Deux sujets passionnants auxquels j'ai failli ne pas prêter attention (Merci Dam's).
Concernant les rythmes scolaires, mon avis reste celui qui consiste à penser qu'une meilleure répartition des congés serait peut être à envisager. Principalement, il est admis des chronobiologistes que le retour au rythme individuel nécessite au moins deux semaines. Peut être que huit semaines de vacances d'été c'est trop long... Mais je trouve inquiétante la démarche qui est engagée par le gouvernement.
En tant que spécialiste EPS (désolé AZB), je ne me fais aucune illusion : même s'il paraît intéressant pour notre "caste", ce changement se fera dans la droite ligne de ce qui s'est fait depuis 10 ans : recrutement d'animateurs sportifs débutants, précarisation rampante du travail et cetera.
Non, Jaxom, je suis navré, mais le niveau de nos élèves ne baisse pas, bien au contraire à mon sens. C'est la répartition des niveaux dans les différentes matières qui évolue. Le temps dévolu à l'apprentissage de l'orthographe, par exemple, n'est plus le même aujourd'hui qu'il y a seulement 20 ans. Leur réflexion et leur verbalisation est, globalement, de bien meilleure qualité qu'auparavant.
Et quant à la remarque d'un élève plus con parce qu'il fait plus de sport...je vous renvoie à Bernard Jeu, pour lequel l'enfant apprend d'abord et avant tout par le mouvement. L'activité physique créé de l'intelligence motrice et spatiale. Intelligences validées également par les tests de QI qui sont si souvent vantés...parfois à tort par ailleurs, mais c'est un autre débat. La réthorique ne fait pas l'individu intelligent, elle ne fait qu'y contribuer. Mens sana in corpore sano, il paraît...
Enfin, concernant la fessée. Evidemment, dans le monde que je retrouve tous les soirs dans mes rêves les plus fous, elle n'existe que pour les adultes consentants. L'être humain, cependant, durant toute son enfance, retrace précisément, et en version accélérée, l'histoire de l'humanité. Ainsi, l'enfant réinvente la roue, la science, les mots et la façon de s'en servir habilement (la réthorique, donc). Par ailleurs, la logique du processus de civilisation de Norbert Elias, pour laquelle la tendance des sociétés va depuis la Renaissance (en gros) vers une pacification accrue des relations inter individuelles par une intégration de plus en plus poussée des règles en société par chacun des individus qui la compose induit une diminution - théorique certes - de la violence.
Mais l'enfant ne naît pas avec la règle sociale. Les parents et l'école ont pour rôle de construire cet individu qui, une fois adulte, n'aura besoin normalement d'aucune sanction violente pour se comporter bien.
L'actuelle tendance "dé-civilisatrice" dans la théorie que j'évoquais relève à mon sens d'une défection parentale et scolaire (merci Dolto). L'enfant n'est pas un adulte mais un adulte en devenir qui doit apprendre.
Ainsi, Jacques Defrance (lui est contre la fessée par exemple) considère que l'enfant scolarisé est en état d'apprentissage de la règle légale comme du reste. Le fait de recevoir une fessée, si elle est donnée dans une règle juste, ne doit arriver qu'un nombre particulièrement restreint dans la jeunesse de l'enfant. C'est mon avis. Tant que l'outil permet la connaissance, il est pour moi valable.
Par contre, je suis d'accord avec lui : dire "nous on n'a rien eu", "ça nous a pas fait de mal", "on n'est pas devenus des criminels" ne sont pas des arguments valables et qui vantent les éventuels mérites de la fessée (encore que je ne lui trouve pas de mérite en tant que tel, plutôt juste un outil d'apprentissage de la limite sociale). Vu que tout le monde les utilise, ces arguments, et vu la connerie de certaines personnes (je parle pas pour ici, je pense à mon beau-frère), ce n'est pas, à mes yeux, donner validation à cet acte.
Sinon, j'ai super bien dormi :)