ça commence par un visage maigri, des traits tirés, limite des cernes sous les yeux en plus des marques sur le corps. "Batman" est en train de le ronger physiquement et nerveusement. Ce qui est bon pour Batman ne l'est pas pour Wayne et vice versa. Pas seulement d'un point de vue physique, mais aussi il se rend compte que plus il s'enlise dans son combat, plus ce qui lui est cher lui glisse entre les doigts. Bref, 3 lignes en un seul plan sur le visage de Christian. Mais faut avoir vu Machinist et Rescue Dawn pour apprécier ce qu'il est capable de faire passer en quelques secondes
En fait dans Begins, son mentor lui parlait du fait de dépasser sa condition d'humain pour devenir un idéal. Lui même quand il en parle à Alfred lui dit qu'il lui fallait devenir un symbole pour ne pas être corrompu par son alter égo humain. Batman, c'était censé être ça. Hors tout le long du film, ce projet se casse la gueule parceque Wayne a pris le pas sur Batman. Les faiblesses de Wayne (Rachel) ont dicté ses choix (négliger le Joker, se concentrer sur la pègre), faussé son jugement... pire l'ont rendu vulnérable en s'exposant à son ennemi qui a su jouer avec. Plus ça va, plus il perd le contrôle tant tout lui échappe (au point de vraiment penser à raccrocher) et finisse par s'écrouler.
La dernière fois que les sentiments de Wayne passent par Batman, c'est quand il est au bord des larmes en pensant à Rachel face à Harvey (là aussi Christian inside), à partir de là c'est fini, ses faiblesses d'humains qui l'ont brisé et mis à mal tout son combat ne sont plus, il devient enfin ce qu'il aurait du être, le symbole botteur de culs au dessus de tout, des lois, de l'opinion publique : Dark Knight.
Alors non, c'est pas de la crise existentielle brutale avec dilemmes et remises en question façon Kenshin avec à la fin return en fanfare pour kicker des ass. C'est plus subtil, plus discret mais plus dense à la fois, c'est ça qui est génial.