièrement non plus les Espagnols ou Italiens. C'est leur visibilité et leur apparente différence physique puis sociologique qui va créer des dissensions. Cependant celà se résolve quasiment toujours. Gérard Noiriel estime qu'au bout de trois générations, en France, un cycle d'immigration est absorbé par la France. Trois générations, ça fait soixante ans.
Cependant, cette absorption n'a rien d'absolue ni totale, les marges restent importantes et dangereuses... Enfin, le sont elles tant que ça ? Disons que plus le temps passe, plus elles paraissent anormales et donc pointées du doigt, donc la société va les concevoir comme des "problèmes" masquant pourtant une réalité qui s'améliore.
Concernant l'homosexualité, je pense que la situation est bien plus positive et les soubressauts actuels me rassurent plus qu'ils m'inquiètent. Réfléchissons un peu, il y a 20 ans, aurions nous débattu de la même manière ? J'aurais, personnellement, sans doute été moins ouvert, et je ne serais pas le seul. On est en train de passer à l'homophobie qui est un problème, alors qu'avant, c'était l'homosexualité le problème.
Mais dans tous les cas, les comportements qu'ils aient une origine religieuse, comportementale, sentimentale, sexuelle ou autre ont toujours des marges que l'on ne saura vraiment comprendre, assimiler ou autre. Une société crée forcément des marges et des exclusions, ou des individus ne peuvent se conformer à celle ci... Soit parce qu'ils s'y opposent, soit parce qu'ils ont un autre modèle en tête.
Bref, c'est un peu empirique mais d'un premier et rapide jet, c'est ce que je pense Kamenounichet.